L’histoire du monde a toujours été marquée par l’existence des échanges commerciaux entre les nations. Actuellement, avec l’avènement de la mondialisation, le commerce international s’intensifie et les échanges tendent à se libéraliser.
Récemment, la multiplication des blocs régionaux semble caractériser les relations internationales. Leur omniprésence projette l’image même de la mondialisation et de la libéralisation des échanges commerciaux. De ce fait, la plupart des pays sont aujourd’hui membres d’un bloc régional, et il est de plus en plus fréquent de voir des nations qui adhèrent à plusieurs blocs commerciaux. Un accord d’intégration régionale est généralement caractérisé par une libéralisation des échanges entre les pays membres, c’est-à-dire par une suppression progressive des barrières au commerce à l’intérieur du bloc. Il ne s’agit donc pas immédiatement d’une libéralisation totale, mais d’une libéralisation par étape. En fait, le degré de libéralisation dépend du type d’accord convenu entre les pays membres. C’est la raison pour laquelle le bloc régional des Etats-Unis diffère de l’Union Européenne qui diffère lui-même de l’ACP,…
LA THEORIE NEOCLASSIQUE DU COMMERCE INTERNATIONAL : LE THEOREME HOS
Le principe
Il s’agit d’un théorème élaboré au XXe siècle par Hecksher, Ohlin et Samuelson qui explique la composition du commerce international par un nouveau concept : « l’abondance relative d’un facteur de production ». Cette abondance relative serait ainsi l’origine de l’avantage comparatif. Pour mieux comprendre ce théorème, prenons l’exemple de deux pays A et B qui produisent deux biens X et Y à partir de deux facteurs de production : le travail et le capital. Les deux pays A et B possèdent une quantité donnée de facteur travail et de facteur capital : ce sont les « dotations factorielles » des pays A et B. Supposons par ailleurs que les deux pays sont identiques en tout point sauf pour les dotations factorielles qui seront à l’origine des échanges. Autrement dit, quelque soit le pays, la technique de production du bien X est différente de celle du bien Y, mais pour un même bien, la technique de production est la même, c’est-à-dire qu’elle requiert la même quantité de facteurs de production. La technique de production est caractérisée par le taux d’utilisation du capital par rapport au travail ou tout simplement « l’intensité factorielle ». En résumé, le théorème HOS affirme qu’une nation se spécialise pour un bien dont la production utilise en plus grande proportion le facteur dont elle est mieux pourvue.
Pour être plus concret, supposons que le pays A est relativement bien doté en capital et le pays B en travail. Supposons également que la production du bien X nécessite une forte intensité de travail, celle du bien Y une forte intensité de capital terre. Selon le théorème HOS, chaque pays a une production orientée vers la marchandise qui utilise de manière intensive le facteur dont il est bien doté et il tend à l’exporter. Ainsi, le pays A va produire du bien X, le pays B va produire du bien Y. Bien sûr, chaque pays importera le bien produit par l’autre car leurs populations ont besoin de consommer les deux biens.
Le théorème HOS affirme que cette spécialisation des pays en fonction des dotations en facteurs de productions conduit vers une uniformisation entre les pays. Pour mieux comprendre cette uniformisation, schématisons la logique du théorème en admettant les propositions suivantes :
• Plus un facteur est abondant, plus il est bon marché (à faible coût)
• La production du bien X est une activité à forte intensité de capital terre et la production du bien Y est une activité à forte intensité de travail (elle requiert une importante quantité de main d’œuvre).
Critiques du théorème HOS
• Wassili Léonfief a tenté de vérifier statistiquement la validité de la théorie d’HOS. Sa vérification a été entreprise dans deux articles publiés en 1953 et en 1956 consacrés à l’examen de la position des Etats-Unis dans l’échange mondial. Le résultat était surprenant car on a trouvé dans cette analyse une sérieuse remise en question du théorème HOS.
Après la deuxième guerre mondiale, les Etats-Unis avaient une abondance relative en facteur capital. La logique du théorème HOS veut qu’ils exportent des biens intensifs en facteur capital et qu’ils importent des biens intensifs en facteur travail. Or, les résultats obtenus par Léontief ne sont pas conformes à cette logique. En effet, après la deuxième guerre mondiale, les Etats-Unis ont exporté des biens intensifs en facteur capital et en facteur travail. Plus surprenant encore, à cette même époque, ils ont importé des biens intensifs en facteur capital : ces résultats sont connus sous le nom de « paradoxe de Léontief ». Ici, le mot « paradoxe » sous-entend que les vérifications empiriques sont absurdes car elles ne suivent pas la théorie. Autrement dit, si la réalité ne suit pas la théorie, c’est la réalité qui est absurde.
• Une autre critique du théorème HOS est que celle-ci ne tient pas compte des échanges intra-branches qui caractérisent le commerce international actuel. C’est le cas par exemple du Japon qui exporte des téléviseurs vers les Etats-Unis mais qui en importent également en provenance des Etats-Unis.
• Le théorème HOS sous-entend également que les dotations en facteurs de production ne changent pas. Le théorème dynamique de l’avantage comparatif de Vernon propose un dépassement du théorème HOS ne affirmant que les dotations factorielles d’un pays changent avec l’accumulation du capital et de l’obtention de facteur technologique .
En somme, le théorème HOS n’explique qu’une partie des échanges internationaux actuels, notamment ceux entre pays développés et pays en développement. En effet, les pays développés abondent en facteur capital tandis que les pays en développement abondent en facteur travail. C’est la raison pour laquelle les pays développés exportent des produits manufacturés vers les pays en développement et importent des matières premières en provenance de ces derniers. Mais le théorème HOS n’explique pas les échanges entre pays développés qui sont pour la plupart des échanges de produits manufacturés. Or, les échanges entre pays développés constituent la plus grande part du commerce international actuel.
En définitive, le théorème HOS ne tient pas compte du facteur temps. Autrement dit, il constitue une analyse statique du commerce international. Les théories classiques et néoclassiques du commerce international soutiennent une thèse commune : la spécialisation des pays et le commerce international augmentent le bienêtre de la population mondiale car elles amènent à une allocation optimale des ressources. Cependant, certains auteurs tels que Mostral ou Lafay semblent accorder une importance particulière au protectionnisme.
THEORIES DU PROTECTIONNISME
Les barrières tarifaires : Les droits de douane
Le droit de douane est l’instrument classique utilisé par les nations pour agir sur les importations et d’une manière générale, sur les flux commerciaux. Dans les explications qui vont suivre, nous poserons les hypothèses traditionnelles (petit pays, concurrence pure et parfaite).
L’imposition d’un droit de douane entraîne un écart entre le prix national et le prix mondial pour le bien « i »considéré, soit :
Pdᵢ = Pₘᵢ (1+tᵢ)
Avec :
Pdi : prix domestique du bien i
Pmi : prix mondial du bien i
ti : Taux nominal du droit de douane.
Les barrières non tarifaires
Le droit de douane n’est pas la seule possibilité qu’ont les pouvoirs publics d’agir sur les flux commerciaux. En effet, d’autres mesures sont applicables : c’est le cas des barrières non tarifaires (BNT).
Il existe plusieurs types de barrières non tarifaires. Leur objectif n’est pas obligatoirement le contrôle des flux d’importations. Nous allons en donner quelques exemples mais sans faire une énumération exhaustive. Les plus connues et les plus utilisées sont :
• l’adoption des normes de qualité : l’Etat fixe des normes de qualités relatives aux produits vendus sur le marché national. Dans ce cas, les produits importés qui ne suivent pas ces normes ne peuvent être vendus sur le marché domestique. Ce type de BNT n’est pas obligatoirement une forme de protection. En effet, les normes de qualité visent avant tout à défendre les consommateurs contre les produits dangereux et de mauvaise qualité. Cependant, cette défense des consommateurs constitue une forme de protection si les normes établies reflètent les caractéristiques des produits nationaux et si par hasard les produits étrangers n’ont pas les caractéristiques des produits domestiques.
• Les quotas ou contingentements tarifaires : l’Etat limite les exportations en quantité en général en fonction d’un pourcentage du marché national. Pour le pays domestique, cette limitation des importations a théoriquement les mêmes effets que l’imposition des droits de douane. La seule différence, c’est que dans le système de contingent, l’Etat ne perçoit pas de recettes fiscales à l’importation.
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Table des matières
Introduction
Matériel et méthode
Schéma de l’étude
Critères d’inclusions
Données recueillies
Analyse statistique
Résultats
Discussion
Conclusion
Bibliographie
Tableaux
Annexes