La relation entre le bégaiement et le trouble phonologique

La relation entre le bégaiement et le trouble phonologique

La lecture et la compréhension

Lors de la lecture deux processus s’entrecroisent, d’un coté, le lecteur doit lire, c’est-à dire, articuler les unités de graphèmes correctement afin de produire un mot, une phrase ou bien un texte, cette étape demande la connaissance du système graphique de la langue cible (alphabet), d’un autre coté, le processus d’assimilation, le lecteur comprend-t-il ce qu’il est entrain de lire ? Ce qui implique d’autres efforts au niveau cérébral pour saisir les informations, en outre, comprendre un mot ne demande pas de vrais efforts, sauf dans certains cas exceptionnels à l’exemple d’une terminologie d’un domaine spécifique soit disant le domaine médical, sinon, il suffirait d’expliquer au lecteur la signification du concept dans ses différentes situations puisque la plut part des linguistes s’accordent que les mots ont des emplois afin qu’il saisisse le sens, dans un autre cas, le sens de mot se réfère à toute la phrase, c’est-à-dire, il faut décoder toute la phrase pour extraire le sens, néanmoins, assimiler le sens d’une phrase ou d’un texte est une tâche laborieuse pour certain lecteur et devient plus compliquée si cette personne est touchée par un trouble du langage.
A l’heure actuelle, les modèles proposés comme les modèles cognitifs considèrent que l’accès au lexique ainsi sa compréhension n’ont pas un effet positif sur la bonne maitrise de la lecture, mais des procédures sont mises à disposition pour décrypter le sens de la phrase, elles se reposent sur les capacités générales du lecteur, les spécialistes précisent que seul l’activité de décodage serait spécifique à la lecture, à titre d’exemple, pour un lecteur qui comprend le langage oral, il suffirait de lui expliquer les méthodes de décodage afin qu’il assimile le sens des unités, Foyle parle de la prise en compte de la syntaxe des phrases écrites, les informations explicites et implicites. Les procédés de formation des mots est un bon exemple, nous n’avons qu’à expliquer au lecteur qu’en général l’ajout d’un préfixe forme l’antonymie (capable ≠ incapable).

Comment passer du traitement du mot à celui de la phrase et du texte ?

Améliorer la lecture

Le lecteur essaie toujours de trouver des solutions, des méthodes et des idées lui permettant de maitriser l’activité de la lecture davantage, il est très nécessaire de suivre une méthode efficace pour en arriver, pour une amélioration active, les enseignants proposent à inciter le lecteur à contrôler et réguler ses prises d’informations et ses activités d’intégration, pour cela, deux procédés sont à exploiter, modifier le texte ou bien agir sur le lecteur22 ; pour le premier cas, c’est essayer d’attirer l’attention de lecteur par l’usage de diverses astuces (soulignement, changement de caractères, etc.) touchant les informations, cela, il lui permettra une bonne sélection et un bon traitement de données ainsi effectuer une étude approfondie, comme on peut segmenter le texte en petites unités, cette dernière étant réservée à ceux qui sont très faible en lecture, une autre technique est envisageable, c’est de proposer avant de lire le texte un résumé plus ou moins détaillé. La deuxième partie est d’intervenir sur le lecteur en lui expliquant les techniques à utiliser, éclaircir l’objectif, exploiter ses ressources et ses connaissances, établir des liaisons entre les idées, évaluer la cohérence afin de l’amener à maitriser les procédures indispensables à la lecture, l’inciter à faire une autocorrection et analyser ses propres productions.

L’influence du bégaiement sur la lecture

La connaissance des lettres paraît plus proche de l’apprentissage perceptif de données nouvelles, mais la lecture n’est ni la perception de la lettre, ni sa reconnaissance, ni la compréhension de la signification du mot : « elle est ce processus d’analyse et de synthèse qui donne un sens à cette nouvelle forme d’expression linguistique.23 »
Etant un bègue, l’apprentissage de la lecture en FLE demande de grands efforts afin d’arriver à réaliser les sons de la langue cible, dans une première étape, lire le mot est deviné à partir de sa conception globale et la reconnaissance de quelques indices graphophonologique, à titre d’exemple, l’identification de certains mots est accomplie dès qu’il reconnaisse ces caractéristiques, cette étape permet de reconnaitre un petit nombre de mots, cela préconise qu’un bègue peut lire sans difficultés des mots déjà connus, la lecture de la personne bègue est caractérisée par de nombreux symptômes qui apparaissent en commençant 22Agnès FLORIN, le développement du langage, Edition DUNOD, Paris, p103.104.
23J.Ajuriaguerra, à propos des troubles de l’apprentissage de la lecture. Critiques méthodologiques. ENFANCE.P391. la lecture, dans notre cas, le blocage est omniprésent dans la prise de la parole, en effet, notre patient rencontre de grands obstacles au niveau de chaque début de mot, la phrase ou bien un texte, à ce niveau là, les choses deviennent plus compliquées si les mots commencent par des voyelles et ça touche beaucoup plus les voyelles orales que les nasales.
Selon les chercheurs l’étiologie de ce blocage n’est pas encore connue, mais des hypothèses sont émises et la plus pesante. C’est celle d’un facteur génétique, donc héréditaire, autres phénomènes engendrés par le bégaiement lors de la lecture, ce sont des signes affectant tout le corps et plus spécifiquement le visage.Nous remarquons la rougeur, clignement des yeux, mouvement de tête et de la gorge, et parfois le bègue dégage de la sueur, et pour effectuer cette lecture, il lui faut une longue durée (29mn10s pour lire un article journalistique ayant 500 mots). D’après son témoignage, le bègue avoue que ces symptômes n’apparaissent pas lorsqu’il se trouve seul. Il affirme qu’il arrive à bien prononcer la plus part des mots, concernant les consonnes, le bègue éprouve en général des répétitions au niveau des consonnes apicodentales et avec un degré moins influent au niveau des autres consonnes ayant divers points d’articulation.Un cas particulier touche la consonne apico-dentale « s « , cette dernière est prolongée, ce qui donne cette production « ssssss », durant la lecture, le bègue rencontre des mots qui lui semblent difficiles à prononcer. Alors, il les néglige complètement et passe aux autres mots qui sont faciles à réaliser.

Les difficultés de processus de la lecture

D’après DELASSELE DENIS (2005, p76)24, au moment de l’apprentissage d’une langue étrangère et plus précisément lors de la lecture, les apprenants rencontrent de différents types de difficultés tels que :

Troubles concernant l’articulation :

Un trouble d’articulation peut avoir pour origine une conformation particulière de la bouche, ou une malformation. Par exemple : si la voûte palatale est très courbée, le bon geste articulatoire devient plus difficile à trouver .Dans le cas des insuffisances vélaire (luette courte ou peu mobile) tout peut être plus ou moins nasalisé. Certaines consonnes occlusives sonores sont régulièrement assourdies : [d]est prononcé comme[t], [g] est prononcé comme[k].

Troubles concernant la parole :

« La parole est l’usage concret de la langue par les locuteurs, celle-ci étant conçue comme un système abstrait, elle est le symbole humain qui permet de se communiquer et 25 » changer les idées et les connaissances.
Dans le bégaiement, c’est tout le mot, la phrase, qui peuvent être bloqués, affectés de contractions intempestives (qui ne vient pas en son temps) des cordes vocales, et des répétions incontrôlées. « La parole d’un bègue est caractérisée par des arrêts qui ont une fréquence instable par rapport à la parole normale, ces arrêts sont appelés disfluidités et peuvent prendre différentes formes26 »
Dans le retard de la parole, l’apprenant omet des phonèmes que par ailleurs sait articuler, à l’exemple des terminaisons des mots. Dans ces cas là, la phonétique française peut être mal assimilée ou bien déformée par l’influence de la langue maternelle (dans notre cas le kabyle) ou bien la première langue apprise qui est l’arabe, ce qui implique que certains apprenants ne font pas la différences entre le i, é et è.

