La thérapie par le cheval
Développement
Ma recherche sur le terrain est constituée de deux parties : un questionnaire ainsi qu’un stage d’immersion. Mon but global est de repérer quels peuvent être les bénéfices d’un suivi en TAC pour des personnes en situation de handicap physique. J’ai privilégié l’aspect physique pour construire mes questions. J’ai vécu la thérapie par le cheval pour mieux comprendre. Même si ma recherche se base sur des personnes en situation de handicap physique, j’ai volontairement gardé un œil attentif sur tous les bénéfices possibles, tant au niveau mental, psychique qu’au niveau du bien-être. Mes recherches m’ont montré par la suite que cette ouverture était judicieuse. En effet, plusieurs thérapeutes ont insisté sur le fait que le physique et le mental sont liés. En outre, si l’on prend par exemple la problématique d’une personne souffrant de trisomie 21, son handicap est catégorisé comme un handicap mental, pourtant l’impact sur son physique est non négligeable. Prenons par exemple le fait que le développement de sa motricité sera retardé parce qu’elle n’aura pas les stades de développement au même moment qu’un enfant ne souffrant pas de ce handicap. Ainsi, en thérapie par le cheval, on pourra concentrer un objectif sur le développement de la motricité fine et aider à pallier ce retard. Mon questionnaire comporte plusieurs thèmes de questions. La catégorie A traite des informations générales du thérapeute et de ses patients, telles que le parcours professionnel du thérapeute ou la tranche d’âge des patients. La catégorie B intitulée « questions globales », permet de recenser des informations sur les séances, telles que les objectifs des patients, les approches des thérapeutes, etc. La catégorie C, « évolution/amélioration et aspects positifs», m’indique les différents avis et constats des thérapeutes quant aux bénéfices sur différents plans, tels que la coordination, l’équilibre, l’aisance dans les mouvements, etc. Enfin la catégorie D interroge les thérapeutes à propos des éventuels aspects négatifs mis en évidence suite à une séance. Le questionnaire se termine sur une question ouverte laissant aux thérapeutes la place de donner des informations supplémentaires ou de laisser un commentaire. Cette plage ouverte me permet de recueillir des informations intéressantes, telles que diverses sources bibliographiques à consulter que je n’avais pas découvertes par moi-même ou encore l’avis critique d’une personne expérimentée en la matière à propos de mon questionnaire. Grâce au questionnaire, j’ai pu recueillir des arguments de réponse à ma question de départ. Ils seront scindés en plusieurs sous-chapitres : les bénéfices physiques, les bénéfices psychiques, les autres bénéfices et les inconvénients de la thérapie par le cheval pour une personne en situation de handicap physique. Tout ceci sera explicité dans les sous-chapitres concernés. Le stage d’immersion a surtout constitué une base me servant à mieux comprendre et à concrétiser mes recherches théoriques. J’ai décrit mes ressentis post-séance afin d’identifier quels bénéfices cette thérapie pouvait avoir sur moi. Page 11 2.2. Présentation des données 2.2.1 Questionnaire Voici les éléments de réponses synthétisés concernant mon questionnaire (voir annexe 5.1). Ne sont présentés ici que les éléments de réponses factuels. L’argumentation et les justifications viendront au chapitre suivant. Les 10 thérapeutes avec le cheval qui ont répondu à mon questionnaire ont chacune une ou plusieurs professions antérieures en lien avec le monde médico-social. Toutes ces thérapeutes ont entre 5 à 25 ans d’expérience en thérapie par le cheval. J’ai pu constater que la richesse des réponses obtenues n’était pas altérée par la durée de l’expérience en TAC. Toutes thérapeutes confondues, on peut constater qu’elles ont traité 17 troubles physiques et 30 troubles associés (physique et mental ou autre type de handicap). Cela démontre que les personnes qui font appel à cette thérapie ne souffrent pas uniquement de handicap physique.
