Importance socio-économique de la traction animale en milieu urbain
Malgré la présence de l’automobile, le cheval contribue au processus de l’urbanisation notamment par le transport des matériaux de construction et de l’eau dans les chantiers souvent inaccessibles aux véhicules à moteur. Le cheval intervient également dans le transport des personnes, des marchandises et dans le transport des ordures ménagères (FAYE, 1988). Le développement de l’utilisation des charrettes tirées par les chevaux comme moyen intermédiaire de transport est liée au faible coût de l’énergie équine comparée aux coûts de l’utilisation des véhicules à moteur. Dans certaines villes, les calèches constituent le moyen de transport le plus utilisé par les populations pour effectuer les déplacements. Leurs sollicitations augmentent en période d’hivernage du fait des inondations non propices aux déplacements par les voitures. Ces véhicules à traction animale représentent une source de revenus importante et un moyen de lutte contre la pauvreté. D’autres secteurs, en l’occurrence les plages, sont entrain de découvrir et d’adopter massivement la traction chevaline qui est un grand apport économique, tant du côté des mareyeurs (faible coût de transport) que du côté des charretiers (forte clientèle); c’est le cas à Mbour, Ouakam et à Yoff. Le cheval est aussi utilisé pour le transport du sable, à partir des plages, pour les constructions (FALL, 2001; LY et al, 1998).
Les commerçants (vendeurs) du cheval
Au Sénégal comme ailleurs en général, il existe trois filières pour le commerce des chevaux. La première est liée aux courses. Les chevaux naissent dans des haras spécialisés dans la sélection. Ils peuvent être mis en vente aux enchères, vendus et placés par leur propriétaire dans des haras qui se chargeront de les entraîner et de les faire courir. Après leur carrière, ils sont destinés ou non à la reproduction en fonction des résultats. Certains investisseurs créent des sociétés pour les acquérir et louent des places dans les haras pour les entraîner et les faire courir. Les meilleurs chevaux de plat se négocient à plusieurs millions d’euros. La deuxième filière concerne les mâles aux résultats sportifs remarquables, et dont la semence pour l’insémination artificielle est une source de revenus non négligeable. La troisième filière concerne les animaux destinés au loisir, au tourisme ou aux travaux. Très souvent les chevaux de ces trois filières finiront à l’abattoir en fin de carrière (NDAW, 2009). Dans le milieu du commerce chevalin, les transactions peuvent s’effectuer soit directement entre l’éleveur et un acheteur, soit par le biais d’un négociant ou d’une agence. Ces deux formes de vente sont pratiquées quelque soit le pays et le secteur considéré (NDAW, 2009).
Le centre de recherches zootechniques de Dahra(CRZ)
Le CRZ de Dahra est une unité de l’institut sénégalais de recherches agricole (ISRA) qui travaille en étroite collaboration avec le laboratoire national d’élevage et de recherche vétérinaires (LNERV) de Dakar. Les thèmes de recherche du CRZ couvrent non seulement l’insémination artificielle, la physiologie et les pathologies de la reproduction chez les bovins et ovins, mais également les équins grâce aux infrastructures comme le haras avec un laboratoire de collecte de sperme et un vaste espace pour les pâturages. La direction du haras a élaboré un nouveau programme, à partir des années 1959, basé sur l’importation d’Europe de géniteurs pur sang arabes, arabesbarbes et anglais en vue de produire des chevaux exclusivement aptes à la vitesse, premier critère de sélection en matière de production de chevaux de courses. L’impact de ce programme d’amélioration de la race chevaline sénégalaise s’était fait sentir sur les sports hippiques et le commerce du cheval (SENEGAL, 2005 ; NDIAYE, 1978).
Caractéristiques et aspects socio-économiques du métier
Exercice quotidien Être sellier, c’est d’abord vivre dans un atelier. Comme tout travail artisanal, le métier est riche et diversifié. Il comprend aussi bien la conception de l’objet, le choix des matériaux, puis le traçage des formes et la découpe du cuir pour finir par l’assemblage et la couture des pièces. Il existe plusieurs modèles de selles et certaines sont même faites sur mesure. A chaque fois, il faut choisir le cuir et le tailler à façon. L’arçon (en bois ou aujourd’hui en matière synthétique) est le » cœur » de la selle. Il faut l’entoiler, fixer les sangles, rembourrer, assembler et coudre les quartiers, puis l’habiller du cuir teint qui recouvrira le siège. C’est un long travail d’ajustage et de couture, au rythme de l’alêne, des deux aiguilles ou de la machine à coudre qui réalise ce qu’on appelle le « point de sellier ». Il n’est pas rare qu’un harnais demande plus de cent cinquante heures pour sa confection. La selle, c’est le chef-d’œuvre, mais le sellier réalise aussi sur commande des brides, bridons et licols de cuir, chaps ou guêtres, et des harnais d’attelage ou de course. Par ailleurs, il effectue aussi des réparations. Quelle que soit sa spécialité, le sellier doit faire preuve d’une grande dextérité manuelle, de méticulosité, de précision et d’un sens extrême de l’esthétique (LE CAP DU SELIER HARNACHEUR, 2003).
Formation Il existe très peu de formations spécialisées dans la sellerie du cheval. Il faut passer par la formation initiale et le Certificat d’Aptitude Professionnel (CAP) de sellerie générale. Il existe également un CAP de sellier-harnacheur, mais qui ne se prépare qu’en apprentissage. On peut également commencer par un CAP de maroquinerie, avant de se spécialiser dans la sellerie. On trouve des stages de formation continue. L’École nationale des Haras au Pin en France propose aussi un CAP de sellerie avec, en plus, une option réparation en sellerie harnachement. L’Association des compagnons du devoir qui est un centre qui se trouve en France forme aussi au métier de sellier (SARRAS-BOURNET, 1993).
Effectifs et débouchés La demande de personnel qualifié dans ce secteur industriel est limitée, mais elle est régulièrement insatisfaite. Tous les bons ouvriers trouvent un emploi. Sur le plan artisanal, il existe également une demande de selliers capables de fabriquer mais aussi de réparer la sellerie importée car les revendeurs sont incapables de le faire. A noter aussi que parmi les bons selliers français, certains émigrent pour travailler à l’étranger (SELIER-HARNACHEUR, 2003).
Salaire-rémunération Les pièces de sellerie faites sur mesure se vendent très cher, car les matériaux utilisés sont des matériaux nobles très coûteux. Il n’y a pas de convention collective pour cette profession et l’évolution des rémunérations dépend des maisons (ateliers de sellerie). Si la rémunération d’un artisan est généralement plus substantielle, elle dépend de la quantité de travail qu’il obtient, de son savoir faire, de sa réputation, mais aussi de la bonne gestion de son affaire. L’artisan s’inscrit à la Chambre des métiers, et au Registre du commerce (SELIER- HARNACHEUR, 2003).
Compte de résultat d’un sellier moderne
Les charges fixes correspondent à l’amortissement des outils de travail sur 15 ans dont le coût d’achat s’élève à 300000 FCFA, la location de l’atelier à 50000 FCFA/mois et le paiement des taxes et impôts à 6600 FCFA/mois. Les charges variables concernent les intrants et les matières premières utilisés. En plus, il y a la crêpe, les vices et les annaux et boucles industrielles. Les recettes sont relatives à la fabrication et la réparation des harnais. Il s’agit de faire le compte de résultat pour un sellier moderne qui fabrique en moyenne 01 harnais en nylon par jour. Le prix de vente de l’harnais est en moyenne de 30000 FCFA. Ce sellier répare en moyenne 02 harnais par jour. Le montant de la réparation s’élève en moyenne à 1000 FCFA. Il a une main d’œuvre salariée comprenant trois personnes qui perçoivent chacune 30000 FCFA/mois. Il prend le car pour venir travailler sauf le dimanche. Le compte du résultat est établi pour un mois (tableau XIV).
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Le cheval dans la vie socio-économique au Sénégal et données générales sur la sellerie
CHAPITRE I : Elevage du cheval au Sénégal
I.1 Présentation du Sénégal
I.1.1 Situation géographique
I.1.2 Populations
I.1.3 Economie
I.2 Elevage au Sénégal
I.3 Caractéristiques de l’élevage du cheval au Sénégal
I.3 .1 Origines du cheval au Sénégal
I.3.2 Races élevées
I.3.2.1 Races locales
I.3.2.2 Races exotiques
I.3.3 Conduite d’élevage
I.4 Importance du cheval au Sénégal
I.4.1 Socioculturelle
I.4.2 Socio-économique
I.4.2.1.Importance socio-économique de la traction animale en milieu rural
I.4.2.2.Importance socio-économique de la traction animale en milieu urbain
CHAPITRE II : Les métiers du cheval et les structures de développement de l’élevage équin
II.1 Les vétérinaires praticiens
II.2 Les commerçants (vendeurs) du cheval
II.3 Le sellier-harnacheur
II.4 Le conducteur d’attelage
II.5 Le moniteur et instructeur d’équitation
II.6 L’animateur d’équestre
II.7 Le gestionnaire de manège équestre
II.8 Le jockey
II.9 Les structures publiques et organisations privées de l’élevage équin
II.9.1 Le bureau du cheval
II.9.2 Le centre de recherches zootechniques de Dahra(CRZ)
II.9.3 Le haras national de Kébémer
II.9.4 Les haras nationaux de Thiès et de Kaolack
II.9.5 La Fédération Sénégalaise des Sports Equestres (FSSE)
II.9.6 La Fédération Sénégalaise des Courses Hippiques (FSCH)
II.9.7 L’Escadron monté de la gendarmerie
CHAPITRE III : Données générales sur la Sellerie
III.1 Introduction
III.2 Historique et évolution
III.3 Caractéristiques et aspects socio-économiques du métier
III.3.1 Exercice quotidien
III.3.2 Formation
III.3.3 Effectifs et débouchés
III.3.4 Salaire-rémunération
III.4 Type de selleries
III.4.1 Sellier-maroquinier
III.4.2 Sellier-bourrelier
III.4.3 Sellier-harnacheur
III.4.4 Sellier-garnisseur
III.4.5 Sellier-tapissier
III.5 Harnais
III.5.1 Définition de l’harnais
III.5.2 Eléments de l’harnais
III.5.2.1 Appareil de direction, d’attache et de contention
III.5.2.1.1 Licol
III.5.2.1.2 Bridon
III.5.2.1.3 Licol de force
III.5.2.1.4 Collier d’attache
III.5.2.1.5. Caveçon
III.5.2.1.6 Chambrière
III.5.2.1.7 Muselière
III.5.2.1.8 Entraves
III.5.2.1.9 Bâton de surfaix
III.5.2.1.10 Rênes
III.5.2.1.11 Martingale
III.5.2.1.12 Mors
III.5.2.2 Appareil de soutien
III.5.2.2.1 Selle
III.5.2.2.2 Bât
III.5.2.2.3 Sellette
III.5.2.3 Appareil de traction
III.5.2.3.1 Collier
III.5.2.3.2 Bricole
III.5.2.3.3 Traits
III.5.2.4 Appareil de retenue
III.5.2.4.1 Croupière et culeron
III.5.2.4.2 Les barres de fesses
III.5.2.4.3 L’avaloire
III.5.2.4.4 Les courroies de reculement ou de retraite
III.5.3. Les différents types d’harnachement
III.5.3.1 Harnachement pour la traction de l’attelage
III.5.3.1.1 Harnais pour l’attelage
III.5.3.1.1.a Harnais pour l’attelage du cheval marathon
III.5.3.1.1.b Harnais pour l’attelage du cheval marathon Saumur
III.5.3.1.1.c Harnais pour l’attelage du cheval Grand Chemin
III.5.3.1.1.d Harnais pour l’attelage du cheval en ville
III.5.3.1.1.e Harnais pour l’attelage du cheval Chambord Promo
III.5.3.1.1.f Harnais pour l’attelage du cheval Diplomate
III.5.3.1.1.g Harnais agricole
III.5.3.2 Harnais et matériel Ski joëring
III.5.3.3 Harnais de débardage
III.5.3.4 Harnachement à la monte
III.6 Entretien des harnais
III.6.1 Nettoyage
III.6.2 Conservation
III.6.3 Couvertures
III.7 Application et ajustage des harnais
III.7.1 Bride
III.7.2 Selle
III.7.3 Sellette
III.7.4 Collier
III .7.5 Bricole
III.7.6 Culeron
III .7.7 Avaloire
III.8 Matériaux
DEUXIEME PARTIE : Partie expérimentale
CHAPITRE I : Matériel et méthodes
I.1 Zone d’étude et échantillonnage
I.2 Matériel et méthodes de collectes des données
I.2.1 La collecte des données de base
I.2.2 Enquête exploratoire ou informelle
I.2.3 Enquête formelle
I.3 Méthode de traitement et analyse des données
CHAPITRE II : Résultats
II.1 Données sur les selliers
II .1.1 Données sur les selliers traditionnels
II .1.1.1 Caractéristiques socioprofessionnels
II.1.1.1.1 Sexe
II.1.1.1.2 Formation
II.1.1.1.3 Niveau d’instruction à l’école française
II.1.1.1.4 Type de main d’œuvre
II.1.1.1.5 Age
II.1.1.1.6 Situation matrimoniale et la taille du ménage
II.1.1.2 Lieu et équipement des selliers traditionnels
II .1.1.3 Lieux d’approvisionnement du matériel de sellerie
II.1.1.4 Matériaux et techniques de fabrication
II.1.1.5 Produits et principaux modes d’écoulement des produits
II .1.1.6 Aspects socio-économiques
II .1.1.6.1 Statut juridique
II .1.6.2 Activités des selliers
II .1.1.6.3 Jours et heures de travail
II.1.1.6.4 Durée de fabrication de l’harnais et nombre d’harnais fabriqués
II .1.1.7 Charges et recettes des selliers
II.1.1.7.1 Charges
II .1.1.8 Recettes
II.1.1.9 Compte de résultat
II .1.2 Données sur les selliers modernes
II .1.2.1 Caractéristiques socioprofessionnels
II.1.2.1.1 Sexe
II.1.2.1.2 Formation
II.1.2.1.3 Niveau d’instruction à l’école française
II.1.2.1.4 Type de main d’œuvre
II.1.2.1.5 Age
II.1.2.1.6 Situation matrimoniale et le nombre de personnes prise en charge
II.1.2.2 Lieu et équipement des selliers des modernes
II .1.2.3 Lieux d’approvisionnement du matériel de sellerie
II.1.2.4 Matériaux et techniques de fabrication
II.1.2.5 Produits et principaux modes d’écoulement des produits
II .1.2.6 Aspects socio-économiques
II .1.2.6.1 Statut juridique
II .1.2.6.2 Activités des selliers
II .1.2.6.3 Jours et heures de travail pour les modernes
II.1.2.6.4 Durée de fabrication de l’harnais et nombre d’harnais fabriqués
II.1.2.7. Charges
II .1.2.8 Recettes
II.1.2.9 Compte de résultat d’un sellier moderne
II.2 Données sur les personnes enquêtées
II.2.1 Caractéristiques des personnes enquêtées
II .2.2 Gestion des harnais par les propriétaires de chevaux
II .2.2.1 Lieux d’approvisionnement des harnais
II .2.2.2 Etat de l’harnachement
II .2.2.3 Temps mis pour remplacer l’harnachement
II .2.2.4 Entretien de l’harnachement
II .2.3. Effets bénéfiques et néfastes dus à l’usage de l’harnachement
CHAPITRE III : Discussion et recommandations
III.1 Limites de l’étude
III.2 Sur les acteurs de la sellerie
III.2.1.1 Catégories de selliers
III.2.1.2 Niveau d’instruction et mode d’apprentissage
III.2.1.3 Sexe
III.2.1.4 Age
III.2.1.5 Niveau d’équipement des selliers
III.2.1.6 Matériaux et aspects techniques des selliers
III.2.1.7 Aspects socio-économiques
III.2.1.8 Charges et recettes des selliers
III.3 Personnes enquêtées (utilisateurs)
III.3.1 Catégories d’utilisateurs
III.3.2 Exploitation des chevaux
III.3.3 Gestion de l’attelage par les propriétaires de chevaux
III.4 Recommandations
III.4.1 Recommandations à l’Etat Sénégalais
III.4.2 Recommandations aux instituts de formation
III.4.3 Recommandations aux autres acteurs
III.5 Perspectives
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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