La revue critique des sources et de la littérature existante

La revue critique des sources et de la littérature existante 

Il importe de procéder à un examen critique de plusieurs ouvrages et articles s’étant intéressés à la magie égyptienne d’abord, et ensuite à la magie dans le reste de l’Afrique noire. Bien que la littérature sur la magie africaine soit aujourd’hui fort abondante, il y’a lieu de noter une certaine rareté des documents sur la magie en Egypte ancienne, du moins à notre disposition. En effet, en notre connaissance, il y’a peu de documents qui étudient spécifiquement la magie en Egypte pharaonique. La majorité des documents dont nous disposons sont des ouvrages généraux qui abordent notre thème de manière très ramassée.

Toutefois il existe certaines sources qui permettent d’approfondir nos connaissances sur l’étude de la magie en Egypte ancienne. Parmi ces sources nous pouvons citer l’iconographie. Cette source iconographique est retrouvée dans les différents tombeaux des pharaons et des hauts fonctionnaires de l’Etat pharaonique. Avec l’iconographie, on peut penser que l’image a la même signification que ce qu’elle représente en réalité.  C’est pourquoi les figures iconographiques avaient pour les Egyptiens une signification magique.  « Aussi l’altération et la destruction de textes et d’images étaient-elles lourdes de sens.  » Nous avons aussi l’archéologie qui donne des détails sur les types d’enterrement, révélant ainsi tout le matériel funéraire qui accompagnait le défunt dans sa tombe. Et parmi ces matériels funéraires, existaient des objets purement magiques.

On a aussi les sources textuelles. Elles comprennent les textes des pyramides  qui datent de l’Ancien Empire, les textes des sarcophages  (Moyen Empire) et le livre des morts  à partir du Nouvel Empire. Nous avons aussi les sources religieuses, à savoir le Coran et la Bible qui ont fait mention de la magie de l’Egypte ancienne. Après l’étude des sources primaires, nous examinerons la littérature secondaire. Ceci se fera de manière chronologique. Autrement dit, nous allons partir des travaux les plus anciens pour aboutir aux plus récents.

Sources égyptiennes 

La palette de Narmer  reflète en quelque sorte la superstition des anciens Egyptiens. En effet, nous pouvons constater que le serviteur du roi, qui se place derrière lui et qui porte ses sandales, porte autour du cou une amulette (voir photo). Le roi lui-même semble porter sur sa poitrine un sachet de gris-gris. Ce qui témoigne de l’usage manifeste d’amulettes par les Egyptiens depuis l’époque Thinite. Cette superstition des anciens Egyptiens est beaucoup plus accentuée dans le livre des morts.

Le livre des morts : C’est un ensemble de recueils, de formules, qui « se présente sous forme de quelques 190 fragments (ou chapitres), de dimensions et de valeur très inégales. » Il doit son nom à l’égyptologue allemand Richard Lepsius qui en fit la première publication en 1842 ; et depuis lors l’égyptologie adopta cette appellation de « livre des morts ». En effet, le livre des morts nous donne une idée de toute l’importance de la magie pour les morts égyptiens car, celle-ci « pouvait intervenir et modeler à loisir le cours de l’évolution posthume.  » De ce fait on trouve presque à toutes les pages du livre, « des allusions à la magie, à des incantations, à des opérations théurgiques, etc.  » Mais il s’agit surtout de la magie des noms, c’est-à dire de la connaissance des noms des démons, des dieux et des entités de l’au-delà par le mort pour être délivré.

De même, par exemple dans les chapitres 32, 71, 72, 79, 81, 180 etc. on souligne constamment l’expression : « je vous connais et je connais vos noms ». Mais le chapitre 99, intitulé « pour conduire une barque dans le monde inférieur », est unique en son genre. En effet, il s’agit d’une sorte de jeu de devinette où le défunt doit deviner les noms des différentes parties de sa barque associées à des divinités  de l’au-delà. Ainsi l’expression « devine mon Nom » est répétée 22 fois dans ce chapitre.

Le livre des morts évoque aussi les figurines magiques, appelées oushepti modelées pour répondre à la place du mort lors des corvées de l’au-delà. Le chapitre 6, intitulé « les figurines magiques » en parle. Malgré le caractère fragmentaire ou mutilé de certains chapitres,  le livre des morts offre une large compréhension de toute l’importance de la magie pour les Egyptiens. En effet celle-ci semblait être super efficace pour les morts égyptiens, une telle efficacité qu’elle assure aussi dans la médecine égyptienne.

En effet, certains auteurs de l’antiquité s’accordent pour reconnaitre une certaine efficacité à la médecine de l’Egypte ancienne.

Sources classiques C’est le cas chez Homère qui décrit le pays d’Egypte comme : « une terre féconde qui produit en abondance des drogues ; les unes sont des remèdes, les autres des poisons. L’Egypte est un pays de médecins, les plus savants au monde ».  En effet si l’Egypte est réputée être le pays des médecins les plus savants au monde, elle la doit à la magie qui était en Egypte, indissociable à la médecine.  Car les Egyptiens se soignaient fort souvent par la magie avec des remèdes méticuleusement préparés et des formules magiques à prononcer.  Il y a lieu donc de noter que la médecine égyptienne, associée à la magie, était d’une efficacité certaine.

Hérodote rapporte aussi à propos des médecins égyptiens : « La médecine est divisée chez eux en spécialités ; chaque médecin soigne une maladie et une seule. Ainsi le pays est-il plein de médecins, spécialistes des yeux, de la tête, des dents, du ventre ou encore des maladies d’origines incertaines ».  Il s’agit ainsi de procédés magiques faisant usage de plantes, d’écorces, de recettes, de potions, de substances qui, mélangés avec des formules magiques, constituent un remède chez les Egyptiens : c’était leur médecine.  Ce qui témoigne donc de leur parfaite connaissance des éléments végétaux et minéraux. Toutefois, on peut relever qu’Hérodote n’a pas souligné le côté magique de la médecine égyptienne. Vu qu’il a visité l’Egypte à la basse époque et que c’est à cette même époque que la magie s’était développée de manière considérable , on peut se poser la question de savoir comment Hérodote a pu passer sous silence le fait que les Egyptiens recouraient à la magie pour se soigner?

Pour un historien ayant même effectué le voyage jusqu’en Egypte pour rapporter les mœurs des habitants de ce pays qui alors était réputé être le pays de la magie et des magiciens,  ne pas faire mention de celle-ci peut sembler étonnant. On peut de ce fait émettre deux hypothèses. Soit c’était, dans le contexte de l’époque, un fait anodin, banal aux yeux d’Hérodote et, il ne lui semblait pas être quelque chose de spéciale vu qu’en Grèce l’usage de la magie en médecine était en vogue. Soit c’est une omission de sa part.

Sources religieuses 

Nous avons aussi deux sources religieuses qui ont fait mention de la magie en Egypte. En effet il s’agit d’abord de la Bible qui rapporte les péripéties du conflit entre Pharaon et Moïse. Quelques versets dans l’Exode, donnent des précisions sur la magie égyptienne. C’est par exemple les versets 11 et 22 du chapitre 7 ou les versets 3,14 et 15 du chapitre 8 ou encore le verset 11 du chapitre 9. En effet, le verset 11 du chapitre 7 l’évoque en ces termes, « mais Pharaon appela des sages et des enchanteurs ; et les magiciens d’Egypte, eux aussi en firent autant par leurs enchantements ». Ainsi, la Bible nous montre un aspect très particulier de la magie des Egyptiens, c’est l’image d’une Egypte qui comprenait, dans sa cour royale, une élite de magiciens professionnels auxquels Pharaon faisait appel si besoin en était. Elle montre aussi combien les Egyptiens croyaient en leur magie. En effet, on peut constater que dans la Bible, après moult avertissements de la part de Moïse, Pharaon refuse de libérer le peuple juif, celui-ci s’obstinait toujours à garder un espoir sur le pouvoir de ses magiciens, impuissants face aux miracles de Moise.

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Table des matières

Introduction
Première partie : La revue critique des sources et de la littérature existante
1) Sources égyptiennes
2) Sources classiques
3) Sources religieuses
4) Littérature égyptienne
5) Littérature africaine
6) Etat de la question
Deuxième partie : Les conceptions magiques en Egypte ancienne et dans le reste de l’Afrique noire
Chapitre I : La hantise du chaos et la quête de l’ordre
1) La notion de l’ordre et de désordre
En Egypte ancienne
Dans le reste de l’Afrique noire
2) La conception du mauvais œil et de la mauvaise parole
En Egypte ancienne
Dans le reste de l’Afrique noire
Chapitre II: l’individu dans la société
1) La conception du nom
En Egypte ancienne
Dans le reste de l’Afrique noire
2) la conception de la maladie
En Egypte ancienne
Dans le reste de l’Afrique noire
3) une magie d’origine divine
En Egypte ancienne
Dans le reste de l’Afrique noire
Troisième partie : Les pratiques magiques en Egypte ancienne et dans le reste de l’Afrique noire
Chapitre III : La magie : une défense mystique
1) la magie d’Etat
En Egypte ancienne
Dans le reste de l’Afrique noire
2) le roi magicien
En Egypte ancienne
Dans le reste de l’Afrique noire
Chapitre IV: la magie, un gage de fécondité et une protection contre le mauvais œil
1) Le port de cauris chez les femmes
En Egypte ancienne
Dans le reste de l’Afrique noire
2) La magie dans le domaine de la grossesse et de l’accouchement : la valeur magique du couteau
En Egypte ancienne
Dans le reste de l’Afrique noire
Chapitre V: la magie : protection et assurance
1) Le port de gris-gris
En Egypte ancienne
Dans le reste de l’Afrique noire
2) La protection du magicien avant le rituel
En Egypte ancienne
Dans le reste de l’Afrique noire
3) Exemples de formules magiques
Quatrième partie : La magie en Egypte ancienne
Chapitre VI: les relations de la magie en Egypte ancienne
1) Magie et religion
2) Magie et divination
3) Magie et médecine
4) Les magiciens égyptiens
Chapitre VII: Les objets magiques
L’œil Oudjad
Le pilier Djed
Le nœud tit
Les ivoires magiques
Les stèles à oreilles
Conclusion

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