La théorie du comportement planifié

La théorie du comportement planifié

La théorie du comportement planifié (TCP) est un prolongement de la théorie de l’action raisonnée (T AR, Ajzen & Fishbein, 1980). La TAR utilise l’intention et ses déterminants proximaux (l’ attitude et les normes subjectives (NS» pour prédire le comportement. Les recherches ont montré que la capacité de prédiction de la TAR se limite aux comportements présentant un contrôle volontaire complet, c’ est-à-dire que l’individu peut, sans trop de contraintes, observer un comportement de santé (ex. se brosser les dents deux fois par jour). Comme certaines habitudes de santé sont plus complexes, une attitude positive et une approbation sociale ne suffisent pas toujours à prédire l’intention et le comportement. L’AP est un bon exemple de comportement de santé complexe où le sentiment d’être en contrôle de ses moyens (ressources et habiletés) est souvent utile pour adopter un nouveau comportement (Godin, 2012). En raison de cette limitation à prédire des habitudes plus complexes comme l’AP, Ajzen (1991) a créé la théorie du comportement planifié en y ajoutant la variable du sentiment de contrôle comportemental (SCC) pour améliorer la prédiction de l’ intention et du comportement.

Le sentiment de contrôle comportemental (SCC)

Le sentiment de contrôle comportemental est aussi un déterminant de l’intention. Il se définit comme «la perception du degré de facilité ou difficulté à adopter le comportement» (Godin, 2012, p. 22). Il implique aussi le sentiment d’ avoir la capacité et les ressources nécessaires pour adopter ce comportement (Hagger & Chatzisarantis, 2009). Par exemple, il est peu probable qu’un individu s’ entraine dans un gymnase s’il ne se sent pas en contrôle de son entrainement. Le SCC contribue directement et indirectement (via l’intention) à la prédiction des comportements comme l’AP qui ne sont pas totalement sous le contrôle volontaire de l’individu. En d’ autres termes, des contraintes internes (p. ex. habiletés) et externes (p. ex. argent) peuvent nuire à l’ adoption du comportement (Ajzen, 1991). Les résultats de la méta-analyse Hagger et al. (2002) ont démontré que le SCC était la variable de la TCP qui expliquait le plus l’intention de pratiquer l’AP. D’ autres méta-analyses ont confirmé l’importance du SCC dans la prédiction de l’intention de pratiquer l’AP chez la population adulte (Armitage & Conner, 2001; Downs & Hausenblas, 2005; McEachan et al., 2011).

Le comportement passé (CP)

Le comportement passé reflète les habitudes comportementales qui sont généralement basées sur un processus automatique. Le CP indique jusqu’ à quel point un individu a pratiqué l’ AP antérieurement (Ouellette & Wood, 1998). Dans les différentes études qui ont examiné le CP, la définition de ce construit varie en termes de durée, allant d’ une semaine à trois ans (Hagger et al., 2002). Cette variation importante au niveau de la période d’ évaluation du CP peut expliquer la fluctuation de l’impact de celui-ci sur les variables de la TCP.

Le CP est une variable importante à intégrer dans un modèle prédictif de l’intention de pratiquer l’AP et de la pratique de l’AP puisqu’il modifie l’influence des autres variables de la TCP. Par exemple, dans la méta-analyse de Hagger et al. (2002), les variables de la TCP (attitude, NS et SCC) présentaient initialement une relation significative avec l’intention. Cependant, en contrôlant pour le CP, l’ effet de chacune des variables sur l’intention diminuait significativement. En raison de ces résultats, les auteurs suggèrent que la décision de pratiquer l’AP inclut à la fois des éléments conscients ou réfléchis (attitudes, NS, SCC et SAE) et automatiques (CP ou habitude).

Les auteurs se sont basés sur l’étude de Ouellette et Wood (1998) pour faire la distinction entre les processus conscients et automatiques.

La théorie de l’autoefficacité (TAE, Bandura, 1997)

La théorie de l’autoefficacité s’ inscrit dans la théorie sociale cognitive (Bandura, 1997). Le sentiment d’autoefficacité (SAE) se définit comme la croyance d’un individu dans ses capacités à organiser et à réaliser une tâche dans un contexte donné (p. ex., la pratique de l’ AP), et ce, malgré les obstacles (Bandura, 1997). Bandura explique que l’agent actif principal qui mène au changement est le SAE et que ce construit est un produit de l’expérience et de l’ apprentissage. Pour Bandura (1997, cité dans Godin, 2012, p. 43, « les individus évitent les situations et les activités menaçantes, mais s’ engagent dans des activités qu’ ils se sentent aptes à accomplir ». Selon une étude évaluant les corrélations des variables individuelles, sociales et environnementales chez 5167 Canadiens, le SAE et l’intention de pratiquer l’ AP se sont avéré les variables les plus fortement corrélées à l’ AP (Pan et al., 2009).

