La thèse Keynésienne de la croissance économique

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Progrès technique et/ou institutions :

7Jean Fourastié définie le progrès technique comme « une capacité d’action de plus en plus efficace que l’homme acquiert par l’effort intellectuel sur les éléments matériels ».
L’analyse de la croissance repose sur l’idée qu’il existe une relation entre le volume du Produit Intérieur Brut (PIB) et la quantité de facteurs mise en œuvre pour l’obtenir, à savoir la quantité de travail et la quantité de capital. Une augmentation de la production supérieure à l’augmentation des facteurs s’explique soit par le progrès technique et /ou soit par l’Etat. Le progrès technique améliore l’efficacité du travail selon la théorie d’Harrod-Domar et il améliore l’efficacité du capital selon la théorie néo-classique.
La nature du résidu est multiple. Cela peut être l’amélioration dans l’allocation des ressources, des économies d’échelle au sens où l’augmentation de la production est supérieure à celle des quantités de facteurs utilisés, le progrès des connaissances ou bien encore leur application plus rapide.
L’accroissement de la production supérieur à l’accroissement des coûts est expliqué par le progrès technique mais ce progrès technique est obtenu par les recherches d’où l’accent est mis sur le rôle de l’Etat. Selon certains auteurs l’objectif de l’intervention publique est ici de sélectionner et soutenir une technologie, afin de déclencher un processus d’adoption. Le progrès technique et l’Etat sont donc en relation pour assurer la croissance économique. L’explication de ce rôle de l’Etat est vraiment cruciale, ainsi pour pouvoir bien l’expliqué, il sera traité dans le deuxième chapitre.

Les structures favorables à la croissance :

C’est l’approche structurelle à la croissance. Les structures sont au nombre de quatre : l’industrialisation, la demande, le système financier et l’environnement international. Ce sont des structures qui devront être en place pour aboutir à la croissance économique, ces facteurs influencent la croissance, elles assurent la dynamique de la croissance. Il est important de les connaitre pour trouver le chemin de la croissance voire le développement et aussi de pouvoir déterminer le rôle de l’Etat dans ce processus de développement.

L’industrialisation :

L’histoire économique montre que le développement économique d’une société doit passer par l’industrialisation. Selon Colin Clark l’industrie est « la transformation continue sur une grande échelle des matières premières en produit transportable ». L’industrialisation est un facteur déterminant de la croissance, elle accroît la production qui est mesurée par le PIB. Elle est le résultat de la rationalisation de la production et de l’économie d’échelles ce qui signifie la diminution des coûts et l’augmentation de la production. Elle résulte aussi des externalités positives c’est-à-dire qu’une industrie donne naissance à d’autre d’où la notion de la « division de travail ».
Il y a deux types de stratégie d’industrialisation, d’une part, l’industrialisation tournée vers les exportations, tel est le cas des pays comme Corée, Taiwan, Singapour qui élaborent un processus de développement dans une perspective libérale à travers la promotion des industries capables de produire pour les exportations afin de réduire les dépendances extérieures. D’autre part, elle est tournée vers les importations, cette stratégie consiste à produire les biens d’importation que le pays a besoin comme le machine ou produire les produits que le pays peut produire à l’intérieur pour économiser les devises, c’est le cas de Brésil, Mexique, etc.
Les activités industrielles présentent des avantages évidents pour le processus de développement. Elles créent davantage d’emplois que le secteur traditionnel et permettent de diversifier et moderniser l’économie : introduction plus rapide du progrès technique, formation des hommes, effets de liaisons et effets moteurs sur les autres activités. L’industrie entraîne des transformations structurelles, développement du salariat et des classes moyennes, urbanisation, échanges monétaires.

