La discipline histoire est considérée comme une matière fondamentale dans l‟enseignement à Madagascar et requiert préalablement une base de connaissances chez les apprenants car cette matière traite des sujets très vastes allant de préhistoire jusqu‟à nos jours. Elle occupe une place prépondérante dans le cadre de l‟éducation actuelle, elle n‟a pas seulement pour vocation à former un individu autonome et responsable mais aussi d‟aider à la formation d‟un citoyen qui s‟apprend à penser librement à se forger un esprit critique à savoir prendre du recul face aux différents problèmes du monde entier. Son objectif vise à permettre à l‟élève de mieux se situer dans le temps et dans l‟espace à développer chez les adolescents ; futurs citoyens, l‟esprit critique et leur épanouissement personnel.
Elle est avant tout définie comme science dont le domaine comprend l‟ensemble des faits et des événements qui constituent le passé de l‟humanité considérés dans leur déroulement et étudiées selon une méthode rigoureuse. L‟histoire cultive chez les élèves une vue ample des faits car il intéresse la manière de vivre, de penser, de produire et de s‟organiser .
L‟histoire rêve d‟être une science, l‟idéologie l‟imagine maitresse de l‟évènement, capable de l‟organiser ou du moins d‟en rendre compte .Par son sens étymologique, l‟histoire signifie « recherche » et enquête. Comme toute science, elle ambitionne de rechercher la vérité et elle met ainsi à l‟avance le principe de la vérité et son intelligibilité. C‟est pour cette vérité qu‟elle fouille et interroge le passé. Cette recherche apparaît à travers la reconstruction et la recomposition des faits. A cet égard il est essentiel de bien observer, de bien analyser et de bien expliquer ces faits. Il doit se documenter aller au-devant de ces empreintes et de traces du passé, car la documentation est un élément nécessaire pour l‟apprentissage de l‟histoire. L‟histoire ne commence que là où les monuments deviennent intelligibles et où existent des documents dignes de foi . Elle est indissociable de ces documents et s‟appui, se base sur ceux-ci qui deviennent un intermédiaire qui relie le passé au présent.
L‟histoire est une science à part entière qui se base sur la recherche de la vérité. Elle adopte ainsi une démarche systématique et rigoureuse. Pour préserver l‟objectivité à laquelle elle aspire, elle utilise des documents afférents aux questions qu‟elle pose.
Dans l‟enseignement de l‟histoire à Madagascar, il ne s‟agit pas seulement de former des spécialistes mais de mûrir des esprits pour une vie de citoyen responsable de le préparer à une éducation permanente. En bref, la discipline histoire a son importance notoire dans le système éducationnel. Elle assure une tâche importante dans la formation cognitive, civique des élèves. Mais, ne minimisons pas aussi le fait que l‟enseignement de l‟histoire peut être utilisé pour véhiculer une idéologie. Cette matière se fixe l‟ambition planétaire et universelle d‟analyser tout phénomène passé lier à l‟existence de l‟homme.
LA RELATION DES DOCUMENTS AVEC L’ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE
DEFINITION DES CONCEPTS
Définitions
❖ Histoire :
Pour les spécialistes des sciences humaines, le terme « histoire » revêt deux significations complémentaires : la connaissance des sociétés humaines d‟autrefois, et la discipline qui permet d‟accéder à cette connaissance. Bien avant la vogue des sciences humaines, le terme histoire « signifie d‟une part les événements eux-mêmes et d‟autre part, le récit de ces évènements». L‟histoire correspondrait donc au passé en tant que tel, aux moyens mis en œuvre pour le connaître à la présentation qu‟on en fait .
Pour DALONGEVILLE Alain , l‟histoire concerne l‟événement du passé : règnes, guerres, découvertes, etc.…mais aussi l‟organisation des hommes, et à un moment donné comment ils vivaient, ce qu‟ils pensaient, ce qu‟ils connaissaient. L‟histoire permet de connaître le passé, elle donne du sens au présent et également à l‟avenir. L‟histoire raconte un passé réel. Les faits sont là pour attester la véracité du récit. Grâce à la narration de faits minutieusement répertoriés et égrenés chronologiquement, l‟historien fait revivre exactement le passé. Le passé est foisonnant donc l‟histoire est une construction de l‟historien. Selon Bloch, l‟idée même que le passé, en tant que tel puisse être objet de science est absurde. Il a défini l‟histoire comme « science des hommes dans le temps ». De son côté, Marrou H .J avance que l‟histoire est « la connaissance du passé humain » . La connaissance historique se distingue de la simple narration du passé humain. Elle n‟est pas seulement une « étude » ou « une recherche » sur le passé, ce qui importe c‟est le résultat auquel elle aboutit. L‟histoire n‟est pas l‟utopie, la légende imaginaire, le roman historique ; l‟histoire vise la vérité du passé avec des moyens scientifiques.
❖ Aux origines de l‟histoire :
Ce sont les Grecs qui ont inventé l‟histoire la dégageant à peu de la mythologie à l„inverse des mythographes, Hérodote né vers 485 avant JC le père de l‟histoire et THUCYDIDE s‟emploient à raconter et à rendre intelligible l‟histoire contemporaine.Quant à Hellanicos de Mytilène (né vers 479 avant JC), il jette les bases de la recherche érudite, cet indispensable outil de l‟histoire, Au Moyen Age un Joinville ,un Froissard, un Commynes ,se soucient davantage de rassembler des témoignages et des documents, en vue de les faire entrer dans le champ de l‟histoire . L‟histoire est une discipline à caractère scientifique, utilisant des méthodes scientifiques mêmes. L‟histoire est « la science »des hommes dans le temps c‟est la définition de Marc Bloch dans cette « apologie pour l‟histoire ou métier d‟historien ». Il n y a pas d‟histoire sans les hommes, persuadé que la revendication de la construction de l‟individu dans le tissu des civilisations et l‟épaisseur des sociétés et des époques est un des problèmes les plus importants de l‟histoire. Selon Michelet : « l‟objet de l‟histoire est par nature l‟homme ou les hommes ». Lucien Febvre souligne aussi que « l‟histoire est destinée à travailler au profit de l‟homme qu‟elle a l‟homme même et ses actes pour matière » .
❖ L‟Enseignement de l‟histoire :
L‟enseignement de l‟histoire est « une pédagogie du citoyen » et une « pédagogie de l‟intellect » qui permettre à l‟enfant d‟acquérir des méthodes et des concepts utilisables ailleurs car il n‟y a pas discipline fondamentale (et l‟histoire en est une) qui ne soit une voie de formation générale .
L‟enseignement de l‟histoire s‟est adressé à tous et s‟est répandu partout ou l‟on étudie. Il conserve son rôle éducateur et civique pour préparer des citoyens, il y joint un caractère humaniste et comme le rappelait Lucien Febvre, prétend contribuer à « former des hommes capables de se situer à leur juste place dans le réseau des générations ».L‟enseignement de l‟histoire dans notre pays comme ailleurs, est le plus souvent, un enseignement jeune et par conséquent fragile. Cet enseignement est donc fait pour des enfants, des adultes non spécialistes d‟histoire. Il faut leur donner le goût de l‟histoire, le plaisir de l‟histoire.
❖ Objectif et finalité de l‟enseignement de l‟histoire :
L‟histoire a comme utilité sociale de façonner l‟esprit critique. Marc Bloch précise que « l‟histoire doit se tourner de préférence vers l‟individu ou la société ». Selon Michelet : « l‟objet de l‟histoire est par nature l‟homme ou les hommes » . Lucien Febvre souligne aussi que « l‟histoire est destinée à travailler au profit de l‟homme qu‟elle a l‟homme même et ses actes pour matière » . Bloch affirme clairement qu‟une « science est incomplète si elle ne doit pas tôt ou tard nous aider à mieux vivre » . L‟incompréhension du présent naît fatalement de l‟ignorance du passé. Mais il n‟est peut-être pas moins vain de s‟épuiser à comprendre le passé si l‟on ne sait rien du présent, l‟ignorance du passé ne se borne pas à nuire à la connaissance du présent, elle compromet dans le présent de l‟action. Lucien Febvre accuse aussi les détracteurs de l‟histoire qui avancent que « l‟histoire ne sert à rien, qu‟ils ont omis de s‟informer exactement de ce dont ils parlent car pour agir raisonnablement ne faut-il pas d‟abord comprendre ? Et chaque fois que nos strictes sociétés en perpétuelle crise de croissance se prennent à douter d‟ellesmêmes ; on les voit se demander si elles ont eu raison d‟interroger leur passé ou si elles l‟ont bien interrogé » . Ainsi l‟histoire nous rappelle que nous ne serions rien sans l‟effort de plusieurs hommes qui ont vécu avant nous, chacun a apporté sa part, petite ou très grande à la civilisation. Ces liens que nous avons avec tous les hommes forment ce qu‟on appelle solidarité. L‟histoire nous enseigne la tolérance, ou respect des idées des autres et l‟impartialité qui consiste à dire la vérité sur le passé, sans rien cacher de ce qui peut être désagréable pour son propre pays.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE LA RELATION DES DOCUMENTS AVEC L’ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE
Chapitre 1 : DEFINITION DES CONCEPTS
I. Définition
A. Les documents : origine du mot document
1. Etymologiquement
2. Sens actuel
3. Définitions communes
4. Pour les historiens
B. Les rôles du document
1. L‟élève et le document
2. Le professeur et le document
C. Les types de documents historiques
1. Les documents écrits
2. Les documents audiovisuels
3. Les documents muets
4. Les documents sonores
5. Les documents objets
II. Les fonctions des documents
1. Celui qui fournit le document
2. Celui qui utilise le document
Chapitre 2 : LES DOCUMENTS AU CŒUR DE LA P EDAGOGIE
I. Le statut du document dans l’enseignement de l’histoire
1. Le document comme illustration
2. Le document comme objet de savoir et savoir-faire
3. Le document comme source d‟information
4. Le document comme producteur d‟Hypothèse
II. Le documentaire dans la pédagogie et la didactique
La relation entre les documents et la pédagogie
1. Une exigence épistémologique
2. Une exigence pédagogique
2.1 Les fonctions pédagogiques du document
2.2 La fonction informative du document
Chapitre 3 : L‟EXPLOITATION DES DOCUMENTS DANS LES PROCESSUS D‟APPRENTISSAGE DE L‟HISTOIRE
I. Choix des documents
1. La fréquentation des bibliothèques
2. L‟inventaire des documents pédagogiques
3. Choix des documents appropriés
II. L’exploitation des documents dans la pratique de classe
A. Les préparatifs avant la pratique de classe
1. Les outils et documents pédagogiques
2. Les matériels individuels des élèves
3. Les outils pédagogiques de l‟enseignant
B. L‟exploitation des documents durant le déroulement de la pratique de classe
1. Observer
2. Analyser
3. Conclure
C. L‟exploitation des documents dans le système d‟évaluation des apprentissages
1. Les documents dans l‟évaluation diagnostique
2. Les formes de présentation de l‟évaluation
2.1 L‟exploitation orale d‟un document écrit
2.2 L‟utilisation des documents préexistants
2.3 L‟élaboration d‟un document
3. Les documents dans l‟évaluation formative
3.1 L‟utilité de document dans l‟évaluation formative
3.2 La pratique de l‟évaluation formative
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE PRESENTATION DE L’ETABLISSEMENT ET QUELQUES PROBLEMES DES DOCUMENTS AU NIVEAU DU LYCEE
Chapitre 4 : PRESENTATION DE LA ZONE ETUDIEE
I. Graphiques
II. Situation du lycée
1 Description du lycée
2 Etat des lieux
3. Situation du personnel
Chapitre 5 : LES PROBLEMES AU NIVEAU DU LYCEE
Les problèmes liés à la documentation
A. Problème d‟ordre méthodologique
B. Problème d‟ordre matériel
1. Aspects matériels des documents
2. Les fichiers
3. La durée
4. Le coût des livres
C. Le problème de formation de recyclage
La situation des établissements
1. Les mobiliers
2. Les méthodes d‟enseignement des professeurs
Chapitre 6 : L‟APPRENTISSAGE DE L‟HISTOIRE
1. L‟emploi du temps
2. La pédagogie
3. La langue d‟enseignement
Chapitre 7 : L‟APPRENTISSAGE ET DOCUMENTS
Les conditions d‟apprentissage
1. Définition de l‟apprentissage
2. Les matériels
3. Les suivis des apprentissages
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
TROISIEME PARTIE SOLUTIONS ET SUGGESTIONS POUR L’AMELIORATION DE L’UTILISATION DES DOCUMENTS DANS L’ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE
Chapitre 8 : DES SOLUTIONS
I. La documentation et l’équipement pédagogique
II. Perfectionnement de la formation et des méthodes d’enseignement
Chapitre 9 : DES SOLUTIONS APPROPRIEES POUR L‟APPRENTISSAGE DE L‟HISTOIRE
La conduite de classe
I .Les supports didactiques
II. pratique de la pédagogie nouvelle
III. La langue d’enseignement
Chapitre 10 : SUGGESTIONS POUR L‟AMELIORATION DE L‟UTILISATION DES DOCUMENTS DANS L‟ENSEIGNEMENT DE L‟HISTOIRE
I. A l’intérieur du lycée
1. Au niveau des élèves
2. Au niveau des professeurs
3. Au niveau de la bibliothèque du lycée
II. Amélioration des TIC et Formation en TIC
III. A l’extérieure du Lycée : Ministère de l‟Education Nationale
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE