Revue de la littérature :(Généralités)
La vaccination demeure à n’en pas douter l’une des interventions sanitaires les plus efficaces et les plus sûres. Toutefois, la tâche des services de vaccination est souvent difficile, notamment en matière de « sécurité vaccinale » lorsqu’il s’agit de garantir et de vérifier la sécurité à tous les stades de la vaccination : qualité, stockage, manipulation, administration des vaccins et élimination du matériel piquant ou coupant [1]. Toute injection doit être justifiée, le vaccin doit être correctement préparé. Puis les différentes techniques stériles doivent être utilisées pour injecter le produit par la voie qui convient. Enfin injecteurs et injectés doivent être conscients des bienfaits et des effets indésirables éventuels des injections. Pour que ces conditions soient remplies, les injecteurs doivent avoir été préparés à leur mission. Les injectés doivent également être informés des dangers que représentent les injections à risque [7]. Les programmes mis en place pour la sécurité des injections ont mis un accent particulier sur l’utilisation des seringues autobloquantes, le dépôt des seringues utilisées dans les boites de sécurité et l’élimination appropriée de ce matériel.
Le projet prioritaire sur la sécurité des vaccinations de l’OMS a été mis sur pied pour une période de 4 à 5 ans au bout duquel les activités de sécurité vaccinale devraient être entièrement intégrées à l’ensemble des activités des programmes de vaccination à tous les niveaux. Si des progrès considérables ont été réalisés du point de vu des résultats à long terme, l’engagement en faveur de la sécurité doit être accepté par l’ensemble du personnel des programmes de vaccination. La notion de sécurité doit dominer l’ensemble du système de vaccination, dans le cadre d’une « chaîne de la sécurité », allant de la recherche initiale à l’exécution du programme, en passant par la mise au point et la fabrication des vaccins. La déclaration conjointe OMS/UNICEF/FNUAP sur l’emploi des seringues auto bloquantes dans les services de vaccination demande instamment que d’ici fin 2003, tous les pays n’utilisent que des seringues auto bloquantes pour la vaccination, vaccins et réceptacles de sécurité continuent d’être fournis sous forme de « lots ». Les soignants doivent être formés pour réduire les piqûres accidentelles. Tous les pays doivent avoir un programme fonctionnel pour surveiller et gérer les MAPI [10].
Technique vaccinale
Toutes les étapes de la technique vaccinale n’étaient pas connues par les vaccinateurs dans 50 % des cas (8 sur 16), et 4 parmi ces 8 étaient du personnel non qualifié (matrones et aides soignantes). Le faible niveau de ce personnel non qualifié et la formation de base qu’ils ont reçue pourrait expliquer cet état de fait. Malgré le bas niveau de connaissance des vaccinateurs, 81,25% sont estimés d’un niveau acceptable de compétence, ce résultat est supérieur à ceux obtenu par F. TALL avec 80,6% [16]. La majorité d’entre eux était des agents non qualifiés mais formés en PEV, ceci pourrait toujours s’expliquer par le premier constat, c’est à dire formation de base axée sur la pratique. Les 18,75 % qui n’ont pas cette compétence peuvent être un facteur de risque pour la population qui doit continuer à utiliser leurs services et surtout en calculant le nombre d’enfants que ces agents doivent vacciner par an. La dilution des vaccins par leurs solvants étaient à 100% et les vaccins étaient gardés au frais durant la séance de vaccination dans toutes les formations sanitaires enquêtées, ce résultat est supérieur à celui obtenu au Sénégal par N’DAO avec 96,9% [15]. Sur les 16 vaccinateurs enquêtés, 3 vaccinateurs soit 18,75% recapuchonnaient la seringue avant de la mettre dans la boîte de sécurité, contrairement au résultat obtenu à Abidjan avec 21% [14], ce manoeuvre est un facteur de risque (accident d’exposition au sang)
Types de seringues utilisées et leur gestion Les seringues auto bloquantes étaient utilisées par l’ensemble des vaccinateurs. Une seule formation sanitaire disposait en plus des seringues autobloquantes, des seringues à usage unique. Il y avait une absence totale des seringues sterilisables dans les formations sanitaires. En ce qui concerne la collecte des seringues et aiguilles utilisées, les boites de sécurité étaient disponibles dans toutes les formations sanitaires (100%) et utilisées par tous les vaccinateurs. Ce résultat est identique à celui obtenu par F. TALL [16], contrairement à la revue externe du PEV qui a fait les constats suivants: 49,4% en Gambie, 7,7 % au Tchad, 49% au Burkina Faso, 66% au Niger et 5% en Mauritanie [13]. 7 sur 16 des vaccinateurs ont déclaré s’être piqués accidentellement au cours de ces trois derniers mois en manipulant les seringues. Trois formations sanitaires (1 Csref, 1 Cscom, 1 clinique) disposaient d’incinérateur de type Mont Fort. Ceci signifie un manque de moyen d’élimination des déchets comme on l’a constaté au Tchad en Mai 2001[9].
