La Télémédecine est un outil de base du système d’information et de communication médicale, c’est un complexe de réseau qui se forme entre les praticiens et entre les praticiens et leurs patients. Elle fait intervenir plusieurs volets (Télé-expertise, téléconsultation, télédiagnostic, téléassistance…) et toutes les spécialités médicales (Télédermatologie, télécardiologie, téléchirurgie, Téléradiologie…). Comme dans les temps passés, elle ne change pas son aspect mais grâce aux innovations technologiques du système d’information et de communication elle évolue et constitue un grand service d’accès à l’information (1) pour le personnel de santé et servira à maintenir une relation étroite entre les spécialistes, les généralistes et le public par le biais d’une interconnexion à l’échelle internationale .
A l’instar des Pays développés qui sont déjà très avancés en matière d’informatique médicale, Madagascar, même dans la phase de démarrage, est en train de déployer la téléassistance médicale axée sur cette Technologie. Afin d’assurer son fonctionnement, elle est confiée à un noyau de spécialistes motivés et déterminés à s’investir pour l’amélioration de la qualité des services de soins médicaux et celle de l’enseignement visà-vis des étudiants en Médecine, des élèves paramédicaux et pharmaciens. Ce noyau existe à la Faculté de Médecine après la mise en place de l’Internat Qualifiant, du Clinicat et du plateau technique d’agrégation, nous avons des spécialistes dans toutes les spécialités qui vont répondre aux besoins. Par ailleurs, le Journal de Médecine et de Thérapeutique (JMT) servira de support pour le développement du système d’information médical Actuellement, plusieurs volets de Télémédecine sont en cours de promotion : la téléexpertise, le téléenseignement médical et la téléinformation pour former le réseau de spécialistes. Il s’agit de donner à tout le personnel de Santé et aux étudiants en Médecine le moyen d’accéder à l’information (actualités thérapeutiques, documents de support pédagogique, articles de publication…) et de pouvoir demander l’avis du spécialiste devant les problèmes qui se posent au cours de l’exercice de leur métier.
GENERALITES SUR LA TELEMEDECINE
Bref historique
Des observations ont été faites sur la scène internationale, les Pays nordiques font très bonne figure dans le domaine de télécommunication, élément essentiel pour l’exercice de la Télémédecine (4). C’est en 1992 que la Télémédecine a été pratiquée pour la première fois dans les Pays nordiques, lorsque l’Hôpital « Sahlgrenska hospital » a commencé à offrir des services de consultation médicale à la marine marchande Suédoise (5). Une deuxième modalité d’application a vu le jour en 1968, dans le domaine de la neurophysiologie dans la région d’Uppsala, puis une troisième en 1969 en Téléradiologie dans la région d’Helsinski en Finlande (6). En Norvège, le développement de la Télémédecine a été principalement concentré dans la région de Tromsö (7) Le domaine où la Télémédecine a été le plus couramment appliquée depuis ces temps à l’échelle internationale, y compris les Pays nordiques est la Téléradiologie (8). Les efforts au chapitre du développement et de l’application de la Télémédecine n’ont été intensifiés que dans les dix dernières années (9). En matière de Pédiatrie, depuis 1991, le réseau de Télémédecine s’est développé et dans les doms tom ainsi que sur le pourtour méditerranéen on a aujourd’hui la possibilité de communiquer avec plus de deux cent sites français .
Quant à Madagascar, l’ORSTOM a été premier à offrir des services publiques d’accès à l’Internet à Madagascar en 1990. Mais bien avant des services comme la Banque Mondiale avait déjà leur système de messagerie interne. En 1995, est arrivé le réseau électronique francophone (AUF). Ce dernier subventionne les accès des universitaires, des chercheurs et étudiants à l’Internet. En mars 1997, la société DTS (Data Télécom Service), filiale de l’opérateur national des Télécommunications TELMA (Télécom Malagasy) et de France câble et de Radio (FCR) lance officiellement ses services Internet. L’arrivée de l’initiative Leland financé par le Gouvernement des Etats-Unis a changé radicalement le paysage d’Internet à Madagascar. Sept nouveaux fournisseurs d’accès Internet se sont mis en place depuis fin 1997, ce qui a ouvert la voie à la concurrence. Les services se diversifient au bénéfice des usagers (messagerie, Web,ftp, routage de fax…). Parallèlement, la somme de débits à l’international est passée en seulement deux ans de 64 Kbps à 2,5Mbps.
Définitions
Le mot « TELEMEDECINE » est formé du préfixe « TELE » qui signifie distance et du radical « MEDECINE » qui englobe tous les domaines et les disciplines de la pratique des soins de Santé et de sauvetage. C’est donc un moyen qui permet de pratiquer la Médecine à distance. C’est le réseau des praticiens et/ou des tradipraticiens développé au moyen des télécommunications pour mieux faciliter l’accès des services de soins de qualité dans les zones éloignées ou enclavées. L’idéal poursuivi par les tenants de la Télémédecine est d’amener la Médecine au malade mais non plus le malade à la Médecine et ceci impose un changement de mentalité .
On peut définir également quelques rubriques:
– Le Télé-expertise : La pratique des soins médicaux peut être facilement menée à distance dans la mesure où les techniques de communication sont performantes. La télématique médicale est un support efficace pour former ce réseau. La télé-expertise consiste à l’envoi de courriél avec un ou plusieurs fichier(s) attaché(s) pour connaître l’avis d’un confrère. Ces fichiers joints contiennent les renseignements de la maladie et les informations relatives au dossier du patient (images médicales Radiographiques, échographiques, ECG…, résultats de bilan ou d’autres examens complémentaires) . Le Protocole FTP (Fichier Transfer Protocol) est nécessaire pour le transfert rapide et efficace des informations de grande taille .
– Le Télédiagnostic : Le système de référent hospitalier se repose sur le fait que le personnel de Santé qui réside dans des zones éloignées ou enclavées a l’opportunité de bénéficier de l’aide et de conseil pratique d’un spécialiste devant les problèmes diagnostics ou thérapeutiques qu’ il ne peut résoudre. Le Référent n’est pas forcément spécialiste mais il peut être généraliste, seulement il est engagé à respecter les devoirs et obligations afférents à ce profil. Ce système consiste à envoyer depuis un utilisateur (tout praticien ayant besoin de conseils, résidant ou non dans des zones enclavées) le dossier clinique ou paraclinique d’un patient dont le diagnostic de la maladie fait l’objet d’une discussion. A l’aide d’une interface technique, le référent lui renvoie le diagnostic précis et les prises en charges. Prenons quelques exemples : interprétation à distance d’image de scanner, échographique ou radiographique…. C’est un moyen sûr, efficace et combien utile pour parvenir à l’amélioration de la pratique médicale .
– La Téléassistance : ce volet permettra de suivre à distance et en direct (lorsque le moyen de télécommunication le permet) tout événement de pratique médicochirurgicale. En matière de chirurgie par exemple, on peut brancher un micro caméra dans la salle d’opération pour que le spécialiste puisse assister en direct l’acte opératoire. Ceci impose l’installation d’une ligne spécialisée d’Internet et d’un logiciel spécial pour le transfert de données. Pilotée depuis 2001, la télé-dialyse devient une expérience prouvée en Bretagne : Les Centres Hospitaliers de Saint Brieuc et de Lannion ont mis au point un dispositif de surveillance médicale à distance d’une séance de dialyse par une équipe médicale néphrologique. Le dispositif utilise la téléassistance et la visiophonoassistance. La visiophonoassistance est un complément à la télé assistance pour communiquer d’une part avec l’infirmière et d’autre part avec le patient. Elle intervient à tout moment de la séance de dialyse, tant à la demande de l’infirmière ou du patient qu’à la demande du néphrologue qui est situé dans un service d’un Centre de référence (13). Cette Technique utilise des matériaux sophistiqués que les Pays du « Sud » comme le cas de Madagascar aurait sans doute besoin d’en acquérir.……
– La Téléalarme : En matière de Santé publique, elle figure parmi les plus performants des systèmes d’alarme en cas d’épidémie ou devant les cas qui risquent de l’engendrer. L’usage des nouvelles Technologies de l’Information et de Communication apporte d’énormes avantages sur la sécurité des données et la rapidité de l’alerte (14). Elle est basée sur l’envoi d’un courrier dès une menace d’épidémie afin que le niveau central puisse intervenir rapidement.
– La Télésurveillance : est une méthode pratique de surveillance à distance des patients à risque comme par exemple, la surveillance d’un insuffisant cardiaque ou respiratoire qui réside dans une zone enclavée.
– La Téléformation : C’est un module très important comme support pédagogique. Les cours en ligne (e-formation) sont actuellement disponibles sur plusieurs plateaux et platesformes de formation à distance qui sont destinés aux étudiants en Médecines et à tout le personnel de Santé qui doivent suivre une formation continue. Ce volet consiste également à l’envoi de documents de support pédagogique et/ou de dossiers cliniques depuis les spécialistes et les enseignants à la Faculté.
Intérêts
Intérêts pédagogiques
En tant que système d’appui à la Formation initiale des Praticiens, la Télémédecine constitue un outil de développement et de support pédagogique adapté au contexte actuel de Mondialisation et de Globalisation. Elle sert à améliorer l’efficacité de l’encadrement pédagogique en utilisant les nouvelles Technologies de l’information et de la communication comme médiateur électronique de la version intégrale des cours dispensés par les enseignants et chargés de cours. Le Ministère de la Santé et la Faculté de Médecine d’Antananarivo sont actuellement en train d’évaluer les besoins du Personnel de Santé en information pour que le corps enseignant soit déterminé à envoyer les données nécessaires qui seront parues dans le rubrique « enseignement » et « actualités Thérapeutiques » du Site Web nouvellement créé de la Télémédecine afin de satisfaire les besoins des utilisateurs (Etudiants en Médecine, Stagiaires internes, Thésards en Médecine, Internes qualifiants, Médecins libres, Médecins résidants, Médecins inspecteurs…).
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE I. GENERALITES SUR LA TELEMEDECINE
I.1 Bref historique
I.2. Définitions
I.3. Intérêts
I.3.1 Intérêts pédagogiques
I.3.2 Intérêts Institutionnels
I.3.3 Intérêts Publiques
I.4. Variétés du système de communication
I.4.1 Voie postale
I.4.2 Fax et BLU
I.4.3 Téléphone
I.4.4 Internet
II. LA TELEMEDECINE ET LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
II.1 Environnement technique
II.1.1 Anatomie du réseau
II.1.1.1 Réseau par câble
II.1.1.2 Boucle Local Radio
II.1.1.3 Frame Relay
II.1.2 Physiologie du réseau
II.1.2.1 Liaison téléphonique simple
II.1.2.2 Liaison numérique
II.1.2.3 Liaison spécialisée
II.2 Environnement médical
II.2.1 Bases de données médicales
II.2.2 Dossier médical informatisé
II.2.3 Système d’information hospitalier
II.2.4 Protection des données nominatives
DEUXIEME PARTIE NOTRE ETUDE
1. Situation de La Télémédecine en 2002 à Madagascar
1.1 Objectifs de l’étude
1.2 Cadre d’étude
1.3 Matériels et Méthodes
1.3.1 Paramètres d’études
1.3.2 Indicateurs
1.4 Résultats
1.5 Commentaires et discussions
1.5.1 Analyse des résultats
1.5.2 Faisabilité en 2003 à Madagascar
2. Réalisations
2.1 Site de Télé-enseignement médical de Madagascar
2.2 Autres sites francophones de Télé-enseignement médical
TROISIEME PARTIE NOS SUGGESTIONS
1. Centre de Télémédecine au sein du Laboratoire LARTIC
2. Télémédecine enseignement médical à Madagascar
2.1 Pour la Formation initiale
2.1.1. Insertion de la Télémédecine dans le cursus médical
2.1.2 Télé-enseignement médical à Madagascar
2.2 Pour la Formation continue
2.2.1 Système de Référent Hospitalier
2.2.1.1 Description d’un modèle Français
2.2.1.2 Engagements d’un Médecin Référent
2.2.1.3 Coordination des soins
2.2.2 Formation à distance et portails d’informations
2.2.2.1 Formation à distance
2.2.2.2 Portails d’informations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE