La technique de l’électroencéphalographie quantitative (EEGq)

Définition du TDAIH

Le TDAIH est une problématique neurocomportementale se manifestant généralement dès l’enfance. Le trouble est caractérisé par des problèmes persistants d’inattention ou d’hyperactivité déviants des normes associées à la phase développementale de l’enfant. Les causes exactes du TDAlH demeurent inconnues, mais des facteurs héréditaires (Faraone et al., 2005; Sherman, McGue, & Iacono, 1997) et environnementaux (Chang, Lichtenstein, Asherson, & Larsson, 2013; Eaves et al., 2000) sont impliqués de façon intriquée. La présence d’anomalies neurologiques associées au TDAlH est bien documentée (Cortese & Castellanos, 2012; Dickstein, Bannon, Castellanos, & Milham, 2006; Stahl, 2009). Les régions frontales du cerveau sont particulièrement touchées, régions impliquées dans la régulation cognitive, comportementale et émotionnelle (voir à cet effet Barkley, 1997). Des dysfonctionnements neurochimiques impliquant des VOles dopaminergiques, noradrénergiques, sérotoninergiques et cholinergiques ont aussi été démontrés (Corte se, 2012). L’utilisation de l’ imagerie cérébrale pour aider le diagnostic du TDAIH semble donc parfaitement indiquée (Cortese & Castellanos, 2012).

Les jeunes ayant un TDAIH présentent un décalage de développement cérébral qui s’amenuise avec l’âge (Faraone, Biederman, Feighner, & Monuteaux, 2000; Shaffer, 1994). La croissance du cortex frontal (son épaisseur) chez des enfants avec un TDAIH souffre d’un retard de près de cinq ans comparativement à la norme (Shaw et al., 2007). En outre, une proportion importante de ces enfants continuent de manifester des difficultés jusqu’à l’âge adulte (Biederman, Mick, & Faraone, 2000; Faigel, Sznajderman, Tishby, Turel, & Pinus, 1995; M annuz a, Klein, & Addalli, 1991). Le TDAIH est une condition qui persisterait dans le temps chez plusieurs individus. il est aussi démontré que 65 % des individus ayant reçu un diagnostic de TDAlH à l’enfance répondent encore à ces critères à l’adolescence. Bien que la sévérité des symptômes diminue avec l’âge, ils sont toujours présents à l’âge adulte chez plusieurs personnes (Biederman et al., 2000). Comme nous allons le voir plus bas, les symptômes du TDAIH ont tendance à se modeler aux différentes étapes de la vie, en relation aux exigences de ces périodes.

Épidémiologie du TDAIH

Le TDAIH toucherait entre 4 à 8 % des enfants et adolescents d’âge scolaire (American Psychiatric Association, 2003; Barkley, 2006). La prévalence du TDAIH à l’âge adulte demeure élevée puisqu’on l’estime entre 3 à 5 % de la population générale (Kessler et al., 2006; Murphy, & Barkley, 1996). Il existe cependant d’importantes variations à travers les différentes études s’intéressant à la question. À ce sujet, une méta-analyse récente effectuée par l’équipe de Skounti (2007) rapportait des taux variant de 2,2 % à 17,8 %. Ces auteurs expliquent cette disparité par des aspects méthodologiques comme par exemple, des différences dans le mode de recrutement des individus (études cliniques vs épidémiologiques) ou encore des critères d’évaluation choisis. Il est aussi d’intérêt de souligner que certains facteurs présents à l’enfance, influençant négativement le pronostic au long cours. On compte parmi ceux-ci, la présence de comportements agressifs, de difficultés intellectuelles et d’apprentissage, de problèmes familiaux et relationnels (Biederman et al., 1996). En contrepartie, selon ces mêmes auteurs des facteurs protecteurs tels un haut niveau d’intelligence assureraient un pronostic plus favorable.

Une autre donnée d’intérêt concerne la disparité entre les sexes. De fait, le TDAIH est plus souvent diagnostiqué chez les garçons (Gaub & Carlson, 1997). L’étendue du ratio garçons 1 filles varie de 3:1 à 10:1 selon les études (American Psychiatric Association, 2003; Barkley, 2006; Biederman et al., 2005; Elia, Ambroisini, & Rapoport, 1999). Ces chiffres surestiment possiblement la réalité étant donné que les symptômes s’expriment de façon différente pour les deux sexes. Par exemple, on remarque chez les garçons un niveau d’ hyperactivité accru par rapport à celui des filles. Ceci étant, le TDAIH masculin serait diagnostiqué plus précocement (Nussbaum, 2012; Ohan, & Johnston, 2007; Zito et al., 1998). Comme nous le verrons plus loin, différents sous-types du trouble devrons être considérés. D’ ailleurs, chez l’ adulte, la distribution du diagnostic est équivalente entre les hommes et les femmes (Kooij et al., 2005; Murphy, & Barkley, 1996), quoique certaines données évoquent une légère prédominance masculine (Kessler et al., 2006).

Démarche diagnostique clinique conventionnelle

L’objectif de la démarche diagnostique est d’ établir si la personne qui consulte répond ou non aux critères du TDAIH. Généralement, cette tâche revient aux professionnels de la santé tels les médecins de famille, pédiatres, psychiatres, neurologues, psychologues et neuropsychologues. L’évaluation du TDAlH repose sur une entrevue clinique exhaustive, mais aussi parfois sur des questionnaires collatéraux ou des mesures cognitives. Chez l’enfant et l’adolescent, des standards diagnostiques sont suggérées par différents organismes, par exemple l’ Association américaine de pédiatrie (Subcommittee on Attention-Deficit Hyperactivity Disorder, 2011). Des normes sont aussi disponibles pour la clientèle adulte (Kooij et al., 2010). Au Canada, les lignes directrices qui prévalent pour toutes ces tranches d’âge proviennent essentiellement de la Canadian Attention Deficit Hyperactivity Disorder Ressource Alliance, ou CADDRA (2011). Selon celles-ci, toute personne montrant potentiellement un TDAIH devrait faire l’objet d’une évaluation approfondie réalisée sur plusieurs rencontres. Dans un premier temps, on recommande de réviser avec le client ou avec les personnes concernées, l ‘histoire du développement et de vérifier la présence des symptômes du TDAlH, leur degré de sévérité et leurs impacts sur le fonctionnement de la personne. Ces symptômes réfèrent aux critères diagnostiques du DSM.

Critères diagnostiques du TDA/H Au total, 18 critères sont foumis par le DSM pour le diagnostic du TDAIH. Ceux-ci sont présentés en appendice. Notons que les critères utilisés dans le présent texte réfèrent à la quatrième édition du manuel étant donné que ceux-ci servent de cadre de référence pour les études présentées dans cet essai (le terme DSM utilisé dans le présent terme fera donc référence à la quatrième édition). Soulignons néanmoins que dans l’ édition la plus récente, la cinquième, des ajouts mineurs ont été effectués (American Psychiatric Association, 2013). Ces modifications ne concernent pas les critères en tant que tel, mais bien l’ajout d’exemples adaptés à la clientèle adulte On notera aussi une modification de l’âge d’apparition des symptômes chez l’ enfant, passant de 8 à 12 ans. On soulignera enfin une diminution du nombre minimal de critères nécessaires pour poser le diagnostic chez les adultes, de six à cinq (voir Appendice A).

Le DSM reconnait trois types distincts de TDAlH, soit le type inattention prédominante, le type hyperactivité-impulsivité prédominante, et le type mixte (couplage des deux premiers), associé à un degré de sévérité plus prononcé. En résumé, le TDAIH n’est pas une problématique homogène et la condition peut se définir par différentes combinaison de symptômes, générant différents tableaux cliniques. Le premier type, inattentif, renvoie à des individus lunatiques montrant surtout des difficultés à se concentrer et à maintenir un niveau d’attention efficace dans le temps. Généralement, ceux-ci résistent difficilement aux distractions, manquent de planification et d’organisation dans leurs tâches ou activités quotidiennes. Le type inattentif concerne davantage les comportements intériorisés et sont souvent représentatifs des difficultés chez les filles présentant la condition et plusieurs adultes dont les symptômes d’ hyperactivité se sont atténués avec le temps (Nigg, 2006). Pour le second type, l ‘hyperactif/impulsif, les principales difficultés concernent entre autres l’ augmentation de l’ activité psychomotrice (sous la forme d’une agitation). Ces mêmes personnes peuvent aussi montrer des difficultés à s’inhiber en paroles ou en gestes, ou encore présenter un problème important de régulation des émotions. Pour sa part, le type mixte renvoie aux individus présentant simultanément des difficultés de régulation au niveau de l’attention, de l’ activité motrice, et des impulsions. Ce dernier type est le plus souvent étudié (Barkley, 2006). TI est aussi celui qui est le plus fréquemment rencontré en clinique pédiatrique (Gershon, 2002; Nigg, 2006).

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Table des matières

Introduction
Chapitre 1. Le trouble du déficit de l’attentionlhyperactivité (TDAIH)
Définition du TDAIH
Épidémiologie du TDAlH
Démarche diagnostique clinique conventionnelle
Critères diagnostiques du TDAIH
Manifestations du TDAlH à travers les années
TDAIH et petite enfance
TDAIH à l’âge scolaire
TDAIH à l’adolescence
TDAIH à l’âge adulte
Chapitre 2. Technique d’enregistrement électroencéphalographique
La technique de l’ électroencéphalographie conventionnelle
La technique de l’électroencéphalographie quantitative (EEGq)
Caractéristiques spectrales de l’EEGq de la population générale
Description des fréquences d’ondes
Distribution topographique des ondes cérébrales
Différences de l’EEGq selon l’âge
Différences de l’EEGq selon le sexe
Chapitre 3. L’EEGq des enfants, adolescents et adultes ayant un TDNH
Mesures d’ondes individuelles
Mesures des ondes lentes
Mesures des ondes rapides
Ratios de mesure
Ratio Thêta/Alpha
Ratio Thêta/Bêta
Limites des mesures globales de l’EEGq dans le TDNH
Hétérogénéité du profil d’EEGq des personnes avec un TDAlH
Analyse de clusters chez les jeunes garçons présentant un TDNH
TDNH sans trouble concomitant
TDAlH avec comorbidité
Analyse de clusters chez les jeunes filles présentant un TDAlH
Caractéristiques comportementales liées aux clusters
Discussion
Recommandations
Conclusion
Références
Appendice A. Critères diagnostiques du TDAlH selon le DSM-IV-TR

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