Généralités
Le développement harmonieux d’un pays dépend essentiellement de la qualité des ressources humaines qui s’y consacrent. Le système éducatif connaît un grand basculement au XXème siècle. Dès lors, ces pays apportent une attention particulière à la formation de leurs cadres en marquant une volonté accrue vers le renouvellement des programmes de formation et d’apprentissage. Notamment, l’apport de la mondialisation a touché l’éducation, précisément la mise en place de nouveau système qui est le système LMD (Licence-Master-Doctorat) à Madagascar.
Cette option n’accuse pas le système évanescent actuel ni ne le déclasse, mais elle exprime la détermination des pays à moderniser la formation, à l’ouvrir sur les métiers du terroir et du milieu, et sur ceux du monde. Or, le système qui peut aider à atteindre ces visées est, dans une large mesure, le LMD parce qu’il est porteur d’enjeux et de défis pour l’Afrique. Aujourd’hui encore, un petit pourcentage seulement des promotions accueillies dans les facultés après le baccalauréat parvient à atteindre le niveau ultime, le doctorat. La grande majorité des étudiants quitte par conséquent le système universitaire sans diplôme professionnel ou, pour utiliser une autre formulation, sans compétence opérationnelle directement utilisable dans le monde du travail.
A Madagascar, il est tant convoité par les établissements supérieurs, mais il reste un parcours encore difficile à maîtriser. Bien sûr, les diplômes sont reconnus à l’international. Le Dr Josoa Ramamonjisoa, conseiller auprès de la présidence de l’ordre des ingénieurs de Madagascar, lors d’un débat sur le sort de ce système dans le pays a fait remarquer que « on ne pourra pas se passer de cette structure qui est mondialement adoptée dans toutes les universités. Mais son application dans le pays est encore très difficile, vu la situation générale de l’enseignement à Madagascar actuellement ». Selon l’avis du Dr Josoa, « le problème vient de la gouvernance du Ministère de l’Enseignement supérieur. Par exemple, cette entité laisse le champ libre à certaines universités privées de tromper les étudiants sur le fait d’avoir des relations avec des universités étrangères, un fait qui ne garantit nullement la reconnaissance des diplômes au niveau international. Il faut donc réviser cette politique de gouvernance ».
Cadrage théorique de l’étude et approche méthodologique
Le système LMD aujourd’hui largement adopté en Europe, est réalisé dans le cadre du processus de Bologne. Par « Processus de Bologne », on désigne le processus d’harmonisation européenne de l’enseignement supérieur. Il est né à Paris, à la Sorbonne, en mai 1998, d’une initiative du Ministre de l’Enseignement Supérieur de la France. Son but est d’instaurer, d’ici 2010, un espace européen de l’enseignement supérieur dans lequel les enseignants, les étudiants et les diplômés pourront se déplacer facilement, et bénéficier d’une juste reconnaissance de leurs qualifications.
La signification du sigle L.M.D.
Le sigle L.M.D signifie Licence, Master, Doctorat. Il s’agit des trois diplômes reconnus nationalement et au niveau européen. Ces diplômes sont convertis en crédits européens que l’on nomme ECTS (European Credit Transfer System). Il s’agit de la « monnaie d’échange européenne » de l’étudiant. Ces crédits permettent à tous les étudiants quelques soit le pays et l’université de poursuivre son cursus dans une autre université européenne.
Pourquoi un tel système ?
L’objectif est d’harmoniser l’offre de formation universitaire dans toute l’Europe. Les buts de cette démarche sont tout d’abord de faciliter les comparaisons et les équivalences au niveau international, puis de favoriser la mobilité des étudiants et leur accès au monde du travail en Europe. Sur le plan académique, l’offre de formation permet l’adoption d’un système de diplômes facilement lisibles et comparables (grâce notamment à l’annexe du diplôme), la promotion de la mobilité, la promotion de la coopération sous régionale ou régionale et la promotion des valeurs scientifiques, culturelles et sociales des partenaires. Le système organise des formations semestrialisées sur la base d’unités d’enseignement (UE) ; un tel système est aussi une solution aux années blanches ou invalidées. Il met en œuvre des crédits capitalisables et transférables en cas de mobilité nationale ou internationale.
A quoi correspond la licence ?
La licence correspond à un bac+ 3. Elle se déroule sur trois années après le bac. La première année est donc ouverte aux titulaires du baccalauréat. Les trois années de licence forment six semestres et représentent 180 crédits européens. Au terme de cette période et après obtention du diplôme de licence, l’étudiant peut accéder aux programmes du master ou sortir du système pour entrer dans le monde professionnel. S’il décide plus tard de reprendre ses études en formation continue, il devra alors justifier qu’il possède bien 180 crédits ECTS pour intégrer un programme de master.
A quoi correspond le master ?
Le master équivaut à un niveau bac+ 5. Il se déroule en deux années (quatre semestres) et est ouvert aux titulaires d’une licence. A son terme, il permet l’obtention de 120 crédits européens en plus de ceux déjà cumulés en licence. En fin de première année de master, les étudiants ont la possibilité de choisir entre poursuivre sur un master 2 (deuxième année) à finalité professionnelle (anciennement DESS) et une voie à finalité recherche (anciennement DEA). Après un master à finalité professionnelle, l’étudiant est apte à entrer sur le marché de l’emploi. Après un master à finalité recherche, l’étudiant poursuit généralement sur un doctorat.
A quoi correspond le doctorat ?
Le doctorat correspond à un bac+ 8. La formation doctorale est ouverte aux titulaires d’un master recherche. Il permet d’obtenir 180 crédits européens supplémentaires. L’accès en doctorat est également soumis à l’approbation de l’école doctorale à laquelle sera rattachée l’étudiant et à laquelle appartient son directeur de thèse. Au terme de son doctorat, c’est-à-dire après sa soutenance de thèse, l’étudiant (doctorant) obtient le grade de Docteur.
Organisation du système LMD
Le LMD met en place principalement une architecture basée sur trois grades : licence, master et doctorat; une organisation des enseignements en semestres et unités d’enseignement; la mise en œuvre des crédits et par la délivrance d’une annexe descriptive au diplôme.
La réforme LMD (pour « Licence-Master-Doctorat ») désigne un ensemble de mesures modifiant le système d’enseignement supérieur pour l’adapter aux standards internationaux. Une organisation des enseignements en semestres et unités d’enseignement et la mise en œuvre des crédits.
Architecture générale des offres de formation
Abandonnant l’ancienne organisation en trois cycles universitaires de deux ans chacun (DEUG, Licence et Troisième cycle: DESA, DESS) et d’un Doctorat d’Etat, le système LMD reconnaît trois diplômes et grades nationaux:
– Licence (L) : diplôme de niveau bac+3 (soit fondamentale, soit professionnelle)
– Master (M) : diplôme de niveau bac+5 (soit fondamental préparant à la recherche, soit spécialisé)
– Doctorat (D) : diplôme de niveau bac+8 sanctionnant un travail de recherche dans le cadre d’une thèse.
Les études sont organisées en 3 cycles :
Premier cycle Il consiste en une formation initiale de 3 ans. C’est un cycle de transition, sanctionné par le grade académique de Licence (ou Bachelor). La Licence est, soit à option Professionnelle, débouchant alors sur un Master Professionnel, soit à option Recherche (aussi appelée Généraliste) et dans ce cas, elle débouche sur un Master en Recherche.
Deuxième cycle Il conduit à un Master obtenu en 2 ans. Le Master comporte deux options:
– une option professionnelle (dirigée vers l’enseignement ou vers des compétences professionnelles ou artistiques particulières) ;
– une option approfondie qui prépare à la recherche scientifique.
Troisième cycle Il correspond à la formation doctorale et les travaux relatifs à la préparation d’une thèse de doctorat. Sa durée est forfaitairement déterminée à 3 ans. Il est accessible après un Master à option Recherche.
Parcours de formation
Les offres de formation sont validées par des diplômes nationaux obtenus à la suite de parcours de formation bien précis. Car l’organisation pédagogique est généralement semestrielle. D’où un parcours de formation est constitué par une suite de semestres pédagogiques.
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Table des matières
Introduction générale
Partie I: Généralités et présentation du terrain
Chapitre I : Cadrage théorique de l’étude et approche méthodologique
A. Cadrage théorique de l’étude
1. La signification du sigle L.M.D
1.1 Pourquoi un tel système ?
1.2 A quoi correspond la licence ?
1.3 A quoi correspond le master ?
1.4 A quoi correspond le doctorat ?
2. Organisation du système LMD
2.1. Architecture générale des offres de formation
2.2. Parcours de formation
2.3. Les termes spécifiques dans le contexte du système LMD
2.4 Les différentes catégories d’Unités d’enseignement
3. Fonctionnement du système LMD
3.1. Evaluations
3.1.1. Eléments utilisés dans l’évaluation
3.1.2. Validation d’un parcours
3.2. Mobilité des étudiants
3.3. LMD et professionnalisation
B. Approche méthodologique
1. La psychologie de l’éducation de Gustave Lebon
2. Le fonctionnalisme de Malinowski Bronislaw
Chapitre II : Etat des lieux
1. Présentation du département SOCIOLOGIE de la faculté DEGS
2. Les moyens et ressources du département sociologie
2.1 Documentation
2.2 Espaces de travaux personnels et T.I.C
3. Les objectifs de l’enseignement supérieur dans l’installation du système LMD
4. Les objectifs du système LMD
Partie II : Analyse des résultats d’enquête sur terrain
Chapitre III : Les résultats de la phase exploratoire et justification de la méthode d’analyse
A. Justification de la méthode d’analyse
B. Les résultats de la phase exploratoire
1. Observation sur l’application du système LMD selon le président de l’université d’Antananarivo
2. Documentation concernant l’application du système LMD dans le département de SOCIOLOGIE
2.1 Conditions et modalité d’accès à la formation et capacité d’accueil
2.2 Synthèse globale des Ressources Humaines
3. La préparation intellectuelle des étudiants face au changement du système
Chapitre IV : La perception des enquêtés du système LMD
1. Le système LMD selon les étudiants
1.1 Leur compréhension du système LMD
1.2 La cause de ce basculement de système selon les étudiants
1.3 Avantages ressenties par les étudiants dans le système LMD
1.4 Problèmes ressenties par les étudiants dans le système LMD
1.5 La préférence des étudiants entre l’ancien système et le LMD
1.6 Remarque des étudiants concernant le changement des méthodes d’enseignement
1.7 Les dépenses par semaine que les étudiants offrent pour leur travail personnel
2. La perception du système LMD selon les membres du PAT et des membres du corps enseignant au sein de la faculté DEGS
2.1 Les attentes des parents, des membres du PAT et des membres du corps enseignant concernant la mise en place du système LMD
2.2 L’avantage du système LMD selon les enquêtes menées au sein de la faculté DEGS
2.3 La perception du système LMD selon des membres du PAT
2.3.1 Problèmes de l’Université d’Antananarivo dans la mise en place du système LMD selon les membres du PAT
2.3.2 Les conditions pour que l’Université soit apte à remplir les exigences du système LMD
2.4 La perception des membres du corps enseignant sur le système LMD
2.5 La perception des parents du système LMD
2.5.1 Les avantages du système LMD selon les parents
2.5.2 Les inconvénients du système LMD selon les parents
2.5.3 Les dépenses par semaines que les parents offrent pour le travail personnel de leur enfant
Chapitre V : Les enjeux du système LMD
1. Pour l’apprenant
2. Pour l’enseignant
3. Pour les Etats
Partie III: Evaluation et analyse prospective
Chapitre VI : Les impacts du changement de système sur le dispositif de l’université
1. Modification de la structure de l’offre de formation
2. L’amélioration de l’accueil et du suivi de l’étudiant
3. La rénovation des pratiques pédagogiques
4. la transformation des procédures d’apprentissage
Chapitre VII : Action entreprise par l’université d’Antananarivo en vue de sa migration vers le système LMD
A. Action entreprise par l’université d’Antananarivo en vue de sa migration vers le système LMD de 2013 à 2016
1. Développement d’une formation académique de qualité
2. Basculement progressif vers le système LMD
3. Formation de la relève
4. Renforcement des capacités du PE et du PAT
B. Plan d’actions du Président de l’université d’Antananarivo en vue de la migration de l’Université vers le système LMD de 2016 à 2019
1. Appui à la formation
2. Valorisation des compétences de l’UA
Chapitre VIII : Recommandation pour la réussite du système LMD
1. Recommandation proposée par les étudiants
2. Recommandation proposée par les membres du PAT
3. Recommandation proposée par les enseignants
4. Recommandation proposée par les parents
CONCLUSION GENERALE