Généralités
La souscription de l’Etat malgache aux objectifs du millénaire pour le développement en éducation (OMD) définis par les Nations Unies lui a permis de mettre en place le programme « Education pour tous » (E.P.T.). Aussi, l’Etat malgache a élaboré une stratégie de développement et de réforme du secteur éducatif . L’éducation pour tous consiste à mettre en place un système où les personnes ayant une demande de formation, de quelque ordre que ce soit, puissent trouver une réponse à leurs besoins. Cependant, il existe encore un grand écart entre la réalisation de l’objectif et le resultat.
Dans le monde entier, l’éducation, est un pilier du développement humain. Cette place et ce rôle sont renforcés de nos jours par les nouvelles tendances qui affectent l’environnement mondial : globalisation, l’émergence de la Nouvelle Technologie de l’Information et de la Communication (NTIC). Le savoir et la connaissance sont ainsi devenus des facteurs essentiels du développement économique d’un pays. Dans les pays en voie de développement comme Madagascar, l’école primaire publique est l’une des instruments de l’État pour la mise en place d’une politique nationale éducative. L’école est présente presque dans toutes les zones, même dans les plus enclavées. Cependant le taux de scolarisation est encore faible pour différentes raisons entre autres le faible revenu familial, les manques de sensibilisation déployés par l’Etat même, le manque d’enseignants, la distance entre l’école et le foyer, l’exclusion scolaire au cycle primaire qui sans conteste l’un des problèmes les plus importants du système éducatif malgache.
Les évolutions les plus récentes de l’enseignement dispensé à l’école primaire s’efforcent de prendre en compte et nombreuses sont les solutions à adaptées. Ces solutions sont : la rénovation de l’enseignement des sciences et le développement de l’éducation artistique et culturelle, l’adaptation aux enjeux de l’environnement international actuel, et l’accès aux technologies de l’information et de la communication. Or, les difficultés quotidiennes auxquelles enseignants et élèves sont confrontés permettent de rendre compte de l’immense chantier que constitue l’éducation à Madagascar, ce qui amène dans des comportements agressifs, violents, irrespectueux de la personne et des idées des autres ; une généralisation de ce que l’on appelle « incivilités quotidiennes ».
ETAT DES LIEUX DE LA COMMUNE URBAINE D’ANTANANARIVO ET LES EPP ANALAKELY ET D’ANOSIBE
L’évolution récente de la société dans le monde amènent les gouvernements et spécialistes à parler des enjeux reliés à la citoyenneté ainsi qu’à la manière de vivre en communauté. Plusieurs, dont le Conseil Supérieur de l’Education recommandent d’inclure l’éducation à la citoyenneté dans les institutions scolaires, afin d’utiliser le passage scolaire obligatoire pour assurer l’enseignement de certaines valeurs centrales pour le développement personnel et collectif de la communauté.
Ainsi il est primordial que tous jeunes doivent être envoyés à l’école. Au cours de la dernière décennie, les effectifs des élèves ont augmenté à tous les niveaux, toutefois, l’enseignement primaire a connu une chute dans le nombre des inscrits depuis 2009 à Madagascar. Au cours de la dernière décennie, les effectifs ont augmenté aussi bien dans le préscolaire, primaire que dans l’enseignement secondaire. La hausse des effectifs a été particulièrement marquée dans le préscolaire (+18% annuel entre 2001 et 2010). L’accroissement dans le primaire a été moins rapide, mais reste substantiel avec un taux de croissance annuel des effectifs de 7%. Cette amélioration au niveau de l’accès résulte d’une politique volontariste de développement du système, ainsi que de conditions plus propices au niveau des ménages pour qui la scolarisation était rendue plus accessible. Toutefois, ces progrès se sont fortement ralentis, voir inversés dans le primaire depuis 2008.
Le taux de scolarisation du préscolaire reste très faible, malgré une croissance importante au cours des dernières années. Les effectifs d’enfants accueillis dans le préscolaire ont presque quintuplé en dix ans, passant de près de 45 400 à près de 207 000, soit une croissance annuelle moyenne de 18,4%. Néanmoins, ce sous secteur reste le moins développé du système éducatif dans son ensemble dans la mesure où il ne représente que 3,6% des effectifs totaux en 2010-11 et, qu’en pratique, moins de 10 % de la tranche d’âge y accèdent. Par ailleurs, la part du privé dans les effectifs du préscolaire est très élevée, plus de 80% en 2010. Ceci est lié notamment à la faiblesse de l’offre publique (caractérisée par un manque d’infrastructures, de mobiliers, de moyens didactiques et d’enseignants formés) et au manque de moyens des familles pour compenser leurs lacunes. L’enseignement primaire a connu une expansion rapide et soutenue mais les inscriptions ont baissé depuis 2009. Ainsi comme nous avons cité dans l’introduction, l’école fait le pilier du développement de notre pays, on constate que de nombreux malgaches vivent encore dans la pauvreté.
On distingue quatre phases d’accroissement différentes des effectifs du primaire :
i)- de 2001 à 2003, période où une forte croissance est observée suite aux diverses mesures incitatives prises par l’État dans le cadre de l’EPT (kits scolaires, premières subventions des FRAM, etc.) ;
ii)-entre 2003 et 2006, où le rythme s’est ralenti bien que l’effectif n’a cessé de s’accroître (ceci s’expliquerait par l’épuisement en partie des entrées tardives) ;
iii)- la phase de 2006 à 2008, où le rythme s’est accéléré de nouveau, grâce à la suppression des frais de scolarité, à l’allègement des charges à l’endroit des familles par la fourniture de kits scolaires aux nouveaux entrants et par la dotation de cantines scolaires dans les zones à forte insécurité alimentaire,
iv) de 2008 à 2010, phase où pour la première fois en une décennie, les effectifs ont chuté, témoignage des probables difficultés des parents à maintenir la scolarisation de leurs enfants. Sur l’ensemble d’enfants scolarisés dans le primaire, la part du privé ne cesse de baisser pour atteindre 18% en 2010.
Ces problèmes (comportements agressifs, violents, irrespectueux de la personne et des idées des autres ; une généralisation de ce que l’on appelle « incivilités quotidiennes ») conduit à des conséquences plus visibles et plus inquiétantes pour la communauté même voire là où les jeunes habitent. Les institutions d’enseignement se donnent pour mission ainsi de favoriser l’ouverture à la diversité sociale, de développer des compétences civiques (civisme, respect, solidarité) et un sentiment d’appartenance à la collectivité, d’amener les élèves à forger leur propre jugement afin qu’ils soient capables de répondre aux défis qui les attendent. Cette éducation est un moyen à privilégier afin de permettre aux jeunes de participer graduellement à la vie collective. Ainsi, beaucoup de réflexions sont émises concernant l’évolution de la société, les changements qui sont survenus et l’importance d’inclure l’éducation à la citoyenneté dans les écoles.
la ville d’Antananarivo
Sous le règne du Roi Andrianampoinimerina de 1794 à 1810, la ville d’Antananarivo était devenue la capitale du Royaume de l’Imerina. Le site de départ était construit sur le sommet de la colline d’Analamanga, ce perchoir offrant à la fois un poste en élévation pour surveiller les terres environnantes et un moyen de défense contre les attaques d’ennemis. Avec les années, la ville s’est étendue aux flancs de la colline et les plaines et le marais environnants de sorte que la capitale est composée d’une haute ville et d’une basse ville. La haute ville regroupe tous les quartiers qui se trouvent le long de la crête qui forme l’épine dorsale de la ville en forme de Y. Dans ses zones supérieures se trouvent les quartiers de résidence originels de la bourgeoisie merina et bon nombre des belles maisons de briques à balcons de bois ont été transmises au sein de familles de descendance noble. Le palais royal lui-même se trouve tout au haut de la ville et est visible pratiquement de tous les quartiers de la basse ville. Le palais du dix neuvième siècle du premier ministre Rainilaiarivony se dresse tout près. Les quartiers tels que Faravohitra, appréciés par les missionnaires du dix-neuvième siècle pour l’air frais et leur éloignement des marais paludiques du fond de la vallée, restent attrayants et cossus. La plupart des maisons y ont l’eau courante et l’électricité. La haute ville s’étend également jusqu’au quartier administratif et d’affaires d’Antaninarenina où le palais présidentiel actuel d’Ambohitsorohitra, anciennement résidence du gouverneur colonial, se trouve. Pour ces raisons, la haute ville est considérée comme l’Antananarivo historique, foyer des descendants des familles fondatrices de la ville et siège originel et naturel du pouvoir.
Cette partie d’Antananarivo est bâtie à la lisière de la plaine rizicole marécageuse de Betsimitatatra. De ce fait, pendant la saison des pluies, les quartiers le plus pauvres sont sujets aux inondations provenant des canaux qui irriguent les rizières au sein de la ville. Certaines parties de la basse ville, tels que le quartier des 67 hectares, ont été construites par l’État dans le cadre de projets de logement et sont approvisionnés en eau et en électricité. Certains quartiers sont les vestiges urbains d’anciens villages. Cependant, une grande partie de la basse ville est composée de l’étalement chaotique de constructions sans permis. Dans ces quartiers, les infrastructures sont limitées et l’hygiène publique est sous la menace du surpeuplement et du manque de services d’eau et d’assainissement. C’est dans ces quartiers pauvres qu’en général les immigrants vers Antananarivo s’établissent. C’est la raison pour laquelle la recherche s’est concentrée sur les 2 villes basses.
Démographique
Antananarivo est la capitale de Madagascar (une grande île de l’océan Indien, au sud-est du continent africain). C’est aussi la plus grande ville du pays, ainsi que son centre économique, administratif et culturel. Antananarivo est située dans le centre-est de Madagascar. Elle est bâtie à flanc de colline, dans une région de rizières. La ville a pour origine une forteresse construite au XVIIe siècle par des chefs merina, un peuple de Madagascar. Ceux-ci en font leur principale résidence dans les années 1790. L’essor de la région est lié au règne de Radama Ier, qui prend le contrôle de la plus grande partie de l’île au XIXe siècle. En 1895, les Français occupent la ville et la choisissent comme capitale de la nouvelle colonie française de Madagascar. Elle est alors appelée Tananarive. Elle reste la capitale du pays quand Madagascar devient indépendante, en 1960. Elle porte le nom de Tananarive jusqu’en 1977. En 2005, la population d’Antananarivo atteignait le million, avec une densité moyenne de 12 000 habitants au kilomètre carré, à comparer avec une densité rurale de 30 personnes au kilomètre carré (Waltisperger 2005 :44). Depuis le début des années 1970, Madagascar a été régulièrement en proie à des crises politiques et économiques, causant une chute de 45% du PNB entre 1971 et 1995, USAID 2002). Selon les statistiques 2005 de la Banque Mondiale, le RNB est de 290 USD et 68,7% de la population vit dans la pauvreté (Banque Mondiale, Envers 2006). Le taux de pauvreté urbaine est de 52% contre 77% pour la population rurale (USAID/Envers 2002) mais ces chiffres, naturellement, ne révèlent pas le fossé encore plus large entre les riches et les pauvres qui est évident à Antananarivo, pas plus qu’ils n’indiquent pas la nature différente de la pauvreté rurale et urbaine et les problèmes y afferent ainsi que les degrés de vulnérabilité associés avec chacun de ces types de pauvreté.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE 1 :PRESENTATION DU TERRAIN ET DES OUTILS DE RECHERCHE
Chapitre 1 : Etat des lieux de la commune Urbaine d’Antanarivo et les deux EPP(Analakely et Anosibe)
Chapitre 2 : Approche methodologique et cadrage theorique
PARTIE 2 : LES DIFFERENTS TECHNIQUES ET LA MISE EN VALEUR DE L’EDUCATION CIVIQUE DANS LES ÉCOLES PRIMAIRES PUBLIQUES
Chapitre 3 : rapporter l’importance de l’éducation civique dans l’enseignement
Chapitre 4 : la pédagogie interactive pour une intégration dans notre société
Chapitre 5 : la responsabilité des enseignants envers les enfants pour avoir un bon citoyen
PATRIE 3 : APPROCHE PROSPECTIVE DE LA RESOLUTION DE LA PROBLEMATIQUE
Chapitre 6 : discussions des resultats
Chapitre 7: réfléxions prospectives
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLES DES MATIERES
LISTE DES ILLUSTRATIONS
ANNEXES
RESUME