La résistance des bactéries aux antibiotiques

Historique des antibiotiques

C’est à la fin du XIXe siècle qu’est mise en évidence l’existence de substances antibiotiques. Mais, les encyclopédies rapportent l’existence en Grèce, au Brésil, de recettes ancestrales de pattes moisies que l’on appliquait sur les plaies infectées. Généralement quand on pense aux antibiotiques et à leur histoire, le premier nom qui vient à l’esprit est celui du britannique Alexander Fleming. Roberts en 1874, puis Tyndall en 1876, Pasteur et Joubert en 1877, enfin Duchesne en 1897-1898, amorcent la découverte de Sir Alexander Fleming par leurs réflexions sur la question des produits susceptibles d’entraver la multiplication des germes comme les moisissures. Vers 1900, le bactériologiste Rudolf Von Emmerich isole une substance, la pyocyanase qui détruit in vitro les germes du cholera et de la diphtérie, mais qui se révèle toutefois inefficace dans le traitement de ces maladies. Au début du XXe siècle, le médecin et chimiste Allemand Paul Ehrlich cherche à synthétiser des composés organiques sélectifs qui attaqueraient l’agent infectieux sans nuire à l’organisme hôte. Ses expériences aboutissent au développement en 1909 du Salvarsan, composé synthétique contenant de l’arsenic et qui fait preuve d’une action sélective contre les spirochètes responsables de la syphilis. Il est remplacé ensuite par la pénicilline, découverte en 1928 par Alexander Fleming. La pénicilline, le tout premier antibiotique, fut découverte un matin lorsque Fleming constata que sur l’une de ses cultures bactériennes, une souche de Staphylococcus aureus était envahie par une moisissure, Penicillium notatum [38].

La contamination d’une boîte de pétri, permit à Fleming d’observer que la bactérie ne poussait plus dans la zone où se développait la moisissure. Il prouva par la suite que la pénicilline n’était pas nocive pour l’Homme et suggéra de l’utiliser comme antiseptique. En 1935, l’Allemand Domagk montra qu’un colorant utilisé dans l’industrie des teintures, la sulfamidochrysoïdine (Prontosil® ou Rubiazol®) guérissait les souris infectées par des streptocoques. Peu après, Trefouel, sa femme Nitti et Bonet à l’institut Pasteur de Paris, prouvent que l’agent actif est le para-aminobenzène sulfonamide. Ce dernier provient de la scission dans l’organisme par réduction et coupure de la molécule de parasulfamidochrysoïdine [39]. A partir de là, et pendant une quinzaine d’années, cette variété de médicaments sera employée contre les germes, reléguant du même coup à une seconde place les moisissures et d’autres produits susceptibles de posséder des capacités antibiotiques. En 1939, René Dubos fit la découverte de la gramicidine et la Tyrocidine, isolées à partir de Bacillus brevis. La même année, Florey et Chain purifièrent la pénicilline G et, avec Abraham et Heatly, démontrent ses vertus comme médicament interne [40]. Le 12 février 1941, un policier d’Oxford atteint d’une infection bactérienne généralisée (septicémies), fut le premier miraculé de la pénicilline. Elle devint l’antibiotique le plus connu. En 1940, Waksman découvrit l’actinomycine, puis en 1943 la streptomycine qui fut employée pour traiter les maladies contre lesquelles la pénicilline était inefficace, en particulier sur la tuberculose.

En 1945, en Sardaigne, Brotzu examinant l’eau d’égout, mit en évidence la présence d’un champignon : Cephalosporium acremonium dont le filtrat possédait des propriétés antibiotiques. En 1947, le chloramphénicol fut isolé de Streptomyces venezuelae. Il est actuellement préparé exclusivement par synthèse [39]. Il faut dire que la généralisation de l’usage des antibiotiques dans les années cinquante a permis de diminuer fortement les taux de morbidité et mortalité dues aux bactéries. Cependant, au fil des ans les bactéries ont commencé à devenir plus ou moins résistantes à l’action des antibiotiques. Pour pallier l’émergence rapide de souches bactériennes résistantes, de nouvelles molécules comme la méticilline et l’oxacilline seront obtenues en 1960, la dicloxacilline en 1965 et la Fluocloxacilline en 1970. L’acide clavulanique sera obtenu à partir d’une souche de Streptomyces clavuligerus en 1976 [41]. Le sulbactam sera obtenu par hemisynthèse en 1978. Des modifications des éléments de structure permettant l’obtention d’autres molécules intéressantes : nouveaux macrolides, nouvelles cyclines et en 1985 les fluoroquinolones. Quelques 10.000 antibiotiques d’origine naturelle sont connus à ce jour dont environ 80% proviennent de bactéries et 20% de moisissures. Tous ne sont pas employés, les effets toxiques de certains d’entre eux empêchant leur utilisation en médecine humaine et vétérinaire.

