Dans le cadre de mon futur métier d’enseignante en école primaire, je souhaite m’appuyer sur les livres pour enseigner. En effet, j’ai toujours pensé que la lecture était le meilleur moyen pour apprendre et s’enrichir intellectuellement. C’est, pour moi, un temps calme mais aussi de divertissement que j’affectionne particulièrement et qui m’a beaucoup aidé à grandir. Par conséquent, le choix du séminaire « Littérature de jeunesse et enjeux sociétaux » s’est montré comme une évidence. Je souhaite en apprendre plus sur le sujet, car je pense que c’est un support fondamental à utiliser en classe. En effet, les albums sont essentiellement utilisés en lecture offerte et pour que les élèves s’approprient le fonctionnement grammatical et orthographique de la langue française. Par la suite, le livre est davantage utilisé pour aborder des sujets historiques comme, par exemple, la résistance lors de la Seconde Guerre mondiale avec le livre Un sac de billes ou Le journal d’Anne Franck. C’est d’ailleurs ce qui est préconisé dans les programmes, bulletins officiels de juin 2021.
Les programmes recommandent, effectivement, d’utiliser la littérature comme support d’apprentissage. Il faut souligner que les livres ont une place indispensable en maternelle pour habituer les élèves à voir et à entendre le langage écrit. En cycle 1, on peut voir beaucoup de lecture offerte, car elle est nécessaire, entre autres, pour enrichir le vocabulaire. Les albums de jeunesse sont également souvent utilisés dans le cadre des situations d’évocation, c’est-à-dire lorsque les élèves doivent parler de ce qui n’est pas présent. La littérature occupe aussi une place prépondérante en cycle 2 notamment avec l’apprentissage de la lecture. Les livres sont beaucoup utilisés dans les travaux de compréhension. De fait, un élève en cycle 2 doit être capable de comprendre des textes lus par un adulte. De plus, la littérature est utile pour le travail de l’écrit, car la lecture et l’écriture sont étroitement liées avec la compréhension de l’écrit et l’expression écrite. Ainsi, que ce soit l’enseignant ou l’élève qui soit en position de lecteur, les livres sont des outils utilisés quotidiennement en cycle 2. En cycle 3, la littérature est un élément indispensable de l’enseignement et de l’apprentissage du français. En effet, dans le cadre d’un travail de consolidation, les récits permettent de développer l’imagination des élèves, d’enrichir leurs connaissances du monde et de participer à la construction de soi. À la fin de l’école primaire, les élèves sont amenés à lire beaucoup plus et à s’approprier des textes par eux-mêmes. Les œuvres sont plus longues, mais aussi plus complexes. Par la suite, ces lectures peuvent entraîner un temps de discussion et faire l’objet d’un débat. Le cycle 3 permet donc aux élèves qui vont entrer au collège de se construire une première culture littéraire, qu’ils vont être amenés à développer par la suite. Ainsi, dans les programmes, il est essentiellement question que les livres servent d’apprentissage au fonctionnement de la langue française et à la création d’une culture littéraire. L’Education nationale insiste sur le fait de transmettre le plaisir de lire.
L’écologie : un enjeu sociétal
L’écologie : un triple enjeu
L’écologie est un enjeu sociétal qui est au cœur de l’actualité. Un enjeu sociétal est un sujet sensible, une question qui n’est pas réglée et qui pose encore problème dans la société. C’est une situation qui interpelle et dont on se doit d’y sensibiliser les enfants puisque cela a un impact sur notre présent et notre avenir. Dans le cadre de la Stratégie nationale de recherche (SNR) du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, dix défis sociétaux ont été relevés en 2016. Le Défi sociétal 1 est, à titre d’illustration, « Gestion sobre des ressources et adaptation au changement climatique ». Il y a également « Stimuler le renouveau industriel » qui est le défi 3 mais aussi « Transport et systèmes urbains durables » qui est le défi 6. On voit que les enjeux sociétaux pris en compte depuis 2016 comprennent diverses thématiques. Ainsi, ce sont des sujets qui se sont imposés dans la société actuelle. L’impact de l’Homme est tel sur la planète que la protection de l’environnement est devenue un enjeu fondamental de notre siècle. Ainsi, l’écologie est un enjeu planétaire puisque la disparition ou la dégradation de la biodiversité touche tout le monde et engage notre responsabilité pour les générations futures. Par exemple, l’augmentation de la température moyenne de la surface terrestre entraîne notamment une montée des eaux et un accroissement de la désertification. Donc les personnes vivant dans les milieux les plus arides manquent de terres cultivables et d’eau et sont obligées de migrer. C’est un enjeu social avec l’accueil des réfugiés climatiques. L’écologie englobe aussi des problèmes nationaux, comme la réapparition du loup en Alpes-Maritimes et en Bretagne récemment, qui suscitent l’intérêt des acteurs sociaux et provoquent des débats souvent animés. Ces problèmes sont des questions socialement vives qui interrogent et dont on ne peut pas apporter la réponse facilement. Les questions socialement vives en géographie sont par exemple le développement durable mais également les migrations. Il n’y a pas de bonne réponse qui permettrait de statuer sur toutes ces questions socialement vives. On ne peut que se satisfaire de solutions hypothétiques diverses et parfois contradictoires. Ces questions sont souvent très médiatisées. Je souhaite donc parler d’un problème majeur et planétaire qui est l’enjeu écologique auquel nous faisons face actuellement. Effectivement, la crise écologique agite de plus en plus la société avec notamment l’extinction de milliers d’espèces animales et végétales tous les ans, la destruction de la couche d’ozone ou encore la pollution. Donc l’écologie est à la fois un enjeu sociétal, national mais aussi planétaire tant ce sujet est important.
Précurseurs dans la sensibilisation à la protection de l’environnement
Le terme « d’écologie » vient du grec oikos (la maison) et logos (la science, l’étude, le discours) donc l’écologie est littéralement l’étude de l’habitat. Et plus précisément, l’écologie est l’étude des milieux où vivent les êtres vivants, ainsi que des rapports de ces êtres avec le milieu. Le terme apparaît en 1866 sous la plume d’Ernst Haeckel, biologiste, philosophe allemand et promoteur de la théorie de l’évolution darwiniste. Mais dès la fin du XVIIIe siècle, Georges Perkins Marsh, historien et linguiste américain, et Thomas Malthus, économiste britannique, montrent les dangers que le capitalisme fait peser sur la nature et s’inquiètent des dégâts sur les ressources. De même, au XXe siècle, Rachel Carson , dénonce, dans son livre Le Printemps silencieux, les pollutions liées à la croissance économique des Trente Glorieuses. Pourtant ce n’est qu’en 1969 que nous prenons conscience de la fragilité de la planète Terre avec l’astronaute américain Neil Armstrong grâce aux photographies prises depuis l’espace. En effet, il constate qu’elle est petite, bleue et perdue dans l’immensité cosmique et de fait qu’elle doit être préservée. Par conséquent, l’écologie a toujours été un sujet important de discussion. Toutefois, l’environnement est parfois synonyme de contradictions quant à la manière de le protéger ou plutôt à la raison de le protéger. Par exemple, John Muir défend une approche préservationniste envers la nature tandis que Gifford Pinchot a une position très conservationniste puisqu’il voit la nature et ses ressources de manière utilitariste. Face à cela, Jacques Elisée Reclus ainsi que Maximilien Sorre, deux géographes français, pensent que « l’approche environnementale du développement durable doit mettre tout le monde d’accord et reconnaître aux sociétés la possibilité d’utiliser les ressources, de gérer la nature en gardant à l’esprit leur durabilité » (Veyret, Arnould, 2019). L’écologie et le développement durable sont étroitement liés car la pratique du développement durable s’appuie sur les connaissances théoriques de l’écologie. Effectivement, le développement durable, « projet social qui doit répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » , est un mode de croissance qui garantit le progrès économique, social et environnemental de la société. Donc la protection de l’environnement est un des piliers du développement durable.
Evolution de la sensibilisation à l’écologie en France
L’écologie est un véritable enjeu de société depuis un peu moins d’une cinquantaine d’années en France. Mais le mouvement écologique a commencé bien avant. Au cours des années 50 et 60 se multiplient les initiatives et associations comme la Société Nationale de Protection de la Nature. Les parcs nationaux apparaissent en 1960. Et en 1962, est créé le Mouvement contre l’Armement Nucléaire (MAN) en réaction à l’explosion de la bombe atomique dans le Sahara. Puis, les événements de mai 68 ont permis la progression de l’écologie politique. En effet, les luttes sociales apparues dans les années 60 qui tendaient à changer la société dans son ensemble n’étaient pas de simples mouvements de mécontentement. Ainsi, en mai 1968 naît un mouvement de révolte étudiante issu des tensions au sein de l’Université française. Cette agitation en France s’inscrit dans une crise internationale qui débute aux Etats-Unis en septembre 1964 avec la protestation contre la guerre du Viêt-Nam. Toutefois, en France, le mouvement est plus global. La révolte étudiante débouche sur des grèves et une crise sociale généralisée, qui mettent en péril les sommets de l’État. Ce soulèvement, par son triple aspect universitaire, social et politique, a profondément ébranlé la société française. Cela entraîne une remise en cause globale de ses valeurs traditionnelles. Ce mouvement anti-autoritaire, dirigé contre le capitalisme et le consumérisme, a fait émerger de multiples engagements : la lutte pour les droits des femmes, la libéralisation puis le démantèlement de l’ORTF en 1974, la loi sur l’IVG en 1975 ou encore l’influence décroissante de l’Eglise chrétienne. Une nouvelle société éclot. C’est pourquoi les auteurs écologistes du camp progressiste sont de plus en plus lus en France après 1968. On peut retrouver par exemple Serge Moscovici (La société contre nature, 1972), Jacques Ellul, Ivan Illich (Libérer l’avenir, Une société sans école, 1971, La Convivialité, Énergie et équité 1973). Il y a également André Gorz, un journaliste, essayiste et militant qui analyse la relation entre capitalisme et destruction de la nature. Il appelle donc à changer le système productif. Par la suite, Jacques-Yves Cousteau entre dans cette lutte pour la protection de l’environnement avec son deuxième long métrage, Le Monde sans soleil (1965). Dans ce film, il traite des destructions du milieu aquatique dont l’homme est responsable. C’est par le biais de la télévision que le commandant Cousteau peut toucher le grand public et le convaincre d’agir. D’ailleurs, the Cousteau Society a mobilisé l’opinion sur de grands thèmes. Cette fondation a, par exemple, empêché les grandes compagnies minières d’aller souiller l’Antarctique. Ainsi, le temps de la prise de conscience écologique est arrivé. En 1974, René Dumont porte les couleurs de l’écologie lors de sa candidature aux élections présidentielles. Et cela marque l’entrée en politique des parties écologistes en France. La protection de l’environnement entre alors tout doucement dans les considérations politiques en France.
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Table des matières
INTRODUCTION
CADRE THÉORIQUE
1. L’écologie : un enjeu sociétal
1.1. L’écologie : un triple enjeu
1.2. Précurseurs dans la sensibilisation à la protection de l’environnement
1.3. Evolution de la sensibilisation à l’écologie en France
1.4. Etat des lieux des problèmes environnementaux actuels
2. La littérature de jeunesse, un outil dans le processus d’apprentissage
2.1. Définition de la littérature de jeunesse
2.2. La littérature de jeunesse : un développement intellectuel
2.3. La littérature de jeunesse : pour quelle tranche d’âge ?
2.4. La littérature de jeunesse : un important travail de l’illustration
2.5. La littérature de jeunesse : divers thèmes abordés
2.6. Quel genre littéraire utiliser pour marquer le jeune lecteur ?
3. La littérature de jeunesse au service de l’écologie et de la formation de la personne et du citoyen
3.1. Formation d’éco-citoyens à l’école
3.2. La littérature de jeunesse, un média qui aborde les enjeux environnementaux
3.3. Écocritique et écopoétique
3.4. Les auteurs de livres de jeunesse qui s’engagent dans l’écologie
3.5. Zoom sur la pollution lumineuse
PROBLÉMATIQUE ET HYPOTHÈSES
CADRE MÉTHODOLOGIQUE
1. Présentation du cadre de mise en œuvre du projet
1.1. Description de l’échantillon étudié
1.2. Fonctionnement de la classe
1.3. Description de la salle de classe
2. Le choix de l’album de jeunesse pour mon étude
3. Présentation du dispositif d’enquête
3.1. La séquence mise en place
3.2. Les outils d’analyse : les questionnaires
ANALYSE ET RÉSULTATS
1. Résultats des questionnaires
1.1. Connaissances des élèves sur la pollution
1.2. Connaissances des élèves sur la pollution lumineuse
1.3. Connaissances des élèves sur les gestes éco-citoyens
1.4. Réponses des élèves aux questions sur le livre Helva et le manteau de la nuit
1.5. Réponses des élèves sur ce qu’ils ont le plus apprécié au cours de la séquence
2. Analyse des réponses aux questionnaires
2.1. Analyse des réponses aux questions sur la pollution
2.2. Analyse des réponses aux questions sur la pollution lumineuse
2.3. Analyse des réponses aux questions sur les gestes éco-citoyens
2.4. Analyse des réponses aux questions sur le livre Helva et le manteau de la nuit
2.5. Analyse des réponses des élèves sur ce qu’ils ont le plus apprécié au cours de la séquence
DISCUSSION ET INTERPRETATION DES RESULTATS
CONCLUSION
Bibliographie
Sitographie
Annexes