La demande :

La demande est une incitation à la hausse de la production. Par définition, la demande est la quantité de bien ou de service disponibles sur le marché que les consommateurs sont disposés à acheter à un prix donné. Elle est un facteur de la croissance si l’entreprise n’a pas de contrainte à l’offre, dans le cas où le producteur n’arrive pas à satisfaire la demande, il y aura inflation, c’est la loi de l’offre et de la demande, ce qui s’explique comme suit quand la demande est supérieure à l’offre, il y a augmentation du prix et quand elle est inférieure à l’offre il y a diminution du prix.
La demande émane de la population, tout accroissement de la population accroît la quantité demandée. Mais pour assurer la croissance économique, cet accroissement de la population ne doit pas excéder l’accroissement de la production. Cette demande émane aussi de l’imitation et le plus important est qu’elle dépend du revenu, c’est la loi psychologique de Keynes qui s’explique comme suit : que toute augmentation du revenu accroît la consommation mais pas forcément proportionnel, toute augmentation du revenu entraine alors une augmentation de la demande, c’est la demande induite.
L’Etat joue un rôle important sur l’accroissement de la demande, par exemple l’impôt sur le revenu ne doit pas être trop élevé pour ne pas réduire la demande, ou accordée des subventions.
Le développement des secteurs privés nécessite de financement d’où la troisième structure.

Le système financier :

Pourquoi mettre l’accent sur le système financier ? Par définition le système financier ou marché financier est le lieu où s’échange l’offre et la demande de monnaie, c’est la définition la plus connue à cause de la domination de la théorie classique. Selon cette théorie l’offre de monnaie est considéré comme l’épargne et la demande de monnaie est l’investissement, cet investissement provient des entreprises, en d’autre terme le secteur privé. Comme l’objectif est l’accroissement de la production, il est alors crucial de financer ces entreprises car ce sont les créateurs des richesses. Ce marché financier se divise en deux qui sont le marché bancaire et le marché boursier. Le marché bancaire est les investissements à court terme, tandis que le marché boursier ou banque d’affaire finance les gros investissements, ou investissement à long terme.

Environnement international :

L’environnement international est un facteur de la croissance économique. L’ouverture d’un pays au commerce international élargit son marché, lui permet d’acquérir des techniques et des facteurs de production.
Le pays doit être compétitif s’il veut tirer parti des échanges internationaux, pour acquérir la compétitivité internationale, le pays doit surmonter les trois étapes de la mondialisation, qui sont : le développement des flux de production, le développement des flux d’exportation et mettre en place des réseaux mondiaux de production et d’information. Le développement des firmes multinationales permet au pays receveur d’avoir dans son pays l’économie d’échelle, lui permet de satisfaire la demande de sa population, d’augmenter son PIB.
Un point principal aussi est que le degré d’ouverture d’un pays est déterminé par sa taille, mais plus il devient compétitif, plus il s’ouvre à l’extérieur.
L’ouverture sur l’extérieur se traduit aussi par l’apparition de nouvelles contraintes. La conjoncture interne d’un pays est davantage liée qu’auparavant à l’évolution de la conjoncture internationale (chocs pétroliers, …), le poids de la concurrence se fait davantage sentir sur les marchés intérieurs et extérieurs, ce qui exige une économie compétitive.
Les pays développés expliquent leurs croissances économiques par la spécialisation, 8selon Adam Smith qui a formulé la théorie de l’avantage absolu, un pays doit se spécialiser dans les productions qu’il peut obtenir à un coût moindre que si elles étaient réalisées par d’autre pays. Cependant, un tel comportement conduit à exclure de l’échange international les pays qui ne disposent d’aucun avantage absolu. La réponse apportée par Ricardo est que même si le pays est moins bien placé que les autres pour tous les biens à produire, il doit néanmoins se spécialiser dans la production pour laquelle son désavantage est le moins grand. C’est la théorie des avantages comparatifs.
Le rôle de l’Etat est important concernant cette ouverture internationale, le développement de la production et de l’exportation nécessite l’intervention de l’Etat, l’Etat aussi doit chercher à préserver une part de leur autonomie en protégeant certains secteurs sensibles.
L’industrialisation, la demande, le système financier et l’environnement international sont les structures favorables à la croissance économique. La croissance économique passe par l’industrialisation, la production nécessite une demande, d’où le rôle important joué par la demande. Concernant le système financier, il transforme l’épargne en capital productif. L’ouverture internationale permet à un pays d’élargir son marché, d’acquérir des techniques et des facteurs, de tirer parti des échanges internationaux. Pour assurer la croissance économique, l’Etat doit agir pour assurer le bon fonctionnement de ces structures.
Après avoir vu les facteurs explicatifs de la croissance, voyons maintenant les théories dominantes de la croissance économique.
Comme l’objectif de notre analyse est de déterminer l’efficacité de l’intervention de l’Etat, voyons dans cette partie deux courants principaux de la pensée économique. Ces deux courants sont en général en opposition. Ce sont deux approches différentes et pour approfondir notre connaissance on va ajouter la théorie de la croissance endogène et les stratégies industrielles.