Conservation du vaccin
Plus de la moitié des formations sanitaires enquêtées avaient une chaine de froid 13/16 toutes fonctionnelles sauf une seule (un Cscom) au moment de l’enquête. Deux (2) cabinets et un (1) Cscom ne disposaient pas de chaine de froid. Ces formations qui n’en disposaient pas s’approvisionnaient les jours de vaccination, c’est à dire par séance de vaccination. Le restant des flacons entamés qui peuvent être gardés n’étaient pas régulièrement acheminés au Csref et étaient soit gardés dans un autre frigo ou jetés. Cela entraîne des doutes sur la qualité des vaccins et des pertes énormes en vaccin. Sur les cinq conditions de conservation de ces flacons entamés, une seule était connue des agents. La température de conservation des vaccins n’était pas connue par l’ensemble de la cible enquêtée : 62,5% des vaccinateurs, 56,2% des responsables PEV et des responsables des formations sanitaires. Ces résultats se rapprochent à ceux obtenu par F. TALL avec respectivement : 58,3% ; 41,1% et 82,4%. Cette situation compromet la qualité des vaccins et surtout que ce sont les responsables PEV qui ont en charge le suivi des chaines de froid. La chaleur et le soleil étaient connus par la majorité de la cible enquêtée comme facteurs d’altération des vaccins. Quatre (4) formations sanitaires sur les douze (12) (un Csref, un Cscom, et deux cliniques) qui avaient une chaine de froid fonctionnelle détenaient des fiches de relevé de température requise, donc le problème de qualité de vaccins se pose dans les huit (8) autres formations sanitaires.
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Table des matières
Introduction
I. Enoncé du problème
II. Revue de la littérature :(Généralités)
III. Objectifs
3.1. Objectif général
3.2. Objectifs spécifiques
IV. Méthodologie
4.1. Cadre de l’étude
4.2. Période d’étude
4.3. Type d’étude
4.4. Population d’étude
4.5. Echantillonnage
4.6. Collecte des données
4.7. Plan d’analyse
4.8. Aspects éthique et de déontologie
V. Résultats
5.1. Caractéristiques de l’échantillon
5.2. Connaissance des vaccinateurs en matière de technique vaccinale
5.3. Compétence des vaccinateurs en matière de technique vaccinale
5.4. Types de seringues utilisées dans les formations sanitaires par les vaccinateurs
5.5. Gestion des seringues utilisées dans les formations sanitaire par les vaccinateurs
5.6. Conservation du vaccin
5.7. Connaissance des vaccins (antigènes) concernés par la PFE
5.8. Les MAPI
VI. Commentaires et Discussion
6.1. Qualification professionnelle et formation
6.2. Technique vaccinale
6.3. Types de seringues utilisées et leur gestion
6.4. Conservation du vaccin
6.5. Politique de flacons entamés
6.6. Les MAPI
VII. Conclusion
VIII. Recommandations
IX. Références
Annexes
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