La transfictionnalité dans l’œuvre de JACQUES POULIN

LA TRANSFICTIONNALITÉ DANS L’ŒUVRE DE JACQUES POULIN

L’œuvre et son auteur

Saint-Gelais stipule que les textes qui font partie d’un ensemble transactionnel doivent être autonomes, ce qui implique la notion de clôture du texte. Mais pour Saint-Gelais, la clôture du texte ne coïncide pas avec le point final de la dernière phrase. L’œuvre de Proust en est un bon exemple. Saint-Gelais rappelle que l’histoire d’À la recherche du temps perdu se déroule sur plusieurs livres. Ainsi, la fiction déborde du cadre des livres. On peut penser aussi aux nouvelles contenues dans le recueil d’un auteur. La transfictionnalité peut surgir grâce à un personnage, un lieu ou un univers qui se retrouvent dans plus d’une nouvelle. La transfictionnalité fait donc disparaître les frontières textuelles en les transgressant, en les franchissant. Cette conception de la clôture du texte ne fait pas l’unanimité chez les chercheurs. Il y a d’autres façons de comprendre ce
concept. Proposant en exemple l’œuvre de Gaétan Soucy, Nicolas Xanthos soulève un élément particulier de la notion de clôture du texte et une conception qui semble plus large que celle qui est conçue généralement par les chercheurs :
[…] la clôture et la cohérence du texte que la transfictionnalité devait chasser par la porte, sont revenues par la fenêtre avec cette nuance qu’il s’agit ici de clôture et de cohérence de l’œuvre romanesque au complet. Dans cette perspective, la clôture du texte n’est plus contenue dans le livre, mais elle délimite l’imaginaire d’un auteur, imaginaire balisé par l’ensemble d’une œuvre. La transfictionnalité ferait en sorte que la clôture du texte ne serait pas limitée par l’aspect matériel du livre, mais par un concept virtuel : l’imagination d’un individu. Pour Daniel Aranda, la clôture romanesque n’est pas toujours claire. Certains cas présentent des clôtures litigieuses ; or, « [s]’il n’est plus possible d’établir les limites d’un texte, il n’est plus possible d’observer une fiction (transfiction) qui franchirait ses limites7 ». C’est le cas des recueils dont l’origine est la tradition orale. Il expose l’exemple des contes des Mille et une nuits qui, selon les éditions, contiennent des personnages qui parfois sont absents d’autres éditions. Certains ouvrages sont consacrés à un seul personnage, par exemple Sinbad le marin. Aranda reprend aussi l’exemple de Proust en se demandant s’il s’agit d’un long roman ou d’un cycle romanesque. Dans le premier cas, il ne pourrait s’agir d’un exemple de transfictionnalité puisque tous les livres feraient partie d’une même diégèse, c’est-à-dire que les textes de chacun des livres ne seraient pas autonomes et clos, seule l’histoire de tous les livres réunis pourraient former la clôture du texte de Proust. Bref, pour dire qu’il y a transfictionnalité, il faut d’abord être en mesure de délimiter le texte et d’en établir l’autonomie. Mélanie Carrier souligne que le paratexte peut être un leurre et ainsi faire croire à l’autonomie des textes à l’aide du format editorial ou encore de la maison d’édition8. Ainsi, le lecteur pourrait ne pas établir les liens transfîctionnels à cause de l’apparence matérielle des livres.

Les entités fictives et l’identité

Avant d’aborder les questions d’entité et d’identité, il semble nécessaire de se questionner sur les endroits où les entités fictives peuvent se glisser. Si les transfictions ont pour origine un récit premier, une fiction close et autonome, comment peuvent-elles exister? En fait, toutes les fictions laissent des blancs, des silences, des ellipses, des analepses, des prolepses que le lecteur voudrait combler. Saint-Gelais mentionne que la transfictionnalité permet d’ajouter des données fictives compatibles avec le texte original, ou allergénes, ou de corriger les faits19. De plus, il nous dit que les mondes fictifs sont incomplets et que les textes transfictionnels permettent au lecteur de satisfaire sa curiosité en lui laissant découvrir d’autres aventures vécues par les personnages. Certes, les textes transfictionnels ne comblent jamais parfaitement ce qui était originellement gardé
sous silence, car les transfictions laissent elles aussi des ellipses, des informations manquantes. Saint-Gelais expose le cas du roman Madame Bovary de Flaubert. Même si ce roman réaliste du XIXe siècle semble refermé sur lui-même et définitivement clos, plusieurs auteurs ont offert aux lecteurs une vie à Berthe Bovary après la mort de ses parents. Le lecteur est tenté de faire des liens entre la Berthe Bovary (de Raymond Jean) qui rencontre un Napoléon Homais, fils d’un
pharmacien, et le roman de Flaubert. De plus, selon les continuations de Madame Bovary, il est possible de se retrouver devant plusieurs événements contradictoires. Dans Madame Homais de Sylvère Monod, non seulement la rencontre entre Berthe et Napoléon n’a pas lieu, mais Berthe est absente du roman. Quoi qu’il en soit, pour Saint-Gelais, l’incomplétude de la fiction, des personnages, doit être comblée par le lecteur. Mais malgré ce travail de complétude lecturaie, le lecteur ne réussira jamais à répondre à toutes les interrogations que créent les textes, ce qui laisse la porte grande ouverte à de nombreuses transfictions. Nous avons vu dans la définition de la transfictionnalité de Saint-Gelais que les identités fictives traversent les limites d’un texte. Or, ces identités sont plus souvent des personnages. Ils sont sans contredit mis de l’avant dans les transfictions. Nommer un personnage est suffisant pour soulever un questionnement : est-ce le même? Mais la mention n’est qu’une piste, car pour être transactionnel le personnage doit être actif au sein de la diégèse, c’est-à-dire qu’il doit participer activement à l’intrigue. Saint-Gelais illustre cette idée avec l’exemple de Sherlock Holmes ; l’ensemble transfictionnel serait formé […] non pas [d]es textes qui mentionnent un personnage comme Sherlock Holmes (notamment [d]es travaux des logiciens, qui l’utilisent souvent comme exemple), mais bien [d]es textes où Holmes figure et agit comme personnages. Il en va de même pour les univers fictifs considérés dans leur ensemble. Un auteur qui situerait une histoire dans MiddleEarth, le monde imaginé par Tolkien dans The Lord of the Rings, créerait du coup un ensemble fictionnei dans lequel le texte de Tolkien serait rétrospectivement inclus.

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Table des matières

RÉSUMÉ
REMERCIEMENTS
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
CHAPITRE I Approche théorique 
1. L’œuvre et son auteur
2. Entités fictives et leur identité
3. Le lecteur
CHAPITRE II Méthodologie 
1. Les critères d’analyse
1.1 Les noms, l’apparence physique et l’occupation
1.2 La filiation
1.3 Les lieux
2. La méthodologie
CHAPITRE III Jimmy 
1. Le prénom, l’apparence physique et l’occupation
2. La filiation
3. Les lieux
4. Les discordances
CHAPITRE IV Jack 
1. Le prénom, l’apparence physique et l’occupation
2. La filiation
3. Les lieux
4. Analyse du tableau
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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