Mesures de la croissance

Le terme croissance qualifie une augmentation durable de la production des biens économiques. Elle est un phénomène relativement durable, explicable et mesurable.

Evolution des indicateurs de la croissance :

Depuis le XVIème siècle, différents auteurs et économistes ont tenté de chercher des indicateurs pour mesurer la croissance économique.
Pour les mercantilistes (du XVI au XVIIIème siècle), les richesses d’une nation sont mesurées par l’accroissement de ses réserves en métaux précieux (or, argent…). Quant aux physiocrates (1756-1768), ils voient dans l’agriculture la seule activité productive capable de produire un « produit net ».
Ce n’est qu’à l’époque des néoclassiques (fin XIXème siècle) qu’on a mis sur l’idée de mesurer la production globale d’une économie.

Indicateurs usuels de la croissance :

Les indicateurs les plus appropriés pour mesurer la croissance économique sont le PIB réel et le PIB par habitant. Mais d’autres organismes internationaux se réfèrent du PNB (Produit National Brut) et le PNB par habitant.
Concernant le PIB, il totalise en particulier la valeur ajoutée à tous les stades de processus de production des entreprises au cours d’une année sur le territoire national, c’est-à-dire les chiffres d’affaires dont on soustrait les consommations intermédiaires. Economiquement, la valeur ajoutée d’une entreprise exprime son apport spécifique et l’apport de son personnel dans la production d’un bien et service. Ainsi, la valeur ajoutée peut être utilisée en analyse économique pour apprécier : le poids économique de l’entreprise ; les structures et les méthodes d’exploitation ; le développement de l’entreprise c’est-à-dire l’évolution de l’entreprise dans le temps ; mais surtout la contribution productive de l’entreprise au revenu global autrement dit la richesse crée par l’ensemble des secteurs institutionnels au cours d’une période donnée.
En principe, il existe deux autres approches du PIB : l’approche par le revenu et l’approche par la demande.
 Approche par le revenu
Selon l’approche par le revenu, le PIB est la somme des rémunérations des salariés (Rs), du revenu mixte (Ym), des excédents brutes des exploitations (EBE), des impôts ( Imp) et taxes indirect (T ind) dont on soustrait les subventions d’exploitations (SE). Nous avons l’égalité suivante: PIB = (Rs + Ym + EBE + Imp + T ind) – SE
 Approche par la demande
L’approche par la demande, à son tour, stipule que le PIB représente la valeur des biens et services produits par des unités résidentes et disponibles pour les emplois finals. Selon l’équilibre général (ressources – emplois) : PIB+M=CF+FBCF+X+VS
Avec M : importation ; CF : consommation finale ; FBCF : formation brute de capital fixe (investissement) ; X : exportation ; VS : variation de stocks
Alors, PIB = (CF + FBCF + X) + (VS-M)
PIB = (CF + FBCF + VS) + (X-M)
Le PIB est alors la somme de la demande intérieure (CF + FBCF +VS) et le solde extérieur (X –M).
L’augmentation du PIB peut résulter en partie de la simple hausse des prix, on déduira alors de la production le montant de l’inflation pour avoir l’augmentation réelle de la croissance, ce que l’on appelle le PIB « en volume ». Nous pouvons établir la relation suivante : PIB Nominal (ou PIB en volume) = PIB Réel (ou PIB en terme monétaire) * Déflateur.
Quant au PNB ou simplement le Produit National Brut, on s’intéresse à la production réalisée par les nationaux (résidents et non-résidents) en raison de l’implantation de certaines firmes nationales en dehors du territoire (cas des Etats-Unis). La valeur du PNB s’obtient ainsi en ajoutant au PIB les revenus de la propriété et de l’entreprise reçus du reste du monde et en retranchant les revenus de même nature versés au reste du monde. Nous avons l’égalité suivante :
Le PNB = le PIB + Revenu reçus du reste du monde – Revenu versée au reste du monde
Si on décompose cette formulation, nous avons :
Le PNB = le PIB + Revenus du Travail, de la Propriété et de l’Entreprise reçus du Reste du Monde – Revenus du travail, de la Propriété et de l’Entreprise versés au Reste du Monde
De nos jours, la croissance fait déjà l’objet d’une analyse de ses causes. Elle est également mesurée par le PIB mais en tenant compte d’un ensemble de caractéristiques liées aux facteurs de production tels que la quantité de facteurs disponibles ; la qualité de ces facteurs de production ; le niveau de progrès technique et de l’efficacité ; et enfin l’efficacité de la combinaison productive.

