La traçabilité concernant les voies veineuses au CFB

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Cathéter central d’insertion périphérique

C’est un cathéter veineux central (30 à 60 cm de long), inséré par une veine périphérique du bras et dont la partie distale se situe au niveau de la jonction de la veine cave supérieure et de l’oreillette droite.
La technique est originaire des pays anglo-saxons, d’où la dénomination PICC pour Peripherally-Inserted Central Catheter.
Le PICC Line peut être muni d’une seule, de deux ou trois lumières (appelées aussi voies). Certains sont équipés d’une valve anti-retour intégrée (Figure 3 (Cpias Auvergne Rhône Alpes)).
Il permet d’administrer des médicaments ou des produits sanguins et de prélever du sang. Son diamètre s’exprime en French (Fr). Les diamètres chez l’adulte sont 4 et 5 Fr. Les cathéters 4 et 5 Fr « Power Picc Bard® » monolumière ont un volume total compris entre 0.66 et 0.67 ml.

Chambre à cathéter implantable

La norme NFS 94-370 précise qu’une CCI est un dispositif stérile placé directement sous la peau12. Elle est constituée d’un réservoir sous cutané (la chambre) servant à l’injection et recouverte d’une membrane souple, et d’un cathéter long pénétrant dans une veine de gros calibre (Figure 611 et 7). Le volume mort varie de 0.15 à 0.5 ml.
La membrane souple est auto-obturante, c’est-à-dire que le septum se referme au retrait de l’aiguille. Il doit permettre 1000 injections par cm² (pour une aiguille de Huber 22G). L’injection se fait dans la chambre à travers la peau. L’utilisation d’une aiguille de Huber, dont le biseau est tangentiel, permet d’éviter le carottage (Figure 4 (Omedit Centre)).
Les matériaux utilisés sont le titane et des matières plastiques. La CCI étant un dispositif de longue durée, ces matériaux ne doivent pas interférer avec l’IRM et la radiothérapie pour ne pas retarder la prise en charge des patients. Enfin, la CCI est repérable par échographie.
D’autres noms sont parfois utilisés pour la CCI :
• chambre implantable,
• site implantable,
• site,
• PAC (abréviation du nom de marque Port-A-Cath®)13.
On trouve aussi des doubles chambres à cathéter implantable, elles sont utilisées pour l’administration de chimiothérapie dans le cadre de la chronothérapie ou associant des produits incompatibles entre eux. Elles ne seront pas traitées dans la suite de cet exposé.

Voie veineuse périphérique

Cathéter veineux périphérique

Il est souvent nommé cathéter court.
Le cathéter court est une canule souple, d’une longueur inférieure ou égale à 80 mm, en polyuréthane ou polyuréthane siliconé, introduite dans une veine périphérique (Figure 8 et 9 (Surveillance nationale SPIADI)), à l’aide d’un mandrin aiguille. Certains sont équipés d’un système de sécurité afin de réduire le risque de piqûre du soignant au moment du retrait du mandrin.14

La vie du cathéter : de la pose au retrait

En introduction de ce chapitre, la figure 189 reprend les schémas d’implantation de tous les cathéters précédemment cités ainsi que les réseaux veineux périphérique et central.

La pose

Professionnels habilités

Voies veineuses centrales

Les CVC sont beaucoup utilisés en réanimation pour des traitements de plus ou moins longue durée dans la mesure où l’évolution de l’état du patient est difficile à anticiper. Les anesthésistes-réanimateurs sont, par leur formation et leur pratique, parmi les plus compétents pour réaliser le geste de pose.20
Les PICC et CCI sont posés par les chirurgiens, les anesthésistes et les radiologues interventionnels.
En effet, la pose d’un PICC doit respecter des conditions d’asepsie chirurgicales (pose au bloc opératoire ou en salle de radiologie interventionnelle) (R30)1.21
La pose d’une CCI est un acte opératoire programmé devant être réalisée par un opérateur entraîné ou encadré (R18).13

Voies veineuses périphériques

Les CVP sont posés sur prescription médicale par un agent formé au geste.
L’article R. 4311-7 du décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004 relatif aux parties IV et V du code de la santé publique22 précise que l’infirmier ou infirmière est habilité à pratiquer en application d’une prescription médicale la mise en place et l’ablation d’un cathéter court ou d’une aiguille pour perfusion dans une veine superficielle des membres ou dans une veine épicrânienne.
Les professionnels suivants sont habilités à poser un midline : anesthésistes, réanimateurs, radiologues, infirmiers anesthésistes diplômés d’état (IADE), infirmiers diplômés d’état (IDE)
En pratique, les midline sans prolongateur intégré sont posés par les infirmiers et les MERM par « accès direct », c’est-à-dire comme un cathéter court, alors que les midline avec prolongateur intégré sont posés par les médecins par la technique de Seldinger, qui est la technique utilisée pour les poses de voies centrales.

Les conditions de pose

Echoguidage

La société française d’anesthésie réanimation (SFAR) recommande l’utilisation de l’écho guidage dans les cas suivants :
• pour les voies veineuses centrales :
o voie sous-clavière chez l’adulte,
o voie jugulaire interne et fémorale chez l’adulte et l’enfant,
• pour les voies veineuses périphériques :
o en cas de mise en place a priori difficile, chez l’adulte et l’enfant.20
Les PICCs sont posés sous écho guidage en temps réel et dans les conditions de pose aseptique (gel monodose et gaine stériles) (R34).21
L’étude de Li et al. publiée en 201325 a comparé le taux de complications associées aux PICC posés sous écho guidage et ceux posés à l’aveugle. Dans cette étude, 100 patients devant recevoir une chimiothérapie ont été inclus. Les résultats montrent que la pose sous écho guidage est associée à moins de complications que la pose dite « à l’aveugle ». Les complications étudiées étaient le retrait accidentel, l’obturation du PICC, la thrombose et le déplacement du cathéter.
La technique de pose sous écho guidage permet donc de diminuer le taux de complications mécaniques suite à la pose.
La SF2H recommande, pour le PICC, un contrôle de la situation de l’extrémité distale en fin de procédure par scopie, échographie ou radio pulmonaire (R35).
La pose de la CCI est aussi réalisée sous guidage échographique quel que soit l’abord veineux (R25).13
Le bon positionnement de l’extrémité du cathéter à la jonction veine cave supérieure – oreillette droite est vérifié par radiographie pulmonaire (R27).
Concernant les CVC, la SFAR recommande l’insertion des cathéters veineux centraux sous contrôle échographique pour réduire le nombre de complications mécaniques.26
En 2009, l’European Society for Clinical Nutrition and Metabolism formule cette recommandation de pose sous écho guidage quel que soit le type de cathéter veineux central.27
En 2015, la SFAR a aussi publié des recommandations formalisées d’experts sur l’utilisation de l’échoguidage pour la pose des accès vasculaires dans lesquelles elle estime que l’échoguidage est recommandé, quel que soit le type de cathéter pour la veine jugulaire interne, la veine sous-clavière et la veine fémorale chez l’adulte (R1-R3), et probablement recommandé pour les poses a priori difficiles de CVP chez l’adulte (R5).20
Le cas du midline n’est pas clairement évoqué dans ces recommandations de la SFAR. Mais la SF2H recommande l’échoguidage lors de la pose des midline9(R32), dans la mesure où l’extrémité est placée à la limite du réseau veineux central et qu’un mauvais positionnement augmente le risque de thrombose par frottement lors des mouvements du patient. Un contrôle radio n’est pas nécessaire après la pose.

Environnement et tenue de l’opérateur

Il n’y a pas de guide dédié aux CVC publié par la SF2H. Cependant, ce sont des accès veineux centraux. A ce titre, ils sont posés dans des conditions d’asepsie chirurgicales.
Les recommandations de l’institut national de santé publique du Québec28 vont dans ce sens : « La personne qui insère le cathéter doit porter un bonnet qui recouvre entièrement les cheveux, un masque qui recouvre le nez et la bouche, une blouse stérile et des gants stériles. »
Un PICC peut être posé :
• dans une salle à empoussièrement maîtrisé (bloc opératoire),
• en salle de radiologie interventionnelle,
• en réanimation.
Il n’y a pas de consensus sur la possibilité de pose d’un PICC dans la chambre du patient (hors réanimation) (R28).21
La SF2H recommande pour l’opérateur le port d’un masque chirurgical, d’une coiffe, de gants stériles et d’une casaque stérile lors de la pose du PICC. Le patient doit porter un masque chirurgical et une coiffe.
En 2013, le Centre for Healthcare related infection surveillance and prevention – Queensland Health recommande un habillage chirurgical pour les opérateurs et les personnes entrant dans la zone opératoire pour la pose des PICC29.
Pour la CCI, la recommandation 18 du guide dédié de la SF2H13 est très explicite : « La pose d’une CCI est un acte opératoire programmé exécuté par un opérateur entraîné ou encadré. La rigueur dans l’exécution de la pose doit être du même niveau d’exigence que pour toute autre intervention chirurgicale. Quelle que soit la technique, la pose d’une CCI doit être réalisée dans une salle à empoussièrement maîtrisé dans des conditions d’asepsie chirurgicale. L’utilisation d’une check-list lors de la pose d’une CCI aide à l’observance des mesures de prévention des infections. »
La tenue chirurgicale est donc composée, comme pour le PICC, du masque chirurgical, d’une coiffe, de gants stériles et d’une casaque stérile.
Concernant les CVP, la pose est un soin réalisé au lit du patient. L’opérateur est donc en tenue professionnelle propre. Le port de gants non stériles est recommandé dans le cadre de la prévention des accidents d’exposition au sang 9(R4) : les gants forment une barrière physique qui protège la peau du soignant en cas de piqûre ou projection de sang ou autres liquides biologiques.
Cette recommandation fait partie des précautions standard30. Ce sont les mesures de précautions qui doivent être appliquées par tous les soignants, pour tout soin à tout patient. Il est fortement recommandé de réaliser une désinfection des mains par friction hydro-alcoolique immédiatement avant l’insertion de cathéter (R3).
Il est recommandé de porter des gants stériles si le site d’insertion doit faire l’objet d’une palpation après l’antisepsie (R5).
La SF2H recommande de poser les midlines sans prolongateur intégré dans des conditions équivalentes aux cathéters de courte durée en termes d’environnement et de tenue de l’opérateur. Les midlines avec prolongateur intégré doivent être posés dans les mêmes conditions strictes d’asepsie que les PICC9.

La préparation cutanée

La préparation cutanée vise à maitriser le risque infectieux lié à l’effraction cutanée et du réseau sanguin lors de la pose d’une voie veineuse.

La dépilation

La dépilation de la peau n’est pas recommandée par la SF2H. Cette recommandation vient de la conférence de consensus de 2004 sur la gestion préopératoire du risque infectieux.31 Elle a ensuite été extrapolée à la pose des cathéters vasculaires.
Cette conférence de consensus indique que l’absence de dépilation de la zone opératoire, comparée à la dépilation quelle que soit la méthode, s’accompagne des taux d’infection de site opératoire les plus faibles.
Si elle est indispensable, la tonte ou la dépilation chimique doit être privilégiée. Le rasage doit être proscrit car il crée des micro-lésions et augmente le risque infectieux lié à la pose. Il est donc recommandé :
• de privilégier la non dépilation sans nuire aux impératifs opératoires ;
• si la dépilation est indispensable, de privilégier la tonte ou la dépilation chimique, sans que les études ne montrent une supériorité d’une méthode par rapport à l’autre ;
• de ne pas réaliser de rasage mécanique la veille de l’intervention.
Ces recommandations sont reprises dans le guide sur la prévention des infections liées aux cathéters veineux périphériques de 200514. Elles n’ont pas été remises en cause depuis et sont valables pour tous les cathéters veineux périphériques et centraux.

La détersion

Selon les recommandations sur l’« antisepsie de la peau saine avant un geste invasif chez l’adulte »32, le nettoyage de la peau avec un savon doux avant antisepsie est recommandé uniquement en cas de souillure visible (R3).
En commentaire, la SF2H dissocie le terme de nettoyage, associé à du savon doux, et le terme de détersion souvent associé à l’emploi de savon antiseptique, qui n’a jamais fait la preuve de son intérêt par rapport au savon doux.
La détersion avant antisepsie était recommandée avant un acte invasif jusqu’à l’actualisation en 2013 de la conférence de consensus de gestion préopératoire du risque infectieux.33 Ces recommandations ne donnaient pas de préconisation pour le choix d’un savon doux ou d’un savon antiseptique.
Dans les autres pays, le principe de la détersion n’est généralement pas indiqué (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Canada), qu’il s’agisse de la pose de cathéter ou de la préparation cutanée avant geste opératoire. La nécessité d’une peau propre est en revanche évoquée.32 Dans une étude sur les infections liées aux cathéters publiées en 2015 dans le Lancet34, Mimoz et al. compare l’utilisation de chlorhexidine alcoolique à la polyvidone (PVI) alcoolique avec ou sans détersion pour la pose et les pansements de cathéters veineux et artériels en réanimation. Les résultats montrent que les taux d’infections et bactériémies liées aux cathéters étaient significativement diminués dans les groupes chlorhexidine en comparaison aux groupes PVI. De plus, la détersion n’apportait aucun bénéfice ni sur l’infection ou la bactériémie, ni sur la colonisation du cathéter. Ce travail confirme l’équivalence entre détersion et absence de détersion chez des patients de réanimation ayant au moins une toilette quotidienne.
Tout ceci fait évoluer le dogme de la préparation dite « en quatre temps » qui est une particularité française et se compose des étapes suivantes :32
• nettoyage au savon doux,
• rinçage à l’eau stérile,
• séchage avec des compresses stériles,
• antisepsie avec une solution antiseptique alcoolique.

L’antisepsie

Enfin, concernant l’étape d’antisepsie, il est recommandé de réaliser au moins une application d’antiseptique alcoolique quel que soit le type de cathéter veineux posé.9,13,21
La R9 des recommandations sur l’antisepsie de la peau saine avant un geste invasif chez l’adulte recommande fortement l’utilisation d’une solution alcoolique de chlorhexidine à 2 % plutôt qu’une solution alcoolique de PVI en réanimation ainsi que dans tous les autres secteurs, avant l’insertion d’un cathéter intravasculaire.32
Le CVP et le midline ne présentent pas le même risque infectieux que les voies veineuses centrales car ils ne pénètrent pas dans le réseau veineux central. Ils sont posés au lit du patient dans des conditions d’asepsie non chirurgicale.
C’est pourquoi les voies veineuses périphériques ont fait l’objet de recommandations spécifiques en 2019.9 Dans ces recommandations, il est indiqué l’utilisation d’une solution antiseptique alcoolique avant l’insertion d’un cathéter veineux périphérique (R9). En revanche, il n’est pas précisé d’utiliser préférentiellement la chlorhexidine alcoolique ou la PVI alcoolique. En effet, les quelques études qui traitent du sujet présentent de faibles effectifs ou une méthodologie peu robuste (étude observationnelle, absence de groupe témoin).

Choix du site d’insertion

Voies veineuses centrales

Cathéter veineux central

Dans son étude publiée en 2015, Parienti et al. compare les complications liées aux cathéters veineux centraux selon le site d’insertion. Il sépare les complications infectieuses des complications mécaniques.
Les résultats montrent que la voie sous-clavière est associée à moins de complications infectieuses et thrombotiques que les voies fémorale et jugulaire.
En revanche, il montre une association plus importante de la voie sous-clavière aux complications mécaniques, en particulier le pneumothorax.35
Une autre étude publiée en 2008 par le même auteur a comparé les infections associées aux cathéters centraux pour la voie fémorale et la voie jugulaire. Les résultats ne montrent pas de différence significative, excepté chez les adultes ayant un indice de masse corporel élevé pour lesquels la voie jugulaire est associée à moins d’infection. Cependant, la voie jugulaire est associé à plus d’hématome que la voie fémorale.36
Les résultats de ces études sont en accord avec les recommandations du CDC sur la prévention des infections sur cathéter intra vasculaire et avec celles de la Société de Réanimation de Langue Française (SRLF) sur la gestion des abords vasculaires.26,37
Le CDC recommande en premier lieu d’éviter la voie fémorale pour la pose des cathéters centraux chez l’adulte, puis précise que la voie sous-clavière doit être préférée à la voie jugulaire et la voie fémorale pour diminuer le risque infectieux associé aux CVC non tunnelisés chez l’adulte.
La SRLF recommande (R1.1) d’utiliser la voie sous-clavière plutôt que la voie fémorale ou jugulaire en l’absence de contre-indication.

Chambre à cathéter implantable

Selon le guide de prévention des infections associées aux chambres à cathéter implantables pour accès veineux (SF2H)13, il est précisé que le système cave supérieur doit être privilégié au système cave inférieur sauf en cas de tumeur médiastinale comprimant la veine cave supérieure (R11). L’implantation dans le système cave inférieur majore le risque infectieux et thrombotique. Certaines études ont montré que les taux de thrombose et d’infection associés à l’insertion par la veine fémorale étaient supérieurs. Cependant, elles présentent un biais de sélection des patients souvent plus graves et sans autre accès veineux.13
Une seule étude prospective randomisée comparant abord fémoral et abord sous-clavier et trouvant un risque majeur de complications infectieuses est en faveur de l’abord sous-clavier.38
La pose de la chambre ne doit pas être réalisée :
• en zone irradiée ou prochainement irradiée,
• à proximité de métastases cutanées,
• à proximité de lésions cutanées chroniques non maîtrisées,
• à proximité d’une lésion cutanée infectée (R14).
Il n’y a pas de recommandation sur la veine à utiliser préférentiellement pour l’insertion de la CCI. Ce choix dépend principalement de :
• l’état du patient (emphysème, déshydratation, agitation, obésité, dénutrition) (R15),
• l’expérience de l’opérateur (R16).
Certaines études montrent tout de même des résultats intéressants. Deux auteurs ont rapporté un taux plus élevé de complications pour les CCI posées du côté gauche. Ces études portaient sur la voie sous-clavière. L’extrémité distale du cathéter à la jonction oreillette droite – veine cave supérieure est plus difficile à positionner à gauche qu’à droite et ces deux études montrent que le mauvais positionnement de l’extrémité distale du cathéter est le premier facteur de risque de complication.39,40
En 2009, l’European Society for Clinical Nutrition and Metabolism souligne l’importance de l’expérience de l’opérateur qui pose mais également celle des professionnels assurant les soins sur le cathéter pour le choix de la veine d’accès. Il est aussi évoqué dans ce document la plus grande fréquence des malpositions lors de pose du côté gauche et l’augmentation du risque infectieux lors de l’implantation en fémorale d’un cathéter central utilisé pour l’alimentation parentérale.27
Les abords artériels, péritonéaux et intrarachidiens sont aussi possibles avec une CCI.13

PICC

Dans ses recommandations sur les bonnes pratiques et la gestion des risques associés au PICC21, la SF2H recommande de poser un PICC sur une veine du membre supérieur, en préférant la veine basilique, à défaut la veine brachiale. La veine céphalique peut être utilisée en dernier recours (R26).
Selon l’article de Marcy41 traitant des différentes techniques et indications des voies veineuses centrales en oncologie, la basilique est la veine de choix si elle est abordée au tiers inférieur ou moyen du bras, à distance de l’artère humérale et du nerf médian.
Concernant la veine brachiale, elle est dédoublée et rétro-artérielle dans 8% des cas, et elle est proche du nerf médian. Busch décrit jusqu’à 0,6 % de parésie du nerf médian après abord percutané de la veine brachiale.
La veine céphalique n’a d’intérêt que chez l’obèse car les veines basiliques ou brachiales peuvent alors être trop profondes. Cette veine comporte une crosse difficile à franchir, elle est fortement roulante et thrombogène.21
Le PICC est inséré au-dessus du pli du coude pour ne pas gêner les mouvements de flexion.
La veine et le point de ponction sont choisis suite à un repérage échographique (R33).

Voies veineuses périphériques

Cathéter veineux périphérique

En théorie, les CVP peuvent être posés sur toutes les veines superficielles des membres supérieurs et inférieurs. La SF2H n’émet pas de recommandation quant à la veine à prioriser pour l’insertion du CVP dans le guide de 2019.9
En revanche, dans le guide publié en 2005 sur la prévention des infections liées aux cathéters veineux périphériques14, il est recommandé, chez l’adulte, de choisir un site d’insertion au membre supérieur plutôt qu’au membre inférieur et de ne pas insérer un cathéter en regard d’une articulation (R5).
Chez l’enfant, il est possible d’utiliser également la main, le dessus du pied ou le cuir chevelu (R6).
Le CDC, dans son document de 2011 sur les infections associées aux cathéters37 recommande d’utiliser le membre supérieur chez l’adulte, alors que chez l’enfant, il recommande d’utiliser le membre supérieur, le membre inférieur ou le cuir chevelu.
L’argumentaire précise que : « Le site d’insertion du cathéter influence le risque d’infection et de phlébite lié au cathéter. L’influence du site sur le risque d’infection du cathéter est liée à la fois au risque de thrombophlébite et à la densité de la flore cutanée locale. »
Enfin, des fiches médico techniques publiées par les Hôpitaux Universitaire de Genève recommandent aussi de privilégier le membre supérieur non dominant, en commençant par la partie distale, main et avant-bras. Les zones fonctionnelles, les plis et les articulations sont évités.15

Midline

La SF2H et le Royal College of Nursing9,43 recommandent de privilégier le bras non dominant pour la pose du midline pour des raisons de confort du patient. Il est recommandé de ponctionner la veine basilique en se plaçant au-dessus du pli du coude pour ne pas gêner les mouvements de flexion(R33).9,44 La veine basilique est privilégiée pour les mêmes raisons que celles évoquées pour le PICC : Elle présente moins de risque de complication que la veine brachiale qui est rétro-artérielle et proche du nerf médian ainsi que la veine céphalique qui présente une crosse et est fortement thrombogène.

La technique de pose

Technique de Seldinger

La technique de Seldinger a été inventée pour permettre un accès percutané aux vaisseaux sanguins et est utilisée pour le cathétérisme veineux et artériel. Elle a été publiée en 1953 par le Dr Sven Ivar Seldinger.45
On utilise une aiguille de diamètre identique voire inférieur au cathéter souhaité, ainsi qu’un guide métallique qui permet l’introduction du cathéter.46
Les étapes de la technique sont les suivantes :
• L’aiguille est introduite au niveau du point de ponction et jusqu’à la veine, lorsqu’un reflux sanguin est visible ;
• Un guide métallique est introduit par l’aiguille et jusqu’au site veineux souhaité ;
• L’aiguille est retirée ;
• Une petite incision est pratiquée au point de ponction pour permettre le passage du cathéter ;
• Le cathéter est placé autour du guide et poussé jusqu’à ce que l’extrémité se trouve à l’endroit désiré ;
• Le guide est retiré.
Cette technique permet de guider le cathéter au site veineux souhaité. Elle trouve tout son sens pour les cathéters centraux qui sont des cathéters longs.
Elle permet aussi de sécuriser le positionnement du midline (cathéter de moyenne longueur) à la limite de la région axillaire. La SFAR recommande donc de poser les midline par la technique de Seldinger.19
L’extrémité du midline ne doit pas dépasser la région axillaire, car on serait alors dans le réseau veineux central, peu après le croisement entre la veine basilique et la veine axillaire. Cela expose à un risque de thrombose par frottement de la paroi interne de la veine lors des mouvements du patient ou par le flux sanguin.9 Le choix de la longueur du midline est donc important pour optimiser le positionnement de l’extrémité distale.
Un contrôle radiologique permet de vérifier la bonne position du cathéter.
Ce contrôle est recommandé pour les voies veineuses centrales13,20,21 mais n’est pas nécessaire pour le midline et le CVP9.

Ponction veineuse

Concernant le CVP, l’utilisation d’un guide est inutile car c’est un cathéter court. Le mandrin aiguille utilisé pour l’insertion suffit à positionner le cathéter.9
Il est donc posé par ponction veineuse après repérage anatomique.

Dispositifs de fixation

Il existe différents dispositifs de fixation permettant d’éviter le déplacement des cathéters.
Les plus utilisés sont les stabilisateurs. Il en existe deux types :
• le Statlock® : il est collé sur la peau puis la tubulure du cathéter est coincée dans une « gorge », ce qui empêche les déplacements du cathéter (Figure 19, Cpias Occitanie) ;
• le Griplock® : c’est un pansement qui recouvre le cathéter, une logette permet d’accueillir l’embase du cathéter, limitant les déplacements. La forme de la logette peut varier selon les références revendues par plusieurs sociétés (Figure 20 Cpias Occitanie).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Liste des tableaux
I. Introduction
II. Présentation de l’établissement
III. Cathétérisme et voies veineuses
A. Historique
B. Définitions
1. Traçabilité
2. Dossier patient
3. Voies veineuses
a) Voie veineuse centrale
b) Voie veineuse périphérique
C. Description des différentes voies veineuses
1. Voies veineuses centrales
a) Cathéter veineux central
b) Cathéter central d’insertion périphérique
c) Chambre à cathéter implantable
2. Voie veineuse périphérique
a) Cathéter veineux périphérique
b) Midline
3. Les valves
D. La vie du cathéter : de la pose au retrait
1. La pose
a) Professionnels habilités
b) Les conditions de pose
c) La préparation cutanée
d) Choix du site d’insertion
e) La technique de pose
2. Utilisation et manipulations
a) Pose de l’aiguille de Huber
b) Manipulation des pansements : pose, réfection
c) Manipulations des lignes de perfusion
3. Retrait
E. Complications
1. Infections liées aux cathéters (ILC)
a) Définition
b) Prévention de l’infection
2. Thrombose
3. Occlusion
F. Choix du type de cathéter
1. Les indications
2. Populations particulières
a) Insuffisance rénale chronique
b) Pathologie cancéreuse
c) Réanimation et soins intensifs
d) Patients nécessitant un abord veineux à vie
e) Personnes âgées
IV. Aspects réglementaires et évaluation
A. La certification HAS
B. Les recommandations des sociétés savantes
C. Mission nationale SPIADI : Surveillance et Prévention des Infections Associées aux Dispositifs Invasifs
V. La traçabilité concernant les voies veineuses au CFB
A. Le dossier patient informatisé au CFB
B. La traçabilité des voies veineuses : état des lieux
1. La pose
2. La surveillance et l’utilisation
3. L’ablation
4. Cas particulier de l’oncologie de jour
C. Limites de l’outil
D. Amélioration de l’outil
1. Modification des prescriptions soignantes
2. Création d’un questionnaire pour chaque voie d’abord
3. Le questionnaire de l’hospitalisation de jour
4. Utilisation de l’outil ‘Tableaux’ de DxCare®
5. Ablation du PICC
VI. Discussion
VII. Bibliographie

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *