« Socé », premiers habitants du Sine
Dans tous le centre-ouest du Sénégal une présence humaine est attestée, plus ou moins forte, suivant les zones et antérieure à l’installation des sereer. Les traditions orales évoquant les premières fondations signalent fréquemment la rencontre de « Socé » dont les vestiges encore connus aujourd’hui sont des tumulus de sable, des emplacements d’habitat, des ruines de puits et amas coquilliers sur l’estuaire du Saloum. À l’époque « Socé », on remarque une densité forte de l’occupation aux confins du royaume du Sine, surtout avec des concentrations importantes de tumulus aux alentours des vallées fossiles. Les sites comportant ces monuments funéraires les plus spectaculaires sont à mettre en relation avec d’autres restent comme des ruines de puits ou des emplacements de villages à propos desquels la tradition orale fournit parfois des renseignements sur les auteurs des vestiges et sur la rencontre des protopeuplements avec les migrants sereer du Fouta 13.
Migration en provenance du Fouta
C. Becker et al., soulignent : « qu’à l’époque « Socé », les ancêtres des sereer auraient vécu sur le fleuve Sénégal où de nombreux emplacements de villages abandonnés leur sont attribués par les traditions du Fouta : plus de 400 sites ont été recensés, surtout à proximité du fleuve. Ces migrations de « Sereer » à partir du Fouta, ayant parfois transité par le Diolof, le Kayor ou le Baol, ont probablement débuté au 11ème siècle et se sont poursuivies durant deux siècles, voire plus. Les traditions qui évoquent la fondation des villages peuvent fournir dans certains cas des précisions sur les lieux de départ au Fouta, sur les étapes du trajet migratoire du fondateur, sur les familles qui l’ont accompagné. Il ne faut pas imaginer une migration massive qui aurait dirigé d’abondantes populations sereer des rives du Sénégal jusqu’au Baol, au Sine et au Saloum, mais plutôt des migrations progressives, avec des étapes et des scissions, dont les flux se sont prolongés et ont amené une population importante sur les actuels terroirs sereer. Les traditions de plusieurs villages du Sine précisent les provenances septentrionales des ancêtres en citant des villages actuels du Fouta d’où sont venus les fondateurs. L’origine des Sereer du Sine est surtout septentrionale dans la plupart des provinces, sauf dans le pays hirena »14. Selon Paul Pélissier : « La masse paysanne Sereer a pour berceau la vallée du Sénégal que ces ancêtres ont quittée vers le 11e ou le 12e siècle, probablement à la suite de leur refus d’accepter l’Islam et des troubles suscités le long du fleuve par les entreprises des Almoravide et l’effondrement de l’Empire du Ghana….C’est probablement par vagues successives constituées de grandes familles qu’ils prirent la direction du sud, c’est-à-dire du Diolof, du Cayor, du Baol, où les Wolof les ont ultérieurement supplantés. Du Cayor et du Baol ils furent à nouveau refoulés en direction du sud. Ceux d’entre eux qui ne furent pas intégrés à la construction politique représentée par l’Empire du Diolof, sauvèrent leur personnalité en s’enfonçant davantage encore vers le sud, dans les massifs forestiers qui couvraient alors les terres du Sine-Saloum. Les ancêtres des habitants du pays Sereer étaient donc les hommes d’un double refus : refus d’adopter l’Islam, refus d’être assimilés par les Wolof ; ou, si l’on préfère, d’une double fidélité, à leur religion du terroir et à leur langue ». Pélissier fonde cette affirmation sur des recherches archéologiques, sur des témoignages et des ressemblances linguistiques. D’abord, il avance comme preuve : « les témoignages archéologiques et historiques de la présence des Sereer sur les rives du Sénégal et de migration vers le sud ; l’inventaire des traces des établissements Sereer le long du fleuve, fait par J. Joire pour le Bas Sénégal » et les repères situés « prés de M’Boumba, à peu près à mi-chemin entre Podor et Matam, où les habitants actuels, des Toucouleur, reconnaissent qu’ils ne sont pas « les premiers occupants » et savent parfaitement conduire leurs visiteurs sur l’emplacement de l’ancien établissement Sereer ».
Familles patrilignages et matrilignages
Le fonctionnement de la société sereer est selon C. BECKER et al., caractérisé par la bilinéarité, l’individu se rattachant obligatoirement à un patrilignage et à un matrilignage. Le nombre de ces familles n’est pas très élevé : aussi bien pour les patronymes (sim) que pour les matronymes (tim), une trentaine de noms sont portés par la quasi-totalité des personnes. Dans ce pays, existent 110 patronymes parmi les 174 connus dans l’ensemble des pays sereer. Les familles maternelles (tim) connues dans le Sine sont moins nombreuses que les familles paternelles. Sur les 140 tim trouvés chez les Sereer, 66 seulement ont été recensés dans le Sine au niveau des chefs de concession. Il ne faut pas considérer les matrilignages comme des unités maximales et figées. Comme pour les patrilignages, leur histoire est marquée par des évolutions et produits des scissions successives au sein des lignages. Ainsi les segments deviennent des unités plus restreintes au sein desquelles s’opèrent les processus sociaux, politiques et économiques de production et de reproduction. C’est pourquoi il est nécessaire d’affiner les analyses et de considérer les lignages au niveau où ils déterminent l’appartenance à des groupes sociaux cohérents 22.
Eaux de surfaces et eaux souterraines
L’hydrologie dans le Sine est constituée par les eaux continentales et marines. L’hydrologie continentale est caractérisée par la présence d’eaux superficielles courantes. Les bras du Fleuve Sine jouent un rôle important dans la vie économique. Ils servent à la pêche continentale et à la navigation de petites embarcations. Le Sine est une zone qui bénéficie aussi des eaux océaniques. Une partie de cette zone se trouve sur le littoral sénégalais précisément sur la petite côte. Sur le plateau continental sénégambien, les courants marins sont différents en hiver et en été. De janvier à avril, une dérive du courant froid des Canaries longe la côte sénégalaise. En outre, les eaux de surface sont écartées du littoral par les alizés et des eaux froides remontent des profondeurs : c’est l’upwelling côtier. Ces eaux riches en sels nutritifs sont favorables à une croissance rapide des phytoplanctons qui permet de fortes concentrations d’espèces de poissons. Pendant l’été, le courant des Canaries est repoussé vers le nord par le contre-courant équatorial, chaud et de direction ouest-est, dont la salinité est supérieure à 35 ‰. En septembre-octobre, des eaux chaudes et peu salées remontent vers le nord, le long de la côte, alimentées par les pluies de mousson et les apports fluviatiles 33. La pêche et le tourisme sont les principales activités économiques qui génèrent d’importants revenus aux populations. D’un point de vue hydrogéologique, il faut souligner que les séries du bassin sédimentaire renferment des eaux souterraines à plusieurs niveaux. Les nappes phréatiques se trouvent dans les grés du continental terminal ou dans les calcaires de l’Éocène. Les puits des villages les atteignent entre 30 et 100 m de profondeur. La nappe maestrichtienne est une nappe profonde très importante dans tout le bassin. Elle est atteinte par forage entre 100 et 350 m de profondeur et l’eau remonte jusqu’à quelques mètres de la surface 34. Les eaux souterraines sont exploitées à partir des puits des villages et parfois des forages pour l’alimentation des hommes et du bétail. La baisse constatée de la pluviométrie depuis plusieurs décennies a eu des conséquences sur les recharges des nappes phréatiques superficielles dans le Sine. Dans plusieurs localités, la baisse de la nappe phréatique superficielle a entraîné le tarissement des puits, l’augmentation de la profondeur de la nappe d’eau, mais aussi la baisse de la qualité de l’eau qui devient saumâtre. Les mesures des puits indiquent qu’au cours de la dernière décennie un grand nombre de puits se sont approfondis tandis que d’autres ont séché, donnant d’une diminution générale de la nappe phréatique superficielle. Cette diminution est vraie pour une région en forme de croissant située entre Loumpol sur la côte sud et Kaolack et englobe Thiès et Thiadiaye 35.
Plusieurs groupes de sols
Les types de sols présents dans le Sine appartiennent à plusieurs groupes. On y observe des sols ferrugineux lessivés qui sont de la famille des sols ferrugineux tropicaux, des vertisols, des sols halomorphes et des sols hydromorphes. Les sols ferrugineux tropicaux se caractérisent par la forte individuation et la grande mobilité du fer et du manganèse ; l’alumine reste combinée. La matière organique est bien évoluée, mais peu abondante. Ces sols sont divisés en deux groupes d’après le comportement des argiles. Dans les sols non lessivés, les particules argileuses restent stables alors que dans les sols lessivés, elles migrent et constituent en profondeur un horizon plus ou moins colmaté. Les sols ferrugineux lessivés se développent sous climat soudanien à précipitations annuelles de 750 à 1300 mm, concentrées en saison des pluies de 4 à 6 mois. Certains n’ont pas de concrétions ferrugineuses. Mais le plus souvent, les concrétions se forment. L’apparition d’une cuirasse constitue le stade ultime de l’évolution. L’horizon argileux d’origine pédogénétique joue un grand rôle dans l’immobilisation des oxydes de fer. Ils s’accumulent à la base. Ces niveaux enrichis en fer sont fortement colorés. Par contre, les horizons superficiels de ces sols, pauvres en matières organiques, présentent généralement des teintes claires à cause du lessivage. C’est pourquoi on les appelle souvent « sols beiges ». Les horizons sont toujours bien différenciés dans le profil. Les accumulations de fer peuvent être mises en affleurement par décapage des horizons meubles et s’indurent alors en une cuirasse compacte 36. A LERICOLLAIS dans ces travaux réalisés dans le Sine présente les sols joor du terroir de Sob comme suit. « Le profil d’un sol joor typique présente en surface (0 à 5 cm) des sables déliés gris-beige avec quelques débris organiques non décomposés. Au dessus, l’horizon humifère brun-clair de texture sableuse avec des agrégats faciles à écraser, n’a que 5 à 25 cm d’épaisseur. Un horizon plus rouge lui succède, de 25 à 100 cm d’épaisseur, avec des sables recouverts d’une pellicule ferrugineuse. Il est d’une texture légèrement argileuse et comporte des agrégats dont la cohésion reste faible » 37.
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Table des matières
Introduction générale
Problématique
Méthodologie
1 Méthodes de collecte de données
1.1 Documentation et collecte de données
1.1.1 Données livresques
1.1.2 Données numériques
1.1.3 Documents cartographiques
1.2 Exécution des travaux de terrain
1.2.1 Raisons d’un choix
1.2.1.1 Choix de la zone de collecte
1.2.2 Exécution des travaux d’inventaires de l’état des peuplements de rôniers
1.2.2.1 Délimitation de la zone de collecte
1.2.2.2 Type d’échantillons et unité d’échantillonnage ou placette
1.2.2.3 Identification et numérotation des placettes
1.2.2.4 Identification des placettes dans les peuplements villageois
1.2.2.5 Forme des placettes
1.2.2.6 Délimitation de la placette et réalisation de l’échantillonnage
1.2.2.7 Collecte des données et strates considérées
1.2.2.8 Organisation de la collecte
1.2.2.9 Recueil des données sur le terrain
1.2.3 Exécution des travaux d’inventaires de la dynamique structurale des rôneraies
1.2.3.1 Identification et numérotation des placettes
1.2.3.2 Forme des placettes
1.2.3.3 Récolte des données
1.2.4 Localisation des Souches
1.2.5 Observation des localités environnantes
1.2.6 Visite des autres rôneraies et forêts
1.3 Exécution de travaux d’enquêtes
1.3.1 Choix des personnes ressources
1.3.2 Matériel de collecte
2 Traitement des données
2.1 Traitements des données documentaires
2.2 Traitement des données quantitatives
2.3 Traitement des données qualitatives
2.4 Traitement des données cartographiques
Difficultés rencontrées
Analyse conceptuelle
Première partie. Borassus aethiopum MART. dans le terroir du Sine
Chapitre 1. Cadre géographique
1 Présentation et cadre d’organisation du Sine
1.1 Localisation de la zone d’étude
1.2 Cadre d’organisation du terroir
1.2.1 Historique et dynamique des peuplements du Sine
1.2.1.1 « Socé », premiers habitants du Sine
1.2.1.2 Migration en provenance du Fouta
1.2.1.3 Migration en provenance du Gabou
1.2.1.4 Dynamiques de l’époque coloniale
1.2.2 Caractéristiques sociologiques du Sine
1.2.2.1 Organisation socio-politique et administrative
1.2.2.2 Familles patrilignages et matrilignages
1.2.2.3 Groupes statutaires
1.2.2.4 Foncier, du droit ancien au droit moderne
1.2.3 Code forestier, cadre juridique pour les ressources végétales
2 Facteurs physiques et humains
2.1 Facteurs physiques
2.1.1 Conditions climatiques perturbées
2.1.1.1 Pluviométrie en baisse
2.1.2 Sine, un espace du bassin Sénégalo-Mauritanien
2.1.3 Eaux de surfaces et eaux souterraines
2.1.4 Plusieurs groupes de sols
2.1.5 Végétation de types soudano-sahéliennes
2.2 Facteurs humains
2.2.1 Peuplement composé en majoritaire de Sereer
2.2.1.1 Population en croissance dans les communautés rurales de Fimela et Nguénième
2.2.2 Cadre socio-économique
2.2.2.1 Prélèvement des fruits forestiers et ligneux
2.2.2.2 Activités de production dans le Sine
2.2.2.2.1 Agriculture vivrière et de rente
2.2.2.2.1.1 Cultures vivrières à dominante de céréales
2.2.2.2.1.1.1Mil, principale culture vivrière
2.2.2.2.1.1.2 Niébé, culture appréciée dans le Sine
2.2.2.2.1.2 Cultures de rente, sources de devises
2.2.2.2.1.2.1 Arachide, la principale culture de rente
2.2.2.2.1.2.2 Maraîchage, culture de contre saison
2.2.2.2.1.2.3 Arboriculture, une activité en progression
2.2.2.2.2 Élevage, une activité sédentaire
2.2.2.2.2.1 Bovin, gage de sécurité alimentaire et assurance de revenus
2.2.2.2.2.2 Ovin et caprin, effectifs en croissance
2.2.2.2.2.3 Animaux de trait et porcin
2.2.2.2.3 Pêche continentale et marine
2.2.2.2.4 Artisanat de sous-produits de rôniers peu développé
2.2.3 Services étatiques, association, ONG
Chapitre 2. Modèle d’exploitation traditionnelle des rôniers dans le Sine
1 Caractérisation des rôneraies
1.1 Aires de distribution du rônier
1.2 Description du palmier rônier
1.2.1 Stipe légèrement empâtée au départ, fortement renflé au milieu
1.2.2 Feuille en bouquet, groupées au sommet du stipe
1.2.3 Inflorescences mâles et femelles sur des pieds différents
1.2.4 Fruits ovoïdes
1.2.5 Rônier, les étapes de développement
1.2.5.1 Germination des noix
1.2.5.2 Rônier, espèce à développement lent, voire très lent
2 Écologie du rônier : un arbre aux multiples fonctions
2.1 Fonctions écologiques
2.2 Fonctions alimentaires
2.3 Fonctions économiques
2.4 Fonctions thérapeutiques traditionnelles
2.5 Fonctions sociales culturelles
Deuxième partie. Évolution et modification des peuplements de rôniers
Chapitre 3. État et dynamique des peuplements de rôniers
1 Peuplements caractérisés par la jeunesse des individus
1.1 Peuplements à évolution différentes dans les espaces exploités et non exploités
1.2 Exploitation massive de la ressource dans les rôneraies paysannes
2 Peuplements de rôniers déséquilibrés
2.1 Population à répartition spatiale déséquilibré
2.2 Instabilité de l’évolution : peuplements de rôniers déséquilibrés
Chapitre 4. Facteurs d’évolution des rôneraies
1 Facteurs naturels et évolution des peuplements de rôniers
1.1 Baisse généralisée de la pluviométrie
1.2 Baisse de la qualité des nappes souterraines, superficielles
2 Facteurs anthropiques
2.1 Modernisation de l’agriculture, une pratique bénéfique pour les paysans, parfois néfaste pour les ressources naturelles
2.3 Exploitation de Borassus aethiopum MART
2.3.1 Exploitation du « bois » du rônier
2.3.1.1 Création d’infrastructures collectives
2.3.1.2 Construction des villes
2.3.1.3 Croissance de la population et modernisation de l’habitat dans les campagnes
2.4 Exploitation des feuilles pour la satisfaction des besoins socio-économiques
2.5 Exploitation de fruits verts réduisant les possibilités de germination
2.6 Ramassage des fruits mûrs, une menace pour la régénération naturelle
3 Facteurs liés à la perception des populations sur la ressource
Troisième partie. Acteurs, moyens de gestion et modèle d’utilisation durable du rônier dans le Sine
Chapitre 5. Acteurs et stratégies de conservation des rôneraies
1 Relations entre acteurs et peuplements de rôniers
1.1 Identification et interrelation des acteurs
1.1.1 Les acteurs locaux
1.1.2 Acteurs institutionnels
1.1.3 Acteurs non institutionnels
1.2 Interactions entre les acteurs
1.3 Perception des peuplements de rôniers par les acteurs
2 Modèles d’appropriation et les stratégies de gestion des peuplements de rôniers
2.1 Stratégies de gestion des peuplements de rôniers
2.1.1 Régénération naturelle rôniers
2.1.2 Les stratégies de conservation et de gestion des populations
2.1.2.1 Régénération assistée, stratégie de restauration des rôneraies
2.1.2.2 Plantations de délimitation et agroforestière
2.1.2.3 Gestion intégrée des ressources naturelles
3.1 Classement des espaces forestiers
3.2 Place des Organismes non-gouvernementaux dans la protection et restauration des espaces forestiers
3.3 Associations locales et gestion des peuplements de rôniers
3. 4 Approches communautaires : les comités villageois et intervillageois de vigilance
Chapitre 6. Modèle d’utilisation « durable » des peuplements de rôniers dans le Sine
1 Éléments de discussion
1.1 État et gestion des rôneraies
1.1.1 Peuplements à croissances perturbées
1.1.2 Équilibres naturels rompus par les activités humaines
1.1.3 Régénérations soumises à plusieurs dangers
1.2 Programmes de gestion basées sur des informations fiables
1.2.1 Régénération assistée et agroforesterie
1.2.2 Communautés locales premières concernées par la détérioration des ressources naturelles
2 Avenir des peuplements de rôniers dans le Sine : essais de modélisation
2.1 Modèle d’évolution du paysage : changements annuels et interannuels
2.2 Modèle d’utilisation durable, sauvegarde des peuplements de rôniers
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes
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