La Sociologie du développement
Les études en sociologie du développement sont souvent proches d’analyses effectuées par des anthropologues quand elles abordent, à partir de cas particuliers, le développement des communautés locales. Plus récemment, les études en sociologie du développement se sont intéressées à la relation entre les dynamiques locales et les enjeux mondiaux. Elles analysent tant les effets de la stratification sociale sur le développement de petits groupes sociaux que les répercussions de l’application de logiques macro-sociales. Elles peuvent être complétées par des analyses au niveau des cultures et attitudes (psychologie sociale du développement).
« Développement » est un terme assez complexe et ambigu surtout lorsqu’il est pris dans le sens où nous l’entendons aujourd’hui ; cependant, l’analyse de l’évolution de la société a commencé avec Auguste Comte, mais ce sont les études de Karl Marx, d’Emile Durkheim et de Max Weber qui permettent de comprendre au mieux certains aspects du « développement » pris dans son sens actuel.
Ces trois auteurs conçoivent une vision holiste du développement, c’est-à-dire que le développement est considéré comme étant une totalité, un phénomène social total dirait Marcel Mauss. Lorsqu’on étudie les formes de rapports sociaux, l’holisme consiste à expliquer les faits sociaux par d’autres faits sociaux. Les individus ne sont en fait que des éléments passifs. Les comportements individuels sont socialement déterminés, c’est-à-dire que la société exerce sur l’individu une forte influence qui l’oblige à respecter les règles sociales. Bien sûr, le libre arbitre individuel n’est pas totalement éliminé. , mais statistiquement ce qu’un individu choisit de ne pas faire, un autre le fera, pour un résultat.
Lorsque la sociologie se questionne sur les processus de développement sociaux et économiques, elle place ces processus en regard de ses impacts sur la société (communauté, village, ville, pays ou région). Aussi, son analyse est à la croisée du chemin de l’histoire, de l’anthropologie et de la science politique. La sociologie du développement est une étude qui fait l’analyse de la société ou qui la critique pour pouvoir apporter des solutions aux problèmes sociaux.
Les apports de Karl Marx à la sociologie du développement
« L’histoire de toute société jusqu’à nos jours, disait Karl Marx, n’a été que l’histoire de la lutte de classes ». La contradiction sociale serait donc à l’origine du « développement », du changement. Pour Karl Marx, cependant, le capitalisme comme forme de rapport social inégalitaire est un passage nécessaire devant mener l’homme à la société idéale ou idéelle : le communisme, c’est-à-dire la société sans classes.
Les apports d’Emile Durkheim à la sociologie du développement
Le principe de Durkheim est « considérer les faits sociaux comme des choses ». Les faits sociaux doivent donc être essentiellement quantifiables. Le sociologue doit commencer par poser une définition clair du normal et du pathologique applicable à chaque société étudiée. Emile Durkheim présente dans De la division du travail social (1893) une vision holiste du développement, aux accents évolutionnistes. Pour Durkheim, la division du travail est une résolution pacifiste de la lutte pour la survie. Grâce à la division du travail, les rivaux peuvent coexister.
Dans De la division du travail social (1893), Durkheim expose que le type normal de solidarité varie selon le degré de modernité de la société considérée, selon le degré de différenciation sociale qui y règne. Les sociétés évoluent en effet pour des raisons très simples et quasi mécaniques, comme l’accroissement de leurs membres. Et, le changement social est facteur de crises et de troubles divers. Le rôle du sociologue est d’isoler ces troubles.
L’étude de Durkheim se porte sur le passage d’une société traditionnelle à une société moderne à travers le dépassement de l’équilibre population-subsistance, deux aspects essentiels du développement qui se conjuguent dans le phénomène de transition démographique. Les sociétés modernes sont indubitablement des sociétés des « sociétés malades ».
Durkheim les baptise cette maladie sous le terme d’anomie. L’anomie se présente par une absence de règles communément admises. Plus précisément, elle se manifeste soit par une absence pure et simple de règles, soit par l’inadaptation des règles, à un nouvel état de société, à cause de leur vieillissement. L’anomie a pour cause le changement si rapide de la société qui ne donne pas à la conscience collective le temps de mettre au point un corps de réglementations adéquates.
Les apports de Max Weber à la sociologie du développement
Contrairement à Durkheim, pour qui la sociologie doit s’établir sur des méthodes propres, mais fondées sur les sciences de la nature ; Weber pense que la sociologie, tout comme l’histoire ou l’économie politique, fait partie des « sciences de la culture». Ces sciences sont trop éloignées des sciences de la nature pour qu’elles puissent s’inspirer de leurs méthodes.
Les sciences sociales sont constituées elles-mêmes par une culture, alors qu’elles ont pour objet la culture donc ne peuvent pas échapper à des évaluations normatives fondées sur des valeurs. Pour Max Weber, les caractères originaux de ces sciences sont au nombre de trois : elles sont compréhensives, elles sont historiques et elles portent sur la culture ». Les sciences sociales, en général, et la sociologie en particulier sont constituées par les processus par lesquels les hommes donnent un sens subjectif au monde, et oriente leur activité en fonction de celui-ci. Voilà pourquoi il nous faut comprendre les motifs subjectifs qui sont à leur origine. De plus, les phénomènes sociaux sont nécessairement historiques, car les sens subjectifs qui, ont constitué les actions humaines sont structurés à partir d’une situation donnée. Enfin, la subjectivité des actions humaines est constituée à partir d’un cadre subjectif plus grand, la culture de la société qui se caractérise par l’affirmation d’un ensemble de valeurs sociales.
Les comportements humains sont essentiellement subjectifs, en conséquence ils ont une infinité de causes. Toute analyse sociologique doit préalablement faire un travail de purification du réel et construire un modèle dont les traits essentiels sont mis en exergues en fonction de la problématique posée. Ce modèle Weber le nomme « Idéal-type ». La contribution de Max Weber à la compréhension du développement s’inscrit dans ses nombreuses analyses d’un processus qu’il considère être à l’œuvre dans toute société : le processus de rationalisation. Sur ce point, voici ce qu’il dit : « Ce qui importe donc, en premier lieu, c’est de reconnaître et d’expliquer dans sa genèse la particularité du rationalisme […]. L’apparition du rationalisme économique […] dépend de la capacité et de la disposition des hommes à adopter des formes déterminées d’une conduite de vie caractérisée par un rationalisme pratique. Là où une telle conduite de vie a rencontré des entraves d’ordre psychique, le développement d’une conduite de vie rationnelle dans le domaine économique a rencontré, lui aussi, de fortes résistances intérieures. Or, parmi les éléments les plus importants qui ont façonné la conduite de vie, on trouve toujours, dans le passé, les puissances magiques et religieuses ainsi que les idées éthiques de devoir qui sont ancrées dans la croyance en ces puissances » .
Pour Max Weber l’évolution de l’ordre social (le développement) est accompagné par une transformation des manières de faire, de sentir, d’agir, de penser des membres de la société. À l’inverse, l’absence d’évolution des valeurs peut bloquer le processus de développement, ou du moins le compromettre.
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Table des matières
INTRODUCTION
1 Problématiques
2 Hypothèse
3 Les Objectifs de la Recherche
3 1 Objectif Global
3 2 Objectif spécifique
3 3 Résultats attendus
4 Méthodologie de travail
41 Collecter des informations existantes au niveau de l’Unité-SAF-TOAMASINA
42 Enquêter de la population cible
43 Observer
44 Faire un entretien
5 Choix du motif du thème
6 L’objet de recherche
7 Démarche et technique de recherche
PARTIE I : PRESENTATION D’OUTIL D’ANALYSE ET MILIEU D’INTERVENTION
CHAPITRE I : L’OUTIL D’ANALYSE
1 1 La Sociologie du développement
1 2 Les apports de Karl Marx à la sociologie du développement
1-3 Les apports d’Emile Durkheim à la sociologie du développement
1 4 Les apports de Max Weber à la sociologie du développement
1 5 La question de l’évaluation
1-6 Le terrain
CHAPITRE II : PRESENTATION DU SAF/FJKM
2.1. Structure et organisation
2.1.1. Le SAF/FJKM National
2.1.2 Sa mission
2.1.3 Son objectif
2.1.4 Ses secteurs d’activités
2.1.5 Ses zones de prédilection
2 2 Unité SAF/Toamasina
2 2 1 Historique
2 2 2 Zones d’interventions
2 2 3 Organigramme de l’unité SAF-Toamasina
Chapitre III. MONOGRAPHIE DE LA VILLE DE TOAMASINA
3 1 Localisation géographique, administrative et démographie
32 Géographie et climat
3 3 Plan de la ville de Toamasina
3 4 Population
3 5 L’histoire
3 6 Economie ; production et patrimoine
Chapitre IV: PRESENTATION DE LA CULTURE MARAICHERE ET LA TECHNIQUE-MITTLEIDER
4 1 Le maraîchage, ou agriculture maraîchère
4 2 La culture maraîchère-Mittleider
4 3 Les engrais
4 4 La technique Mittleider proprement dite
4 4 1 La préparation du terrain à cultiver
4 4 2 La préparation de la semence
4 4 3 La création d’une plate bande
PARTIE II : ANALYSES ET INTERPRETATION DES RESULTATS
CHAPITRE V : PRESENTATION DE LA SITUATION ACTUELLE
5 1 Historique de l’adoption technique de culture maraichère-Mittleider par l’ l’Unité-SAFToamasina
5 2 Les réalisations du SAF/FJKM
CHAPITRE VI : LES RESULTATS D’ENQUETE
6 1 Situation socio-économique et sanitaire
6 2 Situation matrimoniale et total d’enfant à charge
6 3 Situation professionnelle
6 4 Possession foncière ; degré de préoccupation de l’environnement ; et loisir
6 5 Mauvais caractère et évolution de changement de caractère après la formation dispensée par l’unité-SAF/Toamasina
6 6 Problème de santé
6 7 les raisons majeurs qui les ont poussés à suivre la formation dispensé par l’unitéSAF/Toamasina et les points positifs apportés par la formation dans la vie des bénéficiaires du centre
6 8Vie associative
6 9 Association de promotion après formation ; vie associative et encadrement de l’unitéSAF/Toamasina
6 1 1Les points de vue de bénéficiaires vis-à-vis du concours d’expos-vente entre les trois promotions pour le mois d’octobre 2010
6 1 2 Itinéraires techniques
PARTIE III : EVALUATION ET SUGGESTION
CHAPITRE VII : EVALUATION
7 1 Evaluation de l’unité-SAF-Toamasina
7 1 1 En tant qu’Organisme d’appui
7 1 3 Évaluation de l’encadrement/formation
7 1 4 Evaluation sur la technique proprement dit
CHAPITRE VIII : PERSPECTIVES DE REDRESSEMENT
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES