Progression de l’EDSS
Le premier score EDSS moyen était de 5,9 +/- 1.5 DS avec une médiane à 6. Le deuxième score EDSS était en moyenne à 6,1 +/- 1.8 DS avec une médiane à 6,5. Il n’y avait pas de différence entre les deux groupes sur le premier score, les patients ayant étaient appariés dessus. Le délai moyen entre les deux scores EDSS était de 2,8 ans. Pour le deuxième score, la différence n’était pas significative avec un EDSS moyen à 6,2 +/- 1.7 DS chez les plus de 65 ans vs 6.0 +/- 1.9 DS chez les moins de 60 ans (p = 0,493). Nous avons regardé dans ce délai si les patients progressaient en terme de handicap comme décrit dans les matériels et méthodes.
Dans le groupe des patients de plus de 65 ans, 17 patients (35,4%) ont eu une progression de leur EDSS sur la période de suivi, versus 63 patients (44,4%) dans le groupe des moins de 60 ans. La différence en terme de progression n’était donc pas significative (p = 0,313) mais en faveur d’une moindre progression dans le groupe des patients âgés. Afin de s’assurer que dans un groupe comme dans l’autre les patients ne venaient pas d’atteindre le palier d’EDSS choisi au hasard, nous avons regardés depuis combien de temps les patients étaient à ce premier palier d’EDSS choisi. Remarque : nous avons seulement regardé pour les EDSS considérés comme irréversibles. Dans le groupe de patients de plus de 65 ans, 44 des EDSS étaient irréversibles (96,1%) ; dans le groupe témoin 121 l’étaient (85,2%). Dans le groupe de plus de 65 ans les patients étaient au palier d’EDSS choisi depuis en moyenne 4,1 ans +/- 4.6 DS versus 1,3 ans +/- 4.4 DS dans le groupe témoin. Les patients âgés étaient donc depuis plus longtemps au palier d’EDSS initial; cette différence était très significative (p = 0.0005).
Progression de l’EDSS
On a ensuite regardé si après 5 ans d’évolution les patients présentaient une augmentation de leur EDSS d’au moins 1 point après les paliers d’âges choisis. L’âge de 5 ans a été défini car peu de patients âgés ont un suivi après 65 ans et que les durées de suivi devaient être comparables pour tous les patients aux paliers d’âges choisis. A 20 ans, les patients progressaient en moyenne sur les différents paliers de 1 +/- 1.5 point, à 30 ans d’1,1 +/- 1.5 point, à 40 ans d’1,3 +/- 1.6 point, à 50 ans 1,2 +/- 1.7 point, à 60 ans d’1,1 +/- 1.5 point et à 65 ans de 0,5 +/- 0,8 point. Les patients âgés (> 65 ans) semblent donc moins progressés sur tous les paliers confondus que les patients plus jeunes. Si on regarde aussi le nombre de patients qui progressent selon l’âge, l’impression ce confirme avec 37,1% des patients qui progressent à 65 ans vs 43,8% à 20 ans, 50,7% à 30 ans, 52,7% à 40 ans,46,2% à 50 ans et 49,2% à 60 ans.
DISCUSSION
Notre étude est un travail préliminaire de recherche qui nous a conduit à mener 3 analyses différentes. L’objectif de notre étude était de répondre à la question : existe-t-il une réduction de la progression du handicap après 65 ans ? Pour répondre à cette question nous avons d’abord décrit la progression de la SEP après 65 ans et essayer de la comparer à celle avant l’âge de 60 ans, pour cela nous avons dans un premier temps choisi de réaliser une étude sur un nombre restreint de patients mais appariés sur leur score EDSS afin qu’ils puissent être comparable en début d’étude et ainsi plus facilement étudier l’évolution du handicap. Lors d’une deuxième analyse, tous les patients de la base ayant au moins 2 scores EDSS disponibles ont été inclus sans appariement afin de confirmer ou non nos résultats sur une cohorte plus importante. Puis sur cette même cohorte lors d’une troisième analyse nous avons regardé pour tous les patients en fonction de l’âge à certains moments de la vie, le délai passé aux paliers d’EDSS irréversibles.
Dans notre première analyse, nos deux groupes de patients sont différents en termes de sex ratio (3,8 vs 1,6), l’âge de début de la maladie est de 40,5 ans dans le groupe de patients âgés versus 26,4 ans dans le groupe témoins. La durée moyenne du suivi entre les deux groupes diffère de manière significative ainsi que l’âge aux dernières nouvelles en raison de la méthodologie de l’étude, le groupe des plus de 65 ans étant suivi plus longtemps. Il en est de même dans notre seconde analyse sur une population plus importante. Dans les deux groupes, le pourcentage de patients ayant atteint les différents paliers d’EDSS ne varie pas de manière significative en faveur du groupe des patients âgés. Notre première analyse suggère qu’un plus grand nombre de patients âgés ne progressent pas au cours de la période de suivi (44,4% vs 35,4% ; p = 0,313), mais cette différence n’est pas significative mais montre une certaine tendance vers un ralentissement du handicap. La question complémentaire qui se posait alors était de savoir depuis combien de temps les patients avaient atteints le palier d’EDSS choisi ; en effet si les patients âgés venaient juste d’atteindre le palier d’EDSS choisi, ils avaient moins de risque de progresser durant la période de suivi. Or nos résultats montrent et de manière significative que les patients âgés étaient depuis plus longtemps au palier d’EDSS choisi (4,1 +/- 4,6 vs 1,3 +/- 4,4 ; p< 0,0005).
Ces résultats sont donc en faveur d’un 25 ralentissement de la progression du handicap après 65 ans. Nous avons voulu confirmer ces résultats dans notre seconde analyse sur une population plus importante en regardant la durée passée entre les paliers d’EDSS. Les paliers ont été pris en compte seulement à partir de l’EDSS 3, les paliers 1 et 2 étant proche en terme de handicap et sujets à une variabilité de cotation entre les neurologues. Nos résultats confirment cette tendance en montrant que les patients âgés passent plus de temps aux paliers d’EDSS irréversibles et cela de manière significative aux paliers 5 et 6 (p< 0,05 pour les paliers 5 et 6). Or ces 2 paliers sont ceux le plus représentés dans notre population de patients de plus de 65 ans (87,6% des patients de plus de 65 ans sont aux paliers d’EDSS 5 et 6). En vue des résultats de la seconde analyse, nous avons voulu confirmer cette tendance lors de la troisième analyse en regardant le délai écoulé aux paliers d’EDSS en fonction de l’âge des patients. Nous avons regardé la différence tous les 10 ans de 20 à 60 ans et à 65 ans pour l’ensemble des patients confondus.
Cette analyse semble aller dans le même sens que les résultats des deux premières analyses en montrant qu’en moyenne les patients restent plus longtemps aux paliers d’EDSS (tous paliers confondus) après 65 ans (13,9 +/- 8.9 ans vs 12,4 +/- 8.7 à 60ans vs 12,6 +/- 8.6 à 50 ans vs 11,0 +/- 7.9 ans à 40 ans vs 10,0 +/-6.5 à 30 ans vs 10,3 +/- 7.7 à 20 ans. De plus si l’on regarde aussi la progression du handicap sur 5 ans tout EDSS confondu après la dernière décade atteinte par les patients, ceux de plus de 65 ans progressent en moyenne moins (0,5 +/- 0.8) que les patients plus jeunes( 1,1 +/- 1.5 à 60 ans, 1,2 +/- 1.7 à 50 ans, 1,3 +/-1.6 à 40 ans, 1,1 +/- 1.5 à 30 ans, 1,0 +/- 1.5 à 20 ans) . Le pourcentage de patients qui progressent en 5 ans selon l’âge, suggère cette même tendance avec un pourcentage de patients plus faible qui progressent après 65 ans qu’à des âges plus jeunes, 37,1% vs 52,7% à 40 ans. Néanmoins quand on regroupe les patients à 60 et à 65 ans, cette tendance disparait, probablement du au faible effectif de notre groupe de plus de 65 ans nous incitant à la prudence concernant ces chiffres.
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Table des matières
Introduction
Matériels et méthodes
Description de la population étudiée
Méthodes
Critère de jugement principal
Analyse statistique
Résultats
Première analyse
Description de la population étudiée
Progression de l’EDSS
Deuxième analyse
Description de la population étudiée
Niveaux d’EDSS irréversibles atteints par les patients
Délais écoulés aux paliers d’EDSS
Troisième analyse
Description de la population étudiée
Délai écoulé aux paliers d’EDSS
Progression de l’EDSS
Discussion
Conclusion
Bibliographie
Liste des figures
Liste des tableaux
Tables des matières
Annexes
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