Limites des indicateurs usuels de la croissance :

Tous les indicateurs de la croissance citées ci-dessus donnent une idée de la production au niveau de l’Economie Nationale (indicateurs de croissance) et permettent d’apprécier la situation et /ou l’évolution de celle-ci (évolution temporelle).
Ces indicateurs permettent aussi les comparaisons internationales (indicateurs de niveau de vie). En effet, pour apprécier le niveau de vie à des fins de comparaison, on a souvent recours soit au Revenu National (RN = le PNB – Amortissement), soit au PIB, évalué par habitant. Or, ces indicateurs quantitatifs ne permettent pas d’apprécier les facteurs qualitatifs qui doivent être pris en compte si on veut apprécier réellement le niveau de vie. Donc ces indicateurs quantifiables ne reflètent pas réellement une comparaison internationale en termes de performance économique. Ainsi les comptables nationaux globalisent la réalité. Selon Albertini et Lamber, « si l’on veut un jour véritablement comptabiliser les phénomènes économiques, il faut aussi comptabiliser les phénomènes sociaux, il faudra profondément transformer les définitions de la comptabilité nationale, y ajouter toute une série d’indicateurs sociaux structuraux qualitatifs, quantitatifs exprimant à la fois des niveaux de satisfaction, et des niveaux de moindre exploitation de groupes par d’autres ». Toutefois, le PIB évalué reste l’agrégat macroéconomique le plus utilisé par les organismes internationaux pour mesurer la croissance économique d’un pays. C’est l’agrégat le plus représentatif de l’économie puisqu’il permet de cerner l’activité productive des unités institutionnelles résidentes.
Mais pour une analyse complète de la croissance, il faut maintenant voir les différentes théories qui mettent en relation ces différents facteurs dans le long terme.

LES DEBATS SUR LA CROISSANCE :

Quatre types d’approche seront dégagées dans ce paragraphe pour traiter la croissance économique dont :
– la thèse libérale de la croissance économique ;
– la thèse Keynésienne de la croissance économique ;
– la théorie de la croissance endogène ou Nouvelle théorie de la croissance ;
– Les stratégies de la croissance équilibrée et de la croissance déséquilibrée.

La thèse libérale de la croissance économique :

Les économistes classiques et les premiers néoclassiques expliquent les phénomènes économiques par les comportements individuels d’agents économiques rationnels qui, en recherchant leur intérêt personnel, en procédant à des échanges sur des marchés en concurrence pure et parfaite, concourent à l’intérêt général. Le marché permet une allocation optimale des ressources, et, grâce à la flexibilité des prix, l’ajustement automatique entre l’offre et la demande. Sur le marché du travail, le plein emploi est toujours assuré grâce aux variations du salaire réel. Le chômage involontaire est impossible. Seuls sont au chômage les travailleurs qui recherchent momentanément un emploi ou qui estime trop faible le salaire d’équilibre. Sur le marché des biens et services, il y a toujours équilibre, conformément à la loi de Jean Baptiste Say « l’offre crée sa propre demande ». Sur le marché des capitaux, la flexibilité du taux d’intérêt permet l’équilibre entre investissement et l’épargne.
En concurrence pure et parfaite, les déséquilibres sont impossibles, et la politique économique est inutile. L’inflation est la seule conséquence d’une politique monétaire expansionniste qui n’a aucun effet sur la sphère réelle. La politique budgétaire est inefficace quel que soit le mode de financement choisi pour financer les dépenses publiques.
Par conséquent, selon l’analyse libérale, le rôle de l’Etat dans la vie économique doit être limité au respect des règles de la concurrence et à la prise en charge des activités pour lesquelles le marché est défaillant : protection des citoyens, justice, éducation ou défense nationale. D’où le nom de l’Etat : Etat Gendarme.
Comme la théorie classique prône l’accumulation du capital. Une approche libérale de la croissance amplifierait cette thèse libérale. D’où la « Théorie des stades » de Rostow, cette théorie analyse les phases du développement qui sont au nombre de cinq à franchir successivement.
En tant que théorie de la croissance économique, cette théorie mérite d’être étudiée. Elle fait partie de la théorie de modernisation. Selon Rostow, dans la première étape le pays est considéré comme une société traditionnelle, en d’autre terme un pays qui n’est pas encore développé. Cette société traditionnelle est considérée comme une économie agricole, une économie de subsistance, la terre est la seule source de richesse, il n’y a pas encore de grande ville. Tandis que la deuxième étape est la phase des conditions préalables au décollage, il y a petite transformation, amélioration des techniques agricoles, changement de la structure économique, apparitions de petites industries, existence d’un centre urbain, il y a exode rural, construction, amélioration des infrastructures et développement du commerce. La troisième étape est le décollage, les obstacles au développement sont retirés, il y a croissance forte et régulière, découverte technique et technologique, mutation politique définit comme le passage d’une société féodale à une société capitaliste, il y a aussi révolution, augmentation considérable du taux d’investissement, existence d’industrie moteur qui donne naissance à un environnement économique favorable tel que la création d’emploi, etc. La quatrième étape est la maturité technologique entrainant une production diversifiée et l’utilisation des techniques modernes à toutes activités. La dernière étape est l’ère de la consommation de masse, la consommation se généralise à toutes les couches sociales. Celle-ci entraine une augmentation de la production d’où la croissance économique.
Un point principal dans la théorie de Rostow est qu’il considère le sous-développement comme un retard, les pays en voie de développement ont une faible capacité de mobiliser l’épargne, une faible formation du capital, un faible recours au marché, une faible insertion dans les échanges internationaux, d’où selon lui la nécessité de l’épargne extérieur. Or d’après les expériences des pays en voie de développement l’aide entraine une dépendance extérieure et fragilisent la croissance économique. Par définition l’aide est un prêt consentis à des conditions favorables et assortis des conditionnalités. Comme annoncé précédemment, chaque pays doit trouver son chemin de développement en se basant sur les méthodes qui ont permis les autres pays à se développer. Ainsi, l’accent est mis sur le rôle de l’Etat, qui selon un enseignement par sa souveraineté peut être indépendant financièrement et assurer le financement de son secteur privé. Ce financement va augmenter la production, d’où la croissance économique.
Ainsi, les auteurs libéraux sont les partisans de la croissance économique, ils assimilent le développement économique à la croissance économique, l’Etat n’intervient pas dans l’économie, c’est un Etat Gendarme, la politique économique est neutre.

