LA SURVEILLANCE NUTRITIONNELLE DES ENFANTS

Le surveillance appliquée à la nutrition

                 La notion de surveillance nutritionnelle, ou mieux encore de surveillance alimentaire et nutritionnelle est relativement récente. Si le concept est simple, sa mise en application présente en revanche de grandes difficultés qui proviennent :
• De l’information : Les renseignements dont on dispose sont souvent peu fiables, incomplets, voire inexistants. Ils arrivent souvent avec beaucoup de retard. Ils ne sont pas analysés selon la région ou le groupe à risque, et ne donnent donc pas une idée de la répartition du problème dans l’espace. Ils sont souvent ponctuels, statiques et ne reflètent pas l’évolution de la situation nutritionnelle dans le temps.
• Des mécanismes de récolte et de traitement de l’information : Ces mécanismes sont souvent inadaptés en termes de personnel qualifié, d’infrastructure administrative, de capacité de traitement.
• Du cloisonnement entre les secteurs d’activité du gouvernement qui gène les échanges d’information entre les ministères (par exemple, ceux de la santé et de l’agriculture) et empêche d’aboutir à une image synthétique et cohérente des problèmes nutritionnels.
• Du coût de la récolte et du traitement de l’information: Ils sont fréquemment augmentés par une inondation de données inutiles. Ces difficultés sont aggravées par le dilemme suivant : on ne peut bien choisir les renseignements essentiels à récolter sans savoir à quoi ils vont servir ; et on ne peut non plus formuler de programme valable qu’après avoir recueilli l’information de base indispensable. La surveillance doit corriger ces défauts afin d’aboutir à un tableau cohérent de la situation alimentaire et de l’état de nutrition du groupe, ou de la population considérée. Elle commencera donc nécessairement par un diagnostic ; une appréciation initiale, c’est-à-dire, la formulation d’une ligne de base et se poursuivra comme une des composantes d’un programme d’action, dont elle est inséparable.

Les tâches d’un système de surveillance (11)(12)(13)

                Chaque étape du fonctionnement d’un service de surveillance présente des problèmes propres d’organisation et de contrôle. Ces étapes sont :
i) La production et la récolte des données : Elle comporte l’identification des sources des données et souvent une « reconnaissance », c’est-à-dire l’observation directe des sources sur le terrain, ainsi que la récolte et l’évaluation des données elles-mêmes ;
ii) la transmission des données en vue de leur traitement ;
iii) le traitement rapide de l’information ;
iv) l’interprétation épidémiologique et opérationnelle de l’information ;
v) la diffusion des résultats, à la fois vers la source et vers les centres de décision ;
vi) l’application des recommandations et enfin ;
vii) le contrôle de cette application.
Ces étapes n’ont pas été choisies de façon arbitraire : chacune d’entres elles correspond en effet à un niveau bien défini de la structure administrative des organismes du gouvernement. On doit donc définir le rôle et les responsabilités de chacun de ceux-ci. En d’autres termes, le système est intégré à des services existants, et ne constitue pas une nouvelle structure créée de toutes pièces. Le système peut se représenter de façon graphique. La figure n° 1 adaptée de Mason illustre de quelle manière l’action prise au niveau du centre de décision peut affecter la situation nutritionnelle de la population. Elle montre aussi comment les décisions peuvent influencer le système de surveillance lui-même. La rétro alimentation de l’information, traitée et interprétée, vers sa source et indiquée par une flèche grasse dans la figure, souligne l’importance à la fois pratique et éthique de tenir la population informée des observations faites chez elle, qu’il s’agisse de petite communauté ou du pays tout entier.

Surveillance d’individus atteints ou à risque (20)(21)(22)

                 Il s’agit ici non pas de la surveillance de la communauté comme groupe, mais du contrôle régulier, du suivi d’individus à risque (enfants, femmes enceintes…), ou de personnes atteintes de malnutrition, dans leur propre intérêt. Elle vise entre autres objectifs à protéger ces personnes, à dépister précocement la malnutrition et à prévenir les complications et les rechutes. Elle comprend donc :
• la surveillance et le suivie,
• la prévention de la malnutrition grave,
• par le traitement et le rétablissement de l’équilibre alimentaire.
Ces fonctions devraient être celles des services de protection maternoinfantile classique, mais ces derniers réparent les aspects préventifs des curatifs et n’assurent ni la continuité des soins, ni leur intégration, ni encore moins une couverture adéquate de la population à risque.

Le système de surveillance

                Le système de surveillance nutritionnelle utilisé au CSB2 d’Anosipatrana se limite ainsi à la surveillance de l’état nutritionnel des enfants cibles. Les insuffisances du système exigent l’implication des autres secteurs de développement pour être corrigées et pour se conformer à la définition de l’OMS qui inclut dans la surveillance nutritionnelle le recueil des informations sur les conditions nutritionnelles de la population, la production des renseignements susceptibles d’aider les décideurs et les planificateurs à faire leur travail. La connaissance des causes et des facteurs associés à la malnutrition permettrait de mieux ajuster le programme de lutte, en fonction de la situation spécifique des communautés en question. Dans ce cas, le système peut s’attendre à un nombre plus élevé d’utilisateurs.

La participation communautaire

                Les interventions nutritionnelles doivent s’adresser à la communauté, laquelle doit être étroitement impliquée dans la gestion des interventions, notamment dans la conception, le choix des actions et leur mise en œuvre. Ceci nécessite le développement de l’information et de l’éducation de cette communauté afin de lui donner les connaissances de base nécessaires. La communauté doit pouvoir contribuer activement à la prise en charge de ses problèmes alimentaires, sanitaires et nutritionnels et au processus de gestion des interventions qui la concernent. Cette approche, qui est présentée à la figure n° 11, est d’ailleurs conforme à la stratégie générale du gouvernement Malgache qui se propose d’encourager et d’aider les paysans et les gens de petits métiers à s’organiser en microstructures, dont la forme et la dimension dépendront de la nature de leurs activités et des spécificités culturelles et traditionnelles.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS ET GENERALITES SUR LA SURVEILLANCE NUTRITIONNELLE
1. Le système de surveillance nutritionnelle
1.1. Définition et concept de surveillance
1.2. La surveillance appliquée à la nutrition
1.3. Les objectifs de la surveillance alimentaire et nutritionnelle
1.4. Les tâches d’un système de surveillance
1.5. La composition d’un système de surveillance
1.5.1. Les données
1.5.2. Les mécanismes de recueil et de transmission de l’information
1.5.3. L’unité centrale
2. L’instauration d’un système de surveillance nutritionnelle
2.1. Surveillance d’individus atteints ou à risque
2.2. Surveillance nutritionnelle de la communauté par la communauté elle-même
2.3. Le recueil d’informations destinées à un système de surveillance plus vaste
DEUXIEME PARTIE : EVALUATION DU SYSTEME DE SURVEILLANCE NUTRITIONNELLE AU CSB2 D’ANOSIPATRANA
1. Cadre d’étude
1.1. Le secteur sanitaire
1.1.1. Situation géographique
1.1.2. Situation démographique
1.1.3. Les formations sanitaires privées
1.2. Le CSB2 d’Anosipatrana
1.2.1. Description de l’établissement
1.2.2. Situation du personnel
1.2.3. Activités du CSB2
2. Méthodologie
2.1. Méthode d’étude
2.1.1. Objectif
2.1.2. Technique d’étude
2.2. Paramètres d’étude
3. Résultats de l’étude
3.1. Le programme de surveillance nutritionnelle 2002 du CSB2 d’Anosipatrana
3.1.1. Objectif
3.1.2. Stratégies
3.1.3. Activités
3.1.4. Ressources requises
3.2. Réalisation du programme
3.2.1. Couverture de la population cible
3.2.2. Caractéristiques des cibles atteintes
3.2.3. Activités produites
3.2.4. Ressources mobilisées
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. Commentaires et discussions
1.1. Le secteur sanitaire
1.2. Le programme de surveillance nutritionnelle
1.3. Réalisation du programme
1.4. Le système de surveillance
2. Suggestions
2.1. L’ajustement du programme nutritionnel du CSB2
2.1.1. Objectif général
2.1.2. Objectifs spécifiques
2.1.3. Stratégies générales
2.1.4. Stratégies spécifiques
2.2. Mise en place d’un système de surveillance nutritionnelle plus adapté
2.2.1. Les composantes du système
2.2.2. Organisation du système et fonctionnement
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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