La symbolisation des tabous sexuels dans quelques sociétés premières

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La  symbolisation  des  tabous  sexuels  dans  quelques  sociétés premières

Toutes les sociétés premières ou traditionnelles, qu’elles soient patriarcales ou matriarcales, ont défini des tabous sexuels. Le non-respect de ceux-ci est aussi sévèrement réprouvé que peuvent l’être dans les sociétés de la modernité les auteurs de délinquance sexuelle. Peut-on pour autant faire des comparaisons ou y trouver une origine des violences sexuelles telles que nous les conceptualisons ? Si quelques continuités sont présentes, néanmoins le sens donné aux actes n’est pas symbolisé de la même manière. L’examen successif d’une société matriarcale, les Na de Chine, des mythes de la Grèce antique et les pratiques de la Grèce moderne ainsi que de l’étude des mœurs de peuples d’Océanie révèlent que l’interdit de l’inceste vise un unique objectif, même s’il prend des contours différents.

Les Na de Chine : les tabous sexuels dans une société matriarcale

En Asie, le patriarcat domine comme sur les autres continents. Dans beaucoup de sociétés, filles et garçons n’ont pas la même « valeur ». Les filles sont considérées soit comme une monnaie d’échange ou comme une charge, et font l’objet d’éliminations (avortement, infanticide). Dans ce contexte, les sources sur la question des violences sexuelles et la sexualité vis-à-vis des filles, en général, sont rares. Cependant dans ce paysage, une tribu, les Na de Chine, fait exception pour plusieurs raisons
Ce qui est intéressant est le contexte dans lequel évolue cette société. Ancienne tribu décrite dans les récits de Marco Polo, les Na, société matriarcale, vivent sur un territoire géré par la Chine dans la région du Yongning29. C’est une région du monde où le patriarcat est la règle. Les Na « jouent » avec les autorités chinoises pour conserver leurs mœurs. Chez les Na, le foyer n’est pas composé d’un couple, de ses enfants et d’ascendants, mais d’une lignée. Sœurs et frères vivent dans la même maison avec les enfants des filles. Les femmes ont des enfants, principalement grâce aux visites nocturnes d’hommes. Le mot père n’existe pas dans la langue Na. Les enfants sont éduqués par la mère, la ou les tantes et le ou les oncles. Aussi, la parenté est consanguine et matrilinéaire (sauf pour la famille du chef où le mode patrilinéaire a été introduit afin de mieux dialoguer avec les autorités locales). Les biens sont transmis d’une génération à l’autre de manière collective. Au sein d’une famille, il y a deux chefs, un de chaque sexe. Le chef de sexe masculin s’occupe des affaires extérieures, tandis que la cheffe de sexe féminin s’occupe de l’agriculture et des affaires de la maison. Les chefs ont des rôles de gestionnaires. Pourtant les décisions importantes sont prises en commun par les membres de la maisonnée. La conception de la famille étant différente, celle de l’inceste l’est aussi. « Ceux qui mangent dans le même bol et la même assiette ne doivent pas s’accoupler »30. Cette règle s’applique aux consanguins qui ont le même ancêtre de sexe féminin. La transgression du tabou de l’inceste engendre trois types de sanctions sociales. Toutes aboutissent à la mort des transgresseurs. Des sanctions de la nature sont évoquées : cornes qui poussent, naissance d’enfants-animaux, etc.
Si le géniteur de l’enfant ne participe pas à l’éducation de celui-ci, les hommes semblent connaître leur paternité31. « Que le géniteur soit connu ou ignoré n’a aucun effet dans le système de parenté ni sur le statut de l’enfant »32. « Entre le géniteur et l’enfant, aucun contact spécifique, aucun lien n’existe. Les liens sexuels ne créent aucun droit et aucun devoir entre les açia [amants], et entre l’enfant et le géniteur »33. « L’appariement est prohibé ente les consanguins dans cette société, comme partout ailleurs. Dans la mesure où le commerce sexuel n’est pas interdit (même si c’est désapprouvé) entre une femme et son géniteur (qu’elle ne connaît pas nécessairement). Il en est de même entre un Zo min34 et la fille de sa cohabitante (qui n’est pas issue de lui). Leur cercle de consanguin correspond bien au champ d’application de leur prohibition de l’inceste. Entre consanguinité et prohibition de l’inceste, il existe donc une relation parfaite »35. La conception de l’inceste est moins large que dans les sociétés patriarcales décrites par C. Lévi-Strauss, puisqu’une fille peut avoir des relations sexuelles avec son géniteur, ses ascendants et descendants. Elle n’a pas connaissance de l’existence des autres enfants de son père. En théorie, une fille pourrait avoir une relation d’açia avec un de ses demi-frères sans le savoir, ce qui diffère de la conception occidentale de l’inceste. « Pour les Na, ceux qui ne sont pas descendus d’un même ancêtre féminin ne sont pas dotés du même « os », et donc pas la même qualité de consanguinité. Ils sont donc non consanguins les uns par rapport aux autres »36. Nonobstant, dans la conception de la famille chez les Na, il apparaît que l’interdit de l’inceste vise les membres de la famille. Ainsi, une règle concernant l’inceste peut être dégagée : les relations sexuelles sont interdites entre des personnes ayant vécu sous le même toit (définition stricte) et ayant au moins un de leurs géniteurs en commun (définition large). Les coutumes Na répondent à la définition stricte. Par ailleurs, un usage permet de prémunir l’inceste du deuxième type. Si « dans le passé, la mère a été açia [amante] du même visiteur »37, elle peut le faire comprendre à sa fille. Cependant, la fille est libre de continuer la relation si elle le souhaite.

Le Moyen-Âge : protéger l’enfant des violences sexuelles

La société médiévale s’intéresse à la sexualité et à l’individu pour tenter de mieux le maîtriser, le contrôler. L’enfant y est vu comme un être à protéger, mais aussi un être à surveiller. Dans ce contexte, les procès qui peuvent avoir lieu s’intéressent à la moralité des victimes de violences sexuelles.
L’individu et la sexualité au Moyen-Âge
Dans la société du Moyen-Âge, la sécurité des personnes ne peut être garantie. La sécurité des  biens et leur transmission sont essentielles à cette époque. L’individu dans cette société est un maillon de la lignée familiale, ce qui importe est « que la succession des générations soit assurée »125. Le vol d’un bien est, après le crime de lèse-majesté, le crime le plus grave. À cette époque, la mortalité reste importante, en particulier la mortalité infantile. L’espérance de vie est faible. L’attention apportée à l’individu et aux violences interpersonnelles le sont également. Au XVIIème siècle, le personnage de Sganarelle dans Le Médecin malgré lui, peut battre sa femme, Martine, qui lui fait des reproches, sans choquer le public. « Les hommes qui se veulent, se croient les maîtres ne tolèrent pas les reproches, les cris des femmes. Ils y répondent par des coups »126. La violence tolérée dans la vie domestique contraste avec le contrôle exercé sur la sexualité. En effet, la sexualité est liée aux bonnes mœurs. Il existe une confusion entre les bonnes mœurs, plus ou moins influencées par l’Église, et ce que condamne le droit. La sexualité autorisée est celle qui correspond essentiellement au strict devoir conjugal et vise à la procréation. Seules les relations sexuelles entre époux sont légitimes. Les autres rapports sexuels peuvent être punis alors même qu’il y avait consentement, comme pour l’adultère ou le concubinage, car contraires aux bonnes mœurs. Ajoutons, à titre anecdotique, qu’à cette époque, un des époux pouvait être condamné pour ne pas avoir rempli son devoir conjugal. Ainsi, l’acte sexuel non consenti souillait non seulement la victime, mais aussi l’« institution matrimoniale ». Selon M. Iacub, la société tente de préserver l’ordre social par l’instauration de ces règles. M. Foucault informe que « jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, trois grands codes explicites – en dehors des réalités coutumières et des contraintes d’opinions – régissent les pratiques sexuelles : droit canonique, pastorale chrétienne et lois civiles. Ils fixaient chacun à leur manière, le partage du licite et de l’illicite. Or ils étaient tous centrés sur les relations matrimoniales »127.
La femme dans la société du Moyen-Âge
Durant l’époque médiévale, le rôle des femmes de manière générale est marginalisé.
Elles sont majoritairement confinées dans les travaux domestiques et d’éducation des enfants. Il faut attendre la période de la Renaissance pour que les femmes prennent une place plus active dans la vie sociale. La très grande majorité des femmes travaille. Elles participent aux travaux agricoles, fabriquent les textiles et les vêtements, travaillent comme servantes. Il s’agit d’un prolongement de tâches domestiques. Elles peuvent aussi exercer des activités commençantes : boulangères, tavernières, hôtelières, etc. Ou des activités d’ordre sanitaire comme les sages-femmes. Les femmes peuvent être ouvrières sur des chantiers de construction. Elles sont alors moins payées que les hommes. Malgré cette participation active aux activités économiques, elles n’accèdent pas à de nouveaux droits. Les clercs comme les intellectuels laïques considèrent la femme comme inférieure à l’homme. Elle est son esclave, car la femme est « née de l’homme et pour l’homme »134. Peu de femmes accèdent à une fonction politique. Pour cela, elles doivent être reines ou grande dame. Mais leur action se limite à des temps de régence ou tenter d’influer sur les positions de leurs époux. Dans les villes, les femmes ne participent pas la vie municipale, même si elles interviennent lors de révoltes. Seules les moniales sont indépendantes, mais c’est parce qu’elles vivent dans une collectivité.
La médecine commence à considérer le corps féminin comme un objet d’étude. « C’est donc dans la longue durée, entre environ 1540 et 1670 que, grâce à l’anatomie, on assiste à une première ‘révolution’ scientifique où il est établi que la femme n’est pas un homme inachevé, mais qu’elle possède ses caractéristiques propres. L’idée nouvelle s’insère progressivement dans le monde médical, mais l’évolution est lente et ne touche principalement que les élites »135. Les progrès scientifiques sont néanmoins lents et l’approche aristotélicienne, qui voit la femme comme un être imparfait, imprègne la société.
Quelques progrès apparaissent donc. Mais ils sont très limités. Les « femmes savantes » ou éduquées sont peu nombreuses. Ces dernières sont par ailleurs progressivement mises à l’écart des écoles de médecine lors de la Renaissance. Les savoirs des femmes et sur les femmes sont ainsi marginalisés136. Les femmes qui cherchent un peu d’indépendance ou dont les pratiques diffèrent de l’ordre moral patriarcal sont aussi celles que l’Église va qualifier de « sorcières ».
Le regard des Encyclopédistes sur le crime et la peine
Si le refus de la torture est l’un des thèmes reliés au crime et à peine le plus connu des Encyclopédistes, ceux-ci se sont intéressés à d’autres problèmes de la justice de leur époque.
En particulier, l’article « viol, violement, violation »183 décrit « le crime que commet celui qui use de force et de violence sur la personne d’une fille, d’une femme ou d’une veuve, pour la connaître charnellement, malgré la résistance forte et persistante de celle-ci fait pour s’en défendre »184. La victime peut prouver sa résistance par des cris ou par la violence subie. Les encyclopédistes se contentent de définir le viol. Ils précisent que la victime doit savoir se défendre. Par ailleurs, dans Candide, Voltaire dénonce les crimes de guerre commis par les soldats sur les populations. Parmi les crimes dénoncés, figure le viol dont est victime la bien-aimée du héros, Cunégonde.
Ces quelques références sont le signe d’une moindre acceptation chez les élites de la violence et notamment des supplices qui provient d’une moindre acceptation de la violence physique. La société du XVIIIème siècle commence à différencier les atteintes aux biens des atteintes au corps. Le viol est considéré comme un crime grave.
Par ailleurs, le nouveau sentiment d’enfance, souvent symbolisé par l’Émile de J.-J. Rousseau, et la fragilité reconnue à l’enfant à partir des années 1750 peuvent expliquer une augmentation de la fréquence des affaires de viol en cette seconde moitié du XVIIIème siècle. La place du médecin dans la procédure pénale devient plus précise. Dans leurs rapports, une description de l’état de l’hymen de la jeune victime est réalisée, comme le rapporte G. Vigarello185. Nonobstant, les évolutions sont limitées : les tribunaux ne reconnaissent pas les violences sexuelles commises sur des femmes mariées, mais seulement les violences physiques. Les sévices sexuels ne sont pas recherchés en cas de meurtre d’enfant. L’enquête sur la moralité de la victime est toujours présente. La personnalité du coupable ne fait l’objet d’aucun intérêt.
Enfin, il faut également relever que les procédures, si elles sont en augmentation, n’aboutissent pas toujours à une condamnation186, en particulier lorsque la victime n’a pas perdu son hymen, qu’elle est une femme mariée ou s’il s’agit d’un homme. De nouvelles réflexions vont émerger sur ces questions au cours du grand XIXème siècle.
Les évolutions législatives et judiciaires du XIXème siècle : construire une politique criminelle sur les violences sexuelles
Les modifications de la législation et la jurisprudence relatives aux infractions à caractère sexuel vont permettre à ce siècle d’établir une hiérarchie entre les violences sexuelles, de caractériser la violence morale, et de développer la notion de surprise (ou stratagème).
Le Code pénal de 1810 ou Code des délits et des peines définit en parallèle le viol et l’attentat à la pudeur par ses articles 330 et 331195. L’article 330 dispose que « toute personne qui aura commis un outrage public à la pudeur sera punie d’un emprisonnement de 3 mois à 1 an, et à une amende de 16 francs à 200 francs »196. L’article 331 stipule que « quiconque aura commis le crime de viol, ou sera coupable de tout attentat à la pudeur consommé ou tenté avec violence
contre des individus de l’un ou l’autre sexe sera puni de la réclusion » 197. Le Code pénal de 1810 établit, pour les personnes condamnées pour viol ou attentats à la pudeur avec violence, une peine de prison pour un temps prédéfini lors du jugement. La législation sur les infractions à caractère sexuel se précise. Une hiérarchisation en fonction de la gravité des actes commis est créée. En outre, le texte du Code pénal met sur le même plan la tentative et le fait réalisé. Mais la jurisprudence sera réticente à condamner la tentative et le fait réalisé de la même manière198. La peine jugée sévère par les jurés va inciter les juges à anticiper la relaxe éventuelle en déqualifiant les faits199. La tentative est le plus souvent requalifiée en attentat à la pudeur. Par ailleurs, « les attentats aux mœurs »200 sont plus larges que les seules violences sexuelles. En effet, cette acception comprend l’adultère, l’excitation à la débauche ou la bigamie. Ces
crimes » sont destinés à préserver la morale sexuelle et les bonnes mœurs, plus qu’à condamner les violences à caractère sexuel. Une évolution toutefois : le Code pénal de 1810 ne condamne pas « l’homosexualité pratiquée entre majeurs consentants et dans la discrétion de demeures privées »201.
Le Code pénal de 1810 intègre également les premières dispositions « d’excuse ». Ainsi, l’article 64 de ce Code dispose qu’« il n’y a ni crime ni délit lorsque le prévenu était en état de démence lors de l’action, ou lorsqu’il a été contraint par une force à laquelle il n’a pu résister » 202. Toutefois, il ne semble pas que cet article ait été prévu pour des auteurs de crime sexuel203. Cependant, en 1828, É. Georget204 affirme que si un prévenu présente des caractéristiques de l’aliénation mentale, que ce soit au moment de l’acte ou a posteriori, l’article 64 doit être appliqué. « Les éventualités de la manie sans délire de Philippe Pinel, des monomanies érotiques ; instinctive ou homicide de Jean-Étienne Esquirol, de la folie morale de James Cowles Pritchard205, et, bien plus tard de la folie lucide d’Ulysse Trélat206, constituaient des aspects connus de la pathologie mentale »207.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I DES TABOUS SEXUELS AUX VIOLENCES SEXUELLES : PLUSIEURS SIECLES D’EVOLUTIONS DANS DIFFERENTS CHAMPS SOCIAUX ET SCIENTIFIQUES
Chapitre 1. Les crimes sexuels : entre contextes culturels et tabous universels
I. Les anthropologues confrontés à la question de l’inceste
A. Les origines de l’interdit de l’inceste
B. La symbolisation des tabous sexuels dans quelques sociétés premières
II. Un nouveau regard sur les violences sexuelles au Moyen-Âge
A. Des influences législatives et sociales diverses
B. Le Moyen-Âge : protéger l’enfant des violences sexuelles
III. Les philosophes des Lumières : les précurseurs d’un nouvel ordre moral, social et juridique
A. Charles de Montesquieu face aux mœurs
B. Le regard des Encyclopédistes sur le crime et la peine
Résumé du chapitre
Chapitre 2. L’évolution des mœurs et des sciences au cours du grand XIXème siècle : des facteurs du début de la judiciarisation des violences sexuelles ?
I. Une législation à construire
A. Les premières évolutions législatives des révolutionnaires
B. Les évolutions législatives et judiciaires du XIXème siècle : construire une politique criminelle sur les violences sexuelles
C. Les mineurs et les « imbéciles » : la présomption de défaut de consentement aux actes à caractère sexuel
II. Des progrès sociaux : facteurs d’influence sur les dispositions prises ?
A. L’attention portée à l’enfance et au corps dans la société du XIXème siècle : les débuts de la protection de l’enfance et des droits de l’enfant
B. L’évolution du discours sur la sexualité
C. Les évolutions de la sensibilité populaire
III. La médecine et le droit au XIXème siècle : naissance et progrès de la médecine légale
A. La naissance des sciences sur le psychisme : comprendre les déviances sexuelles
B. La construction de la criminologie scientifique
Résumé du chapitre
Chapitre 3. De 1950 à aujourd’hui : La fin des tabous et l’émergence des violences sexuelles
I. Le développement des idées humanistes dans la politique pénale et la libéralisation des mœurs :
A. Contexte général : vers la civilisation des mœurs ?
B. Les explications sociales du crime : les apports de la sociologie et de la criminologie
II. L’évolution des mœurs : mai 1968 introduit-il une rupture ?
A. La diminution de la violence interpersonnelle dans un contexte de paix en Europe occidentale
B. Les avancées faisant suite à mai 1968
C. Quelle signification sociale du viol ? D’une évolution sociale à un changement paradigmatique
Résumé du chapitre
Chapitre 4. La société de la sécurité, du risque zéro et les médias
I. L’apparition des émotions dans le discours public
A. L’utilisation des émotions dans le discours public
B. Conséquence : la victime s’immisce dans les discours publics
II. Vers une société de la sécurité après 1975 : le symptôme d’une société en crise ?
A. L’apparition d’une société de la sécurité et l’inflation de la législation pénale
B. Le symbolisme des discours sécuritaires
C. L’insécurité a des conséquences sur la justice et la démocratie
III. Médias et violences sexuelles depuis la fin des années 1980
A. Quelques éléments statistiques sur la délinquance sexuelle :
B. La presse francophone et les violences sexuelles depuis la fin des années 1980
C. Quelques recherches sur la couverture médiatique de la maltraitance et des abus sexuels en langue anglaise
D. L’application de la notion de dangerosité aux délinquants sexuels
Résumé du chapitre
Chapitre 5. Le soin obligé comme mesure de contrôle social, résultat d’un enchevêtrement progressif entre santé et justice
I. Le corps et la santé : Mens sana in corpore sano
II. La prise en compte de la douleur et la reconnaissance des victimes
A. Le stress post-traumatique (PTDS) : la reconnaissance de l’effet à long terme des chocs et des violences
B. Le syndrome de l’enfant battu et la reconnaissance de la douleur chez l’enfant
C. La vulgarisation des savoirs « psy » et la société
III. L’avènement de la psychanalyse et de la psychologie : une première étape vers l’accompagnement des pédophiles ?
IV. Le psychologue, le psychiatre face à la criminalité sexuelle : le soin comme mesure de justice
A. Cadre théorique d’intervention
B. Les méthodes de soins
C. Les confusions de la relation entre justice et psychiatrie
Résumé du chapitre
PARTIE II DE LA PRISE EN COMPTE DES VIOLENCES SEXUELLES À L’AVENEMENT DES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES (1989-2012) ADOPTER UNE METHODE POUR CONSTRUIRE L’ANALYSE DE DEUX CORPUS RASSEMBLANT 1472 ARTICLES DE PRESSE
Chapitre 1. Définir une méthode sélection et d’analyse des corpus
I. Se référer à une perspective d’étude afin de délimiter l’objet de recherche
A. Différentes approches d’études du phénomène criminel, pas toutes adaptées à l’étude de la réaction sociale
B. La sociocriminologie ou l’étude de la réaction sociale au crime
II. Les quatre hypothèses qui articulent cette recherche
A. La presse, un média critique qui s’appuie toutefois sur le fait divers
B. Une pathologisation des déviances sexuelles fondée sur un néo-hygiénisme punitif
C. Des changements culturels expliquent l’évolution des représentations sur les violences sexuelles dans la presse
D. Prise en compte des victimes : différentes périodes se distinguent
III. Définir une méthode objective de recherche
A. La presse quotidienne, modalité d’étude d’une controverse
B. La formation et la construction du corpus : définir les modalités du recueil de données
C. Choisir un outil d’aide à l’analyse de données textuelles afin d’étudier les controverses
Résumé du chapitre
Chapitre 2. Description et temporalité des deux corpus recueillis
I. La signature des articles et la profession des auteurs (ou narrateurs)
II. Les pages et les rubriques des articles
A. Ouest-France (OF)
B. Le Monde (LM)
III. La temporalité des corpus
A. Généralités
B. Les moments de présence des 12 expressions clés
C. L’appel au fait-divers dans les deux journaux
Résumé du chapitre
Chapitre 3. Des thématiques principales qui se rapportent à la sécurité, la justice et la violence
I. Les principaux champs lexicaux dans les deux journaux
A. Les entités les plus mobilisées dans Ouest-France et Le Monde
B. Les principales catégories discursives des deux journaux
II. Les autres champs lexicaux révélateurs du traitement de la violence et de la délinquance sexuelle
A. Le propre et le sale
B. Le champ lexical du désastre
C. Le moralisme (240 occurrences dans les deux corpus)
Résumé du chapitre
Chapitre 4 Une mise en avant des acteurs politiques
I. Les principaux acteurs : description générale
A. Ouest-France sollicite 25 types d’acteurs
B. Les 22 types de personnes citées dans Le Monde
II. Les acteurs politiques les plus présents dans les deux corpus
A. À droite de l’échiquier politique, un sécuritarisme affiché
B. La gauche, plus humaniste ou plus laxiste ?
III. Les liens entre justice et psychiatrie concernant les AVS
IV. Le rôle des travailleurs sociaux
V. La question des moyens pour travailler portée par les syndicats des différents secteurs
VI. Le rôle des associations de protection de l’enfance, des associations de victimes et de défense des droits des femmes
VII. Les victimes et les auteurs : des destinataires de politiques peu entendus
Résumé du chapitre
DISCUSSION GENERALE
I. Exploration des hypothèses
A. La presse, un média critique qui s’appuie toutefois sur le fait-divers
B. Une pathologisation des déviances sexuelles fondée sur un néo hygiénisme punitif
C. Des changements culturels expliquent l’évolution des représentations des violences sexuelles
D. Des évolutions dans le discours sur la violence et la délinquance sexuelle : 6 périodes se distinguent
II. Les limites identifiées
A. Les limites liées aux modalités d’analyses
B. Les limites liées au matériel récolté et à la méthode de recueil de données
III. Pistes de prolongements
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE ALPHABETIQUE

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