La thèse Keynésienne de la croissance économique :

L’invalidité de la théorie classique en 1929 où on assiste à une forte montée du chômage et l’absence de reprise spontanée conduit John Maynard Keynes, dont le principal ouvrage, « La Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie », publié en 1936, à rompre avec les analyses néoclassiques dominantes et à démontrer le bien-fondé des politiques macroéconomiques.
Les mécanismes économiques ne s’expliquent pas par les comportements individuels mais par des grandeurs globales interdépendants telles que la production, le revenu, l’investissement, la consommation, l’épargne. Les prix ne sont pas flexibles mais rigide à court terme. Les déséquilibres entre l’offre et la demande sont donc possible car les ajustements se réalisent par les quantités et non par les prix. Si les mécanismes du marché ne permettent pas l’équilibre entre l’offre et la demande, les entreprises ne sont jamais sûres de pouvoir écouler la totalité de leur production. Elles décident du volume de leur production en fonction d’anticipations sur la demande. Tant que la demande anticipée est supérieure à l’offre, les entreprises sont incitées à augmenter leur production. Cette « demande effective » détermine le volume de la production et de l’emploi. Le niveau de l’emploi dépend donc de la demande anticipée et ne correspond pas nécessairement à la population active. Le chômage involontaire est possible et s’explique par l’insuffisance de la demande.
Pour réduire le chômage, il faut augmenter la production et par conséquent la demande. En économie fermée, la demande comprend deux composantes : la consommation qui augmente avec le revenu mais à un rythme plus faible, et la demande autonome. Quand le marché des biens et services est en équilibre, les entreprises n’ont aucune raison d’augmenter leur production et d’investir. L’Etat doit se substituer à l’initiative privée défaillante.
La politique budgétaire est un instrument efficace pour stimuler la demande. L’augmentation des dépenses publiques permet de distribuer des revenus supplémentaires. La hausse de la consommation qui en résulte accroît la production et l’emploi. Grâce au mécanisme du multiplicateur, l’impact sur la production est supérieur à la hausse initiale des dépenses publiques. L’Etat peut aussi agir sur le revenu disponible des ménages en baissant les impôts ou en augmentant les revenus de transferts et sur l’investissement des entreprises par des subventions ou des allègements fiscaux. Il peut également par une politique fiscale appropriée alléger les impôts sur les titulaires de hauts revenus. Pour éviter l’effet dépressionniste sur la demande d’une augmentation des prélèvements obligatoires, le budget doit être présenté en déficit.
Les effets de la politique monétaire sont plus incertains. Pour stimuler l’investissement privé, l’Etat peut agir sur le taux d’intérêt en offrant davantage de monnaie. Cette quantité de monnaie offerte aux entreprises doit augmenter la production. La politique monétaire doit accompagner la politique budgétaire pour assurer l’efficacité de ces politiques.
La théorie de Keynes amplifie le rôle de l’Etat pour résoudre les problèmes économiques, assurer l’augmentation de la production et de l’emploi d’où la croissance économique.
Cette théorie a été adoptée par les 9Etats-Unis à la suite de la Grande Crise des années 1930 et a continué à s’accroître par la suite. Ce pays est jusqu’à ce moment considéré comme pays développés.