Thérapie par le cheval et pyramide des besoins
Je vais exploiter les dimensions que propose Abraham Maslow grâce à sa pyramide et ainsi établir une corrélation entre les étages de sa pyramide (fig. ci-dessous) et les bénéfices de la thérapie par le cheval. Ceci me permettra de classer les bénéfices que j’ai pu ressortir dans ce chapitre pour en faciliter la synthèse. Les points ressortis ci-dessous ne sont pas exhaustifs. Au premier étage de la pyramide se situent les besoins physiologiques qui ne sont pas comblés par cette thérapie. En effet, on ne peut pas aider le patient à satisfaire ses besoins de survie, manger, s’hydrater, dormir, etc. Ces objectifs ne sont pas ceux d’une TAC. Les étages suivants deviennent plus intéressants à traiter en thérapie par le cheval. Nous trouvons à l’étage numéro 2 les besoins de sécurité. Ceux-ci peuvent être comblés de deux manières : d’une part à travers le cadre qu’offre le thérapeute avec un cheval dont le mental est bon et, d’autre part, grâce au IIIhttp://wp.unil.ch/ Page 21 contexte proche de la nature qui offre un moment serein au patient. Son besoin de sécurité peut être partiellement comblé par les nouvelles compétences qu’il acquiert sur le long terme. De plus, le patient peut se sentir plus en sécurité de savoir que sa motricité fine est augmentée et qu’il pourra par exemple aller boire un verre au restaurant sans tout renverser comme à son habitude. Au niveau 3, nous retrouvons le besoin d’appartenance qui est largement amélioré lors du suivi en thérapie par le cheval. Si nous prenons des besoins comme être écouté, aimé et compris, ce sont des aspects importants que le thérapeute se doit de respecter. En outre, c’est une chose que le cheval fera tout naturellement par son attitude instinctive à nous considérer comme membre de son troupeau et interagir avec nous lorsque nous sommes dans son espace. L’estime des autres peut être comblée lors des félicitations du thérapeute et de ses encouragements lorsque le patient fait un exercice ou prépare simplement sa monture. Au niveau suivant, identifié sous l’intitulé « besoin d’estime », nous pouvons à nouveau constater plusieurs bienfaits à suivre la thérapie par le cheval. Ce besoin est caractérisé par le sentiment d’être utile, d’avoir de la valeur et le fait de conserver son identité. Dans le cadre de la thérapie, le cheval va aider la personne à se recentrer sur son identité en la poussant à la remise en question, en la rapprochant de son être réel, de ses valeurs propres. Le patient va également améliorer de manière notoire son sentiment d’être utile et d’avoir de la valeur, notamment lors du pansage durant lequel il offre un moment de bien-être au cheval qui va le remercier par son attitude, par ce qu’il va dégager. Finalement, à l’extrémité supérieure de la pyramide, nous retrouvons le besoin de s’accomplir. Il est complété en TAC à chaque fois que le patient va au-delà de ses limites ou à chaque fois qu’il acquiert une nouvelle compétence. Par exemple, pour un patient ayant peur des chevaux, la première fois qu’il aura un contact physique avec lui sera déjà une grande victoire. Ou encore, quand le patient apprend à guider son cheval dans le but de l’amener à la place de pansage en début de séance, là encore il pourra être content de lui-même. Je tiens à préciser que selon A. Maslow, la personne n’atteint le niveau supérieur de la pyramide que si le premier niveau est comblé. Ainsi, le patient ne va pas forcément satisfaire tous ses besoins dès la première heure de thérapie par le cheval. Rappelons-nous encore une fois que la thérapie par le cheval peut prendre beaucoup de temps, parfois même des années avec un suivi régulier pour que les bénéfices soient bien distincts et présents. Pour toutes ces raisons mêlées à mon expérience personnelle, je suis d’avis que la thérapie par le cheval amène bien des avantages sur différents plans. Toutefois, il existe des nuances. Selon la problématique du patient et son degré d’implication dans la thérapie, les bénéfices seront plus ou moins apparents. Finalement, j’estime que cette thérapie n’est pas le seul moyen d’obtenir des bénéfices pour des personnes souffrant d’un handicap physique. Elle peut toutefois être un excellen
|
Table des matières
Chapitre 1. Introduction
1.1 Cadre de recherche
1.1.1. Illustration
1.1.2. Thématique traitée
1.1.3. Intérêt présenté par la recherche
1.2 Problématique
1.2.1. Question de départ
1.2.2. Précisions, limites posées à la recherche
1.2.3. Objectifs de la recherche
Objectifs théoriques
Objectifs pratiques
1.3. Cadre théorique
La thérapie par le cheval
Le thérapeute par le cheval
Le cheval
Le patient
Le handicap physique
1.4. Cadre d’analyse
1.4.1 Terrain de recherche et échantillon retenu
1.4.2. Méthodes de recherche
Questionnaire
Stage d’immersion
1.4.3. Méthodes de recueil des données et résultats de l’investigation
Questionnaire
Stage d’immersion
2) Chapitre 2. Développement
2.1 Introduction et annonce des chapitres développés
2.2. Présentation des données
2.2.1 Questionnaire
2.2.2 Stage d’immersion
2.3. Analyse et discussion des résultats obtenus
2.3.1 Bénéfices physiques
Kinesthésie
Coordination
Psychomotricité
Appareil respiratoire
Pathologies ostéo-articulaires
2.3.2 Bénéfices psychiques
2.3.3 Autres bénéfices
Un débouché
Bénéfices ponctuels
Un plaisir
2.3.5. Inconvénients de la thérapie par le cheval
2.3.6 Thérapie par le cheval et pyramide des besoins
3) Chapitre 3. Conclusion
3.1 résumé et synthèse de la recherche
3.2 Limites du travail
3.2.1 Limites théoriques
3.2.2 Limites sur le terrain
Entretiens directifs
Stage d’observation
Questionnaire
3.3 Perspectives et pistes d’action professionnelle
3.4 Remarques finales
4) Chapitre 4. Bibliographie
Annexes
Questionnaire vierge
Extrait de la grille de dépouillement
Journal de bord du stage d’immersion
Charte des thérapeutes par le cheval
Glossaire
Télécharger le rapport complet