La théorie de l’autodétermination

Selon la théorie de l’ autodétermination (TAD; Deci & Ryan, 1985, 2000), un individu peut pratiquer l’ AP selon une motivation autonome, c’ est -à-dire que le comportement est effectué par plaisir ou par choix, ou selon une motivation contrôlée, c’est-à-dire que le comportement est effectué en fonction de pressions internes ou externes. Selon Ryan et Deci (2000), trois besoins peuvent influencer la motivation autonome: le besoin d’autonomie, de compétence et d’ appartenance sociale. Le besoin d’autonomie réfère à la volonté claire de se sentir responsable de ses actions. Le besoin de compétence implique que l’individu veut se sentir compétent et efficace dans ses actions. Quant au besoin d’ appartenance sociale, il s’ agit du sentiment d’être lié à des personnes importantes. Ces besoins, une fois comblés, favorisent une motivation plus autonome et permettent de se rapprocher d’une motivation dite « intrinsèque ».
Néanmoins, selon Deci et Ryan (1985), c’ est le niveau d’ autonomie, lié au comportement, qui influencerait davantage le type de motivation associée à celui-ci.
D’ailleurs, l’individu qui possède une motivation autonome aura tendance à effectuer des comportements qui sont en cohérence avec la satisfaction de ses besoins fondamentaux. L’individu doit donc sentir qu’il est l’instigateur ou qu’ il est à l’origine de ses propres comportements (Deci & Ryan, 2000).

Motivation autonome et pratique de l’activité physique

Jusqu’à maintenant, un très grand nombre de recherches menées chez des adultes (Barbeau, Sweet, & Fortier, 2009; Craike, 2008; Duncan, Hall, Wilson, & Jenny, 2010; Fortier, Kowal, Lemyre, & Orpana, 2009; McLachlan & Hagger, 2011), des jeunes adultes (Clarke, 2012; Daley & Duda, 2006; Hagger, Chatzisarantis, & Harris, 2006) et des adolescents (Owen, Smith, Lubans, Ng, & Lonsdale, 2014) révèlent une relation positive entre la motivation autonome et l’ adoption ainsi que le maintien de la pratique de l’AP. Ces résultats sont d’ailleurs appuyés par une méta-analyse de Hagger et Chatzisarantis (2009) qui montre l’importance de la motivation autonome dans le processus d’ adoption de l’AP et par une récente revue de la littérature (Teixeira et al., 2012). Cette revue, regroupant 66 études, démontre l’existence de corrélations positives entre les types de motivation plus autonomes (régulation identifiée et motivation intrinsèque) et la pratique de l’AP. Dans cette même revue de la littérature, 86 % des études révèlent un effet positif des interventions basées sur les construits de la TAD sur la pratique de l’AP (Wilson, Mack, & Grattan, 2008).

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Table des matières

Introduction 
Contexte théorique 
La théorie du comportement planifié
L’intention
L’ attitude
Les normes subjectives (NS)
Le sentiment de contrôle comportemental (SCC)
Le comportement passé (CP)
La théorie de l’autoefficacité (TAE, Bandura, 1997)
Définition
Types de sentiment d’autoefficacité
La théorie de l’autodétermination
Définition
Les types de motivation
Motivation autonome et pratique de l’activité physique
Intégration théorique proposée dans le cadre de la présente étude
La théorie du comportement planifié et la théorie de l’ autodétermination
La relation entre la motivation autonome et l’intention de pratiquer l’AP
La théorie de l’ autodétermination et de l’ autoefficacité
La théorie du comportement planifié et de l’autoefficacité
Objectifs et hypothèses
Méthode 
Participants
Instruments de mesure
La motivation associée à la pratique régulière de l’ activité physique
Variables psychosociales de la théorie du comportement planifié
L’ intention de pratiquer régulièrement l’ AP au cours du prochain mois
L’ attitude envers la pratique régulière de l’AP au cours du prochain mois
Les normes subjectives associées à la pratique régulière de l’ AP au cours du prochain mois
Le sentiment de contrôle comportemental associé à la pratique régulière de l’AP
Le comportement passé
Le sentiment d’ autoefficacité face aux barrières associées à la pratique régulière de l’AP
Déroulement
Résultats 
Analyses
Présentations des résultats
Analyses descriptives
Analyse de variance multivariée (MANOVA)
Analyse acheminatoire
Discussion 
Résumé des résultats
Implications théoriques et pratiques
Implications théoriques
Implications pratiques
Limites et recherches futures
Conclusion
Références

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