Application des disques d’antibiotique et incubation

Le choix des disques d’antibiotiques testés repose avant tout sur l’identification du germe et sur la connaissance de sa résistance naturelle. Parmi les antibiotiques susceptibles d’être utilisés en thérapeutique, toutes les molécules ne sont pas prises en compte. En effet, la connaissance des familles d’antibiotiques et des mécanismes de résistance croisée permet de ne faire figurer dans l’antibiogramme qu’un nombre restreint de molécules représentatives. Les disques d’antibiotiques sont présentés en cartouches unitaires de 50 disques de diamètre égal à 6.35 mm. Le sigle comportant 1 à 3 lettres est imprimé sur chaque disque. Ils sont imprégnés par des quantités de substances actives bien déterminées, rigoureusement contrôlées et répondant aux normes de l’OMS. Leur conservation se fait de 2°C à 8°C dans leur étui. Ils doivent être à la température ambiante avant leur emploi. Les disques périmés, ne doivent pas être utilisés. Ils sont déposés à l’aide d’une pince stérile sur la surface de la gélose. Ils sont appliqués à plat sans glissement en appuyant légèrement sur la surface de la gélose. Sept disques sont déposés par boîte de 90 mm de diamètre. Une distance minimale de 15mm doit séparer un disque périphérique du bord de la boîte et deux disques doivent être éloignés de 30mm (centre-centre) pour que les zones d’inhibition ne se chevauchent pas. Après application des disques d’antibiotique, un délai de 15 à 30 minutes à la température ambiante a été observé pour permettre la pré diffusion des antibiotiques Les boîtes d’antibiogramme à couvercle renversé sont ensuite mises à l’étuve à 35-37°C pendant 18 à 24 heures.

Sensibilité des Klebsiella aux antibiotiques Nos souches de Klebsiella ont été largement sensibles aux aminosides, aux fluoroquinolones, aux céphalosporines comme celles de Mme Bathily (35) en 2001, de Kounta (36) en 1999.On note aussi une bonne sensibilité pour la colistine.Klebsiella oxydase a eu le même comportement que Klebsiella pneumoniae.Toutes les souches de Klebsiella isolées ont été résistantes à l’amoxicilline ; ce qui n’est pas surprenant puisque les Klebsiella ont une résistance naturelle aux amino et carboxypénicillines (37) . Mais elles ont été faiblement sensibles à l’association Amoxicilline + Acide Clavulanique (33,3%) ce constat a été fait par Mai en 2007 qui a eu (25,7%). Dans notre étude comme dans celle de Diarra à l’hôpital de point G et de Maimouna à l’INRSP en 2009, les Klebsiella ont eu une bonne sensibilité aux céphalosporines.

Sensibilité de Pseudomonas aeruginosa aux antibiotiques L’amikacine, la gentamycine et les fluoroquinolones ont une bonne activité sur nos isolats de Pseudomonas. Les Pseudomonaceae ont une grande résistance aux aminopéncillines ; amoxicilline et aux céphalosporines .Notre étude confirme les travaux de Sarr (32) avec les résultats suivants : l’amoxicilline est résistante à 80%, l’amoxicilline + acide clavulanique est résistante à 60%, la cefalotine est résistante à 80%. Nos isolats de Pseudomonas ont eu une résistance proche de celle rapportée pour d’autres pays africains en Cote d’ivoire, Mauritanie, Sénégal et au Niger (référence ??). Mais il faut savoir que nos souches se sont montrées plus résistantes vis-à-vis de ces antibiotiques.

CONCLUSION

Les infections ostéo-articulaires restent une affection grave malgré les progrès réalisés dans ce domaine et elles sont plus fréquentes chez les hommes (64,2%) que chez les femmes (35,8%). Parmi les affections, les infections des parties molles étaient les plus fréquentes (34,9%) et après l’ostéite (25,5%). Les bactéries les plus fréquemment isolées dans les infections ostéo- articulaire en 2009 à l’INSRP ont été : Staphylococcus aureus (42,5%), Escherichia coli (17%) et Proteus mirabilis (5,7%). *Les antibiotiques les plus actifs sur les isolats de Staphylococcus aureus sont : la Gentamycine, l’Amikacine, l’Erythromycine, la Pristinamycine, les Fluoroquinolones, la Kanamycine les Sulfamides. *Les antibiotiques les plus actifs sur les isolats de Streptococcus sont : Pénicilline G, l’Oxacilline, les Aminosides l’Erythromycine, la Pristinamycine et les Sulfamides. *Les antibiotiques les plus actifs sur les isolats d’Escherichia coli Sont : la Gentamycine, l’Amikacine, la Cefotaxine, la kanamycine, la ceftazidine. *Les antibiotiques les plus actifs sur les isolats de Proteus mirabilis Sont : les Aminosides (Gentamycine, Amikacine, Kanamycine) ; les Fluoroquinolones ; Cefotaxine, Cefalotine, Ceftazine ; Amox +acide Clavulanique. *Les antibiotiques les plus actifs sur les isolats de Klebsiella pneumonia sont : la Gentamycine, l’Amikacine, les Fluoroquinolones et les Céphalosporines de 3ème génération

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Table des matières

I- INTRODUCTION
Objectifs
II- GENERALITES
III- MATERIELS ET METHODE
1-Cadre d’étude
2-Méthode
IV- RESULTATS
V- COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
VI- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
VII- REFERENCES – ANNEXES

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