La redynamisation du Comité Communal de Gestion des Risques et des Catastrophe

Les cyclones représentent une menace constante pour les populations vivant sur les côtes de Madagascar. Par exemple, la saison cyclonique de 2008, dont les dommages sont estimés à 176 millions de dollars, a touché 535000 personnes, provoquant 106 décès, endommageant 4% des écoles, 6% des centres de santé de base, et 1,1 millions d’hectares de rizières . Pourtant, un adage très connu dit que mieux vaut prévenir que guérir. Dans le cadre de la Gestion des Risques et des Catastrophes, les intervenants et les acteurs s’accordent à dire aussi que « prévenir coûte moins cher qu’agir après la catastrophe » . Cela veut dire que les phases qui précèdent l’avènement des catastrophes jouent un rôle important dans la réduction des effets négatifs d’un aléa, comme les pertes en vies humaines, économiques et environnementales, ainsi que les dommages matériels cités ci-dessus, grâce à des mesures de précaution prévues à mettre en œuvre durant ces phases. La phase de prévention et de préparation font partie de ces phases. Pour assurer la bonne organisation de ces phases capitales dans le cycle de Gestion des Risques et des Catastrophes (GRC), la Stratégie Nationale de Gestion des Risques et des Catastrophes (SNGRC) malgache, prévoit de mettre en place à tous les niveaux, des structures pour mieux coordonner et mettre en cohérence les actions à entreprendre au niveau de chaque circonscription d’intervention. Dans ce sens, au niveau communal, une structure appelée Comité Communal de Gestion des Risques et des Catastrophes (CCGRC) a été mise en place, pour assurer la coordination et la gestion des actions de prévention et de préparation des catastrophes en collaboration avec la structure nationale qui est le Bureau Nationale de la Gestion des Risques et des Catastrophes (BNGRC).

CONCEPTS ET THEORIES DE LA REDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHES 

Pour mieux analyser le Comité Communal de Gestion des Risques et Catastrophes au niveau de la Commune de Mahanoro, il est d’abord nécessaire de cadrer cette étude, en abordant les concepts et théories de la Réduction des Risques des Catastrophes.

LA REDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHES ET LES PHASES DE PREVENTION ET DE PREPARATION 

La conférence mondiale sur la prévention des catastrophes à Kobe, Japon en 2005, a défini cinq (5) priorités dans son plan d’action dénommé le cadre d’action d’hyogo. La RRC fait partie de ces cinq (5) priorités qui consiste entre autres à « veiller à ce que la réduction des risques de catastrophe soit une priorité nationale et locale et à ce qu’il existe, pour mener à bien les activités correspondantes, un cadre institutionnel solide ». Un des résultats attendus important de cette priorité est la réduction des pertes humaines, socio-économiques et environnementales des communautés et des pays, en cas de catastrophe.

Il faut noter que, bien que le terme catastrophe soit parfois utilisé, le terme réduction des risques de catastrophes offre une meilleure reconnaissance du caractère permanent des risques de catastrophes et de la possibilité de réduire ces risques. Ainsi, ce premier chapitre va essayer de développer la RRC en expliquant ses objectifs et sa place dans le cycle de la GRC, ainsi que l’importance des phases de prévention et de préparation dans le cadre de la RRC.

La Réduction des Risques de Catastrophes 

Définition 

La RRC est définie comme « mesures à long terme destinées à réduire l’amplitude ou la durée des effets négatifs éventuels sur une société menacée par des risques de catastrophes inévitables ou impossibles à prévenir; on y parvient en réduisant la vulnérabilité de la population, des structures, des services, des activités économiques par rapport aux aléas considérés. » Cela veut dire que la RRC désigne les activités à entreprendre avant l’arrivée d’une catastrophe pour réduire ou minimiser les conséquences néfastes sur la vie de la communauté. Elle décrit les mesures qui aident à réduire l’ampleur des dégâts des catastrophes.

De ce fait, « le terme réduction des risques de catastrophes est utilisé pour définir une approche pour minimiser la vulnérabilité et les risques de catastrophes, afin d’éviter (prévention) ou de limiter (atténuation et préparation) les impacts dévastateurs des aléas ». Ainsi, toutes les activités qui sont mis en œuvre dans les phases qui précèdent la venue d’une catastrophe comme la prévention et la préparation font partie de la RRC, car elles permettent de limiter ou d’atténuer les effets néfastes des aléas. Notons que la RRC est un problème collectif qui exige une démarche collective, à laquelle participent le gouvernement central, les collectivités territoriales décentralisées, les communautés et les organisations humanitaires agissant de manière intégrée et coordonnée.

Quelques terminologies usuelles dans la RRC 

Pour faciliter la compréhension de la RRC, il est nécessaire de définir quelques termes clés jugés importants et qu’on utilise souvent.

Aléa
L’aléa est définie comme un « un évènement rare ou extrême, naturel ou causé par l’homme, qui menace d’affecter négativement la vie humaine, les biens et les activités, au point de créer une situation potentielle ou existante qui peut affecter les populations, détériorer les biens ou l’environnement ». Cela veut dire que l’aléa est une manifestation physique, phénomène ou activité humaine susceptible d’occasionner des pertes en vies humaines ou des préjudices corporels, des dommages aux biens, des perturbations sociales et économiques ou une dégradation de l’environnement. Les cyclones et l’inondation font partie des aléas.

Catastrophes
Le terme catastrophe désigne « un événement, soudain ou progressif, soit d’origine naturelle, soit causé par l’homme, dont l’impact est tel, que la communauté affectée doit réagir par des mesures exceptionnelles  ». Donc, elle peut être interprétée comme une grave interruption du fonctionnement normal d’une société, qui conduit à la perte de vies humaines des ressources matérielles et environnementales et qui dépasse les capacités de réaction des communautés touchées. Donc, la catastrophe est la combinaison de l’aléa et la vulnérabilité d’une communauté.

Vulnérabilité
La vulnérabilité désigne le « degré auquel une communauté, une structure, un service ou une région géographique sont exposés à vraisemblablement subir des dommages ou de graves perturbations sous l’impact d’une catastrophe menaçante particulière, dommages dus à leur nature, à leur type de construction, et à leur proximité d’une zone dangereuse ou d’une région sujette aux catastrophes» . En d’autres termes, la vulnérabilité est une condition déterminée par des facteurs ou processus physiques, sociaux, économiques ou environnementaux qui accentuent la sensibilité d’une communauté aux conséquences des aléas.

Risque
Le risque est « la probabilité de l’apparition d’un danger. Le risque est calculé à partir de la probabilité d’un danger potentiel qui menace la population et les moyens d’existence, et à partir du degré de vulnérabilité aux sinistres d’un groupe d’individus» . En d’autres termes, il désigne des pertes attendues causées par un phénomène particulier. Mais également, il exprime la combinaison de la probabilité d’un événement et de ses conséquences négatives .

Les objectifs de la RRC
« La RRC a pour but d’éviter, d’atténuer ou de transférer les effets néfastes des risques par le biais d’activités et de mesures de prévention, d’atténuation et de préparation » Cela veut dire que l’objectif principal des activités de réduction des risques de catastrophes est de minimiser les effets négatifs des catastrophes sur la population, les biens, l’économie et l’environnement.

En outre, la RRC vise aussi à atténuer la vulnérabilité socio-économique et physique de la population en la préparant mieux aux menaces (prévention), et en renforçant ses capacités à anticiper, à s’adapter, à résister et à se relever après une catastrophe. La RRC permet de sauver des vies, de préserver les moyens d’existence et de protéger les biens. Elle améliore la condition des sécurités de la communauté Ainsi, les mesures et précautions prises dans les phases de RRC diminuent l’impact potentiel d’un aléa, avant qu’il ne frappe. Dans le cadre de la RRC, la communauté peut préparer bien avant l’avènement d’un Aléa. Donc, toutes les activités prévues dans la phase de prévention et de préparation aux catastrophes font partie des mesures de la réduction des risques des catastrophes. Bref, la RRC vise à réduire la vulnérabilité de la communauté et à atténuer l’impact des aléas sur une communauté exposée aux catastrophes, en faisant le maximum avant l’arrivée d’une catastrophe pour protéger les vies, limiter les dommages et renforcer leur capacité de se relever rapidement. Donc, la réduction des risques de catastrophe peut contribuer au développement d’une communauté et fait partie intégrante de la lutte contre la pauvreté, grâce à la réduction des pertes et dégâts humains, économiques, environnementaux et matériels.

Place de la RRC dans le cycle de GRC

« Le cycle de GRC consiste en une série de phases étroitement reliées les unes aux autres qui comprennent la prévention des catastrophes, la préparation, la réponse, le rétablissement, la reconstruction et le développement. Bien que le schéma classique du cycle indique un rapport linéaire et séquentiel entre les différentes phases, ceci n’est pas le cas en réalité car le processus de la gestion des catastrophes peut déclencher plusieurs phases simultanément » . Autrement dit, le cycle de GRC comprend les phases qui précèdent l’avènement de catastrophe dont notamment la prévention et la préparation, ainsi que les phases après la catastrophe qui sont la réponse aux urgences, le rétablissement et la reconstruction. Notons que la RRC est incluse dans le cycle de GRC. Elle englobe toutes les activités à entreprendre avant l’arrivée d’un aléa.

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Table des matières

I)INTRODUCTION
II) GENERALITES
III) METHODOLOGIE
IV) RESULTATS
V) COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI) CONCLUSION  
VII) REFERENCES
ANNEXES
RESUME

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