La théorie de la croissance endogène :

L’Allemand Adolph Wagner (1835-1917) a énoncé une « loi de l’extension croissante de l’activité publique ». L’idée d’Adolph Wagner se résume à l’énoncé suivant : plus un pays est civilisé –on dirait aujourd’hui développé-, plus l’intervention de l’Etat est nécessaire et importante. Il expliquait cela par la complexification croissante des sociétés qui accompagne l’élévation du niveau de vie, mais aussi l’urbanisation et une division du travail accrue. Cette dernière conduit, entre autres, aux économies d’échelle et aux rendements croissants.
La théorie de la croissance endogène ou la nouvelle théorie de la croissance réhabilite le rôle de l’Etat. Les notions d’externalités positives et de rendement d’échelle croissants sont les notions mobilisées par cette nouvelle théorie. La théorie remette en cause la thèse traditionnelle qui considère que le progrès technique est toujours posé comme exogène et gratuit et aussi que quand il n’y a pas correction des externalités l’entreprise sera dans une situation sous-optimale et il y a échec de marché. En présence d’externalités, le rendement privé par exemple de l’investissement est différent de son rendement social. Autrement dit, l’entreprise n’est pas capable de récupérer la totalité des bénéfices engendrés par son activité, elle n’est donc pas incitée à persévérer dans son activité d’investissement et l’économie fonctionnera à un niveau sous-optimal. L’Etat peut, par un système de subventions ou de détaxes, inciter les entreprises à investir et ainsi pallier cette défaillance du marché. Il peut lui-même procéder à des investissements.
En tant que stratégie de développement qui demande l’intervention de l’Etat, les stratégies industrielles suivantes méritent d’être connues.

QUELQUES RAPPELS SUR MADAGASCAR

Dans cette partie nous allons voir la présentation générale de Madagascar et les situations politiques durant notre période d’étude.

Présentation générale de Madagascar

Madagascar est la 4ème plus grande île du monde. Elle se situe dans l’Océan Indien à 400 km à l’Est des côtes africaines (Mozambique et Tanzanie) et à cheval sur le Tropique de Capricorne. Selon l’INSTAT, sa superficie est de 587.295 km² avec une longueur du nord au sud de1.600 km (entre le cap Sainte-Marie au sud et le cap d’Ambre à l’extrême nord) et une largeur d’est en ouest de 570 km (sur sa plus grande largeur).
Madagascar a un climat de type tropical avec en général deux saisons bien distinctes : Eté chaud et humide (de novembre à avril) et hiver frais et sec (de mai à octobre). Toutefois, certaines zones des hauts plateaux centraux peuvent avoir un climat tempéré et retrouver les quatre saisons. La façade orientale est arrosée tout au long de l’année, les précipitations peuvent aller jusqu’à 4.000 mm/an. A l’opposé, l’extrême sud est très aride avec une pluviométrie avoisinant les 200 mm/an10.
Sa population était de 23 571 713 en 2014 avec une densité de 40,52 hab/km². La croissance démographique était de 2,78% la même année avec une espérance de vie de 64 ans.
La monnaie de Madagascar est l’Ariary (abréviations : Ar ou MGA).

Rappel historique contextuel

Autrefois un royaume indépendant, Madagascar devient protectorat Française en 1885, puis colonie Française en 1896. Madagascar est devenue une république le 14 octobre 1958. L’indépendance complète a été proclamée le 26 juin 1960. Philibert Tsiranana était le premier Président11.
En 49 ans d’indépendance (et presque 50 ans), Madagascar a connu quatre grandes crises majeures qui ont, à chaque fois, abouti à la chute du régime en place. Ainsi, Madagascar a traversé successivement : la première république (1960-1975), la deuxième république (1975 – 1993), la troisième république (1993-2014) et la quatrième république (à partir de 2014)
La crise de 2009 a fortement influencé la conjoncture économique malgache des dernières années. Ainsi, afin de mieux cerner les situations économiques de notre période d’étude (2011-2015), il convient d’apporter quelques éléments de rappel historique sur cette crise politique qui est devenue économique et sociale.

Protestation :

En 2008, le jeune maire de la capitale (Andry RAJOELINA), déclenche des manifestations pour protester contre la fermeture de sa station radio, mais qui au début de l’année 2009, a pris une autre tournure en devenant une nouvelle crise politique pour le pays.
La crise politique de 2009 à Madagascar est une série de manifestations, émeutes et confrontation politique qui secouent Madagascar à partir de la deuxième moitié du mois de Janvier 2009. Elle oppose les partisans du maire d’Antananarivo, Andry RAJOELINA, aux forces de l’ordre contrôlées par le Président de la république de Madagascar, Marc RAVALOMANANA, élu en 2006. Les manifestants reprochent à ce dernier la hausse des prix, sa mainmise sur l’économie Malgache, ainsi que le recours aux armes pour arrêter leur mouvement12.
Les fusillades du Samedi 07 Février 2009 à Ambohitsirohitra constituent les points culminant du mou*/vement.

Changement de main :

Après le basculement des forces armées en faveur du mouvement populaire (Mouvement CAPSAT du Dimanche 08 Mars 2009) les évènements se sont précipités. Peu après, le palais d’Ambohitsirohitra fut occupé par le mouvement pro- RAJOELINA et RAVALOMANANA restait encore à Iavoloha13.
Le 16 mars 2009, le président Marc RAVALOMANANA démissionne. Il transfère les pleins pouvoirs à un Directoire militaire composé des plus hauts gradés de l’Armée malgache, en lieu et place du président du Sénat comme le prévoyait la constitution. Ce directoire transfère le jour même le pouvoir à Andry RAJOELINA, entraînant la mise en place de la transition.
Le 18 mars 2009, le Conseil constitutionnel de l’île officialise la prise de pouvoir d’Andry RAJOELINA, son investiture officielle devant avoir lieu le 21 mars 2009. Andry RAJOELINA s’engage à organiser des élections sous 24 mois et à rédiger une nouvelle constitution en vue de créer une IVe République. Mais cet engagement ne sera pas ténu car Andry RAJOELINA dirige l’État malgache sous le régime de la Transition du 17 mars 2009 au 25 janvier 2014, soit un peu moins de cinq ans14.
L’Union européenne qualifie de coup d’État le changement de régime à Madagascar, tandis que les États-Unis jugent le transfert du pouvoir non démocratique. Estimant pour sa part le changement de gouvernement non constitutionnel, l’Union africaine suspend Madagascar de ses instances, de même que la Communauté pour le développement de l’Afrique australe refuse de reconnaître le nouveau président15.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : Cadre conceptuel et théorique
CHAPITRE I- Analyse théorique de la croissance économique
Section 1 : Les facteurs primaires
Section 2 : Les structures favorables à la croissance
Section 3 : Mesures de la croissance
CHAPITRE II- Les débats sur la croissance
Section 1 : La thèse libérale de la croissance économique
Section 2 : La thèse Keynésienne de la croissance économique
Section 3 : La théorie de la croissance endogène
Section 4 : Les stratégies industrielles
CHAPITRE III- Quelques rappels sur Madagascar :
Section 1 : Présentation générale de Madagascar
Section 2 : Rappel historique contextuel
PARTIE II : Analyse de la croissance économique de Madagascar
CHAPITRE IV- Caractéristiques de l’économie malgache
Section 1 : Evolution du PIB ou de la croissance économique
Section 2 : Evolution des secteurs (ou branches)
CHAPITRE V- Les facteurs de blocage de la croissance économique de Madagascar
Section 1 : Les Facteurs politiques
Section 2 : L’environnement naturel
Section 3 : L’insuffisance du fond monétaire
Section 4 : Le déséquilibre entre la croissance économique et la croissance démographique
Section 5 : Le Pillage des ressources naturelles
CONCLUSION
Liste des tableaux et des graphiques
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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