La thermorégulation chez le porc

LA THERMOREGULATION CHEZ LE PORC

La qualité de la semence

D’après Renaudeau et al (2004), des études en zone tempérée ou tropicale révèlent une variation des performances de reproduction du verrat en fonction des saisons. Des températures ambiantes élevées altèreraient la production et la qualité du sperme chez le verrat (Annop, 2005). En effet, l’élévation de la température aurait un effet direct sur la spermatogenèse via une modification de la synthèse de testostérone. Cette altération de la spermatogenèse se traduirait ainsi par une motilité et une viabilité des spermatozoïdes moindres en été (Quesnel et al., 2005). Wetteman et al (1979) rajoutent qu’une baisse du taux de conception est observée chez des truies inséminées avec la semence prélevée chez des mâles préalablement exposés à une température élevée. Et donc pour Quesnel et al (2005), les insuccès de gestation enregistrés en été seraient liés en partie à une dégradation de la fertilité des verrats. Par ailleurs, les semences fournies par les centres d’insémination artificielle sont de bonne qualité et ce, quelque soit la saison. Le risque d’altération survient seulement dans les élevages si les mesures requises de conservation et d’utilisation ne sont pas respectées. Notamment durant la période chaude.

MECANISMES IMPLIQUES DANS L’EFFET SAISON

Prunier et al (1994) observent la venue des chaleurs chez une faible proportion des truies soumises à une durée d’éclairement prolongé (12 à 16 h/j). Pour Quesnel et al (2005), cette influence de la photopériode sur l’oestrus s’explique par le rôle joué par la mélatonine: « le cerveau convertit les changements de durée d’éclairement en signal hormonal, via la sécrétion de mélatonine par la glande pinéale. Cette hormone est secrétée durant la phase obscure ». Ainsi, aux jours longs correspond une sécrétion de mélatonine brève et une activité sexuelle interrompue. A l’inverse, une phase diurne courte ordonne une libération hormonale plus longue et permet l’activité sexuelle. Chez la laie et le sanglier par exemple, Quesnel et al (2005) indiquent une pause de l’activité de reproduction de Juin à Septembre (jours longs avec des durées d’éclairement d’au moins 12h). Et la reprise de l’activité sexuelle s’observe lorsque la phase nocturne devient plus longue que la phase diurne (équinoxe d’automne). Toutefois, pour certains auteurs comme Tast et al (2001), le rôle joué par la mélatonine sous l’influence de la photopériode est remis en cause. Ils insistent sur le fait que l’hormone soit sécrétée suivant un rythme journalier (porc et sanglier) avec une concentration plus grande pendant les périodes sombres. D’où des variations annuelles des teneurs plasmatiques en mélatonine. De son côté, Gourdine (2006) reste persuadé que les variations saisonnières des performances de reproduction sont plus liées à la température ambiante (sauf en Finlande et en Norvège) qu’à la mélatonine. D’autant plus qu’il n’existe pas un effet marqué de la saison sur la photopériode sous les tropiques.

La température ambiante : L’exposition des porcs à des températures ambiantes élevées s’accompagne d’une chute des performances, liée notamment à une diminution de la consommation spontanée d’aliment (Quiniou et al., 2000). Et suivant le stade physiologique des sujets (porcelet sevré, porc en croissance, truie gestante, truie en gestation, truie en lactation), la sensibilité à la chaleur est variable en raison des différences de niveau d’ingestion (Gourdine, 2006). Autrement dit, la prise alimentaire est hautement dépendante de la température ambiante et ceci peut expliquer l’incidence négative de la saison chaude sur la production laitière et l’activité ovarienne (http://wwwbibli.vet-nantes.fr/theses/2006/avon06-4/p1.pdf). Pour Quesnel (2005), les températures critiques supérieures sont comprises entre 22 et 25°C pour la truie en lactation et entre 25 et 32°C pour la truie en gestation.

La truie en gestation : Chez les truies gestantes, les effets de la chaleur sont beaucoup plus marqués sur la fonction de reproduction que sur le métabolisme (Renaudeau, 2004). Plusieurs études montrent un taux de conception significativement réduit chez les truies exposées à plus de 30°C en début de gestation (2-8 jours) (Quiniou, 2005). De son coté, Gourdine (2006) fait remarquer qu’à cette même ambiance, la survie embryonnaire est compromise si le stress thermique intervient lors du premier mois de gestation, et aussi en fin de gestation (Omtvedt et al., 1973). Cette conséquence sur les embryons pourrait s’expliquer soit par une augmentation de la température au niveau de la sphère utérine soit par une orientation des flux sanguins vers la périphérie pour accroître les pertes de chaleur et permettre ainsi le maintien d’une température corporelle convenable, au détriment des foetus (Quiniou, 2005). Gourdine (2006) rapporte qu’une mortalité embryonnaire modérément amplifiée par un stress thermique peut se traduire par une taille de portée réduite. Par contre, si une grande partie ou la totalité des embryons meurent, un avortement survient.

La truie en lactation : Produit une quantité importante de chaleur en relation avec la quantité élevée d’aliment ingéré. En effet, à l’inverse de la truie gestante, le niveau d’ingestion est beaucoup plus important pour satisfaire les besoins nutritionnels élevés liés à la production de lait (Gourdine, 2006). Quiniou et al (2000b) font remarquer que la truie allaitante est en permanence exposée à la chaleur. Car l’ambiance de la salle résulte d’un compromis entre la zone de confort thermique du porcelet et celle de la truie, et, en pratique, elle est convenue à 24°C. Mais déjà, au-delà de 18°C, elle diminue sa consommation alimentaire pour réduire sa production de chaleur métabolique. Cette baisse d’appétit est d’autant plus marquée que les températures sont élevées : des truies multipares maintenues à 29°C consomment, en moyenne sur la lactation, 30 % d’aliment en moins que des truies maintenues à 27°C (Quiniou et Noblet, 1999). C’est comme si les mécanismes impliqués dans la thermorégulation étaient progressivement saturés : la réduction de plus en plus marquée de l’ingestion étant le dernier volant de manoeuvre de l’animal (Quiniou et al., 2000b). De plus, Quiniou et Renaudeau cités par Gourdine (2006) affirment que la réduction de la prise alimentaire au chaud s’accompagne d’une diminution de la fréquence des repas. Et, la diminution de la durée d’ingestion au chaud est uniquement imputable à la chute de la prise alimentaire et non à la température ambiante. A l’opposé, le comportement alimentaire essentiellement diurne de la truie devient plus marqué avec l’élevation de la température ambiante. Par ailleurs, plusieurs auteurs (Quesnel et al., 2005 ; Quiniou et al., (2000) ; Gourdine, 2006) rapportent que l’exposition à la chaleur se traduisant par une baisse de l’appétit a une incidence sur le métabolisme des truies, avec des conséquences sur la production laitière et la fonction de reproduction.

Interprétation des résultats Groupe 1 : Les éleveurs de ce groupe mettent l’accent sur l’hygiène des truies ainsi qu’une propreté à l’intérieur et autour de l’aire d’activité. En effet, on note des truies en saillie-gestante et en maternité propres (Notehygienesailliet.1/gest.1 /lact.1), un bâtiment également propre (Propbati.1) avec des abords fleuris (Pabords.2). Ce qui atteste de la mise en place d’un plan d’hygiène soutenu avec notamment des opérations de nettoyage-désinfection régulières entre les bandes. En outre, on observe une séparation entre la quarantaine et la zone d’élevage proprement dite (par le port de vêtement spécifiques : Q_vetem.1), définies comme étant respectivement un secteur souillé et un secteur sain. L’existence d’un local spécifique pour l’aliment en sac (Localalim.1) est significative dans ces élevages. Ce qui peut indiquer une conservation la plus salubre possible. Rejetant ainsi une contamination éventuelle par diverses sources (bottes, linge, matériel de nettoyage… et surtout des nuisibles). Sur le plan de la reproduction, bien que la majorité des éleveurs optent pour une association IA-saillie naturelle (IA.2), certains se distinguent par la pratique de la saillie naturelle intégrale (IA.3).

Ceux pratiquant l’IA, écartent au maximum lors du réchauffement des doses, toute destruction des spermatozoïdes par un stress thermique. Pour ce faire, la température exprimée par l’outil de réchauffement (notamment seau et eau chaude) est contrôlée par un thermomètre minimaxi (controlrechaufIA.1). Toujours par crainte, d’un effet de la température, les éleveurs modifient leurs heures d’insémination entre l’hiver et l’été de 4 heures (AdaptIAsummer.4). Par ailleurs, chaque truie reçoit toujours des doses provenant d’un même verrat (Verratdoses.1). Exprimant ainsi notion de traçabilité du ou des verrats reproducteurs. Les propriétaires des élevages 1 favorisent également une bonne stimulation des chaleurs après le sevrage. D’où une diète alimentaire brutale le jour même (dietsevr.2) et la pratique du bain (douchsevr.1). Sur le plan de la santé, on note significativement la présence de mammites (mammite.2).

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Table des matières

Introduction
PARTIE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIE
I.LA THERMOREGULATION CHEZ LE PORC
1.Les pertes de chaleur ou thermolyse
2.La production de chaleur ou thermogenèse
2.1. Les pertes de chaleur par voie sensible
2.2. Les pertes de chaleur par évaporation
3.La zone de neutralité thermique
3.1 La régulation thermogenèse/thermolyse
II.EFFETS DE LA SAISON SUR LES PERFORMANCES DES PORCS
L’âge à la puberté
Le taux de mise bas
La taille de la portée
L’intervalle sevrage-oestrus
La qualité de la semence 9
La photopériode et l’intensité lumineuse
III. MECANISMES IMPLIQUES DANS L’EFFET SAISON
La température ambiante
La truie en gestation
La truie en lactation
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
Contexte de l’étude : la filière porcine à l’Ile de la Réunion
Matériel
Matériel et méthodes
2.Méthodes
2.1. L’échantillonnage
2.1 Localisation des élevages
2.2 Enquête de terrain et récolte des données
RESULTATS
Présentation des résultats
Interprétation des résultats
DISCUSSION
Conclusion
BIBLIOGRAPHIE

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