LA TELECONSULTATION EN SOINS PRIMAIRESย
Les soins primaires en Franceย
Dรฉfinitions
LโOrganisation Mondiale de la Santรฉ (OMS) a dรฉfini les soins primaires en 1978 ร Alma Mata comme ยซย des soins de santรฉ essentiels universellement accessibles ร tous les individus et ร toutes les familles de la communautรฉ par des moyens qui leur sont acceptables, avec leur pleine participation et ร un coรปt abordable pour la communautรฉ du paysย ยป. Ils ont รฉtรฉ rรฉaffirmรฉs par la dรฉclaration dโAstana en 2018 (1) comme la pierre angulaire de tous les systรจmes de santรฉ. Le mรฉdecin de santรฉ primaire est donc le premier contact des patients avec le systรจme de santรฉ : le mรฉdecin gรฉnรฉraliste. Cโest aussi le mรฉdiateur nรฉcessaire pour le patient lorsque des soins plus spรฉcialisรฉs sont nรฉcessaires. Il rรฉpond ร un objectif de justice sociale et doit garantir ร tous un รฉgal accรจs aux soins (2). La France en 2009 a votรฉ une loi dรฉfinissant les missions du mรฉdecin gรฉnรฉraliste dans le Code de santรฉ publique. Celles-ci sont :
โฆย La prรฉvention
โฆย Le dรฉpistage
โฆย Le diagnostic
โฆย Le traitement et le suivi
โฆ La dispensation et l’administration des mรฉdicaments, produits et dispositifs mรฉdicaux
โฆย Ainsi que le conseil pharmaceutique.
Les mรฉdecins gรฉnรฉralistes ont รฉgalement pour rรดle dโ ยซ orienter les patients dans le systรจme de soins, veiller ร l’application individualisรฉe des protocoles et recommandations, ร l’รฉducation pour la santรฉ et participer ร la permanence des soins ยป .
La demande de soinsย
Le vieillissement de la population franรงaise, consรฉquence du baby-boom et de l’augmentation de l’espรฉrance de vie, est favorisรฉ ses derniรจres dรฉcennies : les personnes รขgรฉes de plus de 65 ans sont passรฉs de 13,9 ร 18,8% entre 1990 et 2016 .
Cette tendance se poursuit. En effet, le scรฉnario dit ยซ central ยป prรฉvoit une majoration de la population des 75 ans et plus de 9,4% en 2020 ร 14,7% en 2040 soit une augmentation de 57% environ .
En parallรจle, lโenquรชte INSEE-Credes sur la santรฉ et les soins mรฉdicaux a montrรฉ que la multi morbiditรฉ รฉtait trรจs frรฉquente chez les personnes รขgรฉes : 93 % des Franรงais รขgรฉs de 70 ans et plus avaient au moins deux maladies, et 85 % au moins trois (6). Les maladies les plus frรฉquentes รฉtaient les affections cardiovasculaires et ostรฉoarticulaires (6). En 2008, lโenquรชte santรฉ et protection sociale (ESPS) de lโInstitut de recherche et de documentation en รฉconomie de la santรฉ (IRDES) a montrรฉ que dans un รฉchantillon reprรฉsentatif la morbiditรฉ dรฉclarรฉe augmentait avec lโรขge . Le nombre de maladies chroniques ne cesse de croรฎtre. Les effectifs de patients exonรฉrรฉs au titre de lโensemble du dispositif des affections de longue durรฉe ont crรป de 7 121 400 en 2005 ร 9 194 000 en 2014. Lโรฉvolution sโest toutefois ralentie entre 2012 et 2014. Le taux de croissance annuel moyen des effectifs est de + 4,9 % entre 2005 et 2012 puis de + 2,7 % entre 2012 et 2014.
L’offre de soins
En 2018, on comptabilise 223 571 mรฉdecins en France dont 105 872 libรฉraux exclusifs soit 47,35% de mรฉdecins libรฉraux en France comprenant les mรฉdecins gรฉnรฉralistes et spรฉcialistes (9). Le nombre de mรฉdecins gรฉnรฉralistes en activitรฉ rรฉguliรจre diminueย (10). Depuis 2010, l’effectif a diminuรฉ de 9% (perte de 8159 mรฉdecins en 10 ans) et la croissance annuelle moyenne est de -0,9% (10).
On dรฉnombre 910 maisons de santรฉ en 2018 traduisant un nouveau mode dโexercice en libรฉral avec dรฉveloppement de la pluridisciplinaritรฉ et un dรฉveloppement du travail de groupe (9). La rรฉpartition dรฉmographique reste inรฉgale avec une centralisation dans les zones urbaines et pรฉriurbaines et donc une dรฉsertification des campagnes .
Le terme ยซ dรฉsert mรฉdical ยป dรฉsigne ยซ un accรจs aux soins trรจs difficile selon le lieu de rรฉsidence des individus. ยป (12). Afin dโidentifier ces territoires en difficultรฉs, la DREES et lโIRDES ne se rรฉfรจrent plus uniquement au nombre de mรฉdecins par habitant mais ร lโindicateur dโAccessibilitรฉ Potentielle Localisรฉe (APL) plus prรฉcis, puisquโil prend en compte la proximitรฉ, la disponibilitรฉ des mรฉdecins gรฉnรฉralistes et les besoins de la population en fonction de lโรขge, il sโexprime en nombre de consultations/habitant/an.
Une APL infรฉrieure ร 2,5 consultations/habitant/an traduit des difficultรฉs dโaccรจs aux mรฉdecins gรฉnรฉralistes. La population franรงaise est plus confrontรฉe ร un manque de disponibilitรฉ de la part des mรฉdecins que dโun problรจme dโaccessibilitรฉ, puisque 98% dโentre elle a accรจs ร un mรฉdecin gรฉnรฉraliste en moins de 10 minutes en 2015 (13). Environ 8% de la population (soit 5,3 millions dโhabitants) a des difficultรฉs dโaccรจs aux soins en 2017.
La Tรฉlรฉmรฉdecine en France
Dรฉfinitions
La santรฉ a dรป se numรฉriser depuis l’essor de nouvelles technologies informatiques et de communication (NTIC). Lโarrivรฉe de nouvelle pratique ร distance entraรฎne des modifications organisationnelles avec de nouveaux outils et de nouveaux mรฉtiers et services. Selon le code de la Santรฉ Publique, ยซ la tรฉlรฉmรฉdecine est une forme de pratique mรฉdicale ร distance utilisant les technologies de l’information et de la tรฉlรฉcommunication. Elle met en rapport, entre eux ou avec un patient, un ou plusieurs professionnels de santรฉ, parmi lesquels figurent nรฉcessairement un professionnel mรฉdical, et, le cas รฉchรฉant, d’autres professionnels apportant leurs soins au patient ยป .
Le 13 Aoรปt 2004, la loi nยฐ2004-810 dans l’article 32, dรฉfinit pour la premiรจre fois la tรฉlรฉmรฉdecine comme un acte mรฉdical ร distance : ยซ la tรฉlรฉmรฉdecine permet entre autres, d’effectuer des actes mรฉdicaux dans le strict respect des rรจgles de dรฉontologie mais ร distance, sous le contrรดle et la responsabilitรฉ d’un mรฉdecin en contact avec le patient par des moyens de communication appropriรฉs ร la rรฉalisation de l’acte mรฉdical. ยป .
Le 21 juillet 2009, elle est dรฉfinie par la loi Hรดpital Patients Santรฉ Territoires (HPST) nยฐ2009- 879 comme ยซ une pratique mรฉdicale ร distance faisant intervenir au moins un mรฉdecin ยป (3). Des prรฉcisions sont ensuite apportรฉes par le dรฉcret 2010-1229 du 19 octobre 2010 : ยซ La tรฉlรฉmรฉdecine se dรฉfinit comme les actes mรฉdicaux rรฉalisรฉs ร distance au moyen d’un dispositif utilisant les technologies de l’information et de la tรฉlรฉcommunication. ยป .
La tรฉlรฉmรฉdecine regroupe cinq actes clairement reconnus et diffรฉrenciรฉs dans ce dรฉcret :
โข La tรฉlรฉconsultation (TLC)
โข La tรฉlรฉ-expertise
โข La tรฉlรฉsurveillance
โข La tรฉlรฉassistance mรฉdicale
โข La rรฉgulation mรฉdicale .
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PARTIE I : LA TELECONSULTATION EN SOINS PRIMAIRES
I. Les soins primaires en France
a. Dรฉfinitions
b. La demande de soins
c. L’offre de soins
II. La Tรฉlรฉmรฉdecine en France
a. Dรฉfinitions
b. Les cinq domaines de la tรฉlรฉmรฉdecine
1. La tรฉlรฉconsultation
2. La tรฉlรฉ-expertise
3. La tรฉlรฉsurveillance
4. La tรฉlรฉassistance
5. La rรฉgulation mรฉdicale
c. La tรฉlรฉconsultation
1. Cadre Historique
2. Cadre juridique
3. Cadre dรฉontologique
4. Cadre รฉconomique
III. La Tรฉlรฉconsultation dans le monde
a. En Europe
b. Au Japon
c. Au Canada
d. En Australie
IV. La tรฉlรฉconsultation et la pandรฉmie de la COVID-19
Bibliographie
PARTIE II : REVUE DE LA LITTERATURE
I. INTRODUCTION
II. METHODE
a. Stratรฉgie de recherche bibliographique
b. Critรจres dโInclusion et dโExclusion
c. Sรฉlection des รฉtudes
d. Qualitรฉ des รฉtudes
III. RESULTATS
a. Processus de sรฉlection
b. Rรฉsultats
1. Les Soins Non Aigus
a. Les maladies chroniques
1. Survie
2. Qualitรฉ de vie
3. Satisfaction
4. Observance
6. Changement de traitement
7. Coรปts et dรฉpenses
8. Temps
b. Psychiatrie et psychologie
1. Amรฉlioration des symptรดmes, qualitรฉ de vie
2. Rรฉponse au traitement et observance
3. Satisfaction
4. Accord diagnostique
5. Coรปts et dรฉpenses
c. Dรฉpistage et modification comportementale
1. Abstinence
2. Dรฉpistage
3. Mesures anthropomรฉtriques
d. Dermatologie, post opรฉratoire et oncologie
1. Satisfaction
2. Efficacitรฉ
3. Temps et coรปts
2. Les Soins Aigues
IV. DISCUSSION
1. Qualitรฉ des รฉtudes
2. Principaux rรฉsultats
3. Force et Limites de la revue de la littรฉrature
4. Comparaison avec la littรฉrature
V. Conclusion
CONCLUSION
Bibliographie