Généralités
Depuis plusieurs années, l’organisation hospitalière se trouve confrontée à des enjeux et des défis majeurs : de la maitrise des risques et de la qualité de ses prestations, à la réduction des couts de fonctionnement, en passant par les exigences pressantes de partenaires politico-socio-économiques. L’organisation hospitalière est plus que jamais appelée à s’inscrire dans la logique d’innovation organisationnelle basée sur la maitrise intégrée de son système de gestion. Il s’agit d’une nouvelle prospective, évolutive et porteuse de changements d’envergure dans la culture managériale hospitalière. Les établissements de santé dans le monde comme à Madagascar ne peuvent aujourd’hui se restructurer que dans le cadre d’un triple problématique : répondre aux besoins de santé dans un territoire donné, répondre aux exigences de sécurité et de qualité, s’adapter aux contraintes liées à la raréfaction des moyens humains et financiers. La modernisation des établissements de santé se traduite par des reconstructions totales ou partielles, dans un contexte de regroupements des moyens, de stratégies, d’alliances internes ou externes, de recomposition du paysage hospitalier prenant en compte l’ensemble des structures sanitaires et médico-sociales existantes. Cette nouvelle approche conduit les chefs des établissements de santé qu’ils soient publics ou privés à établir leur projet d’établissement sur la base d’une stratégie globale afin qu’ils puissent avoir une bonne organisation fonctionnelle au sein des hôpitaux. La santé constitue l’un des défis relativement négligés dans les politiques de développement en Afrique, alors que la santé va devenir davantage un enjeu stratégique de développement aux cours des prochaines années. L’organisation du système de santé demeure calquée sur celle héritée de l’époque coloniale. Cependant, elle représentait une originalité, qui devrait renforcer la qualité de l’offre des soins médicaux à toutes les couches de la population. « Les hôpitaux de Madagascar, publics ou privés, en possession des plateaux techniques dans des normes acceptables pour le pays, et dotés d’un statut, d’une organisation et d’une autonomie financière pour assurer des services de qualité en circonstance normale ou en période de catastrophe, à toute la population, dans le respect total des droits humains », constitue la vision du ministère de la santé publique pour la réforme hospitalière. Le CHU mère enfant de Tsaralalàna est considéré comme une organisation où tout personnel a pour objectif prioritaire la prise en charge des patients avec les meilleurs soins possibles.Il nous semble important d’examiner son organisation sanitaire qui va nous permettre de faire des suggestions en vue d’escompter son fonctionnement organisationnel. Sa situation s’explique en grande partie par le manque de professionnels et ou des moyens pour gérer de façon optimale les ressources mises à disposition. Selon les statiques faites par l’OMS en 2012, l’Afrique dispose de 1 médecin de 5.000 habitants (alors que la moyenne mondiale est 14) et d’un pharmacien pour 10.000 (alors que la moyenne est de 4).
LA SANTE DANS LE MONDE
La santé au niveau international
En 2000, la communauté internationale a adopté la déclaration du Millénaire, déclarant un engagement historique pour éradiquer l’extrême pauvreté et améliorer la santé des populations les plus pauvres au monde. Cette déclaration et les cibles fixées au niveau mondial dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) placent la santé au centre de l’agenda international du développement et en font un élément essentiel du progrès économique. Le 25 septembre 2017, les différents pays du monde ont eu la possibilité d’adopter un ensemble d’Objectifs de Développement Durable (ODD) pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous dans le cadre d’un nouvel agenda de développement durable. Chaque objectif a des cibles spécifiques à atteindre dans les 15 prochaines années.
La santé est présentée dans trois ODD sur dix-sept qui est de « permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge ». Les OMD ont contribué de façon essentielle à l’amélioration de la santé de la population humaine. Des avancées historiques ont notamment été réalisées dans la lutte contre les maladies telle que le sida, la tuberculose ou le paludisme. Mais les résultats demeurent en deçà des besoins des populations, notamment en ce qui concerne la réduction de la mortalité infantile et maternelle.
Selon l’objectif 3 des ODD, tous les êtres humains doivent avoir accès à des services de santé et des médicaments sûrs et efficaces. Enfin, d’ici 2030, tout un chacun devra avoir accès à des services de soins de santé sexuelle et pro réactive, y compris à des services de planification familiale d’information et d’éducation. L’expérience des OMD nous apprend que les problèmes de santé ne doivent pas être abordés individuellement mais selon une approche globale. Il est prouvé que l’éducation et la santé alimentaire participent au succès des programmes desanté. L’objectif 3 prolonge les efforts initiés dans ce cadre, notamment contre la mortalité maternelle et infantile et contre les maladies transmissibles. Toutefois, il comprend en plus les directives relatives à la lutte contre les maladies non transmissibles. Ce troisième objectif de développement durable a des cibles spécifiques à atteindre d’ici 2030 notamment :
-faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70 pour 100000 naissances vivantes,
-éliminer les décès évitables de nouveau-nés et d’enfants de moins de 5 ans, tous les pays devant chercher à ramener la mortalité néonatale à 12 pour 1 000 naissances vivantes au plus et la mortalité des enfants de moins de 5 ans à 25 pour 1 000 naissances vivantes au plus,
-mettre fin à l’épidémie de sida, à la tuberculose, au paludisme et aux maladies tropicales négligées et combattre l’hépatite, les maladies transmises par l’eau et autres maladies transmissibles,
-réduire d’un tiers, par la prévention et le traitement, le taux de mortalité prématurée due à des maladies non transmissibles et promouvoir la santé mentale et le bien-être,
-renforcer la prévention et le traitement de l’abus de substances psychoactives, notamment de stupéfiants et d’alcool,
-diminuer de moitié à l’échelle mondiale le nombre de décès et de blessures dus à des accidents de la route,
-assurer l’accès de tous à des services de soins de santé sexuelle et procréative, y compris à des fins de planification familiale, d’information et d’éducation, et la prise en compte de la santé procréative dans les stratégies et programmes nationaux,
-faire en sorte que chacun bénéficie d’une assurance-santé, comprenant une protection contre les risques financiers et donnant accès à des services de santé essentiels de qualité et à des médicaments et vaccins essentiels sûrs, efficaces, de qualité et d’un coût abordable,
-réduire nettement le nombre de décès et de maladies dus à des substances chimiques dangereuses et à la pollution et à la contamination de l’air, de l’eau et du sol,
-renforcer dans tous les pays, selon qu’il convient, l’application de la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la Santé pour la lutte antitabac,
-appuyer la recherche et la mise au point de vaccins et de médicaments contre les maladies, transmissibles ou non, qui touchent principalement les habitants des pays en développement, donner accès, à un coût abordable, à des médicaments et vaccins essentiels, conformément à la Déclaration de Doha sur l’Accord sur les ADPIC et la santé publique, qui réaffirme le droit qu’ont les pays en développement, pour protéger la santé publique et, en particulier, assurer l’accès universel aux médicaments, de recourir pleinement aux dispositions de l’Accord sur les ADPIC qui ménagent une flexibilité à cet effet,
-accroître considérablement le budget de la santé et le recrutement, le perfectionnement, la formation et le maintien en poste du personnel de santé dans les pays en développement, notamment dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement
-renforcer les moyens dont disposent tous les pays, en particulier les pays en développement, en matière d’alerte rapide, de réduction des risques et de gestion des risques sanitaires nationaux et mondiaux.
La santé n’a jamais reçu une attention internationale aussi soutenue ni bénéficié d’un apport financier aussi important que depuis le passage des OMD aux ODD. L’aide publique au développement pour la santé a été multipliée. Ces mécanismes sont considérés comme un élément important d’une approche au développement plus durable et fondée sur la performance et comme une tentative de remédier aux insuffisances de l’aide. L’organisation mondiale de la santé (OMS) s’est donc engagée à utiliser la santé de deux populations : les femmes et les populations africaines, pour mesurer l’efficacité de ses travaux. Cette initiative mobilise le système de l’ONU et les principaux partenaires du développement afin d’appuyer les pays africains dans les efforts qu’ils font pour atteindre les ODD d’ici 2030.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : Présentation de la santé et cadrage théorico-technique de la recherche
Chapitre I : La santé dans le monde
Chapitre II : Méthodologie de recherche
PARTIE II : Dynamique organisationnelle du CHU mère enfant de Tsaralalàna
Chapitre III : structures et difficultés liées au fonctionnement organisationnel du CHU mère enfant de Tsaralalàna
Chapitre IV : Perception des personnes bénéficiaires du fonctionnement du CHU mère enfant de Tsaralalàna
PARTIE III : Résolution de la problématique de la recherche
Chapitre V : Analyse, Bilan et Discussion
Chapitre VI : Recommandations du travailleur social
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Table des matières
Annexes
Résumé