La traduction des titres de presse économique

La traduction des titres de presse économique relève, en premier lieu, d’une connaissance des termes économiques spécifiques dans la langue source et de leurs correspondants dans la langue cible. En ce sens, les lexiques spécialisés et les banques de données sont d’un secours permanent. Cependant, dans le cas des titres de presse économique destinée à la vulgarisation, cette précision technique, bien que fondamentale, pourrait présenter une entrave à la traduction si elle n’était pas rehaussée par la fluidité communicative. En effet, ces titres sont des énoncés qui renferment l’essentiel de l’information, d’une part, et qui incitent à la lecture, d’autre part. Par ailleurs, ils sont très suggestifs car ils présentent un intérêt socio économique, vu la nature des articles qui les suivent, et un intérêt socioculturel, vu leur portée cognitive et leur particularité discursive.

A travers leur phraséologie, les figures rhétoriques, notamment les jeux de mots, les connotations et les sous-entendus qu’ils dégagent, et la culture dans laquelle ils sont imprégnés, les titres constituent un objet d’étude intéressant. Leur traduction, qui est rarement littérale, est d’autant plus intéressante car elle commande la reproduction de leurs spécificités dans un texte linguistiquement fluide. Cette fluidité ne peut être transposée de la langue source à la langue cible si l’équivalence en traduction n’est pas assurée. Aussi faut-il préciser quelle sorte d’équivalence servirait à assurer une telle fluidité. Serait-elle l’équivalence pragmatique et sémantique (House 1997 et Baker, 1992), l’équivalence situationnelle (Vinay et Darbelnet, 1977), l’équivalence  dans la différence (Jakobson, 1959), l’équivalence dynamique (Nida et Taber, 1969 et 1982), l’équivalence fonctionnelle (Catford, 1965), l’équivalence dénotative et connotative (Gouadec, 1974), l’équivalence interprétative et fonctionnelle (Lederer, 2006), ou une toute autre équivalence qui se fonde sur les modèles déjà cités mais qui s’adapte plus à la nature distincte des titres?

Cette recherche a pour objectif de démontrer que, bien que technique, la langue économique est aussi bien vivante et dynamique. Elle l’est encore davantage lorsqu’elle est destinée à la vulgarisation car ce registre commande un équilibre entre l’explicite, qui relève de la linguistique, et l’implicite, qui relève de l’extralinguistique. Notre travail aura donc pour but, à travers une traduction précise, logique et fluide, la mise en valeur des ressources linguistiques qui sont indispensables à la reproduction du texte source et à l’établissement d’une équivalence sémantique qui puisse préserver la fonctionnalité de ce texte. Ces ressources mettent en œuvre un important appareil de figures de style (jeu de mots, allégories, métaphores…), sans lesquelles la compréhension du texte s’avèrerait difficile. Ce travail démontrera ainsi qu’il existe toujours un message commun qui favorise la compréhension et préserve la fonction du texte, malgré les différents procédés stylistiques auxquels le français et l’anglais ont recours.

Il est fondamental de signaler aussi, qu’à la différence de la tendance très courante qui juge que l’adéquation consiste à procéder à la traduction des textes anglais en français, notre choix a été d’inverser cette propension et d’instituer une toute autre orientation qui nous investit dans une traduction des textes français en anglais. Face à la profusion des travaux de traduction unidirectionnelle qui revendique la nécessité de considérer l’anglais comme langue source – vu l’autorité qu’exerce cette langue à portée globale – nous avons entrepris un projet qui préconise la traduction de textes français vers l’anglais. En effet, devant la prévalence de l’anglais, nous avons jugé que les titres et la stylistique du français méritent d’être explorés dans leur authenticité textuelle et que leur traduction en anglais constituerait une tentative singulière.

D’autre part, en allant à l’encontre des procédés usuels qui s’engagent uniquement dans l’étude d’un corpus parallèle qui se base sur l’anglais comme langue source, la singularité de notre projet réside dans notre détermination à opérer dans une combinaison linguistique français-anglais qui consiste à aménager deux corpus distincts. Ainsi nous avons élaboré un corpus de base constitué de titres parallèles et effectué une analyse des procédés employés lors de la traduction. Dans un deuxième temps, nous avons sélectionné des titres qui ont un grand intérêt stylistique et rhétorique et procédé à leur traduction conformément au modèle configuratif transmissionnel que nous proposons.

La linguistique du corpus
Un corpus est « une collection de données langagières qui sont sélectionnées et organisées selon des critères linguistiques explicites pour servir d’échantillon du langage » (Sinclair cité par Habert et al., 1997, p. 144). Le corpus est aussi « un sous ensemble de textes qui fait l’objet d’analyse » (Kocourek, 1994, p. 11). Le corpus est ainsi un ensemble de sources sélectionnées dans la documentation d’un domaine concerné qui permet d’en extraire des données pour qu’elles soient étudiées en tant que modèles référentiels.

Dans la pratique de la traduction, un corpus est la collecte de textes authentiques recueillis selon des critères particuliers. Il sert à comparer les divers emplois et sens d’un mot, terme, ou expression, à identifier les collocations et les expressions figées et à observer les propriétés de certains phénomènes langagiers.

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Table des matières

INTRODUCTION
Objectif de la thèse
Corpus de la thèse
Questions de la recherche
Plan de la thèse
Le corpus textuel
La linguistique du corpus
La justification du choix du corpus
La typologie des sources
La méthodologie du travail
Partie 1: Fondements théoriques traductologiques
1. La traduction: procédé de communication
1.1. La traduction : entre linguistique et extralinguistique
1.2. La traduction et la culture
1.3. Le rôle du traducteur
2. Les pratiques traductionnelles
2.1. La traduction : entre la littéralité et la fidélité
2.2. La traduction fonctionnelle
3. Les entraves à la traduction
4. La théorie d’équivalence
5. Le modèle interprétatif
6. Les procédés de traduction
6.1. La modulation
6.2. L’explicitation
6.3. L’adaptation
6.4. La conversion
6.5. L’emprunt
6.6. Le calque
6.7. La littéralité
6.8. Le chassé-croisé
6.9. La transposition
Partie 2: La traduction des titres de presse économique : analyse empirique
1. La spécificité du langage économique
1.1. La spécificité théorique
1.1.1. Un langage économique en évolution
1.1.2. L’influence de la mondialisation et de la technologie
1.2. La spécificité technique
1.3. La spécificité pratique
1.3.1. Une langue économique vivante
1.3.2. Une langue économique humanisée
1.3.3. Une langue économique vulgarisée
2. La spécificité des titres de presse
2.1. Qu’est-ce qu’un titre de presse?
2.2. La forme des titres de presse
2.3. La fonction des titres
CONCLUSION

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