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Les VIH : RAPPELS VIROLOGIQUES
Définition et classification des VIH
Le VIH est un rétrovirus du genre des lentivirus, qui se caractérise par une longue période d’incubation avec, par voie de conséquence, une évolution lente de la maladie (d’où la racine du nom venant du latin lenti, signifiant lent). Ces virus sont définis par leur mode de réplication qui passe par une étape de rétro transcription de leur matériel génétique constitué de deux molécules d’ARN identiques, en ADN. Cette étape indispensable à la multiplication du virus est possible grâce à une enzyme présente dans le virus : la transcriptase inverse.
Selon la dernière classification taxonomique, la famille des Rétrovirus est subdivisée en sept genres :
1. Les Alpha rétrovirus (Rétrovirus type C aviaires)
2. Les Beta rétrovirus (Rétrovirus type B des mammifères)
3. Les Gamma rétrovirus (Rétrovirus type C des mammifères)
4. Les Delta rétrovirus (BLV-HTLV)
5. Les Epsilon rétrovirus (Rétrovirus type D)
6. Les Lentivirus (VIH, SIV)
7. Les Spumavirus [7]
La structure des VIH
Les VIH-1 et VIH-2, observés au microscope électronique, forment des particules sphériques de 90 à 120 nm et sont produits par bourgeonnement à la surface des cellules infectées. Ces particules présentent une enveloppe composée des restes de la membrane de la cellule infectée (voir figure1). [68]
L’enveloppe
La surface externe du VIH est constituée par une enveloppe lipidique dérivée de la membrane de la cellule qu’il a infectée. Dans cette enveloppe lipidique sont insérés des trimères de glycoprotéine d’enveloppe (Env). Chaque protéine Env est formée de 2 sous-unités : une sous-unité de surface gp120 et une sous-unité transmembranaire gp41. Lors de l’attachement du virus à la cellule, la protéine Env gp120 se lie à un récepteur CD4 présent à la surface des cellules CD4+ du système immunitaire. C’est pour cette raison que le VIH n’infecte que des cellules ayant ce récepteur à leur surface, qui sont en très grande majorité les lymphocytes CD4+. [71]
la membrane
D’origine cellulaire, elle est acquise par le virus lors de sa sortie par bourgeonnement à travers la membrane de la cellule; à sa surface sont ancrées les glycoprotéines d’enveloppe gp 120 et gp 41
la matrice
L’intérieur de la particule virale est tapissé de molécules correspondant aux protéines de la matrice (p 17) et la protéase.
la capside et son contenu
Elle se présente sous forme de trapèze au centre de la particule virale et est constituée de la protéine p24. Elle renferme également les protéines de la nucléocapside (p7), la transcriptase inverse (p66/p51), l’intégrase (p32IN) La protéase (p12) et le matériel génétique du virus constitué de deux molécules d’ARN identiques. [67]
Organisation génomique des VIH
Les VIH ont une organisation génomique complexe, en effet le génome viral intégré dans le génome cellulaire à une taille de 9 à 10 kilobases. Le génome est encadré en 5’ et en 3’ par des séquences répétées particulières (LTR : pour long terminal Repeat) et comprend neuf gènes. Les trois principaux sont gag, pol et env qui définissent la structure du virus et sont communs à tous les rétrovirus. Les six autres gènes sont tat, rev, vif, vpr, nef et vpu (ou vpx pour le VIH-2) qui codent les protéines régulatrices. On trouve l’organisation suivante : 5’LTR-gag-pol-vif-vpr-vpu-env-tat-rev-nef-LTR-3’ (voir figure 2) [29].
L’ARN virionique est flanqué de séquences non codantes les LTR (pour long terminal Repeat), contenant de nombreux sites potentiels de liaisons à des protéines cellulaires.
