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LES DEBATS THEORIQUES SUR LE CHOMAGE :
Comme déjà dit auparavant, au sujet de l’explication du phénomène du chômage, deux remarquables et contradictoires approches sont avancées tels que l’approche classique ou néoclassique et l’approche keynésienne.
L’approche libérale sera vue en premier lieu, puis afin de bien expliquer ce même phénomène, une autre approche qui ne se situe pas très loin de celle des classiques mais ayant ses particularités en second lieu (: l’approche marxiste) et en dernier, la théorie keynésienne du chômage.
L’approche classique: « le chômage est volontaire ».
La première approche est libérale et soutient l’idée que le chômage résulte des défaillances du marché du travail. D’une manière plus explicite, l’existence du chômage se fait par un déséquilibre entre l’offre7 et la demande8 de travail. Le souci des classiques se repose sur la raison9 de ce qu’ils considèrent comme un déséquilibre. Pour eux, un ensemble d’acteurs et d’institutions régule le marché de l’extérieur empêchant au marché du travail de fonctionner comme convenu ou sans entrave : c’est la principale cause du dysfonctionnement. Ainsi, ils en citent trois empêcheurs :
· Tout d’abord, le pouvoir public établit un salaire minimum en éliminant du domaine de travail des salariés dont la productivité se trouverait au niveau inférieur à leur coût de travail pour les entreprises. De plus, ayant davantage pour effet de diminuer l’emploi, c’est l’Etat qui fait également des charges patronales et sociales lourdes sur l’emploi.
· Ensuite, les syndicats constituent un blocage aux employeurs cherchant à flexibilisant la main d’oeuvre quand lorsque la conjoncture semble véritablement néfaste. En fait, les syndicats refusent toute diminution de quantité de travail ainsi que du salaire.
· Enfin, les systèmes d’indemnisation du chômage élevés incitent les individus à choisir le chômage par rapport au travail.
L’approche libérale avance donc la théorie que « le chômage est volontaire » et la responsabilité lors de la manifestation d’un chômage revient à l’Etat et aux salariés euxmêmes.
En effet, l’hypothèse classique ou néoclassique reposent sur les principes de «l’autorégulation des marchés » et de «la flexibilité des prix », c’est-à-dire qu’en laissant librement10 le marché du travail, l’offre et la demande s’équilibreraient à court terme tout en jouant sur les prix : en les augmentant ou en les baissant selon les circonstances.
En période de récession économique, l’offre de travail est excédentaire ou forte par rapport à la demande de travail. Les employeurs sont alors obligés de baisser le coût du travail pour la relance de leur production et leur profit. De ce fait, cette baisse du salaire leur occasionne plus facilement à embaucher un bon nombre de travailleurs supplémentaires. La demande de travail serait atteinte progressivement par l’offre à raison de la diminution du salaire. Cette situation se définit comme un « équilibre walrassien11 » à la baisse.
En revanche, en cas de croissance économique, c’est la demande qui est plus forte et susceptible à satisfaire l’offre de travail. Tous les actifs seraient employés et il manquerait d’une manière progressive de main d’oeuvre disponible sur le marché de l’emploi. Alors, une diminution de production suivie de celle des profits se manifesterait et ralentirait peu à peu la demande de travail qui rejoindrait l’offre à l’équilibre.
Dans le modèle classique, tous les prix sont déterminés par le marché, assurent l’équilibre de l’offre et de la demande et traduisent l’ensemble des anticipations de tous les acteurs des marchés.
Afin de saisir l’étude néoclassique du chômage, en se trouvant dans la première situation où le volume de l’emploi est L1 et le salaire réel wr1. Pour une raison exogène, une innovation technologique par exemple, la demande de travail des entreprises diminue, tandis que l’offre de travail demeure stable.
Ce changement entraine un nouveau point d’équilibre entre l’offre et la demande, et ainsi d’une manière efficace, un nouveau salaire, noté wr2. Le passage du salaire wr1 au salaire wr2 provoque une augmentation du chômage dit « volontaire » car certains demandeurs d’emplois, prêt à travailler pour la rémunération wr1, souhaitent rester inactifs si le salaire est wr2. Le volume de l’emploi est L2 qui correspond au taux de chômage naturel de l’économie.
Néanmoins, il est éventuel qu’à cause de diverses raisons telles que la réglementation, l’instauration du salaire minimum, la pression syndicale : le salaire ne soit pas flexible à la baisse et reste, même si la demande de travail descend, au niveau wr1. Le volume de l’emploi est donc défini par le nombre de travailleurs que les entreprises désirent recruter à ce salaire, c’est-à-dire L3. Dans cette situation, le taux de chômage est supérieur au taux naturel, du fait du manque de flexibilité.
De la théorie classique, l’Etat ne pourrait efficacement remédier à une situation de chômage. Toute politique économique axée sur l’emploi échouerait. L’unique solution reste la baisse du salaire dit « réel12 », différent du salaire « nominal13 », pour rétablir l’équilibre dans le système et de réduire le chômage (ultérieurement critiqué par Keynes). Plus précisément, toute augmentation des dépenses publiques au privilège de l’emploi résulte d’un prélèvement d’impôt sur les revenus, justifiant le « théorème de l’équivalence ricardienne 14», qui diminuerait logiquement et proportionnellement la demande globale15. Cela implique que la consommation publique n’aurait aucun effet positif (ou une hausse de l’offre de l’emploi) vu qu’elle ne fait que remplacer la consommation privée.
le chômage marxien :
Selon Karl Marx, le chômage est indissociable au fonctionnement non stable du système capitaliste. Le chômage de masse se désigne comme une constante des périodes régulières de crises du capitalisme16. Ainsi, le prolétariat17 se divise entre les salariés qui sont en situation de surtravail et les chômeurs étant en mode sous-travail. D’après Marx, ces derniers constituent une « armée industrielle de réserve » et permettent aux employeurs de soumettre les employés à une pression à la diminution sur le salaire. Il en existe de cette manière deux champs de vision distincte:
– D’une part, du capitaliste individuel, le phénomène du chômage semble avantageux car il aura à sa disposition à tout moment de la main d’oeuvre même si ce premier maintient le salaire à un niveau très bas.
– Mais d’autre part, au niveau capitalisme global, la situation apparaît en train de se retourner parce qu’aucune profit ne sera réalisé avec des chômeurs et un manque sera à gagner.
Dans son fameux ouvrage « Le Capital », Marx écrit : « L’excès de travail imposé à la fraction de la classe salariée qui se trouve en service actif grossit les rangs de la réserve, et, en augmentant la pression que la concurrence de la dernière exerce sur la première, force celle-ci à subir plus docilement les ordres du capital. » et plus éloigné encore : « La condamnation d’une partie de la classe salariée à l’oisiveté forcée non seulement impose à l’autre un excès de travail qui enrichit des capitalistes individuels, mais du même coup, et au bénéfice de la classe capitaliste, elle maintient l’armée industrielle de réserve en équilibre avec le progrès de l’accumulation. »
Afin de supprimer intégralement le chômage pour Marx, la destruction du capitalisme se présente l’unique issue de secours par l’instauration du socialisme ou du communisme18 dans la société.
A l’époque actuelle, les marxistes contemporains disent que l’existence d’un chômage persistant prouve que le capitalisme est incapable d’assurer le « plein emploi ».
Cette notion de « plein-emploi » propose de voir la dernière approche du chômage.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : BASES THEORIQUES
– Chapitre I : APPROCHES THEORIQUES DU CHOMAGE
1. Formes et types de chômage
2. Débats théoriques: la théorie classique du chômage face à la théorie keynésienne du chômage
– Chapitre II : CONCEPTS DU SOUS-EMPLOI
1. Définition internationale du sous-emploi
2. Critères d’éligibilité de la situation de sous-emploi
3. Conceptions économiques du sous-emploi
– Chapitre III : DEFINITION DU SECTEUR INFORMEL
1. Le secteur informel et l’économie informelle
2. Emergence du secteur informel
PARTIE II : ETUDES CONTEXTUELLES A MADAGASCAR
– Chapitre 1 : CONTEXTES SOCIO-ECONOMIQUES
1. Contextes économiques
2. Contextes sociaux
– Chapitre 1 : CHOMAGE ET SOUS-EMPLOI
1. Causes principales et manifestations
2. Interventions et rôles de l’Etat
3. Politique de relance
– Chapitre 2 : SOUS-EMPLOI ET SECTEUR INFORMEL
1. Relation entre sous-emploi et secteur informel
2. Enjeux économiques du secteur informel
3. Education et investissement
CONCLUSION
RESUME
REFERENCES BLIOGRAPHIQUES
TABLES DES MATIERES
ANNEXES
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