Difficultés d’ordre social :

L’environnement dans lequel l’enfant est élevé peut avoir une influence sur l’acquisition de la lecture comme activité primordiale pour une bonne maitrise, les études sociologiques montrent que la réussite dans le cycle primaire et beaucoup plus dans la lecture est liée à l’origine sociale, autrement dit, les enfants vivant dans un milieu socioéconomique défavorisé influence leur apprentissage éducatif et laisse l’enfant se livrer à lui-même, et avec ce manque, il risque de ne plus maitriser la lecture en FLE.

Difficulté d’ordre psychologique 

De nombreux critères psychologiques et affectifs doivent être pris en compte, et la plus part d’eux sont difficiles à cerner, le plus marquant, c’est le manque de confiance en soi et le stress, ces derniers sont à éliminer si on veut une bonne lecture, et il y a aussi l’inquiétude et l’anxiété et leurs conséquences vis-à-vis la lecture d’une langue étrangère. 25 Dictionnaire Larousse, définition de la « parole ».
26 Beausoleil, Natacha (2012). Notes de cours Orthophonie (troubles de fluidité) université LAVAL.

Difficultés d’ordre cognitif 

Il existe une relation entre la lecture que pratiquent les apprenants de FLE et le fait qu’ils connaissent mal sa grammaire, ajoutant à cela le vocabulaire restreint qui pourrait minimiser leurs capacités de bien lire et de comprendre un texte.
Un apprenant ne saura lire un mot parce qu’il n’a pas encore étudié en classe toutes les correspondances entre les phonèmes et leurs graphèmes. Par exemple, « s’il a appris que la lettre  » i » se prononce /i/ mai ignore que le « y » peut se prononcer de la même façon, il rencontrera des problèmes en lisant le mot « pyjama ».27″

Difficultés neurologiques 

En principes, ce genre de difficultés intervient dans certaines maladies qui se trouvent au niveau du cerveau, ce sont des troubles très spécifiques du langage (aphasie, dyslexie…etc.), des troubles qui affectent l’expression ou la compréhension du langage parlé ou écrit.

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Table des matières

Introduction générale
Problématique
Hypothèses
Méthodologie et Description du corpus
La structure de mémoire
Chapitre I : le bégaiement, une notion difficile à cerner !
1. Le bégaiement
A. Définition de quelques notions en relation avec le bégaiement
B. Types de disfluences
C. Les comportements physiques accompagnant la lecture
2. Les sentiments d’un bègue
A. La relation entre le bégaiement et le trouble phonologique
B. Le trouble phonologique
C. Le bégaiement et la lecture
3. Les différents types de la lecture
La lecture silencieuse
La lecture studieuse
La lecture de balayage (scanning)
La lecture écrémage
La lecture active
Lecture oralisée
La lecture analytique ou méthodique
4. Les étapes de l’apprentissage de la lecture
A. La lecture et la compréhension
B. Comment passer du traitement du mot à celui de la phrase et du texte ?
C. Améliorer la lecture
5. L’influence du bégaiement sur la lecture
Les difficultés de processus de la lecture
6. Troubles concernant l’articulation
Troubles concernant la parole
7. Difficultés d’ordre social
Difficulté d’ordre psychologique
8. Difficultés d’ordre cognitif
Difficultés neurologiques
9. Les séquences essentielles de l’activité de la lecture
La pré-lecture
La lecture
10. L’après lecture
Les méthodes de la lecture
Méthode synthétique
La méthode globale
La méthode mixte
La méthode indirecte
La méthode répétitive
Conclusion partielle
Chapitre II
1. L’article journalistique lu par l’adulte bègue
2. Transcription du corpus et analyse
Leblocage
la répétition
les prolongations
les pauses
Altération de phonèmes
Inclusion de phonèmes
3. Tableaux récapitulatifs et diagnostics
4. Les phonèmes les plus répétés
A. Les consonnes
B. Les voyelles nasales
C. Les voyelles orales
Synthèse
Analyse phonématique
Synthèse
Conclusion générale et perspective
Bibliographie
Annexes

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