LA ROUTE, UN CONCEPT CLE EN GEOGRAPHIE
Définition
Il est intéressant dans un premier temps de présenter une brève définition de ce qu’on entend par route rurale parce qu’elle constitue la majorité des routes des pays sous-développés dont notre zone de recherche fait partie.
Route : support de la mobilité des personnes et des marchandises
Selon Claude CABANNE et d’autres chercheurs « une route est une voie de communication et de roulage construite en dur (par opposition d’une piste) pour des automobiles et camions . » D’après Pierre GEORGE « une route est une voie de communication terrestre dotée d’infrastructure qui facilite le roulage et la différencie de la piste . » .
Ces deux définitions du dictionnaire de la géographie sont complémentaires, ainsi, pour ces auteurs, une route est indispensable car elle assure la circulation des véhicules à roues. Ils différencient une route d’une piste qui est pratiquement non carrossable, sommaire et dépourvue de revêtement, sans entretien et ne demande aucune connaissance technique. Or, une route est construite à partir d’engins mécaniques procédée de plusieurs études techniques et financières. La durée de vie d’une route dépend surtout de son entretien. En géographie, une route est un indicateur élémentaire pour décrire un espace. Elle est le produit d’une œuvre humaine . Elle permet de localiser les activités humaines, d’analyser et d’expliquer le type d’organisation de l’espace. Derrière les routes se cachent plusieurs phénomènes (flux, trafics, mouvements, temps, effets, réseaux, interconnexion, zone de production et zone de consommation et d’approvisionnement, etc.…) qui sont des produits de la société. Ainsi, à travers une route, on peut expliquer le facteur d’enclavement ou de désenclavement d’une zone, le déséquilibre qui existe entre le monde rural et le milieu urbain. Cette même route détermine le contraste entre plusieurs pays. Ainsi, une route est à la fois un élément fondamental de l’organisation de l’espace et un outil de l’aménagement du territoire. Elle contribue au « modelage de l’espace » en orientant la localisation des activités et des populations, en participant à la formation des bassins d’emplois et des aires de chalandises des entreprises. . Willy Vale Manga, ingénieur technicien géomètre topographe de l’institut national du bâtiment public en République Démocratique de Congo, définit la route comme un espace aménagé servant de voie de communication ou de transport terrestre. Elle constitue une infrastructure appropriée pour la circulation des piétons, des bêtes, des véhicules et des engins hormis ceux qui requièrent des voies ferrées. Une route comprend : une partie superficielle bordés par des accotements, couverte d’un revêtement dépourvu d’ondulations perceptibles, disposant d’un système d’évacuation d’eau de ruissellement et de drainage et au besoin d’ordre sélectionné pour l’embellissement de l’espace tout entier éventuellement des plantation d’arbres… .
La surface de la route reçoit directement la circulation des véhicules. Les matières, qui constituent les chaussées, varient d’une localité à une autre. La route goudronnée se localise dans les centres urbains, dans les axes industriels, etc.… La route en terre, construite avec des matières sélectionnées localement, se trouve dans la plupart du temps dans les milieux ruraux, en dehors de la ville. Les contrastes se manifestent alors entre les milieux urbains et les milieux ruraux, les pays développés et les pays sous-développés. A part les routes bitumées, il y a aussi les routes en pavé dont la construction est de moindre coût dans les pays sous-développés par rapport aux pays développés. En effet, la construction des routes en pavé nécessite de la main d’œuvre qui se fait rare dans les pays développés. Ces derniers dépensent largement en matière de main d’œuvre que dans les coûts des matériaux utilisés. Pourtant, la route joue un rôle important car elle assure l’interdépendance de deux ou plusieurs zones.
Route rurale : un lien entre deux zones interdépendantes
C’est l’ensemble des routes qualifiées d’intérêt local servant la liaison entre les zones rurales et les villes, avec comme activité principale l’agriculture. Elle permet le désenclavement des zones de production en améliorant l’écoulement des marchandises vers les zones de consommation. La ville qui n’est pas seulement une consommatrice des produits ruraux mais aussi une zone de ravitaillement du monde rural. A part cela, la route rurale améliore l’accès des paysans aux services de base et aux marchés des intrants agricoles situés dans les villes. Le rapport technique de la banque mondiale définit la route comme suit: « On appelle routes rurales, des routes classées, secondaires dans la plupart des pays. Elles comprennent des routes souvent décrites comme des routes d’accès rural, pistes rurales, agricoles, d’irrigation, forestières ou non classées. Elles peuvent inclure les routes tertiaires si celles-ci sont classées fonctionnellement comme routes rurales selon cette définition . » L’inter communication de ces routes modélise l’espace.
Réseau routier : un modeleur d’espace
C’est un ensemble de plusieurs routes interconnectées et entrecroisées entre elles, permettant, d’une part, de favoriser la fluidité de la circulation, et d’autre part, de contribuer efficacement au processus de création des richesses dans un pays. Il se forme à partir de la liaison de toutes les différentes classes de routes existantes dans une région. Parfois, la répartition de la population suit la densité des réseaux routiers. Si elle est forte, la population est plus concentrée, par contre, si elle est faible, la population devient de plus en plus dispersée. Il en est de même pour les activités humaines, les régions les plus dynamiques sont celles qui ont une densité routière très forte et où le secteur tertiaire occupe une place importante. Le réseau routier est alors considéré comme un facteur porteur de croissance économique. Il favorise efficacement le développement du secteur agricole et du secteur industriel. Il crée un lien entre la zone de production et la zone de consommation. Il est, en réalité, considéré comme une épine dorsale et un des secteurs moteurs de démarrage du processus de la croissance.
D’après ces définitions, une route nécessite un important travail de construction et un long processus d’entretien.
Trois concepts à considérer
Trois concepts sont à considérer lorsqu’on procède à une étude d’avant-projet en matière d’infrastructure routière : traçage, densité de la route et son rôle par rapport au développement.
Traçage : un problème complexe
Deux soucis se présentent lorsqu’on construit une route :
Problème de localisation
« Supposons la construction d’une voie de communication entre deux points de peuplement A et B. La réponse intuitive au problème de localisation, où construire la voie de communication, est tout simplement : joindre les points par une ligne droite… ». Mais, face à la réalité, différents paramètres peuvent dévier ou non un tracé comme les contraintes du milieu naturel, l’apparition d’un site sacré, l’insuffisance de budget, etc. C’est pour cela que la situation géographique d’un lieu détermine la forme du tracé à entreprendre. Dans un endroit où les obstacles sont très importants, le tracé de la route présente beaucoup de déviations. Par contre, dans un lieu où il n’y a pas d’entrave, le tracé devient de plus en plus droit. C’est pourquoi le traçage d’une route se fait en fonction de la zone d’intervention. Parfois, on ne tient pas compte de leur valeur à cause de l’excès du besoin d’une route même si la construction peut entrainer plusieurs dommages collatéraux touchant les biens privés, l’environnement et même des lieux sacrés.
Problème de distance
Si le problème de localisation persiste avant et pendant la construction d’une route, le problème de distance n’est pas aussi simple à résoudre puisque le coût dépend de la longueur du tracé. Comment peuton alors construire une route qui relie cinq grands axes tout en gardant le moindre coût de construction possible ? Cela donne un avantage pour les usagers en termes de raccourci, car en effet cette route diminue le trajet et le coût du transport. Quant au trafic, il reste important. Au point de vue des constructeurs, il est très onéreux de créer plusieurs circuits qui relient cinq axes alors qu’on peut établir un simple tracé .
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie
L’INCESSANTE DEGRADATION DE LA RIP 1 ET CONSEQUENCES DANS LES SIX COMMUNES CONCERNEES
Chapitre I La route, un concept clé en géographie
Chapitre II La dégradation permanente de la RIP et ses lourdes conséquences géographiques
Deuxième partie
L’IMPERITIE DES AUTORITES PUBLIQUES FACE A LA NECESSAIRE REHABILITATION
Chapitre III L’inaction de l’Etat et de la Région Analamanga
Chapitre IV L’irresponsabilité et manque de moyens des communes pour réhabiliter la route
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES