LA TECHNOLOGIE AU NIVEAU DE L’INDUSTRIE ET DE L’ENTREPRISE

L’entrée de l’évangélisation (Radama Ier et la LMS)

   La LMS (London Missionary Society) était autorisée d’implanter à Madagascar, après le traité entre Radama Ier et les anglais en 1820. L’intérêt principal du roi est d’installer des unités de production permettant au pays de pouvoir réaliser des produits manufacturés. La politique de LMS est d’envoyer des artisans dans le pays pour la christianisation. La LMS n’a pas subi de grandes contraintes de la part de Radama Ier et l’intérêt de deux parties est généralement convergent. Dès le début, deux erreurs semblaient sous-estimer les difficultés d’une industrialisation en Imerina :
* La prise de l’industrialisation comme un simple transfert technologique. Une conception simpliste qui considère la technologie comme une quelconque marchandise pouvant circuler simplement. La réussite de la technologie exige, donc, la conscience de d’un besoin et une forte motivation de la société réceptrice. La chose gratuite, donnée, ne crée pas toujours de l’incitation positive chez le récepteur.
* L’ignorance des besoins prioritaires en Imerina. Par exemple, la LMS créa l’artisanat textile. Mais très rapidement, la rupture d’approvisionnement de matières premières obligea l’industrie d’être en chômage technique.

Evolution de l’industrialisation coloniale

   Des auteurs historiens ont montré les prédominances du facteur institutionnel dans la performance économique. Des « institutions d’extraction » (plutôt des structures techniques et administratives) ont été mise en place par les colonisateurs, et ont servi à exploiter des ressources disponibles, dans le cadre d’une économie de rente. Ces situations pouvant être rentables à court terme, n’ont cependant pas favorisé la concurrence et l’innovation, entraînant une économie très peu compétitive dotée d’institutions inefficientes. L’économie coloniale s’était surtout basée sur l’exploitation minière et une économie de traite agricole centrée sur les produits tropicaux. L’arrivé de colons, n’avait pas pratiquement pas pour objet des activités de transformation et industrielles, mais dans sa majorité écrasante l’acquisition de vastes contrées pour les plantations de matières premières et en priorité les produits de rente, qui finalement a consolidé définitivement la spécialisation de Madagascar dans la division internationale de travail comme pourvoyeur de matières premières et consommateur de produits finis. Certes, des industries avaient été créées, mais elles révèlent essentiellement de l’agro-industrie, donc des transformations des produits agricoles, sans recourir à des technologies de transformations trop compliquées. Notons la création de la chocolaterie Robert qui s’était progressivement industrialisée (1940), mais aussi, entre autres, l’usine de transformation de sucre de Dzamandzar dénommé CASN (Compagnie agricole et sucrière de Nosy-Be) ou encore des rizières disséminées dans tout Madagascar, dans la région de l’Alaotra par exemple. En bref, le niveau de l’industrialisation Malgache avait été déterminé par les colonisateurs. Tandis que Madagascar était destiné de produire des matières premières et d’être débouché des produits manufacturés. Nous n’avons pas connu des croissances à cet effet, car la solde de balance commerciale est déficitaire. Donc, nous avons une indépendance technologique aux extérieurs.

1960-1975 : Vers une économie préindustrielle

   La première République était marquée par une politique introvertie de l’Etat dans le développement des industries d’import-substitution où la production industrielle ne représente qu’un peu moins de 10% du PIB. La situation est caractérisée par une économie pré industrielle qui ne considère l’industrie comme un moteur de croissance, de réservoir d’emplois et de créateur de valeur ajoutée mais le réduit à un simple outil déstabilisation de l’économie du pays à travers la transformation de quelques produits pour freiner la fuite de devises via les importations auprès du Métropole. D’ailleurs, l’économie malgache est fondamentalement rurale et agricole, et la « politique du ventre » du régime misait surtout sur l’augmentation de la production agricole. Les unités industrielles en majorité agro-alimentaires sont encore fortement tributaires de la production agricole. Les investissements privés ont été facilités par l’adoption du premier Code des investissements de 1962 par le régime Tsiranana selon l’ordonnance n° 62-024 du 9 septembre 1962. A travers ce premier code, les pouvoirs publics voulaient faire appel à tous les investisseurs pour venir injecter leur argent au pays. La création de la Société nationale d’investissement (SNI) selon l’ordonnance n° 62/026 du 19 septembre 1962, de la Banque Nationale Malgache de développement en 1963, et du Bureau de Développement et de Promotion Industrielle en 1966 aide à faire émerger des industries même si le plan quinquennal ne priorise pas le secteur. La stratégie d’accumulation interne du régime Ramanantsoa (1972-75) orienté sur le socialisme, et la sortie de la zone franche en 1973 a toutefois créé l’incertitude à cet élan d’investissement, d’où une baisse considérable des investissements étrangers. La politique de l’import-substitution de biens de consommation (produits alimentaires, textiles, matériaux de construction, …), avec la prédominance des investissements étrangers privés, n’a pas permis l’émergence d’un véritable tissu industriel à cause de la forte dépendance du pays vis-à-vis des intrants importés. En effet, des concessions fiscales, fixées par le code des investissements garantissaient des avantages pour l’importation des biens intermédiaires utilisés comme intrants dans les nouvelles unités industrielles. Le développement de ces dernières qui sont tournées essentiellement vers le marché national et qui visent à répondre en priorité à la demande locale, a connu rapidement une série de limites : coûts de production élevés et stagnation de la productivité du fait des protections douanières, présence de certains monopoles, concurrence avec des importations frauduleuses, étroitesse du marché national.

Explication de la croissance macroéconomique

   Malgré son importance, le changement technologique n’est pas le seul déterminant de la croissance économique. Les économistes ont admis d’emblée qu’il était important de produire plus efficacement. La capacité de production d’une économie dépend des ressources disponibles et de la manière dont on utilise ces dernières. Les économistes recourent au concept de la fonction de production pour décrire la capacité de production d’une économie à un moment précis dans le temps. Les fonctions économiques se situent néanmoins rarement à la limite de cette capacité. Une affectation imparfaite des ressources, l’inutilisation des facteurs de production, une piètre structure économique et sociale figurent parmi les raisons expliquant pourquoi on n’atteint jamais tout à fait la capacité de production d’une économie, dans la réalité. L’écart entre le produit potentiel et le produit réel d’une économie dépend du rendement économique et de l’organisation sociale. La frontière marquant la production réalisable dépend elle-même des technologies disponibles et de celles que maîtrisent les entreprises et les institutions du pays concerné. De fait, une bonne partie de l’amélioration du niveau de vie, jaugée au moyen du PIB par habitant, dérive des améliorations de la productivité. La productivité sert de lien entre les sorties et les entrées utilisées pour la production et mesure l’efficacité de l’économie. L’indicateur le plus courant demeure la productivité de la main-d’œuvre, c’est-à-dire la valeur ajoutée par heure de travail ou par personne occupée. Il ne s’agit toutefois que d’une mesure partielle de la productivité, car son importance et son évolution dans le temps reposent sur d’autres facteurs de production, en particulier la quantité de capital investi dans la production. En effet, le rendement de la main-d’œuvre augmente à mesure que des machines et de l’équipement remplacent cette dernière. Une meilleure mesure que la productivité de travail est ce que les économistes appellent la productivité totale des facteurs. Il s’agit du rapport entre un indice de la production et l’indice composé des entrées servant à cette production.

Modèle néoclassique : modèle de Robert Solow

   Dans les années 50, Robert Solow (1956) a mis au point un modèle simple dans lequel la production d’un pays résultait de l’exploitation de la main-d’œuvre et du capital dans le cadre d’un procédé de fabrication articulé sur la technologie en usage à ce moment précis dans le temps. On supposait que la croissance de la main-d’œuvre, le taux d’épargne et la technologie constituaient des facteurs qu’il fallait mesurer séparément, hors du système économique. Solow a démontré que la production par travailleur s’accroît avec le volume de capital par travailleur. Ce faisant toutefois, le rendement du capital diminue et avec lui la possibilité d’une amélioration du ratio capital/main-d’œuvre. En fin de compte, la ration capital/main-d’œuvre approche d’une constante et la productivité arrête de croître. En testant son modèle, Solow a constaté que la majeure partie de la croissance observée aux États-Unis au cours du dernier siècle ne pouvait s’expliquer par une utilisation accrue de la main-d’œuvre et du capital. Il a attribué cet effet « résiduel » inexplicable aux progrès de la technologie. Si on en croit son interprétation, la technologie est un bien gratuit ; tout le monde peut y accéder sans frais. Ni la source ni le coût de la technologie ne font partie de l’explication.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I-CONCEPTS ET THEORIES ECONOMIQUES
CHAPITRE I- HISTOIRE DE L’INDUSTRIALISATION A MADAGASCAR
1. Tentative de l’industrialisation durant le royaume malgache
1.1. L’entrée de l’évangélisation (Radama Ier et la LMS)
1.2. L’arrivé de Jean Laborde (1833)
1.3. Essai de l’industrialisation au XIXème siècle
1.4. Etat de l’industrialisation à la fin du royaume
2. Evolution de l’industrialisation coloniale
3. Industrialisation après l’indépendance (1960)
3.1. 1960-1975 : Vers une économie préindustrielle
3.2. 1975-1981 : Le mirage de l’investissement à outrance
3.3. 1983-1990 : Ajustement structurel et prémice d’une ère de libéralisme
3.4. 1992-2003 : Désengagement de l’Etat des activités de production et expansion des entreprises franches
3.5. De 2003 à nos jours : Ebauche de politique industrielle
CHAPITRE 2- CONCEPTS THEORIQUES
1. Explication de la croissance macroéconomique
2. Modèle de croissance économique
2.1. Modèle néoclassique : modèle de Robert Solow
2.2. Comptabilité de la croissance
2.3. Croissance endogène
2.4. Les Lois de Kaldor
3. Théories appréciatives de la technologie et de la croissance
4. Paradigmes technologiques et révolutions
5. Retard et rattrapage technologiques
6. Systèmes d’innovation nationaux
PARTIE 2 LA TECHNOLOGIE ET CROISSANCE AU NIVEAU DE L’INDUSTRIE ET DE L’ENTREPRISE
CHAPITRE I- LA TECHNOLOGIE, FACTEUR DE CROISSANCE DE L’INDUSTRIE
1. L’état de l’industrie manufacturière malgache
1.1. Les branches d’activités porteuses
1.2. Les branches d’activités à forte potentialité
1.3. Les branches d’activités stagnantes et en déclin
1.4. Les branches d’activités non performantes
2. Divergences dans le comportement des industries face à la R et D
3. Infrastructure technologique
3.1 Secteur social et industriel
3.2 Secteur privé
3.3 Secteur économique
4. Industrie et croissance
5. La technologie et le commerce des biens industriels
5.1 Les échanges internationaux
5.2 L’évolution graduelle du commerce
CHAPITRE II- LA TECHNOLOGIE, FACTEUR DE CROISSANCE AU NIVEAU DE L’ENTREPRISE
1. Principales hypothèses de la théorie économique et commerciale de croissance des entreprises
2. L’innovation technologique n’est pas le seul facteur déterminant la croissance de l’entreprise
2.1 L’organisation
2.2 L’étude des coûts
2.3 Les limites administratives
2.4 L’environnement de l’entreprise
3. L’innovation technologique en tant que déterminant de la croissance
3.1 Microentreprise
3.2 Petites et moyennes entreprises (PME)
3.3 Grandes entreprises et multinationales
DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *