La toxicité cutanée

La toxicité cutanée

Les temps antiques

On peut citer 3 grandes zones géographiques ayant marqué la « civilisation aromatique » par leurs connaissances et leurs procédés toujours valables à l’heure actuelle : la Chine, l’Inde et le bassin méditerranéen (3). La médecine chinoise remonte au troisième millénaire avant Jésus-Christ. C’est en Chine que l’on retrouve la plus vieille pharmacopée, le Shen Nong Ben Cao Jing (ou Ben Cao ou Pen T’sao King selon les traductions), écrite par l’empereur Shen-Nong. Ce livre relate l’usage de plus de 100 plantes dont certaines aromatiques comme la cannelle, le curcuma ou encore le gingembre. Le Shen Nong Ben Cao Jing fait autorité jusqu’au 16ème siècle où il est revu et corrigé par Li Che Tchen, médecin botaniste et pharmacologue, qui recense pas moins de 1000 plantes médicinales utiles. En Chine, les plantes aromatiques se distillaient dans un alambic en terre cuite. Les plantes sèches ou fraîches étaient soumises à une source de chaleur (un feu de bois, un bain de sable chaud, de cendres ou même un bain de soleil grâce à des miroirs recevant les rayons solaires) pour pouvoir en extraire les principes actifs volatils. Les vapeurs étaient ensuite réunies dans un chapiteau où elles se condensaient au contact d’une source froide (4,5). En Inde, l’un des continents les plus riches en espèces végétales aromatiques, de nombreuses plantes aromatiques étaient utilisées dans la médecine traditionnelle basée sur l’Ayurvéda. Ce livre sacré écrit par Brahma, révèle différents secrets de longévité en conseillant l’usage des plantes aromatiques en médecine et dans l’alimentation. Ces plantes étaient utilisées tant pour soigner le corps que l’esprit (médecine holistique) (6).

Au Moyen-Orient, 4000 ans av. J.-C., les Sumériens connaissaient et faisaient, eux aussi, usage des plantes aromatiques et médicinales (telles que l’anis, le fenouil ou encore le pin). En 1973, près d’Alep (Syrie), ont été retrouvées des plaquettes d’argile sur lesquelles figurent les formules des premiers médicaments végétaux connus dans le monde (4). Les Arabes, quant à eux, ont conservé pendant des millénaires le monopole du commerce des épices et ont contribué en grande partie au progrès des techniques d’extraction des huiles et des parfums (4). L’Egypte reste sans doute la civilisation la plus avancée dans l’usage des HE. Des écritures égyptiennes datant de la période des pharaons montrent la connaissance et le savoir qu’avaient les médecins et prêtres de l’époque en matière de plantes aromatiques. A cette époque, les plantes aromatiques étaient utilisées pour soigner le corps et l’esprit mais aussi lors de pratiques magiques ou religieuses ou à des fins de séduction et de charme dans les relations humaines. Un mélange sacré de 60 plantes nommé Kyphi était très utilisé comme remède en fumigation et pour « désinfecter » les habitations. Ces plantes étaient aussi utilisées pour l’embaumement des défunts car les égyptiens maîtrisaient les vertus antibactériennes et antiputricides de certaines de ces plantes aromatiques.

L’embaumement consistait à imprégner complètement le corps du défunt avec un mélange d’extraits aromatiques, notamment avec de l’HE de cèdre, de basilic ou de cannelle (4). Vers 1500 av. J.-C, Imhotep, médecin et philosophe de l’Egypte antique écrit des recettes ayant des similitudes avec l’aromathérapie actuelle. Bien qu’à cette époque, le terme « huile essentielle » n’existe pas, les plantes aromatiques étaient largement employées, notamment les gommo-résines1. Ce mélange était transformé par infusion dans des huiles végétales pour en libérer les essences végétales qui constituaient la base de la préparation des onguents aromatiques servant à adoucir et parfumer la peau (4).

Les temps modernes

En France, plusieurs grands noms développent la « nouvelle » aromathérapie. Monsieur René-Maurice Gattefossé, pharmacien et chimiste français est le précurseur de l’usage actuel des HE. C’est en se brulant la main, un jour de 1910, lors d’une explosion dans son laboratoire qu’il tente de se soigner par les médicaments. Malheureusement, ces derniers n’ont eu que très peu d’effet et il sera atteint de gangrène gazeuse. Découragé par l’inefficacité du traitement, il décide d’appliquer sur sa main de l’HE de lavande vraie dont il connait l’action antiseptique et cicatrisante. Il ressent alors un soulagement immédiat et la guérison ainsi que la cicatrisation de sa plaie sont d’une grande rapidité. Face à ce résultat, il décide de se consacrer à l’étude antimicrobienne des HE. Il créé en 1919, la Société française de produits aromatiques. L’étendue de ses recherches est publiée dans quelques-uns de ses ouvrages tels que « Les Essences en thérapeutique » ou encore « Cicatrisation rapide des plaies par les huiles essentielles ». C’est lui qui créé en 1935 le mot « aromathérapie », dans la revue professionnelle « Parfumerie moderne » pour désigner l’emploi des HE issues des plantes aromatiques dans le but de traiter les pathologies et d’améliorer la santé et le bien-être. L’année suivante, il publie un ouvrage « Aromathérapie. Les huiles essentielles, hormones végétales » mettant en évidence la relation entre la structure biochimique des molécules présentes dans les HE et leurs activités (2,6).

En 1929, Sévelingue pharmacien lyonnais, confirme les travaux de Gattefossé et poursuit ses études dans le domaine de l’aromathérapie vétérinaire (2). Dans les années 50, le docteur Valney chirurgien militaire, utilise avec succès les HE pour soigner certains blessés de la guerre d’Indochine. Lorsqu’il quitte l’armée, il fait de grandes conférences en France et à l’étranger sur ce qu’il appelle la « phyto-aromathérapie » et il publie en 1964, un ouvrage sur l’efficacité des HE nommé « L’Aromathérapie ou traitement des maladies par les essences des plantes » visant à promouvoir l’aromathérapie et la phytothérapie auprès du grand public (6).

Huile essentielle

Selon la pharmacopée européenne, une HE est un : « produit odorant, généralement de composition complexe, obtenu à partir d’une matière première végétale botaniquement définie, soit par entraînement à la vapeur d’eau, soit par distillation sèche, soit par un procédé mécanique approprié sans chauffage. L’HE est le plus souvent séparée de la phase aqueuse par un procédé physique n’entraînant pas de changement significatif de sa composition » (9). Beaucoup de végétaux renferment des HE, mais seulement en toute petite quantité, ne permettant pas l’extraction ou en rendant le prix excessivement cher. Seules les plantes dites « aromatiques » produisent des quantités suffisantes d’HE. Ces plantes appartiennent pour la plupart aux familles des Lamiaceae (lavande, thym, menthe…), des Lauraceae (cannelle, camphrier…), des Myrtaceae (eucalyptus, niaouli…), des Pinaceae (pin, cèdre, cyprès, genévrier…), des Rutaceae (citron, orange…) ou des Apiaceae (cumin, fenouil, anis vert…). Les HE sont localisées principalement dans les fleurs et les feuilles, mais on peut aussi les trouver dans le bois, les fruits, les écorces, les graines ou les racines (10).

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE 1 : GENERALITES SUR LES HUILES ESSENTIELLES
Rappels historiques sur l’usage des plantes aromatiques
1.1. Les temps antiques
1.2. Le Moyen Age
Définitions
2.1. Aromathérapie
2.2. Huile essentielle
2.3. Huile végétale
2.4. Aromatogramme
3.1. Méthodes utilisées pour l’obtention d’huiles essentielles pharmaceutiques
3.1.1. Distillation par entrainement à la vapeur d’eau ou hydro-distillation
3.1.2. Distillation sèche
3.1.3. Expression à froid
3.2. Autres méthodes d’obtention des huiles essentielles
3.2.1. Percolation ou hydrodiffusion
3.2.2. Extraction au CO2 supercritique
3.3. Notion de concentration
4.1. Les critères fondamentaux de qualité d’une huile essentielle
4.1.1. Garanties sur la plante et son mode de culture
a) Dénomination botanique
b) Conditions de production de la plante
c) L’organe productif de la plante utilisée
d) Notion de chémotype ou chimiotype
4.2. Normes et labels régissant la qualité des huiles essentielles
4.2.1. Les niveaux de qualité
a) Qualité industrielle standard
b) 100% pures et naturelles
c) Authentiques et chimiotypées
4.2.2. Normes et labels attribués aux huiles essentielles
a) La norme française AFNOR
b) La norme ISO/TC
c) Les normes françaises (NF)
4.3. Les différents contrôles de qualité des huiles essentielles
4.3.1. Les contrôles organoleptiques
4.3.2. Les contrôles physico-chimiques
4.3.3. Les analyses chromatographiques
4.3.4. Les autres contrôles
4.4. Les conditions de conservation et de stockage
PARTIE 2 : ACTIVITES ET TOXICITES DES HUILES ESSENTIELLES
Propriétés pharmacologiques générales des huiles essentielles
1.1. Propriétés anti-infectieuses
1.1.1. Propriétés antibactériennes
1.1.2. Propriétés antifongiques
1.2. Propriétés spasmolytiques et apaisantes
1.2.1. Propriétés spasmolytiques
1.2.2. Propriétés apaisantes
1.3. Propriétés irritantes
2.1. Les terpénoïdes
2.1.1. Les monoterpènes
2.1.2. Les sesquiterpènes
2.1.3. Les dérivés terpéniques fonctionnalisés
a) Les alcools acycliques, monocycliques ou bicycliques
b) Les aldéhydes terpéniques
c) Les cétones terpéniques
2.2. Les composés aromatiques
2.2.1. Les aldéhydes aromatiques
2.2.2. Les coumarines
2.3. Les composés d’origines diverses
3.1. La voie orale
3.1.1. Les différentes façons d’administrer les HE par voie orale
a) La voie orale classique
b) La voie perlinguale ou sublinguale (sous la langue)
c) Sur la langue
3.1.2. Les différentes formes galéniques pouvant être utilisées
a) Les formes galéniques liquides
b) Les formes galéniques solides ou semi-solides
3.1.3. Les posologies
3.2. La voie cutanée
3.2.1. Généralités
3.2.2. Les formes galéniques utilisées
a) Les solutions huileuses
b) Les solutions aqueuses
c) Les lotions hydro-alcooliques
d) Les crèmes (ou émulsions)
e) Les pommades
f) Les bains aromatiques
3.2.3. Les posologies
3.3. La voie respiratoire
3.3.1. Généralités
3.3.2. Les différents modes d’administration
a) Les inhalations
b) La diffusion atmosphérique
c) L’aérosolthérapie
d) Les posologies
3.4. Les autres voies
3.4.1. La voie rectale
3.4.2. La voie vaginale
4.1. La toxicité cutanée
4.1.1. Irritation cutanée
4.1.2. Dermocausticité
4.1.3. Photosensibilisation
4.1.4. Risque allergique
4.2. Toxicité respiratoire
4.3. Néphrotoxicité
4.4. Hépatotoxicité
4.5. Neurotoxicité
4.6. Tératogénicité et risque abortif
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE 1 : POSTER SCIENTIFIQUE DE 5EME ANNEE
ANNEXE 2 : LES HUILES VEGETALES, LEURS PROPRIETES ET LEURS PRECAUTIONS D’EMPLOI
ANNEXE 3 : BULLETIN D’ANALYSE DE L’HE D’EUCALYPTUS CITRONNE (EUCALYPTUS CITRIODORA) D’HELVETICA PHARMA
ANNEXE 4 : PRINCIPES DE DIFFERENTS TESTS UTILISES DANS LES ETUDES SCIENTIFIQUES
ANNEXE 5 : ÉCHELLE DE DEPRESSION POST-PARTUM D’ÉDIMBOURG
ANNEXE 6 : GENERALIZED ANXIETY DISORDER253 7-ITEM (GAD-7) SCALE

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