La riziculture pluviale dans le système de production

La riziculture pluviale dans le système de production

Evolution du système de culture 

L’évolution du système de culture et l’évolution de la surface cultivée sont en relation ou en action complémentaire pour dicter l’itinéraire technique pratiqué par les exploitants. A l’époque où il y avait beaucoup de terres disponibles, c’est-à-dire quand la population était moins nombreuse, le système itinérant a été pratiqué par les exploitants. Plus la population augmente, plus la pression sur l’écosystème s’accentue. Ainsi, le système évolue vers le système fixe en passant par le système pionnier. L’étude comparative de chaque système montre la diminution globale de la surface cultivée, la diminution de la durée de jachère et la dégradation de la fertilité du sol. Plus de 90% des enquêtés le déclarent en confirment que la situation actuelle est très différente de celle il y a dix ou vingt ans. Seulement 5% des enquêtés déclarent le contraire en attestant le développement de la taille de leur exploitation mais ils ne sont pas épargnés par les problèmes liés à la dégradation de l’environnement et la stérilité des terrains cultivées. La pratique évolue généralement vers la surexploitation des terrains cultivés avec augmentation obligatoire de l’apport en élément fertilisant face à la diminution du temps de jachère et à la dégradation de fertilité du sol. Ce qui dicte l’évolution logique de l’itinéraire technique en fonction de chaque situation. En 1983, Jacquot et Courtois ont classifié l’évolution de la technique de culture en quatre types très différenciés :
• La culture manuelle, qui ne demande pas une haute technicité mais demande beaucoup de temps.
• La culture attelée dont la force de traction est fournie par une paire d’animaux. Cette pratique se différencie de la première par l’efficacité du temps de travail avec le temps.
• La culture semi-motorisée qui se différencie des deux premières par la possibilité de travailler beaucoup de surfaces ; façon culturale de meilleure qualité ; diminution de l’utilisation de main d’œuvre.
• La culture motorisée.

Actuellement, cette classification est encore justifiée à Madagascar et les deux premières techniques sont les plus pratiquées par les exploitants. L’exiguïté es disponibles exploitées, et l’absence d’élevage dans l’exploitation, obligent les exploitants des Hautes-Terres à recourir à la première technique de culture. Mais ce choix aussi est lié à la stratégie de la gestion de chaque exploitation ou à sa taille. Ce sont surtout des exploitants polyvalents ou à stratégie de subsistance.

Par contre, les exploitants du Moyen-Ouest de la capitale et les exploitants des grandes plaines comme dans l’Alaotra ou Marovoay, qui ont assez de surfaces, pratiquent en majorité la deuxième technique et éventuellement la troisième. Ce sont des exploitants semispécialisés en riz et la taille de l’exploitation est majoritairement grande. La quatrième technique est la moins pratiquée à cause de la nécessité de faire beaucoup d’investissements pour l’achat des matériels. Seulement, une minorité des grands exploitants de l’Alaotra pratique cette technique (Enquête auteur, 2006). Ces quatre techniques de culture sont intégrées alors dans les trois types de système de production qu’on a déjà défini dans la méthodologie. Mais la typologie établie par l’UPDR/FAO cache encore quelques détails importants sur le plan de la caractérisation de chaque type d’exploitation sur le terrain.

Analyse comparative de l’itinéraire technique 

En général, il n’y a pas de grande différence au niveau de l’évolution de l’itinéraire technique entre les deux sous- régions concernant le riz pluvial. L’utilisation de techniques rudimentaires et classiques est privilégiée par les paysans malgré la présence des organismes de développement qui fournissent une nouvelle vision plus évoluée (mécanisation, révolution verte…). Les exploitants sont bien convaincus de l’efficacité de la nouvelle technique après démonstration mais le principal obstacle qui les empêche de l’adopter est l’absence d’assurance devant le risque encouru avec le changement. L’interaction et l’interdépendance des divers facteurs productifs aussi rendent difficile le processus d’adoption. De plus, la nouvelle méthode exige souvent beaucoup plus d’engagement financier et plus de disponibilité, comme mesure d’accompagnement selon sa spécificité. Par conséquent, plus de 40% des exploitants préfèrent pratiquer la méthode traditionnelle d’après l’enquête. Ils déclarent que cette méthode est bien adaptée à chaque situation avec l’expérience vécue et qui permet aux exploitants de vivre malgré sa faible productivité.

Pour les autres activités, la ressemblance entre les deux sous zones est assez significative pour ce qui découle de chaque stratégie qui est propre à chaque typologie. L’utilisation des semences améliorés ou traditionnelles par exemple dépend de la stratégie de chaque type. Les exploitants semi-spécialisés, qui visent le bénéfice à la vente avec le riz pluvial, cherchent toujours les variétés améliorées pour obtenir plus de production. Mais certains d’entres eux (30%) veulent garder malgré tout les semences traditionnelles, plus stables et bien adaptées. Ils déclarent aussi que la stabilité et l’adaptation de la semence améliorée demandent quelques temps et quelques expériences sur le champ. Ils ne veulent pas courir le risque du changement en adoptant la nouvelle variété ou nouvelle semence. Face à ce risque, la majorité cherche chez les voisins l’amélioration des variétés ou en faisant lui même l’expérience et l’essai de croisement sur le champ. Chez les autres types, la stratégie d’amélioration des variétés est moins avancée. La semence traditionnelle domine pour une large majorité d’exploitations. La présence des organismes vulgarisateurs de semences peut améliorer la situation avec les producteurs semenciers sinon ils sont moins sensibles à l’amélioration variétale (Enquête auteur, 2006).

Les atouts et contraintes de la riziculture pluviale

Comme tous les types de cultures, la riziculture pluviale n’est pas épargnée des diverses contraintes et faiblesses malgré les différents atouts et avantages qu’elle procure.

Pour les exploitants enquêtés, 75% déclarent que les aléas climatiques et la dégradation de la fertilité du sol sur tanety, sont parmi l’ennemi numéro un de la riziculture pluviale. La dégradation de la fertilité du sol est accompagnée de la pousse des mauvaises herbes sur Tanety. Dans le Moyen-Ouest, la présence du «Striga» sur le champ empêche le développement de la riziculture pluviale sur une surface plus étendue. Sur les hautes terres, que ce type de mauvaises herbes n’existent pas sur le champ. Celles-ci provoquent le recul de l’intégration de la riziculture pluviale dans le système de production dans le Moyen-Ouest. Mais le rôle de la riziculture pluviale est crucial pour les exploitants des deux sousrégions.

La lutte pour diminuer la période de soudure reste parmi les priorités qui poussent les exploitants polyvalents sur les hautes terres à ne pas abandonner la riziculture pluviale. L’augmentation du nombre de bouches à nourrir dans chaque ménage accélère l’épuisement de stock en riz après la récolte et nécessite l’augmentation de la taille de la surface cultivée en riz ou l’amélioration du rendement. Pourtant, 80% des enquêtés pour les deux communes ont déclaré que l’extension est difficile pour les bas fonds. La saturation des bas fonds, accompagnée du mauvais état des infrastructures d’irrigation et le coût très élevé de l’aménagement, rend difficile l’extension sur le bas fond. Mais 10% des enquêtés déclarent le contraire en calculant la perte subie en cas de mauvaises années en riziculture sur tanety et ils préfèrent aménager le flanc de montagne pour pratiquer la riziculture aquatique.

La dégradation de la fertilité du sol sur Tanety et en bas fond limite aussi l’augmentation du rendement pour les deux types de rizicultures. La diminution du cheptel bovin entraîne la disponibilité insuffisante des engrais organiques. La fertilisation du sol devient difficile malgré la connaissance de la nouvelle technique d’amélioration comme le compostage et SCV. De plus, l’augmentation du prix des engrais chimiques et d’autres intrants augmentent le coût de production. Cette augmentation des coûts des intrants peut pénaliser aussi la riziculture pluviale mais sa saisonnalité et son cycle court peut procurer toujours des avantages avec la forte demande sur le marché. Ce signe positif du marché motive 70% des exploitants semi-spécialisés à pratiquer toujours la riziculture pluviale.

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Table des matières

INTRODUCTION
I METHODOLOGIE
1 Justification du choix de la zone d’étude et présentation générale
1.1 Diversité du milieu physique et appui au développement rural
1.2 Situations géographique et rizicole
2 Choix des communes et fokontany cibles
2.1 Technique d’échantillonnage
2.2 Technique de collecte des données
3 Enquête proprement dite
3.1 Le questionnaire
3.2 La réalisation
4 Limites de l’étude
4.1 Origine et fiabilité des données
4.2 Représentativité statistique
II RESULTATS
1 La riziculture pluviale dans le système de production
1.1 Evolution du système de culture
1.2 Analyse comparative de l’itinéraire technique
1.3 Les atouts et contraintes de la riziculture pluviale
2 La filière riz à Madagascar
2.1 L’importance de la riziculture
2.2 Les acteurs de la filière
2.3 Production et destination
3 Conjoncture économique et politique sur le marché du riz
3.1 Crise de production et variation exceptionnelle du prix en 2004
3.2 Campagne rizicole recente
3.3 Les stratégies économiques et politiques des acteurs après crise
4. La tendance d’évolution du système de production face à un éventuel changement de l’environnement
4.1 Place de la riziculture dans la commune
4.2 Les caractéristiques du système d’exploitation de chaque commune
4.3 La part du riz pluvial dans les systèmes de production
4.4 Les raisons du choix de la riziculture pluviale et la destination de production
4.5 Influence des prix sur les décisions des exploitants
III DISCUSSION ET RECOMMANDATION
1 Le dynamisme en aval de la filière riz
1-1 Sur le marché local
1-2 Sur le marché international
2 Dynamisme du système de production en amont
2.1 Les problèmes fonciers
2.2 Les impacts de changement liés aux problèmes fonciers pour chaque type d’exploitation
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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