La sensibilisation aux enjeux environnementaux par l’audiovisuel

La sensibilisation par l’image est-elle possible ? 

De nombreuses œuvres audiovisuelles abordent de manière très pertinente les impacts humains sur l’environnement et sur la planète en elle-même. Certaines œuvres de fiction et de science-fiction ont d’ailleurs pour but de modéliser un futur dramatique qui est radicalement opposé à ce qu’on appelle l’utopie. L’utopie est un monde fictif, « une construction imaginaire et rigoureuse d’une société, qui constitue, par rapport à celui qui la réalise, un idéal ou un contre-idéal » . A l’opposé de l’utopie, on trouve la contre-utopie, aussi appelée dystopie. La dystopie est « le double inversé de l’utopie. Elle délivre l’image d’une société de cauchemar là où l’utopie faisait le tableau d’une société de rêve » . De nombreuses œuvres de fiction, que ce soit en littérature ou au cinéma, présentent des mondes utopiques sombres dans lesquels les ressources de la Terre sont épuisées après l’explosion de l’augmentation du nombre d’humains sur terre. Dans ces dystopies, le monde ne ressemble plus au monde que l’on connaît aujourd’hui : surconsommation, suractivité humaine, négligence et inaction ont petit à petit créé un désastre écologique.

Mes réflexions se concentrent sur le fait d’utiliser des œuvres de fiction ou de science-fiction à l’école de façon à sensibiliser ou prévenir des risques environnementaux qui se dressent pour notre futur. Il ne s’agit pas de divertir mais de sensibiliser par une double-entrée : l’image et le son. A l’aide de cette double-entrée, j’ai décidé de me concentrer sur la focale environnementale car c’est l’une des problématiques majeures dont il est question depuis quelques années. La fiction et la science-fiction peuvent peutêtre favoriser la sensibilisation dont il est question et c’est ce que nous allons développer dans ce mémoire.

Pour tenter de confirmer mon hypothèse, je suis parti d’un concept de base : Plaire ou instruire, ou montrer pour démontrer. Ces deux derniers termes, pourtant de la même famille, comporte une grande différence : le premier – montrer – exprime dans notre cas le fait de projeter une œuvre devant les yeux de spectateurs lambas. Le second – démontrer – se rapproche du fait de dénoncer, de mettre en lumière, de prouver une pratique ou des faits néfastes. Dans l’expression « montrer pour démontrer », je cherche à lier les deux versants du cinéma : le spectacle et le message. La caractéristique qui m’intéresse le plus pour dénoncer le déni écologique est bien évidemment le message caché derrière l’écran (démontrer) qu’on ne peut obtenir qu’en visionnant l’oeuvre (montrer).

Le cinéma est entré depuis maintenant plus d’un siècle comme l’un des arts du divertissement par excellence. Par le fait qu’il capte l’attention à la fois des yeux et des oreilles, le cinéma est l’outil rêvé pour se divertir. De plus, ce divertissement peut revêtir une source de réflexion derrière cet aspect plaisant du visionnage du film de fiction. La fiction peut favoriser la sensibilisation à certains enjeux car elle nous place dans un univers proche du nôtre. Le spectateur voit alors le monde comme il pourrait se transformer. La fiction divertit car elle motive l’imagination des individus à envisager de nombreux futurs probables. Plus que de divertir, elle fait réfléchir grâce à la probabilité de réalisation de ces futurs.

Etat des lieux

Les enjeux environnementaux

Dans un premier temps, il s’agit de mettre en lumière les problématiques environnementales qui se posent pour l’avenir. En effet, de nos jours, les yeux sont rivés vers toutes les dérives actuelles : dérèglement climatique, montée des eaux, pêche intensive, sur-consommation, etc… Il semble essentiel de se demander si ces dérives sont réversibles et si tel est le cas : les actions produites et la sensibilisation menée à différentes échelles (école, médias, productions cinématographiques, etc…) sont-elles suffisantes ?

En 2016, le célèbre astrophysicien Stephen Hawking – qui est décédé en 2018 de la maladie de Charcot – mettait en garde le monde entier en déclarant que l’humanité ne pourrait pas à terme rester plus de 1000 ans sur la planète Terre, qu’elle devrait conquérir d’autres mondes. En 2017, il abaissa ce nombre à la hauteur de 100 ans. Il écrivait ainsi « Je crois que la vie sur terre risque d’être à tout moment balayée par un désastre, tel qu’une guerre nucléaire soudaine, un virus génétiquement modifié, ou d’autres dangers. Je pense que la race humaine n’a aucun avenir si nous n’allons pas dans l’espace. ». Cette mise en garde qui vient d’un scientifique détenant une certaine légitimité dans les affirmations et postulats qu’il a pu avoir au cours de sa vie, et considéré comme l’un des plus grands génies de notre monde, ne peut pas être prise à la légère. Hawking exprime davantage ses prédictions concernant le futur « Le changement climatique est l’un des grands défis qui nous font face, et c’est quelque chose que l’on peut empêcher si l’on agit dès maintenant. En niant l’évidence du réchauffement climatique, cela va causer des dégâts que l’on aurait pu éviter à notre belle planète, mettre en danger la nature, pour nous et nos enfants. » . Cette anticipation peut laisser craindre à de sérieuses répercussions d’ordre environnemental. Le scientifique prédit que l’inaction sera fatale pour la Terre ainsi que pour toutes les espèces qui y vivent. La question reste de savoir si l’astrophysicien décédé en mars 2018 aurait eu raison ou non. Est-il trop tard pour agir ? Le monde connaît aujourd’hui de graves crises notamment environnementales. Les Etats du monde se concertent pour concrétiser et combiner leurs actions. Aujourd’hui, le gouvernement français prône la transition écologique qui comprend des mesures qui pourraient contrebalancer les effets malsains et polluants de l’activité humaine sur Terre qui s’amplifient chaque année. Mais est-ce suffisant ? Est-ce déjà trop tard ?

Prenons comme exemple le jour du dépassement. Ce jour est « la date à laquelle nous aurons utilisé plus d’arbres, d’eau, de sols fertiles et de poissons que ce que la Terre peut nous fournir en un an pour nous alimenter, nous loger et nous déplacer et émis plus de carbone que les océans et les forêts peuvent absorber » . Cette date, arrive chaque année de plus en plus tôt depuis son année de création, 1970. De plus, ce mouvement « s’est accéléré à cause de la surconsommation et du gaspillage » : environ un tiers des aliments finissent à la poubelle. Ces faits sont réels et inquiétants car les ressources planétaires n’ont pas le temps de se régénérer. L’humanité vit à profit mais pour combien de temps ? L’enjeu n’est pas de répondre à cette question mais d’endiguer le problème à sa source, de changer les mentalités dès le début, dès l’école primaire, afin d’inculquer aux futurs citoyens du monde le comportement idéal à adopter pour vivre sans entraver le foyer de plusieurs millions d’espèces vivantes sur Terre. De nombreuses autres problématiques se jouent actuellement. La pêche intensive bouleverse les écosystèmes, créant de réels problèmes environnementaux. Pourtant, trop peu de personnes se sentent impliquées ou concernées, chacune se disant qu’il s’agit du problème de quelqu’un d’autre, ou qu’il y a déjà beaucoup d’autres personnes qui s’en chargent, ou que les médias en rajoutent. De la même manière que pour les habitants des océans, les habitants des terres sont durement menacés. De par une activité humaine extrême, beaucoup d’animaux voient leur habitat disparaître petit à petit. Que ce soit par la déforestation ou la destruction des espaces vierges remplacés par d’immenses lotissements, la disparition des espèces est bien réelle. A ces problèmes déjà sérieux s’ajoute celui de la pollution. Celle-ci a des conséquences désastreuses à de multiples niveaux : la pollution des océans (« Les pollutions d’origine terrestre représentent environ 80% de la pollution marine à l’échelle mondiale » ), pollution atmosphérique (responsable de près de sept millions de morts par an selon l’OMS ), etc. Le réchauffement climatique est une bombe à retardement que les humains n’ont pas réussi à désamorcer. Le dérèglement climatique (dans son nom le plus large) transparaît sur la planète par divers effets tels que la montée progressive des eaux qui aura des conséquences dramatiques dans le futur (exemple : l’Etat des Tuvalu, un ensemble d’îles qui sera dans quelques décennies le premier état du monde à physiquement disparaître à cause de la montée des eaux). La fonte de la banquise n’est aussi qu’un exemple et une preuve parmi tant d’autres que la planète et son climat sont en train de changer.

Depuis 2018, quelques mouvements contestataires de l’inaction des  gouvernements émergent et tentent de rassembler le plus de personnes. En 2019, la jeune suédoise Greta Thunberg, âgée de seulement de 16 ans, a fait élever sa voix pour que celle-ci résonne dans la bataille pour le climat. Cette jeune fille qui est à l’origine d’un mouvement de protestations qui grandit de mois en mois, disait alors « Je pense que nous, les enfants, nous devrions nous mettre en colère et faire entendre notre voix et rendre toutes les générations responsables de ce qu’elles ont créé » . De nombreuses personnes s’insurgent contre l’inaction dont il est question, ou plutôt des actions néfastes que les Hommes ont pu avoir sans aucune préoccupation vis-à-vis des répercussions possibles. Les contestataires exhibent leur mécontentement. Les manifestations pour le climat sont des exemples très actuels qui témoignent du sursaut collectif et de la prise de conscience de quelques individus. Seulement, l’alarme environnementale retentit depuis plusieurs décennies sans que personne ne s’en soit fondamentalement préoccupée par le passé.

La place de ces questions dans les programmes

Les programmes scolaires ont relativement changé depuis quelques années et prévoient maintenant une place pour les enjeux environnementaux qui se posent pour l’avenir. En 2021, le baccalauréat changera et offrira aux lycéens une nouvelle spécialité : l’écologie. Depuis 2018, le brevet des collèges permet maintenant de présenter un dossier dans le cadre des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires qui peut concerner la transition écologique et le développement durable. La place des questions précédemment émises est aussi abordée dans les programmes des cycles 1, 2 et 3 sous différentes formes.

Tout d’abord, le programme de 2015 d’histoire-géographie (Cycle 3) sous le thème Mieux habiter invite à « Favoriser la place de la nature en ville », comprendre l’importance de « Recycler » et l’utilité d’« Habiter un écoquartier » . Dans les programmes de 2018, l’Enseignement moral et civique prévoit aussi de « Développer le sens de l’intérêt général (Différencier son intérêt particulier de l’intérêt général) » ainsi que de « Construire l’esprit critique (Apprendre à s’informer) ». On remarque bien ici que des thèmes qui n’existaient pas il y a plusieurs années se sont développées au sein même des programmes officiels de l’école républicaine.

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Table des matières

Introduction
I. Etat des lieux
1. Les enjeux environnementaux
2. La place de ces enjeux dans les programmes
3. La fiction audiovisuelle à l’école
II. L’audiovisuel au service de la sensibilisation
1. Les représentations des élèves et le cadre d’expérimentation
2. Le protocole expérimental
a. La présentation des œuvres
b. Les modalités de travail
3. Les usages des supports choisis
4. La réalisation du projet
III. Bilan du projet
1. Les élèves face à la dystopie : une sensibilisation efficace ?
2. L’équilibre entre divertissement et réflexion
3. Regard critique sur le projet global
Conclusions
Bibliographie
Annexes

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