la smart city, une ville encore expérimentale

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la smart city, une ville encore expérimentale

Comme le montre la première partie de ce mémoire, la définition de la smart city est floue car elle met en jeu de nombreux acteurs, répond à de nombreux enjeux et se manifeste à différentes échelles. En effet, la ville intelligente émerge sous la forme d’outils numériques que ce soit à l’échelle de l’homme avec des applications pour smartphone ou à l’échelle de la métropole avec des smart grids par exemple. Toutes ces interventions sont encore au stade d’expérimentations et ont pour but d’ouvrir le champ des possibilités et de créer un environnement facilitant et encourageant l’innovation. Cependant, nous verrons que le concept de la smart city semble souvent accaparé par les grands groupes industriels comme CISCO, IBM, etc… qui ont les connaissances et les compétences en matière de technologies pour pouvoir concevoir des projets de smart grids à l’échelle d’un quartier ou d’une métropole. Cependant, cette posture tend à nous questionner sur le futur des métiers de la conception urbaine plus «traditionnelle». En effet, la complexité  de  ces  nouveaux  systèmes connectés est hors des compétences des architectes  ou  urbanistes  qui  semblent donc perdre le contrôle de la ville au profit technologiques et numériques.
La  smartNANTEScity, des DE laboratoires expérimentaux D’ARCHITECTUREet de faciliter le quotidien des habitants D’AUTEUR
La smart city émerge aujourd’hui par des projets encore à petite échelle.
Il s’agit d’expériences isolées telles que la mise en place d’applications ou de plates-formes numériques dans différents domaines  :  l’énergie,  le  transport,  la gestion  des  déchets,  les  niveaux  de pollution,  de  nouveaux  services,  etc…
Ces applications ont pour but d’améliorer avec la perspective de développer une ville plus durable et moins consommatrice en énergie et en ressources (par exemple avec de nouveaux modes de transports plus  doux).  Pour  parvenir  à  mettre  en place ces projets encore expérimentaux, il est nécessaire de repenser la planification urbaine  pour  que  les  nouveaux outils numériques soient adaptés aux besoins des habitants et aux enjeux notamment environnementaux de la ville.
L’une des villes pilotes de la smart city est Amsterdam. Avec sa plate-forme Amsterdam Smart City (ASC), la ville remet en question les modes de vie de ses habitants, les entreprises, la municipalité et les institutions afin de développer des solutions innovantes aux questions urbaines. Elle recense plus d’une centaine de partenaires et également une centaine de projets visant à tendre vers la ville intelligente et de répondre aux enjeux européens à l’horizon 2020. Elle agit sur 7 grands axes qui sont : les infrastructures et la technologie, l’énergie, l’eau et les déchets, la mobilité, la ville circulaire, la gouvernance et l’éducation, les habitants et l’habitat.
Amsterdam est déjà connu pour être un exemple dans la pratique de la mobilité douce avec 600.000 vélos pour 750.000 habitants. Cependant, comme toutes les grandes villes, Amsterdam souffre aussi de congestion à sa périphérie. Ainsi, afin de réduire les émissions de CO2 générées par le trafic automobile, tout le périphérique d’Amsterdam est sous contrôle vidéo afin de pouvoir anticiper et prévenir les automobilistes tout au long de leur trajets: à quel moment ils doivent ralentir ou accélérer afin d’éviter les phénomènes de L’éco-quartier a également mis en place un système de mobilité plus durable avec la mise à disposition de voitures électriques, une application permettant de suivre en temps réel le bus et également un système de parking partagé qui permet via son smartphone de repérer les places de parking disponibles et de pouvoir les louer pour la durée souhaitée. De plus, le fait d’avoir installé dans ce quartier résidentiel également du tertiaire et de nombreux équipements type crèches, commerces, piscines, etc… cela permet de réduire les déplacements et notamment les déplacements en voiture individuelle. Outre les bienfaits environnementaux avec plus de 78% des besoins couverts par la géothermie soit environ 2000 T d’émissions de CO2 par an d’économisées et 57% des résidents qui n’utilisent plus leur voiture personnelle, ce type de quartier a permis à 70% des habitants de constater une baisse de leur facture énergétique et 67% des résidents équipés du numérique estiment que ces technologies leur facilitent la vie.
Au final, 95% des habitants se sentent satisfaits et fiers de leur quartier, ce qui montre que celui-ci a su répondre à des enjeux environnementaux, sociaux et économiques tout en offrant une meilleure qualité de vie.
D’autres projets à plus petite échelle et plus simple à mettre en place voient également le jour via des applications pour smartphone. Aujourd’hui, la majorité de la population vivant en ville possède un smartphone avec lequel on peut déjà se connecter à internet et aux réseaux sociaux grâce à l’augmentation des zones urbaines couvertes par des points wi-fi. Cette indépendance au téléphone mobile offre ainsi aux développeurs et aux collectivités un terrain d’applications quasi-infini où tout semble être possible. De la création d’un open-data à l’échelle métropolitaine à l’application qui va permettre à chacun de savoir quand le service de ramassage des ordures passera dans sa rue et comment trier ses déchets, les possibilités sont énormes. C’est la raison pour laquelle ces applications se développent rapidement  comme l’application  Fix my  street développé en Angleterre et désormais utilisé dans plusieurs pays du monde (Canada, Suisse, Tunisie, etc…). Elle permet de prévenir et de localiser des dégradations, dommages présents sur l’espace public et ainsi de les prendre en charge plus rapidement par les services publics. Cette application recense plus de 1 million de dégâts signalés depuis sa mise en route ce qui montre son succès auprès des utilisateurs. SUPERIEURE SOUMIS
On le voit à travers ces différents exemples, la smart city se concrétise sous des formes très différentes. Elle peut-être à la fois physique avec des projets de nouveaux quartiers innovants et intelligents DOCUMENT qui mettent à profit la technologie pour NATIONALE une meilleure gestion de réseaux matériels notamment énergétique, et elle peut être à la fois immatérielle avec l’émergence de nombreuses applications permettant de communiquer, d’informer, de localiser, des  éléments  de  l’espace  urbain  afin de faciliter notre vie quotidienne. Dans tous  les  cas,  ces  nouvelles  innovations sont en pleine expansion et sont encore  aujourd’hui des expérimentations isolées  de solutions qui ont pour but de se diffuser en tant que modèles.

Les outils politiques de la smart city

Malgré le fait que la smart city soit encore un terme flou et qu’elle soit le lieu de nombreuses expérimentations, la smart city n’est pas seulement un terme marketing voire utopique, elle est effectivement déjà soutenue par des programmes politiques à différentes échelles.
Le plan SET par exemple ou plan stratégique pour les technologies énergétiques vient en aide au développement de nouvelles technologies notamment au service de la ville via des appels à projet soutenant les villes européennes pionnières en la matière. L’enjeu de cet outil est de faciliter et d’aider les villes à concrétiser l’objectif européen 2020 pour la lutte contre le changement climatique qui cible une réduction de 20% des émissions de CO2, et une augmentation de 20% de l’usage des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Ce plan à l’échelle européenne doit permettre de faciliter et  de  financer  les  recherches  afin de pouvoir réduire les coups de ces nouveaux systèmes et de pouvoir les démocratiser.
Des  appels  à  projets  européens permettent également de stimuler les villes et de les amener à développer ce qui pourrait faire de la ville, une ville intelligente. «Smart  Cities  and  Communities»  est  un programme européen de  financement de la recherche et de l’innovation dans le cadre de : Horizon 2020. L’objectif de ce programme est d’encourager les villes européennes à réfléchir sur des moyens efficaces  et pouvant être  dupliqués pour  répondre  aux  problématiques de l’énergie, des transports et de l’usage des technologies en milieu urbain. Ce concours a été remporté par le projet « Smarter Together  »  regroupant  Lyon,  Vienne  et Munich.DOCUMENT NATIONALE Cependant,  la  mise  en  place  de  ces nouvelles formes de ville nécessitent la mise en place de partenariats essentiels entre tous les acteurs nécessaires, universitaires, technologiques,  économiques  et  terri- toriaux afin de pouvoir concevoir et mettre en place des solutions innovantes pour la ville de demain. Sur le projet Smarter Together  par  exemple,  une  trentaine d’entités sont partenaires du projet allant de l’université technique de Munich, ERDF, Siemens Austria, à la région de Munich. En effet, lorsqu’on recherche rapidement sur internet des informations  concernant la smart city, on tombe très largement sur la promotion de cette nouvelle forme de ville via des sites de grands groupes industriels comme SIEMENS, IBM ou encore CISCO. Sur tous ces sites, la smart city est représentée de manière très similaire que ce soit sur le
fond ou sur la forme. Selon tous leurs discours, la smart city est le moyen de régler chaque problème que subit la ville d’aujourd’hui par une réponse technologique et cela dans des domaines toujours identiques qui sont : l’énergie, l’eau, les transports et la sécurité pour les principaux. Ce nouveau mode  d’urbanisme  repose  ainsi  sur  le principe problème/solution qui permettrait de répondre aux enjeux urbains. Outre le fond et le discours commun de ces grands groupes industriels, leurs modes de représentation, leurs chartes graphiques, leurs images de promotion sont également très similaires comme on peut le voir sur différents visuels extraits des groupes SIEMENS, CISCO et IBM.
Dans la plupart des cas, la ville est représentée de manière très simplifiée, les immeubles sont remplacés par de simples volumes et l’espace public par des surfaces lisses vertes ou grises. Cette esthétique reflète assez bien la vision qu’ont les industriels de la smart city, c’est-à-dire un ensemble de systèmes et d’outils technologiques où la forme architecturale et les ambiances de la ville ne passeraient finalement qu’au second plan. Cette nouvelle approche de la conception urbaine modifie totalement les codes de la fabrication de la ville, les industriels qui ont les connaissances technologiques et numériques pour le développement des nouveaux outils de la ville semblent désormais avoir pris le contrôle de la ville au détriment des urbanistes. Cela nécessite ainsi de repenser la gouvernance des villes, et la gestion de ses données, «La question à venir pour les pouvoirs publics locaux est de déterminer leur stratégie d’exploitation de cette nouvelle ressource qui nécessite une maitrise technique élevée, représente un coût conséquent et est une source d’informations redéterminant les pratiques de gouvernance.» 28.
Comme nous l’avons évoqué, la smart city émerge encore aujourd’hui à l’échelle de quartier principalement, mais celle-ci devient un véritable enjeu politique et est souvent projetée dans des échelles plus métropolitaines par les représentants politiques. La smart city n’est pas un changement uniquement matériel de la ville, elle a pour but également de changer les rapports sociaux, les modes de vie et la manière de concevoir la ville par la coordination de tous les acteurs. C’est la raison pour laquelle elle devient un enjeu aussi politique en voulant résoudre les problèmes sociaux, écologiques et économiques actuels.

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Table des matières

Introduction
1- La smart city, un concept encore flou
1.1- la (non) définition de la smart city
1.2- la smart city, une ville encore expérimentale
1.1.1- La ville intelligente comme ville ultra-connectée
1.2.1 – La smart city, des laboratoires expérimentaux
1.1.2 – La ville intelligente pour une ville plus durable
1.2.2 – Les outils politiques de la smart city
1.1.3 – La ville intelligente par la planification intelligente
1.2.3 – ville existante et nouvelles technologies, une hybridation difficile
2- L’habitant dans la smart city
2.1- l’habitant dépendant de la ville intelligente
2.2- la ville par et pour l’habitant
2.1.1- l’omniprésence des réseaux et interfaces numériques
2.1.1- l’habitant un membre expert de l’équipe de conception
2.1.2 – l’habitant cyborg
2.1.2 – l’habitant consommacteur
3- la nouvelle experience de la ville
3.1- l’évolution de la ville et de l’habitant au passage de la smart city
3.2 – les limites de la smart city
3.1.1- l’impact de la smart city dans la morphologie de la ville
3.1.4 – ville intelligente – ville sensible?
3.1.2 – la nouvelle expérience de la ville
3.1.3 – la ville intelligente, un modèle pour une ville plus équitable
Conclusion
Bibliographie

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