Modèle d’organisation de travail avec les tablettes
Au cours de mes lectures, j’ai été particulièrement sensible à une proposition d’organisation de la classe numérique autour d’un système de « ceintures d’informaticien » .
Tout comme le modèle de ceinture de comportement inspirée par la pédagogie Freinet, les ceintures d’informaticien permettent aux élèves de prendre conscience de leur progrès en matière de numérique. Les auteurs de cette ceinture indiquent qu’ils demandent aux élèves, pour présenter une conférence sur un sujet de leur choix, de remplir les trois premières rubriques d’une fiche : ce que je sais, ce que je crois savoir, les questions que je me pose.
Aidés de ce document, ils proposent alors le sujet de leur conférence au conseil de classe. S’il est accepté, l’élève note les différentes questions des autres élèves. En APC , l’élève commence ses recherches et construit un diaporama. Les critères liés à l’utilisation des TICE sont choisis au préalable par le professeur. Par exemple, pour être ceinture jaune, il faut savoir ouvrir son compte ENT (connaître son identifiant et mot de passe), savoir remplir une fiche avec un avatar ou encore savoir faire le # et le @ sur le clavier. En ceinture orange, il faut savoir répondre à un camarade en respectant la netiquette , savoir intégrer des documents dans son dossier de la médiathèque, savoir enregistrer son travail et y revenir pour le compléter avant de le soumettre à la validation de l’enseignant etc … L’idée de cette ceinture d’informaticien est très intéressante et stimulante puisqu’elle permet à la fois, aux élèves de s’investir pleinement et de manière responsable, dans le numérique, et au professeur de mesurer les progrès de chacun. Les ceintures pourraient également ne s’appliquer qu’à un outil numérique comme la tablette. Cette organisation sera probablement l’une de mes premières réalisations dans la classe à la rentrée prochaine.
La tablette en tant qu’outil de géolocalisation avec Google Earth/Street/Map
Mise en place de l’activité
N’étant moi-même pas très familiarisée avec l’outil, j’ai préféré commencé à utiliser la tablette comme objet de ressource. Au cours de ma séquence sur l’espace proche « Monquartier », j’avais prévu de faire une sortie avec les élèves au cours de laquelle ils étaient organisés en groupe. Un membre du groupe devait prendre les photos d’endroits ou de monuments remarquables, un autre devait noter l’ordre chronologique et la légende des photos sur une feuille de route fournie au préalable et les deux derniers étaient chargés de représenter à main levée, sur une feuille, l’itinéraire emprunté et le nom des routes en question. Les objectifs de cette séance étaient les suivants : observer l’environnement proche ; se repérer, s’orienter et se situer dans un espace géographique ; et sortir sur le terrain. Il s’agissait de la 3 ème séance – sur 6 en tout – de la séquence et tous les termes topographique savaient été étudiés au préalable avec les élèves. Cette séquence avait été réfléchie bien en amont, alors que je n’avais eu la classe que quelques semaines auparavant.
Or, au vu de la classe et de son énergie, nous avons préféré ne pas sortir les tablettes de l’école pour les remplacer par des appareils photos que les élèves et la maîtresse apporteraient. Nous avons craint – probablement à tort – que certaines tablettes ne tombent dans la rue et ne soient endommagées. J’ai donc décidé d’employer la tablette au cours de la séance 5, alors consacrée à la prise de conscience de la notion d’échelle et à la lecture d’un plan . L’objectif en lien avec l’utilisation des tablettes dans cette séance, porte sur la découverte des organisations spatiales à partir des images aériennes de Google Earth. Pour cela, j’ai choisi de faire travailler les élèves en binôme. Chacun, à tour de rôle, pourrait ainsi essayer de manipuler le plan sur la tablette. Pour cette première utilisation de la tablette en classe, j’ai préféré faire le déroulé des actions à réaliser sur la tablette à partir de l’écran de l’ordinateur de classe vidéo projeté. En effet, à ce stade de l’année, je ne parvenais pas encore à vidéo projeter la tablette elle-même à cause d’un problème de réseau. Les élèves devaient suivre mes actions et les faire simultanément sur leur tablette – tant bien que mal étant donné les différences entre ces deux types d’écrans -. Je les ai donc amenés à aller sur Google Map puis sur l’encadré Google Earth. Je leur ai ensuite laissé quelques minutes pour manipuler Google Earth, agrandir et zoomer l’image en écartant les doigts et inversement – geste très intuitif chez tous les élèves en raison de l’utilisation des téléphones portables -. Cela a permisde discuter les notions d’échelle et de vue aérienne. Au cours de la deuxième phase de cette séance, les élèves ont été invités à entrer l’adresse de l’école sur Google Map, pour ensuite cliquer sur le point rouge afin d’arriver sur Google Street. L’objectif était de refaire virtuellement l’itinéraire parcouru pendant la sortie de quartier. L’idée était également de leur permettre de retrouver sur Google Street des photographies de lieux qu’ils avaient eux-mêmes prises pendant la visite. Ces déplacements virtuels n’ont pas manqué de les amuser.
Notons que nous avions commencé l’année en français, par l’étude d’un poème de Jacques Charpentreau L’école , que l’on a pu réutiliser ici puisque l’auteur faisait une description du lieu où se trouvait l’école par un zoom progressif, du quartier à la rue. Les élèves ont très rapidement fait le lien entre la structure de ce poème et l’activité proposée sur la tablette, de Google Earth à Google Street.
Les points négatifs du côté des élèves
Avec le recul, je me dis qu’il aurait été peut-être plus intéressant d’utiliser les tablettes pour prendre les photographies de la visite. Cela aurait permis de mettre en place un travail en vue de la responsabilisation des élèves bien que cela aurait demandé des temps d’échanges et de discussions beaucoup plus importants au préalable. Les élèves désignés comme photographes, auraient ainsi été valorisés et il n’y aurait probablement pas eu de problème.
C’est en faisant que l’on apprend ! De plus, cela nous aurait permis de travailler en classe sur l’insertion des photographies prises avec la tablette. Il a en effet fallu récupérer les photos des 5 groupes, les stocker sur l’ordinateur de la classe, puis les classer par groupe et les vidéo projeter. Toutes ces manipulations auraient été simplifiées ! De plus, il aurait été intéressant d’ « augmenter le potentiel pédagogique » de cette sortie en demandant aux élèves d’enregistrer les bruits du quartier propres à certains lieux précis. Ces enregistrements auraient ainsi accompagné des photos, elles-mêmes organisées sur un livre numérique.
L’ensemble des élèves-apprenants auraient ainsi pu trouver leur place dans un processus de création avec la prise de photos, les enregistrements, le montage en classe, l’écriture, la voix off, etc.
Il faut avouer que j’avais très largement sous-estimé les difficultés propres à l’outil tant l’utilisation des smartphones et de ce fait de ce type de tablettes, est intuitive pour nous, adultes. En effet, contrairement à ce que le sens commun peut laisser entendre sur la simplicité de l’utilisation des tablettes, des difficultés instrumentales apparaissent du côté des élèves et conduisent à des conceptualisations spécifiques ou à des manipulations peu courantes pour un débutant. Heureusement, ce jour-là, un professeur de CM1 était absent et 4 élèves de CM1 ont été rattachés à ma classe. Ils ont été ravis de jouer le rôle de tuteur et ont accompli leur mission avec brio. Première difficulté : suivre simultanément ce que la maîtresse fait et le reproduire sur sa tablette. Les interfaces n’étant pas exactement les mêmes, certains élèves ont été perdus. Il a fallu que j’intervienne souvent pour leur venir en aide, et sans les CM1, j’aurais perdu beaucoup plus de temps. Un pas à pas est donc préférable pendant ces séances, d’autant que ce sont les premières du genre.
Du côté de l’enseignant
La difficulté principale de cette séance pour l’enseignant est sa préparation en amont, non seulement pour ce qui concerne l’expérience en elle-même (les glaçons, les pots, etc.) mais aussi et surtout pour l’utilisation du numérique. Afin de faciliter l’autonomie des élèves,il m’a fallu trouver le système de la fiche plastifiée support/guide. Malgré cela, il a été nécessaire que j’intervienne dans les premiers temps pour aider à une prise de photographie correcte. Je rejoins en cela les propos de Jérôme Dinet qui précisait que « la légendaire facilité avec laquelle les jeunes manipulent les moteurs de recherche est loin d’être vérifiée si on les observe attentivement mais l’enseignant peut sensiblement améliorer leur savoir-faire ensuivant quelques procédures simples ».
L’autre difficulté concernait la séance en elle-même, du fait qu’elle était fractionnée. Les prises de photographies devaient être rapides et régulières et ne pas gêner le déroulement des activités alors en cours. Là encore, il faut avouer que le caractère mobile de la tablette a grandement participé à la réussite de ce projet. L’objectif numérique de cette séance étant la création d’un livre numérique sur Bookcreator, j’avais préalablement étiquetée les tablettes au nom des groupes créés puisque je m’étais rendue compte qu’il était impossible de récupérer sur Bookcreator les photographies enregistrées sur la boîte Synbox – Cirrus- de l’école. Il fallait qu’elle soit rangée dans les documents propres de la tablette. De plus, la récupération des photographies était beaucoup plus simple si les élèves réutilisaient la même tablette, les photos étant alors classées dans la galerie. L’utilisation des photographies a fait ensuite l’objet d’une autre séance qui a été organisée le lendemain. Je la décrirai dans le paragraphe mettant en avant la tablette en tant qu’outil de production.
Bilan pédagogique de la séance
Je peux, dès à présent, mettre en avant le fait que si la classe n’avait pas été équipée de tablettes, je n’aurais probablement pas cherché à organiser l’expérience sur la fusion de cette manière. Il apparaît donc clairement que, à l’instar de l’organisation proposée dans les étapes du modèle SAMR , la présence des tablettes en tant qu’objet-ressources a permis une réelle augmentation du potentiel pédagogique de l’activité et a entraîné une modification de mon activité initiale. Le numérique est devenu bel et bien le support d’une nouvelle approche pédagogique avec notamment des activités de groupes coopératives. La réussite d’une telle activité tient surtout à une grande préparation en amont, certes chronophage mais largement récompensée par la progressive prise d’autonomie des élèves en classe et l’accroissement de leur motivation et de leur implication.
La tablette – enregistreur vocal –
Je pourrais évoquer dans ce paragraphe toutes les possibilités offertes par la tablette en tant qu’outil d’enregistrement. En classe, cette année, je me suis servie de cette ressource dans deux cas de figures très différents : l’un, pour la réalisation – à venir – d’un texte oralisé, qui fait suite à mon travail en « Questionner le monde » sur l’eau ; l’autre, en tant qu’outil de différenciation. C’est pourquoi j’ai choisi de décrire le premier dans cette partie, mais l’autre dans la deuxième partie de ce mémoire consacré à la tablette en tant qu’outil de travail individuel.
La description que je vais faire de cette activité va être assez sommaire puisque je n’ai pas encore pu la mettre en place. Je ne vais donc évoquer que la conception de la séquence eton trouvera en annexe le projet dans son ensemble ( la séance 1 et le pas à pas) .
Tout d’abord, pour utiliser cette fonctionnalité, deux solutions s’offraient à moi, soit j’utilisais l’enregistreur présent dans le logiciel Bookcreator soit j’installais une application type Enregistreur vocal ou Audio Recorder. Dans le cadre de la création du livre numérique, il était plus simple d’utiliser l’outil d’enregistrement du logiciel mais dans le cadre d’enregistrements simples, il est plus intéressant de recourir à Enregistreur vocal.
Au cours de la séance sur la fusion évoquée plus haut, pendant que j’aidais chaque groupe individuellement à créer le livre numérique, j’ai demandé au reste de la classe de réécrire entièrement un texte sur l’eau. Ce texte avait été élu par la classe, à main levée, le matin même de la séance. Les élèves avaient le choix entre 5 poésies et chansons sur l’eau.
Une fois cette copie faite – rappelons que la copie experte d’un texte fait partie des compétences à acquérir par les élèves de cycle 2 -, je voulais que les élèves créent et enregistrent une oralisation et une mise en musique de ce texte . En effet, j’ai demandé à la PVP de musique de créer un projet avec moi. Les élèves se réuniraient en groupe de 4 environ, et munis de leur texte, choisiraient quatre instruments au maximum (maracas, triangle, flûte, etc.) pour mettre en musique le poème et le chanter. Le texte choisi étant assez répétitif, ils pourront facilement mettre en place le même rythme du début à la fin ou décider de le modifier en fonction des mois évoqués. Il sera possible également de travailler successivement quatre parties du poèmes, selon les quatre saisons. Les enregistrements de chaque saison mis bout à bout, permettront aux élèves de se réécouter et au mieux, de se corriger et de se perfectionner.
LA TABLETTE EN TANT QU’OUTIL DE TRAVAIL INDIVIDUEL ET D’ENTRAÎNEMENT
Dans la plupart des études, il ressort que la tablette est principalement utilisée comme outil de travail individuel, cette fonction étant toujours décrite au service d’apprentissages disciplinaires . Notons que les outils de travail individuel concernent principalement le français, les mathématiques et l’anglais. Quant à l’entraînement, il est particulièrement efficace grâce aux exerciseurs, aux logiciels de mathématiques, de programmation, etc. Voyons donc comment se mettent en place les activités de ce type, les présupposés pour leur bonne réalisation et enfin les apports réels de ces outils.
La tablette en tant qu’outil d’entraînement en mathématiques : l’exemple de Calcul@tice
Pourquoi calcul@tice ?
L’application Calcul@tice est la première de ce type que j’ai choisie de mettre en place dans ma classe de CE1. Il s’agit de proposer des modules identifiant clairement deux aspects du calcul mental : le calcul automatisé et le calcul réfléchi, en jouant sur différentes variables d’ordre didactique mais aussi des spécificités offertes par les TICE : la perception, la vitesse et les intérêts des élèves pour des modèles proches des jeux vidéos. L’un des principaux atouts de ce projet est l’automatisation du calcul rapide, sous forme de jeu. La motivation participe grandement à la réussite de cette activité, dans un premier temps du moins.
Du côté de l’enseignant
Comme je l’ai dit plus haut, les atouts de cette application sont nombreux. Les élèves sont réellement en autonomie et ne demandent quasiment jamais l’aide de l’enseignant. Je peux donc être entièrement disponible pour le demi-groupe avec lequel je travaille. Cela est une réelle aide puisque je n’ai pas d’autres moments dans la semaine pour profiter ainsi de la classe en petit groupe – si ce n’est pendant les APC bien sûr -. Autre point positif, les élèves en autonomie sont calmes.
Bilan de calcul@tice
Nous avons déjà mis en évidence les réels bénéfices de cette application, tant du point de vue des apprentissages que du point de vue organisationnel. Si on reprend le modèle SAMR décrit plus haut, calcul@tice permet, à partir de la substitution à des outils analogiques, une augmentation des pratiques pédagogiques et une modification des pratiques pédagogiques puisque les élèves sont mis en autonomie dans leur travail mais aussi dans l’auto-évaluation de leur travail. Or là encore, nous savons que permettre à l’enfant de s’auto-évaluer est une façon de fixer les apprentissages en augmentant la participation de l’élève, sa motivation et son intérêt. Cela donne du sens à ce qu’il fait, via un instrument ressenti comme un jeu.
Cependant, il faut avouer qu’au bout de quelques séances de calcul mental selon cette organisation, j’ai pu constater une certaine lassitude des élèves. Et oui, déjà ! Et c’était de ma faute. L’outil seul ne se suffit pas à lui-même. J’entendais certains élèves dire qu’ils n’avaient plus envie de s’exercer pour s’exercer. Il fallait donc que je mette en place un objectif personnalisé pour que chaque élève sente sa progression et puisse la valider avec moi. Il fallait un transfert des progrès de l’élève dans le cadre disciplinaire. Ce phénomène a été très bien analysé par C. Mevel dans son étude. Il a en effet repéré les mêmes travers au sein d’une activité de français qu’une enseignante avait mise en place. Les élèves étaient placés en autonomie, avec des écouteurs, pour travailler la dictée à l’aide d’une application Bescherelle.
La répétition de cette même séance a alors souffert de la lassitude des élèves qui en ont perdu de vue l’intérêt . Il apparaît donc que la tablette, dans ce cas, comme le souligne C. Mevel, favorise l’engagement des élèves dans les tâches mais avec des degrés d’implication différents.
Ces degrés sont à anticiper en amont. Le pouvoir motivationnel de l’artefact diminuera s’il y a un non-transfert de progrès dans le cadre disciplinaire . Nous pourrions élargir ce propos àl’ensemble des applications de ce type.
C’est pourquoi nous avons décidé avec ma binôme, dans un deuxième temps, de mettre en place le suivi personnalisé des élèves à partir du tableau de résultats présenté plus haut. En accord avec l’élève, l’enseignant fait un bilan sur les points forts et les difficultés de l’élève dans tel ou tel domaine. Il établit alors des objectifs précis que l’élève aura à atteindre au cours des séances d’autonomie. Nous parlons ici d’un tableau papier, mais il serait également possible de le faire directement sur la tablette. En effet, il suffit de créer un compte enseignant sur calcul@tice avec lequel on crée un compte (avec login et mot de passe) pour chaque élève.
L’enseignant prépare alors chaque séance et applique différents exercices avec différents niveaux (de 1 à 4) pour chaque élève. A la fin de la séance, toujours sur le compte enseignant, apparaît un récapitulatif en pourcentage de réussite pour chaque exercice fait par l’élève.
Bilan de l’utilisation de la tablette en tant qu’outil de travail individuel et exerciseur
Les exemples qui mettent en avant les qualités de la tablette en tant qu’exerciseur ou outil de travail individuel auraient pu être beaucoup plus nombreux. Des sondages ont révélé que c’est pour cet usage que la tablette est principalement utilisée dans les classes. Elle peut tantôt faire office de livre, de manuel, de cahier, de support QCM et ce d’autant plus quand l’école est dotée d’un ENT. Les exerciseurs font nombre, que ce soit en français, en mathématiques ou en anglais. Or, dans le cadre de ma classe, ce n’est finalement pas cet usage que j’ai mis en avant. L’élève est certes plus autonome et actif, capable davantage d’efforts de concentration. L’enseignant se met en retrait et délègue une partie de son rôle de détenteur de savoir à l’élève avec l’aide de l’outil, usage qui percute les normes instituées traditionnellement.
Le côté ludique de la tablette est toujours apprécié par les élèves mais la situation pédagogique, bien que numérisée, reste traditionnelle. Cet usage entraîne des substitutions intéressantes aux outils habituels, permet de motiver autrement les élèves et de transmettre un apprentissage d’une manière plus ludique sans que cela entraîne de réelles modifications dans la pratique de l’enseignement, comme cela est suggéré selon le modèle SAMR. De nombreux rapports mettent l’accent sur la mise en place de ces activités sans que de réels changements soient mis en place d’un point de vue pédagogique. En effet, la lassitude évoquée plus haut vient également du fait que la pédagogie traditionnelle n’était pas renouvelée. L ’expérience de la Grande Bretagne est à ce titre instructive bien que l’outil numérique en question est un TNI et non une tablette . Les classes en sont massivement équipées depuis 2010, pourtant les usages de cet instrument restent globalement confinés à des fonctions de présentation, sans exploiter les utilisations interactives qu’ils rendent possibles. L ’arrivée de ces artefacts, souligne F. Villemonteix, « n’a pas sensiblement amélioré les résultats scolaires ce qui prouve à quel point s’avèrent nécessaires, outre les équipements, une réflexion sur la façon dont la technologie peut améliorer les processus d’apprentissage ».
Selon moi, le principal intérêt de cet usage consiste en la différenciation qu’elle permet, que ce soit lors de l’utilisation d’exerciseurs que lors d’une activité telle que celle mise en place pour la dictée. A ce titre, je rejoins tout à fait E. Davidenkoff pour qui, le numérique peut consister en un « détour » utile pour les élèves en demande, comme l’étaient les pédagogies mises en place par les grands pédagogues tels que Freinet, Montessori, Itard, etc.
LA TABLETTE EN TANT QU’OUTIL DE PRODUCTION INDIVIDUEL ET COLLABORATIF
Nous le savons aujourd’hui, les élèves déclarent être particulièrement intéressés par la production de documents multimédias en rapport avec leurs apprentissages (bandes dessinées, livres numériques, films, enregistrements de musique) qui s’avéraient plus complexes à réaliser voire impensés auparavant. Cette modalité d’apprentissage suscite l’enthousiasme en raison de l’intérêt renouvelé pour les contenus (grammaire, écriture d’un scénario, d’une fiche de lecture…), de l’acquisition de nouvelles compétences (utilisation des logiciels) et de la liberté de création . Je vais d’abord présenter, dans ce mémoire, deux types de production facilement réalisables en classe de CE1 : un travail de traitement de texte basique et la création d’un livre numérique dans le cadre d’une expérience en sciences, sur la fusion. J’ai également choisi d’évoquer un travail que j’ai réalisé pour les élèves, à partir d’une tablette, mais qui pourrait à l’avenir être créé par les élèves eux-mêmes : une vidéo en stop motion.
La tablette, outil de traitement de texte
Les détracteurs de la tablette mettraient en avant le fait qu’il n’a pas été nécessaire d’attendre l’arrivée des tablettes dans les classes pour faire du traitement de texte, et ils auraient raison ! Voyons quels sont les principaux changements induits par l’utilisation de la tablette dans cette activité.
Le traitement de texte sur la tablette, du côté des élèves
Nous le savons, l’apprentissage de l’écriture au clavier fait partie des compétences numériques que tous les écoliers doivent maîtriser. Cela demande donc de prévoir un moment dans la semaine pour amener la classe dans la salle informatique. Premier avantage indéniable des tablettes et de la classe mobile : plus aucun déplacement n’est nécessaire.
Les premiers travaux d’écriture que nous avons mis en place avec ma binôme cette année consistaient en la mise au propre, au clavier, d’un texte créé par l’élève. Nous avons en effet pensé une séquence de français dans laquelle les élèves devaient apprendre à réécrire à la manière de. Ce fut notamment le cas avec la poésie de Jacques Charpentreau, L’école - également travaillée en Questionner le monde, dans une séquence sur l’espace, intitulée Mon quartier. Nous n’avons pas particulièrement guidé les élèves lors de la rédaction et de nombreuses difficultés ont pu être constatées.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : LA TABLETTE EN TANT QU’OUTIL-RESSOURCES
1. Première prise de contact
1.1. Résultats du sondage
1. 2. Modèle d’organisation de travail avec les tablettes
2. La tablette en tant qu’outil de géolocalisation avec Google Earth/Street/Map
2.1. Mise en place de l’activité
2.2. Analyse de la séance
2.1.1. Les points positifs
2.1.2. Les points négatifs du côté des élèves
3. La tablette – appareil photographique-
3.1. Mise en place de l’activité
3.2. Les activités des élèves
3.3. Du côté de l’enseignant
3.4. Bilan pédagogique de la séance
4. La tablette – enregistreur vocal
5. Bilan pédagogique de la tablette en tant qu’objet-ressources
PARTIE II : LA TABLETTE EN TANT QU’OUTIL DE TRAVAIL INDIVIDUEL ET D’ENTRAÎNEMENT
1. La tablette en tant qu’outil d’entraînement en mathématiques : l’exemple de Calcul@tice
1.1. Pourquoi calculatrice ?
1.2. Mise en place de l’activité
1.3. Du côté des élèves
1.4. Du côté de l’enseignant
1.5. Bilan de calcul@tice
2. La tablette, outil de différenciation. L’exemple de la dictée pré-enregistrée
2.1. La problématique de la dictée
2.2. Le pré-enregistrement de la dictée du côté des élèves
2.3. … du côté de l’enseignant
3. Bilan de l’utilisation de la tablette en tant qu’outil de travail individuel et exerciseur
PARTIE III : LA TABLETTE EN QU’OUTIL DE PRODUCTION INDIVIDUEL ET COLLABORATIF
1. La tablette, outil de traitement de texte
1.1. Le traitement de texte sur la tablette, du côté des élèves
1. 2. Le traitement de texte sur tablette, un atout pour l’enseignant
2. La tablette, un outil de production coopératif et qualitatif
2.1. Créer un livre numérique avec Bookcreator
2.2. Créer une vidéo en stop motion
3. La tablette, un outil d’interconnectivité et de stimulation
4. Bilan pédagogique de l’utilisation de la tablette en tant qu’outil de production, collaboratif et interconnecté
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Annexe 1 : Fiche de préparation d’une séance de Mon quartier
Annexe 2 : Poème de Jacques Charpentreau
Annexe 3 : Fiche de préparation de la séance sur la fusion
Annexe 4 : Projet de séance d’enregistrement
Annexe 5 : Poème de Louis Guillaume
Annexe 6 : Modèle de grille Calcul@tice, page 1/4
Annexe 7 : Pas à pas Bookcreator pour la séance sur la fusion créé avec Léa Ovide
Annexe 8 : Séquence sur la publicité, créée avec Rémy Boineau
Résumé
Summary