Madagascar est réputé pour son degré d’endémicité très élevé, concernant la faune, qui atteint plus de 99% pour les amphibiens, 93% pour les reptiles (GLAW & VENCES, 1994) et 91% pour les oiseaux, et aux environs de 80% pour la flore (MORRIS & HAWKINS ,1998). Mais il existe diverses menaces qui font pression sur la biodiversité. Une de ces menaces est le commerce des espèces sauvages d’animaux et de végétaux, qui est assez important dans notre pays par rapport à d’autres (feux de brousses, chasses, exploitations forestière…). On estime que le commerce international des espèces sauvages représente des milliards de dollars par an et qu’il porte sur des centaines de millions de spécimens d’animaux et de plantes (D.G.E.F, 2002). L’exploitation et le commerce intensifs de certaines espèces, auxquels s’ajoutent d’autres facteurs tels que la disparition des habitats, peuvent épuiser les populations et, même, les conduire au bord de l’extinction. Cependant, d’autres espèces sont protégées grâce à l’existence d’un accord garantissant un commerce durable et important qui préserve ces ressources pour l’avenir : c’est la convention désignée par C.I.T.E.S (Convention on international. trade in endangered species of wild fauna and flora) ou Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction. Elle se définit comme un instrument de conservation ; car c’est un ensemble de lois et d’amendements qui réglementent l’exploitation à but économique, des espèces animales ou végétales (WIJNSTEKER, 1997).Elle a pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d’animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent. Comme leur commerce dépasse le cadre national, sa réglementation nécessite la coopération internationale pour préserver certaines espèces de la surexploitation. Ainsi Madagascar (en Août 1975) est l’un des premiers pays dans le monde à s’adhérer à la C.I.T.E.S. En effet cette convention a été conclue lors d’une conférence internationale, à laquelle participaient 80 pays, tenue le 03 mars 1973 à Washington. La convention est entrée en vigueur le 1er juillet 1975.
LA SITUATION ACTUELLE DU COMMERCE D’EXPORTATION
Les principaux groupes exportés sont des mammifères, des oiseaux, des amphibiens, des reptiles, des invertébrées (y compris les coraux), et des plantes. La majorité du commerce affecte les animaux vivants et les plantes. Cependant, les produits tirés des crocodiles (peaux, viande…), sont également touchés. Ces produits d’exportation sont utilisés à des fins divers, entre autres : élevages privés ou personnels, extraction des produits pharmaceutiques,… (DGEF, 2002) .
LES BATRACIENS
Environ 200 espèces de Batraciens, toutes endémiques, exceptées une ou deux espèces, sont réparties en trois familles (GLAW & VENCES, 1994). Dyscophus antongilli est inscrit à l’Annexe I de la CITES. Mantella spp, qui représente le plus grand nombre d’individus exportés (24000 en 2002) et Scaphiophyrne spp, avec 6000 individus exportés en 2002, sont tous deux inscrits à l’Annexe II de la CITES. La transaction commerciale enregistrée porte sur d’autres animaux vivants comme Boophis spp. (500 individus exportés), Mantidactylus spp.(200 individus exportés) .
LES REPTILES
Les lézards
Cinq familles sont présentes à Madagascar (Cameleonidae, Gekkonidae, Gerrhosauridae, Iguanidae et Scincidae), dont la majorité sinon, la totalité sont endémiques, (GLAW & VENCES, 1994).Deux de ces familles sont les plus exportées (Cameleonidae et Gekkonidae), représentant respectivement 49% et 21% de la totalité des individus exportés .
-Famille des Cameleonidae : comprenant trois genres : Brookesia spp dont l’exportation atteint 1800 individus en 2002, Calumna spp avec 100 individus exportés en 2002, et Furcifer spp présentant le plus grand nombre d’individus exportés (7000) en 2002(Voir figure n°02) surtout l’espèce Furcifer pardalis avec plus de la moitié des autres Furcifer (DGEF, 2002). A part Brookesia perarmata qui est inscrit à l’Annexe I de la CITES depuis février 2003 (DGEF, 2003); toutes les autres espèces sont maintenant inscrites à l’Annexe II de la CITES.
-Famille des Gekkonidae : possédant environ 70 espèces, elles sont groupées en 13 genres à Madagascar (GLAW & VENCES, 1994), avec 3 genres qui représentent beaucoup d’intérêt au commerce international : le genre Uroplatus spp qui est le plus exportés en 2002 avec 8000 individus, Phelsuma spp est inscrit à l’Annexe II de la CITES avec 7000 individus exportés en 2002 et l’espèce la plus exportée est Phelsuma lineata qui represente25% des autres Phelsuma. (DGEF, 2002). Le genre Paroedora spp a 4500 individus exportés en 2002 .
Les Serpents
Trois familles de serpents sont représentées à Madagascar.
-Famille des Boidae: avec trois espèces endémiques groupées dans deux genres (FOGEL, 1997). Toutes les trois sont inscrites à l’Annexe I de la CITES.
-Famille de Typhlopidae : possédant environ 10 espèces qui sont endémiques et groupées dans deux genres.
-Famille de Colubridae : présentant environ 70 espèces sont endémiques et groupées dans 17 genres (FOGEL. 1997). Leioheterodon spp a le nombre d’individus exportés le plus élevé (400 individus), ensuite Langaha spp et Stenophis spp avec 100 individus exportés chacun ; l’exportation de Dromicodryas spp, Liopholidophis spp, Madagascarophis spp, et Mimophis spp varie entre 40 et 10 individus .
Les tortues
Les Tortues appartiennent à la famille des Testudinidae, dont une espèce introduite ( Kinixys belliana avec 400 individus exportés en 2001 ) ; Angonoka, Astrochelys yniphora, la Tortue Radiée, Astrochelys radiata et Kapidolo, Pyxis planicauda sont inscrites à l’Annexe I de la CITES ;le reste (voir figure n°05) est inscrit à l’Annexe II de la CITES, Pyxis spp qui est le plus exportés avec 1500 individus et Pelusios spp avec 50 individus. Les tortues d’eau douce sont représentées par quatre espèces à Madagascar, dont une, endémique Erymnochelys madagascariensis(avec 80 individus exportés en 2001) est inscrite à l’Annexe II de la CITES.
LES OISEAUX
Parmi des nombreuses espèces d’oiseaux, beaucoup sont inscrits, soit à l’Annexe I de la CITES, par exemple : Faucon pèlerin Falco peregrinus, l’effraie de soumagne Tyto soumagnei, soit à l’Annexe II de la CITES, par exemple : les perroquets et des perruches inséparables (Agapornis canus, Coracopsis nigra, Coracopsis vasa); toutes les Strigiformes exceptée l’Effraie de soumagne (cinq espèces à Madagascar). Le foudi de Madagascar Foudia madagascariensis et Corbeau pie Corvus albus sont considérés comme des espèces nuisibles, toutes les autres espèces sont de facto des espèces gibiers (voir ANNEXE VI). Toutefois, quatre espèces seulement apparaissaient régulièrement dans le commerce enregistré: Agapornis canus qui est la plus exportée en 2002 atteignant le nombre de 2750 individus, Coracopsis nigra avec 250 individus exportés, Coracopsis vasa et Foudia madagascariensis avec 800 individus exportés (DGEF, 2002). Cependant, les permis d’exportation indiquent qu’une gamme d’autres espèces avait été exportée en 2002, comme Lonchura nana avec 900 individus exportés, Ploceus sakalava (200individus). Toute transaction commerciale enregistrée porte sur des animaux vivants.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : LA SITUATION ACTUELLE DU COMMERCE D’EXPORTATION
1 1) LES BATRACIENS
1 2) LES REPTILES
1 2 1) Les lézards
1 2 2) Les Serpents
1 2 3) Les tortues
1 3) LES OISEAUX
1 4) LES DESTINATIONS DE QUELQUES SPECIMENS COMMERCIALISES
1 5) LA VALEUR DES ECHANGES
CHAPITRE II : LA METHODOLOGIE DE TRAVAIL
2 1) LES ETAPES DE LA METHODOLOGIE DE RECHERCHE
2 1-1) Etude bibliographique
2 1-2) Les enquêtes
2 1 2 1) Une enquête préliminaire et globale
2 1 2 2) Des enquêtes spécifiques
2 1-3) Echantillonnage
2 2) FIXATION DES RESULTATS ATTENDUS
2 2 1) Phase bibliographique
2 2 2) Phase d’enquête
2 2 3) Phase d’analyse
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
3 1) GROUPE DES AMPHIBIENS
3 1-1) Existences des points communs concernant la détention des animaux
3 1 1 1) La provenance et la mensuration des animaux
3 1 1 2 ) Substrats constituant le plancher des cages contenant les animaux
3 1 1 3) Conditionnement de la détention
3 1 1 4) Types de nourriture et fréquence
3 1-2) Les différenciations entre les centres de détention d’animaux
3 1 2 1) Au niveau de la densité de la population dans une cage
3 1 2 2) Au niveau des systèmes de construction des bâtiments
3 2) GROUPE DES CAMELEONS
3 2 1) Les points communs dans la détention des caméléons
3 2 1 1) La provenance des animaux et leur mensuration
3 2 1 2) La composition du substrat dans les cages à caméléons
3 2 1 3) Conditionnement de détention des caméléons
3 2 1 4) Quantité et fréquence de la nourriture
3 2 2) Les critères de différentiation
3 2 2 1) Les densités
3 2 2 2) Différences au point de vue construction des bâtiments
3 2 2 3) Une cage par type de climat de leur biotope
3 2 3) Des cages spéciales pour les femelles gravides
3 3) GROUPE DES GECKOS
3 3 1) Les points communs concernant la détention des animaux de ce groupe
3 3 1 1) La provenance des animaux et leur mensuration
3 3 1 2) Constitution des planchers des cages
3 3 1 3) Conditionnement de la détention
3 3 1 4) Alimentation des animaux
3 3 2) Les critères de différenciation
3 3 2 1) La densité des animaux dans les cages
3 3 2 2) Différences au point de vue construction des cages
3 4) GROUPE DE SERPENTS
3 4 1) Les points communs existants dans la conduite d’élevage des serpents
3 4 1 1) Les lieux d’origine des animaux et leur mensuration
3 4 1 2) Les substrats dans les cages et les nourritures des serpents
3 4 2) Les critères de différentiation
3 4 2 1) La densité des animaux dans chaque cage
3 4 2 2) Les types de cages
3 5) GROUPE DES TORTUES
3 5 1) Les points communs dans la conduite de détention des tortues
3 5 1 1 ) La provenance des tortues et leurs mensurations
3 5 1 2) Pour les tortues terrestres
a) La composition des substrats
b) Le conditionnement de la détention des tortues
c) La nourriture et la fréquence de nourrissage
d) La densité de la population
3 5 1 3) Pour les tortues d’eau douce
b) La nourriture et lafréquence de nourrissage
3 6) GROUPE DES OISEAUX
3 6 1) Les points communs dans la détention des oiseaux
3 6 1 1) Leur provenance et leur taille
3 6 1 2) Les perchoirs
3 6 1 3) La nourriture et sa fréquence
3 6 2) Les différentiations dans la détention des oiseaux
CHAPITRE IV : PROPOSITION DE NORME DE DOMESTICATION ET RECOMMANDATIONS
4 1) GROUPE DES AMPHIBIENS
4 1 1) 1er groupe : Groupe des amphibiens terrestres
4 1 1 1) 1er sous groupe
a) Description
b) Distribution et habitat
c) Dimension des cages des amphibiens terrestres
d) Conditionnements des cages des amphibiens
4 1 1 2) 2ème sous groupe
a) Descriptions, distribution
b) Dimension et conditionnement des cages
4 1 1 3) 3ème sous groupe
a) Description et distribution
b) Dimension et conditionnement des cages
4 1 2) 2ème groupe : Les amphibiens arboricoles
4 1 2 1 ) Description
4 1 2 2 ) Distribution
4 1 2 3 ) Dimensionnement des cages des amphibiens arboricoles
4 1 2 4 ) Conditionnement des cages
4 1 3) 3ème groupe : Les grands amphibiens
4 1 31) Description
4 1 3 2) Habitat et dimension des cages
4 1 3) La reproduction
CONCLUSION