La rhinite allergique est une maladie fréquente en constante augmentation

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Mécanisme de l’hypersensibilité.

Quelle que soit leur forme (asthme, urticaire ou rhume des foins), les allergies les plus courantes, celles dépendant des immunoglobulines E (IgE), se déroulent en deux phases.
Lors du premier contact entre l’organisme et l’allergène (pollens, acariens, poils de chat…), les macrophages stimulent des lymphocytes B et T. Ces différentes cellules communiquent entre elles au moyen de leurs protéines membranaires mais aussi grâce à des médiateurs qu’elles produisent comme les interleukines (IL). Les plasmocytes issus de cette cascade de réactions produisent alors des IgE spécifiques de l’allergène d’origine. Cette première phase appelée « induction de l’allergie » se termine avec la fixation des IgE sur les basophiles et mastocytes.
La réaction allergique proprement dite peut alors débuter. L’organisme est prêt à recevoir pour la seconde fois l’allergène. Ce dernier vient se fixer directement sur les IgE des basophiles. Ces cellules libèrent des médiateurs chimiques. L’un des plus connus, l’histamine, favorise l’asthme (la broncho constriction) et les inflammations (la vasoperméabilité des capillaires). Ces médiateurs sont responsables des manifestations cliniques des allergies. (@2)

Les explorations allergologiques.

La coexistence de symptômes et d’allergies est vérifiée à l’aide d’un bilan étiologique qui repose sur un interrogatoire « policier » du patient ou de sa famille, à la recherche de l’allergène suspect. Outre l’anamnèse indispensable, le bilan allergologique comporte des tests cutanés, des tests biologiques (dosage des IgE spécifiques sériques) et parfois des tests de provocation allergénique. (8)
Les dosages des IgE spécifiques ne sont pas disponibles dans notre pays. Normalement, ils sont réalisés en première intention lorsque les tests cutanés ne sont pas réalisables et en deuxième intention lorsque l’histoire clinique ne concorde pas avec les résultats des tests cutanés.
Le dosage des IgE totales mais non spécifiques est réalisé en première intention en cas d’allergie incertaine, c’est-à-dire que l’histoire clinique ne permet pas de confirmer une origine allergique. Ainsi les prick-tests ne sont pas gaspillés et les tests négatifs sont réduits au minimum. Le taux d’IgE totales est élevé s’il est supérieur à 20 UI/ml par année d’âge jusqu’à 12 ans, puis à 150 UI/ml. (2) Leur élévation plaide en faveur d’une allergie de type immédiat mais leur taux normal ne l’exclut pas car il faut avoir en tête que leur présence dans le sang ne reflète qu’un passage entre leur naissance et leur fixation sur les cellules. (5) (à noter que la parasitose est déjà exclut avant que l’on demande le taux d’IgE totale).
Les tests cutanés recherchent la présence d’anticorps spécifiques (IgE) d’un allergène au niveau des mastocytes cutanés. La fixation de l’allergène sur les IgE correspondantes provoque une dégranulation mastocytaire et une libération d’histamine responsables, localement d’une induration et d’un érythème. (2)
La technique la plus couramment utilisée est celle du prick-test (variable de notre étude), la technique de l’intradermoréaction est beaucoup moins utilisée car expose davantage à des réactions systémiques, enfin, il y a le test à lecture retardée type patch-tests utilisé uniquement pour rechercher la cause des allergies cutanées. (2) Les prick-tests permettent d’explorer l’allergie de type immédiat. C’est le test le plus simple, rapide, et le moins dangereux. Son interprétation est très facile avec de rares réactions faussement positives. Il est réalisable et interprétable dès l’age de 3 mois.
Nous utilisons, dans notre étude, une batterie standard dite de première ligne comportant, selon l’indication d’Hervé Pegliasco (9) : dermatophagoïdes pteronissinus, dermatophagoïdes farinae, alternaria, mélange de moisissures, blattes, chat, chien, graminées, pariétaire, cyprès, génevier, plantain, oléacées, mélange d’arbres, mélanges d’herbacées. Les extraits allergéniques utilisés dans notre étude sont produits par les Laboratoires STALLERGENES S.A conformément aux recommandations du sous-comité de l’Académie Européenne d’Allergologie et d’Immunologie Clinique sur la standardisation des allergènes.
Le prick-test consiste à appliquer sur la peau de l’avant-bras différentes gouttes d’allergènes. Ensuite, on pique perpendiculairement la peau tendue avec un stallerpointe, au travers de la goutte d’allergène. La lecture s’effectue après 15 à 20 minutes. Un test est positif si l’on voit apparaître une papule et un érythème, cette positivité doit être interprétée par rapport à un témoin positif et un témoin négatif. (@2) Le test est positif quand le diamètre de la papule est supérieur à celui du témoin négatif et le diamètre est supérieur ou égal à 5mm ou compris entre 3 et 5 mm et supérieur ou égal à 70% de celui obtenu avec le témoin positif. Un test donnant une papule inférieure à 3 mm de diamètre est négatif. (10)

L’ALLERGIE DANS LE MONDE.

Les résultats des études épidémiologiques menées un peu partout dans le monde seront étalés dans ce chapitre. Ces données vont servir de référence à notre étude. Ainsi une comparaison entre les données de la littérature et nos résultats pourra se faire.
L’allergie est une maladie classée par l’OMS au 4ème rang mondial des pathologies. Une personne sur quatre ou cinq est allergique. 20 % des patients sont sensibilisés aux allergènes aéroportés. On considère que 12 millions de Français présentent une forme d’allergie latente. A l’horizon de 2010, un individu sur deux pourrait en souffrir. (1)

Distribution des manifestations atopiques dans la population générale.

La fréquence de l’allergie dans le monde reste encore mal connue et est souvent sous-estimée. Seules des recherches internationales multicentriques de très grande envergure, telles que : les études ISAAC (International Study of Asthma and Allergies in Childhood), menées chez des enfants et des adolescents (11) (12) (13) et ECRHS (European Community Respiratory Health Survey), menées chez l’adulte. Les méthodologies utilisées sont strictement identiques d’un centre à l’autre. Elles peuvent permettre une réelle comparaison entre les pays et une évaluation de l’incidence des maladies allergiques respiratoires. (14) (15)
ISAAC a permis de préciser la prévalence des manifestations de l’atopie (asthme, eczéma, rhinite) chez les enfants dans 56 pays du monde. Cette étude a impliqué 155 centres et a totalisé 304 796 enfants âgés de 6-7ans (42 pays) et 463 801 adolescents âgés de 13-14 ans (56 pays). (16) Les résultats de l’étude confirment la forte prévalence des maladies allergiques. Ils démontrent l’existence d’importantes disparités géographiques. Figure 1 et 2. (cd3) (12)
ECRHS ayant le même objectif que l’enquête ISAAC. (16) L’étude a impliqué dans sa première phase 48 centres dans 22 pays d’Europe et hors d’Europe puis 34 centres dans 14 pays au cours de sa deuxième phase. Au moins 150 000 personnes ont ainsi été interrogées. (8) (11) L’étude met en évidence des pays où l’asthme a une forte prévalence (Angleterre : 7.8% à 8.4% ; Nouvelle-Zélande :9% à 11.3% ; Australie : 11.9%) d’autre à prévalence faible (Islande : 3.4% ; Grèce : 2.9%). (16) L’ECRHS montre également que certains pays présentent une prévalence très élevée d’allergie nasale, avec d’importantes différences d’un pays à un autre : de 9.5% en Algérie à 40.9% en Australie. En France, la prévalence de l’allergie nasale chez l’adulte est en moyenne de : 31%, avec 28.1% à Grenoble, 30,2% à Bordeaux, 30.3% à Paris et 34.4% à Montpellier. Figure 3. (8) (11)
En outre, on a pu retenir dans la littérature, une comparaison faite sur les différentes manifestations atopiques. On a noté un minimum de fréquence de 10% d’allergique dans la population générale. Ce qui est déjà considérable pour un minimum. Dans cette étude la rhinite allergique atteint un taux de 40% pour tout âge confondu. L’auteur a affirmé que c’est la manifestation la plus fréquente de l’atopie. Figure 4. (cd2) (17)

Les variables de l’étude :

Types de manifestations allergiques.
L’incidence de l’urticaire, de l’eczéma, de la rhinite, de l’asthme, de la conjonctivite d’origine allergique va être établie par an.
Pour chaque période (une année) les différents types de manifestations sont distribués par groupe d’âge: 0 – 4 ans, 5 – 9 ans, 10 – 14 ans, 15 – 19 ans, 20 – 39 ans, 40 – 59 ans, 60 – 79 ans. Etablissement de la répartition selon le sexe.
Elle va se calculer sur toute la durée de l’étude : de 2000 à 2005.
Etude de l’environnement.
Les distributions des consultants allergiques vivant en milieu urbain et rural sont établies sur toute la durée de l’étude : de l’année 2000 à 2005. Ensuite, les distributions des consultants allergiques venant du faritany d’Antananarivo et les autres faritany sont établies.
Diamètre des papules du prick-test.
L’évaluation du niveau d’hypersensibilisation à un allergène se fait par la mesure du diamètre des papules induites après un prick-test. Pour un allergène donné, on additionne les diamètres de papules de tous les patients sensibles à cet allergène. Puis on fait la moyenne des diamètres de papule. Les allergènes utilisés dans l’étude sont classés par moyenne de niveau de sensibilisation et par période (une année). Seuls les résultats positifs sont retenus. Voir les considérations générales pour plus d’information.

LES RESULTATS

Les résultats de notre étude sont présentés dans ce chapitre sous forme de graphes et de tableaux interprétables.
Définition d’un cas.
On entend ici par cas :
-une personne venue consulter le service d’allergologie de l’Etablissement de Santé Publique d’Analakely.
-Cette personne est comptée comme étant un cas malgré qu’elle a consulté plus d’une fois pendant toute la durée de l’étude (5 ans).
-Cette personne présente une histoire typique de symptômes allergiques. -Et/ou cette personne a fait des dosages d’IgE à l’Institut Pasteur de Madagascar. -Et cette personne a fait un prick-test dont les résultats sont interprétables.
Critères d’inclusion :
Ont été retenus : les patients ayant au moins un facteur déclenchant dans l’histoire de la maladie et/ou un antécédent allergique familial. Leur taux d’IgE est en faveur d’une allergie et/ou les résultats des prick-tests sont interprétables, c’est-à-dire positifs. (Se référer aux pages 7 et 8, pour plus de précision sur les explorations allergologiques)
Critères d’exclusion :
Ont été exclus : les patients dont l’origine allergique de leur manifestation n’est pas bien établie. Les patients n’ayant pas faits un des examens complémentaires requis dans la définition de cas. Les résultats de prick-tests ininterprétables : en particulier les dermographismes.
La population finalement retenue.
Sur les 7625 patients consultant pour urticaire, eczéma, asthme, rhinite, conjonctivite, 1620 ont été retenus. Soit 1/5 des patients ont été retenus. (Se référer à l’annexe pour plus de précision)

COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS.

A partir de ces résultats six points vont être interprétés et discutés dans ce chapitre : Le poids de la population allergique en général et le poids de chaque manifestation allergique.
L’association de la rhinite avec l’asthme. Les caractéristiques démographiques de la population : l’âge, le sexe, le domicile. La standardisation de notre population d’étude sera interprétée.
L’allergène le plus en cause pour chaque année ainsi que pendant toute la durée de l’étude.
Nous tenons à préciser dès le début ce que nous entendons par le mot « poids ». Le poids, c’est le pesant, la valeur, l’importance. Nous avons utilisé expressément le mot poids au lieu de nombre. En effet, nous cherchons à démontrer l’importance de l’allergie mais non seulement à dénombrer les allergiques. Aussi le mot poids doit être compris par le lecteur dans le sens « nombre, valeur et importance ».

Le poids humain de l’allergie dans le monde et dans notre étude.

Sans considération des formes de manifestations et des tranches d’âge, la littérature évoque un minimum de 10 % d’allergiques dans la population générale. Notre étude s’est intéressée aux cas confirmés cliniquement et para cliniquement. Ce qui la différencie des études ECRHS qui se sont basées sur des interrogatoires simples. De plus, notre étude ne s’est effectuée que dans un seul centre d’allergologie donc pas en population générale. Les enquêtes ISAAC ont intéressé 155 centres. Ces critères de choix strict diminuent considérablement le nombre de cas retenus dans notre étude. La connaissance des patients sur l’existence de notre centre vient soit de bouche à oreille, soit des cas référés par d’autres médecins. Le premier cas étant le plus fréquent, l’information sur l’existence du service n’est pas très bien véhiculée. La localisation du service est aussi un paramètre de limitation des cas enregistrés. Nous discuterons sur le domicile des patients ultérieurement. Ainsi notre population d’étude ne représente pas la totalité de la population allergique à Madagascar.
L’INSTAT a sorti un chiffre de 16 908 000 malgaches. (@ 5) La totalité des cas retenus dans notre étude est de 1 620 cas. Ainsi, 1 malgache sur 10 000 est allergique. Plus précisément, au cours des années 2000 à 2005, 1 malgache sur 10 000 est confirmé être allergique, connaît l’existence du service et a les moyens de se faire diagnostiquer. Les chiffres de notre étude sont très loin des données de la littérature. Mais en comparant l’envergure de notre étude à celle des études menées sur une population générale, et en considérant toutes les restrictions sur la définition de cas dans notre étude : 1 pour 10 000 habitants nous semble assez élevé. Après la tuberculose et les infections sexuellement transmissibles, les allergies représentent le troisième motif de consultation à l’ESPA.
L’ECRHS a impliqué au total 150 000 personnes venant de 48 centres dans 22 pays d’Europe et hors d’Europe et 34 centres dans 14 pays au cours de sa deuxième phase. Ce qui donne une moyenne de 1 829 cas par centre. Ce chiffre n’est pas très loin du nôtre. Et par analogie, les Malgaches peuvent être aussi allergiques que les Européens. En 2000 le nombre d’allergiques est de 223. A la fin de l’étude, le nombre total d’allergiques est de 1620. Le nombre a été multiplié par 7 en espace de 6 ans. L’augmentation annuelle est donc constante et ne tend pas à diminuer.
Comment peut-on expliquer cette tendance à l’augmentation ?
La littérature explique cette augmentation par les expositions aux facteurs de risque environnementaux. Le nouveau mode de vie moderne est mis en cause. Même si la prédisposition génétique est un des facteurs majeurs d’allergie, les mutations génétiques nécessitent plus d’un demi-siècle. La variation du patrimoine génétique est écartée des causes de l’augmentation des allergiques au cours des années 2000. Dans notre cas, la prise de conscience de la maladie (actualité dans les émissions de télévision), l’amélioration du diagnostic (utilisation du prick-test), l’environnement plus allergisant ou plus irritant (pollution atmosphérique et tabagisme), individus plus susceptibles (diminution des infections par augmentation des vaccinations et des antibiotiques) peuvent expliquer l’augmentation de l’incidence de l’allergie.

Le poids humain de l’asthme.

L’urticaire est la deuxième manifestation allergique en population générale. Notre étude place plutôt cette manifestation en quatrième position. L’asthme est la deuxième manifestation atopique. Ce résultat concorde avec les enquêtes ECRHS et ISAAC où la rhinite et l’asthme se suivent de près. La chute du nombre de nouveaux cas enregistrés en 2002 pourrait être attribuée à la crise politique. La littérature fait état d’un dédoublement de la prévalence de l’asthme en 10 ans. Notre étude ne s’est intéressée qu’aux nouveaux cas. Logiquement le nombre total de cas d’asthme ne varie que par les nouveaux cas. L’augmentation du nombre de nouveau cas d’asthme annuel de notre étude suit alors la tendance mondiale illustrée sur la figure 9.
Quelles sont les répercussions de cette augmentation ?
Ce nombre croissant d’asthmatiques indique également un effectif croissant de personnes souffrant des problèmes liés à l’asthme. La qualité de vie des asthmatiques est perturbée par :
• Les symptômes (toux, sifflements oppression, gêne respiratoire…),
• Une limitation des activités (sportives, sociales, professionnelles, scolaires…),
• Un retentissement psychologique (la crainte d’une crise, la frustration de se sentir différent, de ne pouvoir faire certaines choses, la nécessité de suivre un traitement, de voir régulièrement un médecin…),
• Les facteurs déclenchants (poussière, tabac, pollution…). (@6)
Andrianarisoa et coll ont publié le 2 mai 2006, journée mondiale de l’asthme, un rapport. Ce communiqué rapporte que l’asthme constitue 11 % des hospitalisations dans le service. C’est le troisième motif d’hospitalisation. 58,33 % des patients malgaches n’ont pas les moyens financiers de couvrir le coût des médicaments.
Une étude des données de surveillance transversale à partir d’une cohorte de 401 patients asthmatiques nord californien estime que : « Le coût total annuel par personne de l’asthme s’est élevé à environ 4912 $, avec des coûts directs et indirects respectivement de 3180 $ (65%) et 1732 $ (35%). La part la plus importante des coûts directs a été due aux médicaments (1605 dollars = 50%), aux admissions hospitalières (463 $ = 15%), et aux visites ambulatoires non urgentes (342 $ = 11%) ».(@7)
L’OMS a établi que le poids de l’asthme sur le plan économique est considérable. En 1998, le coût des soins aux asthmatiques a été estimé à US$11,3 milliards aux EtatsUnis d’Amérique, soit près du double des US$6,2 milliards calculés en 1990. Les hospitalisations représentent la plus grande partie de ce coût, et cela alors même qu’en moyenne, jusqu’à 10% du budget familial est consacré au traitement de la maladie. Au niveau mondial, on estime que les coûts associés à l’asthme dépassent ceux de la tuberculose et de l’infection à VIH/SIDA réunis. Aux Etats-Unis d’Amérique, par exemple, les coûts (directs et indirects) annuels de l’asthme dépassent largement US $6 milliards. A l’heure actuelle, les soins aux asthmatiques et les journées perdues du fait de la maladie coûtent en Grande-Bretagne environ US $1,8 milliard. En Australie, les coûts médicaux annuels directs et indirects associés à l’asthme atteignent près de US $460 millions. (@8).
Comme dans la rhinite, la qualité de vie du malgache asthmatique est altérée, et/ou c’est sa petite économie qui va en pâtir.

Le poids humain de l’eczéma.

Les chiffres ne sont pas très importants par rapport à l’asthme et à la rhinite. L’eczéma est la troisième manifestation atopique la plus fréquente dans notre étude. Les études en population générale, l’ECRHS et l’ISAAC le placent également en troisième position.
Malgré la faible fréquence des eczémas, leur tendance à l’augmentation est nette. La littérature ne parle que d’un doublement du chiffre en 20 ans et un triplement en 30 ans au Canada. (@3) L’eczéma est la manifestation allergique qui a le plus augmenté dans notre étude (multiplié par 14). Il existe un grand décalage de chiffres par rapport à la littérature. L’hypothèse peut être le fait que notre étude a considéré l’eczéma dans toutes ses formes allergiques. On peut aussi évoquer l’hypothèse que depuis quelques années, les chaînes de télévision malgaches émettent des programmes sur les soins de la peau. Le patient est donc, soit hyper sensibilisé par les produits en publicité, soit il devient plus conscient de l’état de sa peau et consulte.
Cette augmentation des nouveaux cas d’eczéma a-t-elle des contrecoups ?
Cette nette augmentation des cas d’eczéma multiplie en même temps le nombre des personnes dont la vie est altérée. Comme l’eczéma atteint la peau, il touche un organe visible et altère la relation à autrui. Pour un grand nombre de patients, l’eczéma est une lutte qui se poursuivra tout au long de leur vie. Les facteurs émotionnels, comme le stress, sont susceptibles d’influer sur la maladie et de l’aggraver, et peuvent souvent être aussi la source d’une faible estime de soi et d’une inaptitude à interagir avec les autres. Debbie MacLean, une jeune maman dont le diagnostic d’eczéma remonte à sa naissance explique : « Ma qualité de vie à cause de mon eczéma, et des symptômes qui m’affectent, est plutôt médiocre. Dès que je ne me tiens plus sur mes gardes contre les facteurs déclenchants et que je cesse de prêter attention à mon traitement, je reviens à la case départ. Ma peau s’assèche, me démange et me fait mal. Le simple fait de bouger est douloureux et j’ai l’impression d’avoir un gros coup de soleil » (@9). Les résultats d’une étude faite par Kadyk DL, McCarter K, Achen F, Belsito DV affirme que : « L’allergie de contact a un effet appréciable sur la qualité de vie, spécialement lorsqu’elle affecte les mains, le visage ou lorsqu’elle est en rapport avec l’activité professionnelle. Des quatre échelles comprises dans notre étude, l’échelle émotionnelle a souffert des plus grands effets. L’impact émotionnel est donc une mesure importante de la qualité de vie chez le patient atteint d’allergie de contact. » (@10).
Aucune étude sur le poids économique de l’eczéma n’a été publiée. Le simple fait qu’il atteint un organe de la vie de relation suppose des dépenses non calculées pour préserver cette vie.

L’association de la rhinite avec l’asthme.

Ces deux sphères ont été étudiées à cause de l’association fréquente de ces manifestations selon la littérature. Les tranches d’âge que nous avons étudiées sont choisies selon l’activité quotidienne du patient. La classe d’âge de 0 à 19 ans représente les bébés, les enfants et les jeunes en âges scolaires. Cette classe d’âge est encore subdivisée en quatre dans la discussion selon la typologie du patient. La tranche d’âge de 20 à 39 ans correspond aux adultes en activités professionnelles et en pleine période de reproduction. La tranche d’âge de 40 à 59 ans représente les adultes ayant théoriquement une stabilité professionnelle. Ce classement par activité permet de discuter sur la répercussion quotidienne de l’allergie. L’étude ne cherche pas seulement à voir si les patients allergiques sont bien répartis par tranches d’âge. En effet, ce qui intéresse c’est d’associer le poids socio-économique et culturel au poids humain. Notre étude est en rapport avec les données de la littérature.

L’asthme chez le rhinitique.

L’association « rhinite et asthme » est très fréquente. La variation est de 23 à 44 % selon la littérature. Les rhinitiques ayant l’asthme atteignent 64 % dans notre étude. Cette majoration de 20 % peut s’expliquer par une plus grande sensibilité de l’organisme malgache. On dit souvent que le Malgache est très résistant aux maladies. Cette théorie reste encore à démontrer.
Mais, le fait est que le Malgache consulte peu. Ce qui suppose que son système immunitaire est souvent mis à l’épreuve par des agents pathogènes sans intervention médicale adéquate. A force des intercations entre l’organisme et l’agent pathogène, le système immunitaire peut devenir puissant ou déreglé. L’un ou l’autre cas favorise l’installation d’un terrain allergique. La définition de l’allergie est une réaction immunitaire excessive, d’où l’hypothèse de la sensibilité du Malgache. L’hypothèse d’une plus grande exposition allergénique peut être aussi évoqué. L’étude sur l’environnement des patients va expliquer ce chiffre plus important. En effet l’asthme et la rhinite sont des manifestations très liées à l’environnement.
La même allure de variation des courbes, au cours des trois premières années de notre étude, suppose que les différentes classes d’âge ont le même niveau de sensibilité. Cependant, on constate que la courbe correspondant à la tranche d’âge de 40 à 59 ans surplombe les autres classes d’âge.
Théoriquement, entre quarante et cinquante neuf ans, la situation professionnelle devrait être stable. Il y a donc, peu de chance que de nouveaux allergènes aient sensibilisé ces patients. Une hypothèse, sur le rôle de l’hormone dans l’augmentation des cas d’allergie, a été publiée dans la littérature. La prise artificielle d’hormones a augmenté parallèlement aux allergies. (43) Or, la pré-ménopause, la ménopause et l’andropause se situent entre quarante et cinquante-cinq ans. Et au cours de cette période des perturbations hormonales se font dans l’organisme. L’explication de la sensibilité de cette tranche d’âge pourrait alors se situer dans le profil hormonal de ces patients.
Nous verrons ultérieurement que l’allure de la courbe intéressant la tranche d’âge de 0 à 19 ans est parallèle à l’allure de la courbe des phanères. Comparaison de la figure 15a et 22. Cette tranche d’âge correspond à la population qui joue avec les animaux domestiques.

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Table des matières

Introduction générale
Première partie : Les considérations générales
Rappels.
1. Mises au points sur quelques définitions
2. Mécanismes de l’hypersensibilité
3. Les explorations allergologiques
L’allergie dans le monde
1. Distribution des manifestations atopiques dans la population générale
2. Association rhinite allergique et asthme
3. La rhinite allergique est une maladie fréquente en constante augmentation
4. L’asthme est-il fréquent
5. Que dit la littérature à propos de la conjonctivite allergique ?
6. L’allergie s’exprime-t-elle fréquemment à la peau ?
7. Typologie des patients allergiques : le sex. ratio
8. L’allergie : phénomène urbain ou suburbain ?
9. Les allergènes identifiées chez les patients allergiques
Deuxième partie : L’étude proprement dite
La méthodologie
1. Les matériels d’étude
2. Les variables de l’étude
Résultats
Voir les listes des figures et tableaux pour les détails.
Commentaires et discussions
1. Le poids humain de l’allergie dans le monde et dans notre étude
1.1 Le poids humain de la rhinite
1.2 Le poids humain de l’asthme
1.3 Le poids humain de l’eczéma
1.4 Le poids humain de l’urticaire
1.5 Le poids humain de la conjonctivite
2. L’association de la rhinite avec l’asthme
2.2 L’asthme chez le rhinitique
2.2 La rhinite chez l’asthmatique
3.1 Les caractéristiques démographique de la population
3.2 Les taux standardisés d’allergie
3.3 Le sexe
3.4 Le domicile
3. L’allergène le plus impliqué
4. Le protocole de l’étude
5. Les suggestions
Conclusion générale
Annexes
Bibliographie

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