La socialisation chez les enfants de 18 mois à 5 ans
Le rôle et les fonctions de l’éducatrice de l’enfance
Commençons par un peu d’histoire. Il faut savoir que le fait de garder des enfants de moins de 3 ans par des personnes extérieures à la famille, en relais avec les parents, s’est développé avec le travail des femmes hors de leur propre domicile, autour des grandes villes et cités ouvrières. Il existait au début des crèches d’entreprise où les mères bénéficiaient de pauses pour pouvoir allaiter leurs enfants. C’est après la deuxième Guerre Mondiale que ces structures ont connu un élargissement. A leurs débuts très fermées, les crèches étaient gérées par des personnes formées autour de la santé, de l’hygiène et de la diététique. C’est en 1973 qu’est créé le diplôme d’éducateur de jeunes enfants. Puis, dans les années 1970, les crèches s’ouvrent et tentent de communiquer avec les parents. C’est seulement dans les années 1980 et 1990 que le matériel pédagogique évolue et se diversifie. Enfin la collaboration avec les parents commence dans les années 2000 (Mata, 2014).Afin de pouvoir donner une définition du concept de la posture professionnelle de l’EDE, je me réfère au Guide de formation pratique (2015). En effet, celui-ci mentionne les compétences que l’EDE doit acquérir dans son rôle et ses fonctions professionnelles au cours de sa formation. L’éducatrice doit savoir par exemple : accompagner, accueillir, soutenir, observer, collaborer, travailler en équipe, décider (p.6-7). Cette liste de savoir-faire et savoir-être remplit son cahier des charges et qui se décline sous forme d’objectifs de travail et de processus comme le mentionne le PEC5 .
Le multiâge en structure d’accueil
Commençons par une définition ;
« Selon l’OSGE (1989), le mutliâge correspond à un « groupe constitué d’enfants ayant des âges variés » (Lopez, 2005).
Les caractéristiques de la définition du concept multiâge seraient liées aux besoins de développement de l’enfant. Le multiâge se réfère aussi à un « regroupement volontaire » des enfants pour favoriser chez eux le meilleur développement social et cognitif. Plus qu’un simple mode d’organisation, le multiâge reflèterait la conception que l’on se fait du processus d’apprentissage d’un environnement propice et stimulant (Lopez, 2005). Les groupes multiâges peuvent être « découpés » en différentes tranches d’âges, nous le verrons lors du développement en point 2 afin de faire le lien avec les différents éléments récoltés lors de mes enquêtes sur le terrain.
Le concept multiâge est inspiré de certain(e)s pédagogues, professionnel(le)s de l’enfance, telles que notamment Montessori, Rameau, dont les idées seront mentionnées durant ce travail.
Toutes les crèches ne fonctionnent pas de la même manière ; certaines regroupent ensemble des enfants qui ont pratiquement tous le même âge, tandis que d’autres privilégient des groupes d’enfants d’âges différents, comme dans une grande famille. C’est cela qui est appelé le multiâge.
Le regroupement multiâge peut avoir de nombreux avantages grâce à la multitude d’âges différents, mais peut également soulever des aspects négatifs (Cantin, 2014).
Le développement de l’enfant
Au sujet du développement de l’enfant, il faut tout d’abord savoir que chaque enfant se développe à son propre rythme. Malgré que des étapes de développement aient été décrites, chaque enfant les franchit à son rythme, ce qui témoigne de l’individualité de chacun d’eux.
Cependant le développement se fait de façon logique. C’est-à-dire, que chaque enfant passe par les mêmes étapes, mais pas aux mêmes âges. Par exemple, l’enfant tiendra la position assise avant de pouvoir se mettre debout ou il communiquera avec un seul mot, puis plusieurs avant de pouvoir former des phrases Le développement de l’enfant suit un ordre prévisible et il est donc tout à fait possible de prévoir les étapes par lequel va passer l’enfant. Il passe du simple au complexe, c’est-à-dire qu’il commencera par dire des mots, puis seulement à faire des phrases. Pour l’auteur encore, le développement est cumulatif. Tout ce que l’enfant apprend n’est pas oublié, mais s’additionne à ses autres connaissances afin de bâtir son développement. A cela s’ajoute que chaque enfant se développe à son propre rythme. Ils suivent tous les mêmes étapes, mais pas à la même vitesse. (Ferland, 2014).
Pour Ferland (2014) toujours, l’enfant a des besoins bien spécifiques et notamment des besoins physiques, affectifs, d’être respecté ou encore le besoin de contact avec d’autres personnes. C’est pour cette raison que je vais traiter le développement social et le développement affectif qui sont tout à fait en lien avec cette recherche et ma question de départ.
La socialisation chez les enfants de 18 mois à 5 ans
Pour mieux comprendre ce qu’est la socialisation, en voici une brève définition : « La socialisation désigne les mécanismes de transmission de la culture ainsi que la manière dont les individus reçoivent cette transmission et intériorisent les valeurs, les normes et les rôles qui régissent le fonctionnement de la vie sociale » (Castra, 1992).
La socialisation est le processus par lequel l’individu assimile les valeurs et les comportements sociaux rattachés à sa culture. La socialisation commence dès la naissance et se termine à la mort.
Pour l’enfant, il y a plusieurs facteurs de socialisation. Il y a tout d’abord la famille proche, élargie et toutes les personnes que côtoient ses parents. Mais pour certains enfants, il y a aussi la crèche, les pairs (Pitarelli, E. Communication personnelle – Cours de sociologie, ES Sion).
La socialisation est considérée comme un processus continu qui concerne toute personne et cela tout au long de sa vie. On distingue cependant deux types de socialisation ; la socialisation primaire qui se joue durant l’enfance. Durant cette période, l’enfant va construire son identité tout d’abord avec sa famille puis plus tard, à l’école par exemple. Le développement de l’individu se poursuit avec la socialisation secondaire qui va commencer dès la fin de l’adolescence et se poursuit jusqu’à la mort. Cela passe par le travail, les hobbys et loisirs notamment (Castra, 1992).
La socialisation en crèche, que ce soit en groupe multiâge ou non, permettra aux enfants de se transmettre entre eux certains rôles, normes, valeurs… Selon les habitudes, coutumes et cultures de ceux-ci. De ce qui précède, on peut emmètre l’hypothèse que les bénéfices seront plus grands encore dans les groupes multiâge puisque les enfants plus âgés auront déjà certaines connaissances qu’ils pourront transmettre aux plus petits.
La sociologie de la famille
Au niveau de la sociologie de la famille, il me parait intéressant de savoir ce que peuvent retirer de positif ou de négatif les enfants d’une fratrie côtoyant le même groupe en structure d’accueil. Je vais obtenir des réponses dans les éléments d’enquêtes qui seront décrits et analysés au fil de ce travail, mais également dans les théories qui vont suivre. J’ai donc tout d’abord pu trouver la définition suivante de la fratrie :
Les frères et sœurs sont des personnes ayant différents liens familiaux. Ils sont le plus souvent des enfants issus d’un même couple et par extension des enfants ayant un seul parent en commun. Ils désignent également des personnes ayant des liens d’adoption. L’ensemble de ces personnes est également désigné par le nom fratrie. La fratrie, qui est une des composantes de la famille, est une notion découlant des liens affectifs tissés entre les membres qui la composent. (Dictionnaire, 2017)
La fratrie est bâtie avec les parents et un mode de vie constitué de règles familiales permettant à tous d’évoluer en harmonie. Bien souvent, un sentiment d’injustice peut apparaître lors de l’arrivée d’un nouvel enfant au sein de la fratrie et l’impression d’être remplacé. C’est pour cela qu’il est important pour chaque membre de trouver sa place. Les frères et sœurs ont des origines communes, mais n’ont pas choisi de vivre ensemble. Ils vivent donc une intimité qui leur est imposée. Mais c’est dans cette vie commune qu’ils vont bénéficier d’un premier lieu d’apprentissage des relations sociales. Ce sont les membres de la famille qui sont les acteurs sociaux et ce sont eux qui mèneront l’enfant vers la première acquisition de son identité.
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Table des matières
1. Introduction
1.1 Cadre de recherche
1.1.1 Illustration
1.1.2 Thématique traitée
1.1.3 Intérêt présenté par la recherche
1.2 Problématique
1.2.1 Question de départ
1.2.2 Précisions, limites posées à la recherche
1.2.3 Objectifs de la recherche
1.3 Cadre théorique et contexte professionnel
1.3.1 Le rôle et les fonctions de l’éducatrice de l’enfance
1.3.2 Le multiâge en structure d’accueil
1.3.3 Le développement de l’enfant
1.3.4 L’attachement
1.3.5 La socialisation chez les enfants de 18 mois à 5 ans
1.3.6 La sociologie de la famille
1.4 Cadre d’analyse
1.4.1 Terrain de recherche et échantillon retenu
1.4.2 Méthodes de recherche
1.4.3 Les outils de recueil des données
1.4.4 La méthode d’analyse des données
2. Développement
2.1 Introduction au traitement des données
2.2 Présentation des données
2.2.1 Le choix de la structure
2.2.2 Le choix du modèle vertical/horizontal : a de l’influence sur :
2.2.3 L’EDE a un rôle central dans le modèle vertical/horizontal
2.2.4 Le contexte vertical/horizontal permet à l’enfant d’avoir une ou des figures d’attachement
3. Conclusion
3.1 Résumé et synthèse des données traitées
3.2 Analyse et discussion des résultats obtenus
3.2.1 Données récoltées sur le terrain et positionnement personnel
3.2.2 Réponse à la question de départ
3.3 Limites du travail
3.4 Perspectives et pistes d’action professionnelle
3.5 Remarques finales
4. Bibliographie
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