Les gènes de structure
Le gène gag (gène des antigènes de groupe)
Il code pour les protéines internes du virus : protéine de la matrice (p17), de capside (p24) et de la nucléocapside (p7) qui sont impliquées dans certaines étapes du cycle de réplication
Le gène pol (polymérase)
Il code pour les enzymes virales présentes dans la capside de l’extrémité 5’ vers l’extrémité 3’. La protéase (P 12 PR), la transcriptase inverse (P51/66RT), l’intégrase (P32IN)
Le gène env( enveloppe)
Il code pour les glycoprotéines d’enveloppe (gp 120, gp 41) qui permettent l’attachement du virus à la cellule cible par la reconnaissance et la fusion avec les récepteurs présents à la surface des membranes cellulaires
Les gènes de régulation
En plus des trois principaux gènes de structure, le génome viral contient six gènes responsables de la complexité de l’organisation génomique des VIH et codants pour des protéines de régulation.
Le gène tat
Il code pour une phosphorylation de 14KD qui agit comme un transactivateur spécifique du LTR du virus, stimule et accroit la transcription des ARNm de toutes les protéines virales [58].
Le gène rev
Il code pour une protéine de 19KD, localisé dans le noyau des cellules qui permet la stabilisation des ARNm des gènes de structures et leur transport vers leur site de traduction [16].
Le gène nef
Il code pour une protéine polymorphe qui joue un rôle de régulateur négatif sur la réplication virale in vivo [18].
Le gène vif
Il code pour une protéine de 32KD localisé dans le cytoplasme cellulaire jouant un rôle dans l’augmentation du pouvoir infectieux [43].
Le gène vpr
Il code pour une protéine de 14KD qui intervient dans le transport de l’ADN proviral vers le noyau [65].
Le gène vpu
Spécifique du VIH-1, Il code pour une protéine qui est impliquée dans le bourgeonnement et le relargage des virions des cellules hôtes en opposition au gène vpx qui est spécifique du VIH-2 [59]
Les LTR (long Terminal Repeat)
Ce sont des séquences particulières permettant l’intégration de l’ADN proviral au sein de l’ADN génomique de la cellule infectée. Elles sont composées d’autres éléments importants notamment la boite TATA, signal de démarrage de la transcription en ARNm ainsi qu’un signal de polyadenylation et l’élément TAR impliqué d’une part dans la régulation par la protéine tat et d’autre part dans la transcription de l’ADN proviral en ARNm et ARN génomique [61 ; 63].
La variabilité génétique des VIH
L’apparition de nouvelles variantes génétiques est due à un processus d’évolution, dont les mécanismes sont semblables à ceux qui expliquent l’évolution de toute espèce vivante. La seule différence est que l’évolution du VIH est extrêmement
rapide, ce qui a conduit au grand nombre de variantes actuelles. On explique cette grande variabilité génétique du VIH par plusieurs causes :
Des mutations aléatoires fréquentes
Chez les VIH, le taux de mutations est très important : plus de mille fois plus important que dans le génome d’un humain. En voici les raisons :
la transcriptase inverse – qui permet au VIH de se répliquer – est une enzyme ne possédant pas de mécanisme de détection des erreurs de transcription. Les erreurs sont donc fréquentes et ont été estimées à une tous les 1 700 à 10 000 nucléotides produits. Comme le génome du VIH est composé d’un peu moins de 10 000 nucléotides, il y a approximativement entre une et 10 mutations à chaque cycle viral [13; 54; 55].
le nombre important de virions produits, qui est de l’ordre de 10 000 par jour pour chaque virion infectant une cellule. Au sein de l’organisme entier, tous les deux jours, de 109 à 1010 virions sont renouvelés. En théorie, on peut donc prévoir que chacun de ces nouveaux virions portent des mutations différentes.
Ainsi, dans un seul organisme infecté, il y a déjà plusieurs variantes génétiques, représentant ainsi une quasi-espèce virale. La variabilité du génome viral n’est pas la même pour tous les gènes, certains sont plus enclins à varier que d’autres. C’est ainsi que le gène env est le plus variable (c’est justement lui qui code les protéines de surface gp41 et gp120), alors que le gène pol est le plus conservé [3].
Les recombinaisons génétiques
Lorsqu’une cellule est infectée par deux virions génétiquement différents, les séquences peuvent se recombiner, ce qui donne naissance à des formes recombinantes.
Ce processus aléatoire, est favorisé par les comportements à risque, parce qu’ils augmentent la probabilité de contamination chez une même personne.
Sélection
Il y a ensuite un processus de sélection naturelle. Les erreurs de transcription et les recombinaisons produisent de nombreux virions différents les uns des autres. La plupart de ces mutations entrainent la production de virions incapables de se répliquer correctement, ce qui les destinent à disparaitre. Cette importante disparition de virions est compensée par le grand nombre de virions produits. Parmi les virions suivants, certains ont la particularité d’être plus résistants aux attaques des défenses immunitaires. Cela a pour conséquence de les rendre mieux adaptés à leur milieu et, finalement, seuls les virions résistants sont présents dans l’organisme. Cela mène, à plus ou moins court terme, à une inefficacité des défenses immunitaires, provoquant l’état immunodépression de l’organisme si le taux de lymphocytes CD4+ est trop bas.
Le VIH est caractérisé par une très importante variabilité génétique et présente ainsi une très grande diversité. Deux types ont été découverts :
VIH-1, présent dans toutes les parties du monde
VIH-2, moins contagieux que VIH-1. Il sévit principalement en Afrique de l’ouest et comprend 8 groupes désignés par les lettres (A, B, C, D, E, F, G, H)
Depuis 1998, le VIH-1 est classé en trois groupes auquel s’ajoute un quatrième groupe découvert en 2009 : [3]
Groupe M (pour major group)
Le groupe M comprend neuf sous-types ou clades (de A à D, de F à H, J et enfin K). S’ajoutent plusieurs formes recombinantes (en anglais circulating recombinant
form ou CRF), qui ont pour origine la multiple infection d’une cellule par des sous-types différents, ce qui entraîne des mélanges dans le génome viral. [49]
Groupe O (pour outlier group)
Groupe N (pour no-M ,no-O group)
Group P
Les trios premiers groupes (les M, O, et N) sont proches du VISCPZ infectant le chimpanzé et correspondraient chacun à une transmission indépendante du chimpanzé à l’homme. Le dernier groupe (P) cependant est proche du VIS infectant le gorille (VISgor) [52].
Non seulement le groupe M est de loin le groupe le plus important en nombre de personnes contaminées, mais il est également celui qui est le plus répandu de par le monde, en étant présent sur tous les continents, alors que les autres groupes sont uniquement présents en Afrique centrale [3 ; 49].
Bien que la variabilité génétique au sein d’un même groupe ne semble pas modifier, de manière significative, la pathogénicité ni la progression de l’infection, elle pose tout de même de sérieux problèmes pour la mise au point d’un vaccin efficace sur tous les groupes et souches du VIH [17].
Les cellules-cibles des VIH
Les cellules cibles des VIH sont celles présentant des récepteurs CD4+ et l’un des corécepteurs (CCR5 et/ou CXCR4) à leur surface. Ainsi les lymphocytes TCD4+ les macrophages, les cellules dendritiques et les cellules micro-gliales cérébrales peuvent être infectées par le VIH.
Egalement, il a été mis en évidence une molécule (DC-SIGN) exprimée à la surface des cellules dendritiques, capables de se lier au virus et de le transmettre aux lymphocytes TCD4. D’autres cellules peuvent simplement emprisonnées le VIH (absence de réplication) c’est le cas des cellules folliculaires dendritiques présentes dans les centres germinatifs des ganglions. [41; 51]
Le cycle de réplication du VIH
Le VIH est un rétrovirus qui a besoin d’intégrer le noyau de la cellule infectée pour détourner le fonctionnement cellulaire afin d’assurer sa réplication.
1. Fixation de la gp 120 au récepteur CD4
2. Fixation d’une boucle variable de la gp 120 au corécepteur et fixation de la gp41 sur la membrane cellulaire.
3. fusion des membranes virales et cellulaires (voir Figure 3).
Le cycle réplicatif comporte plusieurs étapes aboutissant à la formation de nouveaux virions (Voir figure 4) [23 ; 57].
Pénétration
Les cellules infectées par le VIH (lymphocytes CD4 (les « T4 »), monocytes/macrophages, cellules folliculaires dendritiques des ganglions, astrocytes cérébraux) portent à leur surface un motif protéique appelé CD4. Le VIH est un virus à enveloppe. La partie externe de l’enveloppe est constituée de protéines gp 120. La gp 120 reconnaît le CD4 qui est donc le récepteur du VIH sur la cellule cible. Le CD4 ne suffit pas : le VIH a besoin d’un second récepteur appelé corécepteur, lui aussi porté à la surface de la cellule cible, pour pénétrer dans cette cellule. La protéine d’enveloppe plus interne, la gp41, achève la fixation
et permet la fusion des membranes virales et cellulaires. Le matériel infectieux du virus est alors injecté dans la malheureuse cellule désormais contaminée.
Transcription
Les informations génétiques du VIH sont sous forme d’ARN. Pour assurer l’intégration de ce matériel génétique à celui de la cellule il doit y avoir une étape permettant de convertir l’ARN viral en ADN, c’est la transcription. La transcriptase inverse est une enzyme, contenue à l’origine dans la capside virale, qui permet à l’aide des nucléosides contenus dans la cellule de construire un brin d’ADN viral à partir de l’ARN. L’ADN ainsi produit peut être intégré à l’ADN cellulaire, ce qui est la première étape vers la synthèse de nouveaux virus.
Intégration
L’ADN linéaire issu de la phase de transcription inverse est transporté dans le noyau de la cellule. Cet ADN est intégré à l’ADN cellulaire grâce à l’action de l’intégrase qui est une enzyme qui « coupe » l’ADN cellulaire et « recolle » cet ADN avec l’ADN virale.
Synthèse
La synthèse de nouveaux virus passe d’abord par la création d’un ARN messager qui porte les informations nécessaires à cette synthèse. Cet ARN messager est « lu » par la « machinerie cellulaire », comme s’il s’agissait d’un plan de construction. La « machinerie cellulaire » produit alors tous les éléments (protéines de la capside, protéase, matrice …) permettant la formation d’un nouveau virus. Cependant ces éléments ne sont pas encore prêts pour l’assemblage » ils doivent subir une étape de maturation.
Maturation
Les protéines formées précédemment n’étant pas matures, elles doivent subir l’action d’une enzyme avant « l’assemblage ». Cette enzyme est la Protéase qui est-elle même formée dans l’étape de synthèse. Elle permet d’ajuster la structure des protéines en « coupant » les morceaux superflus. L’action de cette enzyme est indispensable pour la création de virus viables.
Bourgeonnement
C’est l’étape finale durant laquelle les virus formés quittent la cellule. Le VIH « enfonce » la membrane cellulaire, s’entoure de celle-ci et sort de la cellule. Il est alors entouré de membrane cellulaire, ce qui lui procure une protection supplémentaire.
Le nouveau virus est désormais prêt à infecter une nouvelle cellule.
Physiopathologie de l’infection à VIH/SIDA
L’infection par le VIH évolue en plusieurs phases pouvant se succéder dans le temps.
• la primo-infection avec (50 à 75 % des cas) ou sans symptômes, phase de séroconversion qui suit la contamination.
• une phase de latence, parfois accompagnée d’un état de lymphadénopathie généralisée.
• une phase à symptômes mineurs de l’infection à virus de l’immunodéficience humaine.
• la phase d’immunodépression profonde, ou stade de Sida généralement symptomatique.
Dès la primo-infection, le virus se réplique activement dans l’organisme, avec une production de 1 à dix milliards de virions quotidiennement, entrainant la destruction d’environ cinq milliards de lymphocytes TCD4+. Cette réplication se stabilise, après quelques semaines, à un niveau plus ou moins important selon les sujets. Le système immunitaire, hyperactive, compense partiellement la destruction massive des lymphocytes TCD4+ en augmentant leur production, mais l’infection à VIH persiste malgré tout, avec pour conséquence l’émergence et la sélection de virus mutants qui échappent à la réponse immune de l’hôte. [12]
Pendant plusieurs années, les lymphocytes TCD4+ semblent se renouveler rapidement malgré leur destruction par le virus, jusqu’à ce que l’épuisement des organes lymphoïdes centraux (thymus) ne permette plus leur régénération. La destruction des lymphocytes T CD4+ est bien souvent due à une hyperactivité de ces cellules par interaction avec certaines structures du virus, et non à une destruction directe par le VIH [12 ; 50]
Apres dix à quinze ans d’évolution spontanée sans traitement, le sujet est immunodéprimé (Stade SIDA), des pathologies infectieuses (dites opportunistes)
ou tumorales rares surviennent et conduisent au décès. Actuellement les traitements antirétroviraux évitent ou retardent l’évolution vers le stade SIDA, en maintenant les niveaux de réplication du virus le plus bas possible. [26]
La destruction du système immunitaire et la progression clinique avec apparition de maladies opportunistes sont directement liées au taux sanguin des lymphocytes TCD4+ du patient. L’efficacité des traitements antirétroviraux est évaluée par le niveau de réplication virale mesurée par la charge virale VIH (taux d’ARN plasmatique), la mesure de taux de lymphocytes T CD4+ (immunodépression) et par l’état clinique du patient. (Voir figure 5) [70]
Diagnostic de l’infection à VIH/SIDA
En biologie médicale, le diagnostic des infections à VIH chez l’adulte est, dans la grande majorité des cas, indirect et basé sur la détection des anticorps de type IgG et IgM dans le sérum ou dans le plasma d’un patient.
Diagnostic indirect
Le diagnostic sérologique de l’infection à VIH repose sur l’utilisation de 2 types de tests : des tests de dépistage qui ont l’avantage d’être extrêmement sensibles et des tests de confirmation beaucoup plus spécifiques.
Test de dépistage
La détection des anticorps anti-VIH repose sur la réalisation et la visualisation d’une réaction antigène-anticorps entre les anticorps sériques du sujet infecté et des antigènes viraux par les méthodes immuno-enzymatiques de type ELISA. Selon les antigènes utilisés et les particularités techniques de la réaction on distingue : des ELISA de première, deuxième, troisième et de quatrième génération avec de très nombreuses variantes qui utilisent comme antigène des lysats de cellules infectées par le VIH et qui mettent en évidence des anticorps de la classe des IgG, des ELISA de troisième génération qui constituent la majorité des tests utilisés actuellement en routine détectent les IgM et les IgG. Les antigènes sont des protéines virales recombinantes produites par les techniques de génie génétique sous une forme très purifiée ou des peptides correspondant à des fragments de ces protéines et produits par synthèse chimique.
Cependant la très grande spécificité des tests due à ces antigènes recombinants ou synthétiques limite dans certaines situations la capacité de détection des anticorps dirigés contre des variantes majeurs du VIH tels que les virus du groupe O [45].
Les industriels qui produisent les tests diagnostiques veillent actuellement à ce que les antigènes utilisés soient les plus représentatives possible de l’ensemble des souches virales en circulation. Une nouvelle catégorie de test dite de quatrième génération apparue en 1997 est désormais largement utilisée et permet la détection combinée de la protéine p24 du VIH1 et des anticorps anti-VIH-1 et anti-VIH-2 de type IgM et IgG avec réduction de quelques jours de la fenêtre sérologique au cours de la primo-infection.
Par ailleurs, des tests dits rapides réalisables en quelques minutes sans appareillage sophistiqué sont disponibles. Ils permettent la détection des anticorps anti-VIH-1 et anti-VIH-2 au cours de la phase chronique de l’infection mais n’offrent cependant pas le même niveau de sensibilité que les tests de 3e et 4e génération au cours de la primo-infection. Ils constituent un recours pour les situations de grande urgence mais également une bonne alternative pour le dépistage dans les pays en voie de développement.
Ils représentent l’avantage, par rapport aux ELISA de ne pas nécessiter d’appareillage couteux, ni d’entretien particulier.
Tous les tests de dépistage comportent le risque de résultats faussement positifs, ce risque persiste en dépit des progrès les plus récents. Cette limite impose en cas de positivité ou de discordance, le recours à des tests de confirmation.
Test de confirmation
La technique est le western Blot, pour laquelle les protéines virales sont séparées par électrophorèse avant d’être transférées sur une membrane de nitrocellulose. La présence d’anticorps dirigé contre une protéine donnée est révélée par une réaction immuno-enzymatique qui matérialise la position sous la forme d’une bande colorée.
Un sérum riche en anticorps anti-VIH-1 tel que ceux utilisés comme témoins positifs donne en revanche de nombreuses bandes : les principales correspondent aux glycoprotéines d’enveloppe (Gp 160, Gp120, Gp41), aux protéines de core codées par le gène gag (P55, P24, P17) et aux enzymes codées par le pol. (P66, P51, P31).
Des tests immunoblot comparables au western Blot, fabriqués à partir des protéines recombinantes et peptides de synthèse déposés en bandes séparées sur un support sont agrées comme réactifs de confirmation.
Diagnostic direct
En cas de suspicion de primo-infection, se pose la question du choix des tests de diagnostic, les plus précoces et sensibles. Les techniques de détection du VIH, se fondent sur la mise en évidence du virus par multiplication en culture cellulaire, par détection immunologique ou moléculaire.
Détection de l’antigène p24
Les antigènes viraux circulants correspondent aux particules et aux protéines virales libres. Les méthodes ELISA commercialisées détectent essentiellement la protéine P24 du VIH-1, même si les réactivités croisées avec la protéine p26 du VIH-2 sont parfois observées. La positivité de la réaction doit être confirmée par un test de neutralisation qui inhibe spécifiquement la détection de l’antigène et permet aussi d’exclure un possible faux positif. La recherche de l’antigène p24 dans le sérum est aujourd’hui pratiquée en cas de suspicion de primo-infection. Elle est associée à celle des anticorps anti-VIH-1 et VIH-2 dans les tests de dépistage de quatrième génération. Cette méthode est de moins en moins utilisée, sauf en cas suspicion de primo-infection.
Isolement du virus en culture cellulaire
Isolement du VIH-1 en culture cellulaire est une méthode longue, couteuse, nécessitant des laboratoires de haute sécurité. L’isolement viral se fait à partir de cellules mononuclées sanguines ou du plasma du sujet infecté grâce à l’adjonction de cellules mononuclées de donneurs sains qui servent de support pour la multiplication virale.
Une variante particulière est fondée sur la purification des cellules TCD4+ du sujet infecté et leur activation avant co-culture : cette approche permet de détecter le virus dans les lymphocytes CD4+ circulants au repos qui constitueraient les cellules réservoirs de l’infection à VIH.
Dans tous les cas, la multiplication virale est détectée par l’antigène P24 et/ou de l’activité enzymatique de la transcriptase inverse dans le milieu de culture. La culture cellulaire est entretenue et étudiée pendant plusieurs semaines. Actuellement, la recherche de virus par culture reste intéressante en cas de variants non reconnus par les techniques moléculaires. Il s’agit, par exemple, du diagnostic de l’infection chez le nouveau-né dont la mère est infectée par un de ces variants. Cependant grâce aux progrès réguliers des techniques de biologie moléculaires, l’isolement en culture cellulaire est de moins en moins utilisé.
Détection des acides nucléiques viraux par amplification génique (PCR).
La biologie moléculaire regroupe un ensemble de techniques basées sur l’étude, la détection et la modification des acides nucléiques. Plusieurs méthodes ont été mises au point pour amplifier de manière élective soit une séquence d’ADN, soit une séquence d’ARN. Certains de ces méthodes visent seulement à disposer de la séquence d’intérêt (méthodes qualitatives) d’autres sont adaptées au dosage de cette séquence d’intérêt (méthodes quantitatives).
La plus utilisée des méthodes d’amplification élective est la PCR (Polymérase Chain Réaction), mise au point en 1985 par Kary Mullis (prix Nobel de chimie en 1993) ; elle a modifié le diagnostic biologique de nombreuses maladies infectieuses en alliant une spécificité et une sensibilité égales ou supérieures à celles des techniques de cultures cellulaires. Elle a été adaptée en 1987 au diagnostic de l’infection du VIH.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITERRATURE
CHAPITRE1 :L’infection a VIH/SIDA
1-Historique
2-Les VIH : Rappels virologique
2-1 Définition et classification des VIH
2-2 La structure des VIH
2-2-1 L’enveloppe
2-2-2 la membrane
2-2-3 la matrice
2-2-4 la capside et son contenu
2-3 Organisation génomique des VIH
2-3-1 Les gènes de structure
2-3-2 Les gènes de régulation
2-3-3 Les LTR (long Terminal Repeat)
2-4 La variabilité génétique des VIH
2-5 Les cellules cibles des VIH
2-6 Le cycle de réplication du VIH
2-7 Physiopathologie de l’infection à VIH/SIDA
4- Diagnostic de l’infection à VIH/SIDA
4-1- Diagnostic indirect
4-1-1 Test de dépistage
4-1-2 Test de confirmation
4.2Diagnostic direct
4-2-1Détection de l’antigène p24
4-2-2 Isolement du virus en cellule cellulaire
4-2-3 Détection des acides nucléiques viraux par amplification génique
4-2-3-1Principe de la PCR
4-2-3-2 La quantification de l’ARN viral plasmatique
4-2-3-3 La détection qualitative de l’ADN
CHAPITRE 2 : L’INFECTION A VIH DE L’ENFANT
1-La définition de la maladie
2- Epidémiologie de l’infection à VIH
3- Le diagnostic de l’infection à VIH/SIDA chez l’enfant
4-Le traitement de l’infection à VIH/SIDA
4-2-Les Inhibiteurs de la protéase (IP)
4-3 Les inhibiteurs de l’intégrase
4-4-Les Inhibiteurs de fusion et d’entrée
5- La prévention de la transmission Mére-Enfant du VIH (Expérience du SENEGAL)
5.1 Historique
5-2 –Objectifs
5-3-Les nouvelles recommandations de l’OMS
6-La place du DBS dans le diagnostic précoce de L’infection à VIH/SIDA.
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
CHAPITRE 1 : JUSTIFICATION, OBJECTIFS ET CADRE DE L’ETUDE
1-Justification de l’étude
2-Objectifs 41
2-1 Objectif général
2-2 Objectif spécifique
3-Cadre de l’étude
1-Matériels (cf annexe)
2-Méthodologie d’étude
2-1 Population d’étude
2-2 Présentation de l’étude
2-3 La réalisation d’un DBS
2-4 La technologie Amplicor® HIV-1 DNA Test, vs 1.5 de ROCHE
2.4.-1 Principe
2.4.2-Technique
Lavage des spots
L’étape d’extraction
L’étape d’amplification
L’étape de détection
Interprétation des résultats
2-5 La technologie Real time HIV-1®test des laboratoires Abbott
2-5-1 Principe de l’analyse
Extraction d’acide nucléique
Amplification et détection de l’acide nucléique
2-5-2 Mode opératoire
Extraction
Addition du master mix
Amplification / Détection
Exportation des résultats de m2000rt
Interprétation des résultats de m2000rt
3-Analyse statistique
3-1Définitions
3-2 Appréciation des tests
CHAPITRE 3 : RESULTATS
1- Caractéristiques sociodémographique de la population d’étude
2-Taux de transmission du VIH-1
3 -Répartition des enfants testés positifs sur Amplicor
Répartition des enfants en fonction du sexe
Répartition des enfants en fonction de l’âge
Répartition de la population en fonction du schéma prophylactique
4-Résultats des tests réalisés sur m2000rt
4-1 Résultats globaux
4-2 Analyse statistique
4-3 Interprétation des résultats
1-Taux de positivité
2- Impact de la prophylaxie
3- L’efficacité du programme de PTME
3-1- Résultats rendus aux familles
3-2- Délai de rendu de résultats
4- Comparaison des deux techniques
4-1 Du point de vue de la performance
4-2 Sur le plan technique
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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