La sexualite en milieu scolaire dakarois

Parmi toutes les maladies qui sévissent dans le monde, l’infection à VIH/SIDA constitue l’une des plus redoutables et des plus redoutées durant ce siècle. Aujourd’hui, le nombre de cas de Personnes Vivants avec le Virus du VIH (PVVIH) s’est accru à un point tel que l’on parle de pandémie. Sa présence fait que la littérature à son sujet est florissante et à ce propos, on recense énormément d’écrits et de recherches.

Sur la population mondiale générale, elle a fait des millions de victimes dans le monde ces deux dernières décennies et elle continue à en faire. Aujourd’hui, l’Afrique détient le record du rythme de propagation du VIH/SIDA dans le monde. En effet, selon certaines sources, depuis le début des années 80, le SIDA est devenu « la principale menace pour la santé des Africains » . L’Organisme des Nations Unies de lutte contre le SIDA (ONUSIDA) estime à ce propos que : « 28 millions d’Africains ont été infectés du virus à la fin de l’année 2001, ce chiffre représente presque 70% du total de personnes vivant avec le virus du VIH dans le monde » .

Le rythme de progression du VIH/SIDA donne l’impression de faire une course toujours plus rapide surtout dans la tranche des jeunes. C’est d’ailleurs ce qui est à l’origine de l’attention toute particulière accordée aux comportements sexuels des jeunes par les chercheurs, car avant la propagation de l’épidémie, il y avait très peu d’écrits sur le sujet. Le thème était peu exploré, sûrement parce qu’il y avait des questions plus urgentes pour ces chercheurs comme la pauvreté ou la mortalité maternelle et infantile. Aujourd’hui, les statistiques tablent sur des milliers de jeunes africains concernés par la maladie. Du coup, la sexualité est devenue un sujet de préoccupation majeure de santé publique avec l’extension reconnue du Sida ces dernières années.

Comme dans la plupart des pays d’Afrique, la transmission au Sénégal se fait principalement par voie sexuelle. D. Ward estime à ce propos que «…. la transmission sexuelle est responsable de 90 % des cas de Sida […] » . Il est surtout remarquable, que l’infection ne touche plus seulement les groupes à haut risques (les travailleuses de sexe et les homosexuels) comme au tout début, mais elle affecte aussi les autres catégories de la population générale comme les jeunes adolescents qui représentent la majorité de la population, « ils sont en 2002, presque 11,8 millions entre 15 et 24 ans à vivre avec le virus […] » . Il semble dés lors, que les jeunes adolescents ont des comportements sexuels, et si l’on associe cela à l’idée selon laquelle la transmission du VIH se fait essentiellement par voie sexuelle, on peut en déduire que ces jeunes adolescents ont des comportements sexuels à risques et cela peut donc contribuer fortement à la hausse du nombre de PVVIH jeunes. Selon les rares données statistiques disponibles, on note que la proportion des grossesses hors mariage contractées en milieu scolaire varie entre 9 à 14%. Et toujours dans ce sens, les données fournies par EDS IVSénégal affirment que les filles de 15 -19 ans ont des comportements sexuels à risques plus élevés que celles des jeunes femmes de la tranche d’âge 20-24 ans, et il est surtout remarquable – quand on fait la comparaison entre les résultats de l’EDS III et ceux de EDS IV – que l’âge des premiers rapports sexuels préconjugaux aient tendance à baisser. Selon le Bulletin Santé Magazine n° 6 (Juillet- Août 2006), « si en 1960, l’âge moyen pour les premiers rapports sexuels tournait autour de 20 ans, aujourd’hui il avoisine les 15 à 16 ans dans la plupart des pays africains» .

A l’heure actuelle, l’évolution des recherches qui porte à croire que l’épidémie frappe surtout les jeunes, fait, qu’ils représentent dès lors un groupe dit « vulnérable » ou « groupe à haut risques ». En effet, cette épidémie dont les chiffres sont particulièrement croissants au niveau de cette tranche d’âge justifie les efforts déployés par les autorités sénégalaises dans la lutte contre le VIH/SIDA qui en fait sa cible principale. Ils sont les plus exposés au VIH/SIDA et la prise de conscience de leur exposition constitue dés lors un grand espoir dans la lutte déjà entamée par les autorités.

D’ailleurs, la lutte du Sénégal contre le Sida, est saluée par de grands organismes internationaux et aujourd’hui, ce pays est présenté comme l’un des pays où la prévalence au sein de la population générale est des plus faibles parmi les pays d’Afrique au sud du Sahara. Les estimations varient entre 0,7% et 0,9% (EDS IV, 2005 ; ONUSIDA, 2006), avec cependant des variations importantes d’une région à une autre. Ainsi, dans le souci d’apporter une contribution aux nombreuses questions soulevées ci-avant et qui préoccupent aussi bien les autorités que les responsables sociaux et sanitaires, nous nous proposons d’inscrire notre recherche dans la problématique la santé des jeunes en l’occurrence leur santé sexuelle. Nous avons choisi les jeunes principalement ceux du milieu scolaire en raison du fait que dans le cadre scolaire, les jeunes sont plus disponibles et sont plus à l’aise et plus libres pour répondre à des questions aussi intimes en rapport avec leur sexualité.

Cadre théorique et méthodologique

le cadre théorique

Problématique
Si dans la société traditionnelle, le début des premiers rapports sexuels coïncidait avec le mariage, aujourd’hui, il existe un décalage temporel entre les deux phénomènes. De plus en plus, les jeunes s’adonnent à une activité sexuelle, qu’ils soient mariés ou non, et même si cette activité sexuelle est sensée démarrer en même temps que la nuptialité. En fait, pour comprendre cette tournure nouvelle qu’a prise la sexualité, il est important de ne pas perdre de vue que, de plus en plus, les habitudes dites «traditionnelles » sont en train d’être supplantées par d’autres dites de « modernité ». Du coup, beaucoup de choses ont tendance à changer, même la manière dont l’éducation est inculquée aux jeunes générations.

Dans la société traditionnelle, le développement des jeunes se faisait à l’intérieur de la structure familiale. Toute leur éducation et leur apprentissage à la vie étaient assurés par tous les membres de la communauté (les parents et l’entourage) et l’éducation sexuelle n’échappait pas à ce sillage. A ce propos, A D. Camara avance que : « L’adolescent était inséré dans un réseau de relations avec les membres de la communauté et ces derniers exerçaient une certaine pression sur lui » . Dans ce contexte, le contrôle était strict et serré de sorte que la différenciation des sexes des enfants était assurée. Il y avait une éducation pour les filles et une éducation pour les garçons, si bien qu’une proximité physique entre deux adolescents de sexe opposé était pratiquement impossible. Cela était aussi valable pour les jeux, on trouvait des jeux réservés aux filles et d’autres réservés aux garçons.

Aujourd’hui, avec l’influence du monde moderne, on assiste à un autre type d’éducation. Pour preuve, le développement des jeunes générations se partage entre la structure familiale et la structure scolaire, second lieu de socialisation de l’individu « moderne » et nouveau pôle d’éducation. Censée prolonger le rôle de la famille et élargir l’éducation des jeunes, l’école ne dispense pas seulement des valeurs traditionnelles mais également des valeurs étrangères comme les valeurs de liberté, de justice, de démocratie, et de parité entre l’homme et la femme, bref, des notions qui sont contraires à notre culture traditionnelle. C’est d’ailleurs ce qui permet de dire que l’école a une part de responsabilité dans la distance, de plus en plus grandissante entre les jeunes et les parents. De plus, c’est un lieu propice à tout ce qui a trait à une éducation et à une expérimentation sexuelle pour les jeunes.

Cet univers éloigne l’enfant des valeurs traditionnelles et le transporte dans un monde où les TIC (Technologies de l’Information et de la communication) comme la radio, l’Internet, les TV, les journaux etc. et les groupes des pairs ont une place première. Avec une telle tournure, les parents ont du mal à contrôler leurs enfants en plus du fait de la réduction de temps qu’ils passent avec eux, de même, que de négocier un terrain de confiance avec ceux-ci, afin de les persuader des comportements relatifs aux valeurs culturelles traditionnelles en rapport avec la sexualité.

Selon Rwenge, « l’école et les nouvelles valeurs récréatives éloignent souvent les jeunes des adultes. En plus la séparation des sexes n’y est pas assurée. Toutes les nouvelles inventions telles que le cinéma, les soirées dansantes, le football […] raccourcissent le temps que les jeunes passent sous le contrôle des parents ou dans le cercle familial » .

L’influence de l’école et celle du groupe des pairs semblent être plus grandes que celle de la structure familiale dans les comportements des jeunes d’aujourd’hui, et une des résultantes de cette nouvelle tournure n’est autre que la précocité de l’activité sexuelle des jeunes, qui elle, occasionne les grossesses précoces et /ou hors mariage, mais aussi le multipartenariat sexuel. « […] le premier rapport sexuel se produit de plus en plus souvent avant le mariage » . Selon Valérie Delaunay, «cette plus grande liberté sexuelle à laquelle les jeunes générations accèdent désormais est aussi à l’origine d’une augmentation sensible des grossesses prénuptiales » . L’auteure trouve l’explication de la dissolution entre sexualité et mariage dans le retard de l’entrée en union généralisée auprès des jeunes : « l’explication de la prévalence des grossesses précoces et préconjugales semble se trouver dans le recul de l’âge au premier mariage et dans la détérioration du contrôle social, sous l’urbanisation» . Les jeunes non seulement ont des rapports sexuels, mais cela avec des partenaires différents. Cela est courant ces derniers temps si bien qu’ « aujourd’hui, le fait d’avoir eu des rapports sexuels avec plus d’une personne au cours de sa vie est devenu une banalité » .

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Table des matières

Introduction générale
Première partie : Cadre théorique et méthodologique
Chapitre I : le cadre théorique
Chapitre II – Cadre méthodologique
Deuxième partie : présentation du Sénégal et contexte du VIH/SIDA
Chapitre I : Présentation du Sénégal
Chapitre II : Situation épidémiologique du VIH/SIDA au Sénégal
Chapitre I : caractéristiques socio démographiques des ESA
Chapitre II : conditions de vie socio économiques des ESA
Chapitre V : connaissances et comportements sexuels
Conclusion générale
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
ANNEXE
BIBLIOGRAPHIE

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