La transmission des phvtovirus par insecte vecteur

La transmission des phvtovirus par insecte vecteur

La transmission des phvtovirus par insecte vecteur

Les virus sont des parasites endocellulaires obligatoires dont la pรฉrennitรฉ dรฉpend bien sรปr de leur capacitรฉ ร  se rรฉpliquer au sein d โ€™une cellule hรดte, mais pas uniquement (Hรฉbrard et al., 1999). Avant la mort de la cellule, le virus doit รฉgalement รชtre capable d โ€™infecter d โ€™autres cellules du mรชme hรดte en opรฉrant des mouvements de cellule ร  cellule et des mouvements ร  longue distance en empruntant les tissus vasculaires de son hรดte (Stussi-Garraud et al., 1998). Enfin, avant la mort de lโ€™hรดte, les virus devront impรฉrativement en infecter un autre pour survivre. Cette รฉtape de transmission est indispensable et commune ร  tous les virus connus. Exceptions faites de la transmission par voie vรฉgรฉtative et par la semence, elle implique le plus souvent un passage dรฉlicat dans le milieu extรฉrieur. Les solutions adoptรฉes par les virus pour accomplir cette รฉtape avec succรจs, sont impressionnantes tant par leur nature que par leur diversitรฉ. Les virus de plantes sont confrontรฉs aux difficultรฉs de la transmission, qui sont accentuรฉes par le fait que leurs hรดtes sont immobiles (Hรฉbrard et al., 1999). Cela explique probablement pourquoi la majoritรฉ des stratรฉgies de transmission adoptรฉes par les phytovirus font appels ร  des organismes tiers, bien que certains virus soient transmissibles par la graine, le pollen ou par contact entre les plantes. De nombreux animaux, en particulier des invertรฉbrรฉs, puisent leurs ressources dans les tissus de vรฉgรฉtaux supรฉrieurs. Ils sont le plus souvent trรจs mobiles, capables de passer de maniรจre autonome d โ€™une plante ร  une autre, et tuent rarement la plante sur laquelle ils se nourrissent. Tous ces organismes sont susceptibles d โ€™รชtre utilisรฉs comme vรฉhicules de transport entre plantes hรดtes, dans lโ€™espace et dans le temps, par des virus phytopathogรจnes et sont dรฉnommรฉs vecteur. Des vecteurs de virus ont รฉtรฉ dรฉcrits chez les champignons du sol, les nรฉmatodes du sol, les acariens et les insectes. La majoritรฉ des connaissances concernent principalement les virus transmis par des insectes dont lโ€™appareil buccal est de type piqueur suceur.

La transmission non circulante

La transmission non circulante par insecte piqueur suceur est la mรฉthode utilisรฉe par une grande majoritรฉ de virus de vรฉgรฉtaux. Ce mode de transmission a รฉtรฉ principalement dรฉcrit chez les pucerons, les aleurodes, les cicadelles et les nรฉmatodes (Hรฉbrard et al., 1999). Un processus biologique et non mรฉcanique. Les virus non circulants transmis par des arthropodes et des nรฉmatodes vecteurs peuvent รชtre subdivisรฉs en virus semi-persistants et en virus non persistants (Nault, 1997). Cette subdivision basรฉe sur des critรจres quantitatifs de persistance du virus dans lโ€™insecte au cours du temps est encore largement utilisรฉe aujourdโ€™hui. Une uniformisation et une simplification de la terminologie basรฉes sur des critรจres uniquement qualitatifs sont en cours (Hรฉbrard et al., 1999). En gรฉnรฉral, les virus semi-persistants tendent ร  รชtre associรฉs avec lโ€™appareil digestif antรฉrieur du vecteur et ร  รชtre retenus plusieurs jours. Lโ€™efficacitรฉ de la transmission sโ€™accroรฎt lorsque la durรฉe d โ€™alimentation infectieuse sโ€™allonge, suggรฉrant que le virus est accrochรฉ de maniรจre stable et quโ€™il sโ€™accumule tant que les sites d โ€™accrochage ne sont pas saturรฉs. En revanche, les virus non persistants sont associรฉs avec les stylets de leurs insectes vecteurs et ne sont retenus que quelques heures. De plus, lโ€™efficacitรฉ de la transmission dรฉcroรฎt en gรฉnรฉral rapidement, lorsque la durรฉe de lโ€™alimentation augmente, suggรฉrant que la liaison virale est labile. Le site d โ€™accrochage des virus non persistant a รฉtรฉ identifiรฉ rรฉcemment sur la partie distale des stylets maxillaires (Figure 2 ; Martin et al., 1997 ; Wang et al., 1996b). La rรฉtention de virus dans cette rรฉgion est fortement corrรฉlรฉe avec la transmission (Wang et al., 1996b). Le virus peut รฉgalement รชtre observรฉ dans la rรฉgion proximale des stylets et de lโ€™appareil digestif antรฉrieur (Ammar et al., 1994 ; Wang et al., 1996b). Cependant, aucune corrรฉlation n โ€™a pu รชtre identifiรฉe entre lโ€™accumulation de virus dans cette rรฉgion et la transmission (Pirone & Thombury, 1988). Trois thรฉories ont รฉtรฉ proposรฉes pour expliquer les mรฉcanismes de la transmission non circulante, (i) La thรฉorie des virus des animaux, suggรฉrant que le virus est associรฉ de maniรจre non spรฉcifique avec la partie distale des stylets et quโ€™il est simplement inoculรฉ dans une nouvelle plante lorsque le vecteur sโ€™alimente. Dans ce mรฉcanisme, le vecteur est essentiellement une ยซ aiguille volante ยป. (ii) Harris (1977) proposa un mรฉcanisme d โ€™ingestionรฉgestion dans lequel les virus transmissibles adhรจrent ร  des sites multiples le long du canal alimentaire antรฉrieur pendant lโ€™alimentation. Les virus sont ensuite relarguรฉs lors de pรฉriodes de rรฉgurgitation. Dans ce mรฉcanisme le vecteur agit comme une ยซ seringue ยป plutรดt quโ€™une ยซ aiguille ยป. Cette thรฉorie est compatible avec le fait que les pucerons effectuent un grand nombre de piqรปres superficielles (piqรปres d โ€™essais), ร  la superficie des limbes foliaires, au cours de leur recherche de nourriture. En effet, pour sรฉlectionner ses plantes hรดtes, le puceron aspire les fluides prรฉsents dans les cellules รฉpidermiques jusquโ€™ร  ce quโ€™ils atteignent les organes chรฉmorรฉcepteurs localisรฉs autour de la valve prรฉcibariale (McLean & Kinsey, 1984 ; Hรฉbrard et a i, 1999). Si les liquides induisent une stimulation gustative, ils passent dans le cibarium avant d โ€™atteindre lโ€™intestin par lโ€™intermรฉdiaire de lโ€™ล“sophage. Dans le cas contraire, les fluides seraient expulsรฉs par le canal alimentaire, (iii) De rรฉcents travaux basรฉs sur lโ€™utilisation de lโ€™รฉlectropรฉnรฉtrographie (EPG) comme outils d โ€™รฉtude du comportement alimentaire des insectes piqueur suceurs (Tjallingii, 1978), ont permis d โ€™รฉlaborer une troisiรจme hypothรจse : salivation-ingestionย  ; Martin et al., 1997). L โ€™EPG a permis de diviser l โ€™รฉtape de piqรปre d โ€™essai des pucerons en trois phases (II-1, II-2 et II-3)(Tjallingii, 1985b). Les virus non circulants sont acquis lors d โ€™ingestion de fluides intracellulaires au cours de la derniรจre sous phase II-3 (Powell et al., 1995). En revanche, lโ€™inoculation semble รชtre rรฉalisรฉe lors de lโ€™รฉtape de salivation (sous phase II-1), prรฉcรฉdent lโ€™ingestion-รฉgestion (Martin et al., 1997). Comme le canal salivaire se jette dans le canal alimentaire 2 ร  8 |im avant l โ€™extrรฉmitรฉ des stylets maxillaires, lโ€™รฉtape de salivation ne peut relarguer que les particules virales accrochรฉes sur la partie distale commune aux canaux salivaire et alimentaire (Figure 2). Lโ€™autre partie du canal alimentaire, qui reprรฉsente potentiellement la zone la plus importante de fixation du virus, ne peut participer ร  lโ€™inoculation que par l โ€™intermรฉdiaire des phases d โ€™ยซ รฉgestion ยป รฉventuelles. La transmission dite non persistante serait donc un phรฉnomรจne rapide qui pourrait se produire lors de piqรปres brรจves comprenant une phase d โ€™acquisition par ingestion sur une plante virosรฉe et une phase d โ€™inoculation par รฉgestion et/ou salivation sur une plante saine (Hรฉbrard et al., 1999). Les donnรฉes actuelles ne permettent pas de favoriser lโ€™une ou lโ€™autre hypothรจse (ii ou iii). Nรฉanmoins, dans la phase de salivation comme dans celle d โ€™รฉgestion, les enzymes salivaires doivent intervenir dans le dรฉcrochage du virus des sites rรฉcepteurs prรฉsents dans le canal alimentaire des stylets maxillaires. Les รฉtudes les plus complรจtes dans la comprรฉhension des mรฉcanismes de transmission non circulante non persistante proviennent des travaux sur la transmission des potyvirus et des caulimovirus par pucerons (Pirone & Blanc, 1996). La spรฉcificitรฉ de la transmission semi-persistante est beaucoup moins documentรฉe. Les virus sont souvent localisรฉs dans les vaisseaux du phloรจme et nรฉcessitent des alimentations plus longues pour pouvoir รชtre acquis par le vecteur. Ils sont le plus souvent dรฉtectรฉs dans lโ€™appareil digestif antรฉrieur comportant le prรฉcibarium, le cibarium et lโ€™ล“sophage. Les รฉtudes de lโ€™anatomie des piรจces buccales de type piqueur suceur en MET ont permis une meilleure comprรฉhension des structures et du mouvement des fluides alimentaires (McLean & Kinsey, 1984). Ainsi, lโ€™รฉgestion d โ€™un fluide nโ€™est possible que si celui-ci n โ€™a pas franchi la valve prรฉcibariale. Or celle-ci sรฉpare le canal alimentaire du cibarium (pompe alimentaire). La comprรฉhension des mรฉcanismes de la transmission semipersistante reste donc problรฉmatique. En dรฉfinitive la transmission non circulante non persistante et semi-persistante nโ€™est pas une transmission non spรฉcifique rรฉalisรฉe par lโ€™intermรฉdiaire des stylets contaminรฉs mais un processus biologique complexe et spรฉcifique (Pirone & Blanc, 1996). Dans les deux cas, le virus se fixe sur des organes (stylets, tube digestif antรฉrieur), dont les tissus sont d โ€™origines ectodermiques et de ce fait recouverts de cuticule. Ils ne traversent aucune membrane cellulaire et se fixent sur la cuticule du vecteur, de faรงon externe. Cela explique en outre, pourquoi ces virus sont perdus au cours des mues. Les progrรจs dans les connaissances molรฉculaires de l โ€™interaction virus-vecteur et les difficultรฉs observรฉes dans la distinction entre virus ร  transmission non persistante et virus ร  transmission semi-persistante suggรจre lโ€™abandon de la distinction basรฉe sur un caractรจre quantitatif peu discriminant et lโ€™adoption d โ€™une dichotomie basรฉe sur deux stratรฉgies de transmission : la stratรฉgie ยซ capside ยป et la stratรฉgie ยซ facteur assistant ร  la transmission (FAT) ยป (Figure 3 ; Pirone & Blanc, 1996).

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Table des matiรจres

Abrรฉviations
Terminologie et Sigles
V irus
INTRODUCTION GEN ERA LE
1. La transmission des phvtovirus par insecte vecteur
1.1. La transmission non circulante
Un processus biologique et non mรฉcanique
La stratรฉgie Capside
La stratรฉgie FAT
1.2. La transmission circulante : Article Nยฐ1 soumis ร  la revue Virologie
2. Les gรฉminivirus et leurs insectes vecteurs
2.1. Importance รฉconomique : des maladies รฉmergentes
2.2. Les Geminiviridae : des virus ร  ADN
Le genre Mastrevirus
Le genre Curtovirus
Le genre Begomovirus
2.3. Cycle d โ€™infection de la plante et localisation nuclรฉaire
Les รฉtapes de colonisation d โ€™une plante par un gรฉminivirus
La multiplication des gรฉminivirus
2.4. La transmission des gรฉminivirus par des homoptรจres
La transmission des bรฉgomovirus par le complexe de biotypes de B. รฎabaci
3. La transmission du MSV par le genre Cicadulina spp. sur maรฏs
3.1. Le maรฏs : cรฉrรฉale d โ€™importance m ondiale
3.2. La maladie de la striu re
Consรฉquences agronomiques et dรฉgรขts
Epidรฉmiologie de la maladie
La lutte contre la maladie de la striure
3.3. Le Maize streak mastrevirus (MSV
Membre type du genre Mastrevirus
Distribution gรฉographique
3.4. Les cicadelles du genre Cicadulina
Classification et distribution gรฉographique
Biologie et description morphologique
Espรจces vectrices du MSV
CHAPITRE 1
1.1. Introduction et Objectifs
1.2. Article Nยฐ2 soumis ร  la revue Entomologรญa Experimentรกis et Applicata
1.2. Discussion
CHAPITRE II
H .l. Introduction et Objectifs
H.2. Article Nยฐ3 soumis ร  la revue Virolos y
H.3. Discussion
DISCUSSION GENERALE ET PERSPECTIVES
Acquisition et inoculation virale
Persistance et dynamique du virus dans son vecteur
Les barriรจres ร  la transmission circulante
Persistance : stockage et prรฉservation
Perspectives de travail ร  court term e
Perspectives de travail ร  long term e
Liste des Figures et des Tableaux
Liste des Publications
Rรฉfรฉrences Bibliographiques
Annexes

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