La réduction du rythme d’appauvrissement de la diversité biologique

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« Le modèle du cercle vicieux de la pauvreté »

D’après le « COLLOQUE SCIENTIFIQUE qui a été organisé par l’Institut National de la Statistique (INSTAT) et par la cellule du Réseau des Observatoires Ruraux (ROR), portant sur la dynamique rurale à Madagascar : perspectives sociales, économiques et démographiques, qui a eu lieu à Antananarivo le 24 et le 25 avril 2007 », le modèle peut être explicité ainsi : « les pays sous-développés, en isonra de la faiblesse de la demande interne liée aux faibles revenus, sont dans l’incapacité delancer des projets d’investissement rentables et incapables de déclencher le processus de dévelopement. Du côté de l’offre, la faible capacité d’épargne résulte du bas niveau de revenuréel qui lui-même reflète la faible productivité qui résulte, à son tour, du manque decapital, un manque de capital qui lui-même est le résultat de la faible capacité d’épargne insi,;a le cercle est fermé »

présentation du cercle vicieux de la pauvreté:

Le cercle vicieux de la pauvreté (figure 2) peut être présenté par le schéma suivant :
L’hypothèse généralement retenue par les économis teest que la propension des individus à économiser en vue d’une consommation future augmente en fonction de leurs revenus. Plus une personne est pauvre, moins elle peut se permettre de faire des projets d’avenir et d’épargner. Il en est de même des entreprises et des gouvernements. Ainsi, dans les pays pauvres, où l’essentiel des revenus doit êtreconsacré à la satisfaction des besoins actuels (urgents dans bien des cas), le niveau d’épargnenationale a tendance à être limité. Or, une faible épargne fait obstacle aux investissements intérieurs dans le capital physique et le capital humain dont les pays ont besoin. Sans investissements nouveaux, la productivité d’une économie ne peut s’accroître et les revenus ugmentera. La boucle du cercle vicieux de la pauvreté est ainsi bouclée. Faut-il en conclure queles pays pauvres sont condamnés à rester pauvres ?
Les experts en sont toujours à essayer d’expliquer ce phénomène mais, d’une manière générale, bon nombre des facteurs qui incitent lesgens à économiser et à investir sont bien connus, qu’il s’agisse d’une situation économique t epolitique stable, d’un système bancaire fiable,ou encore de politiques gouvernementales favorables. En plus de l’investissement intérieur, l’investissement étranger peut aider lespays en développement à sortir du cercle vicieux de la pauvreté, surtout s’il s’accompagne ed transferts de technologies de pointe de la part des pays développés. Mais les conditions requises pour attirer l’investissement étranger sont, pour beaucoup, les mêmes que celles nécessair pour stimuler l’investissement intérieur.Un climat propice à l’investissement comprend de nombreux facteurs qui rendent les investissements dans un pays plus avantageux et moins risqués qu’ailleurs.

LA THEORIE DES BESOINS SELON « ABRAHAM MASLOW »

L’article où MASLOW expose sa théorie de la motivation, « A Theory of Human Motivation », est paru en 1943. Cette théorie donne naissance à un courant de recherche qui étudie les facteurs de la «motivation ». La motivation de tout individu serait suscitée parla volonté de satisfaire ses besoins. Il les hiérarchise et cherche à les combler selon un ordre de priorité croissante, allant des besoins physiologiques aux besoins de sécurité, puis aux besoins d’amour, d’estime et enfin, de réalisation de soi ou d’actualisation de soi. Lorsque l’individu parvient à satisfaire un besoin, il trouve comme no uvelle motivation la volonté d’en satisfaire une nouvelle catégorie. (Oubrayrie-Roussel, N. et Roussel, P., 2001). Ainsi ce chapitre parlera du fonctionnement et de la hiérarchisation logiques des besoins humains selon MASLOW dans une première section, dans une deuxième section des limites et critiques de la théorie et la dernière section concerne les classifications voisines et l’aspect psychologique des besoins.

« La hiérarchisation des besoins »

Le psychologue Abraham MASLOW schématise sous formede pyramide la « théorie des besoins » élaborée à partir de ses observations réalisées dans les années 1940. La pyramide est constituée de cinq niveaux principaux. Nous recherchons d’abord, selon MASLOW, à satisfaire chaque besoin d’un niveau donné avant de penser aux besoins situés au niveau immédiatement supérieur de la pyramide. Sans surprise, on recherche par exemple à satisfaire les besoins physiologiques avant les besoins de sécurité: c’est pour cela que dans une situation où notre survie serait en jeu, nous sommes prêts à prendre des risques.

Classification des besoins de l’Homme :

Selon MASLOW (« Motivation et Personnalité » ou «Motivation and Personnality », en 1970), les besoins de l’être humain pour atteindrele sommet de son épanouissement peuvent être regroupés dans les catégories suivantes :
Les besoins physiologiques : On nomme besoins physiologiques ceux liés au maintien de l’homéostasiede l’organisme : la régulation des grands équilibres biologiques nécessaires au maintien d’un état de santéphysique. Nécessaires à la survie de la personne, ils sont impérieux (respirer, boire, faire ses besoins, manger, dormir, se réchauffer) et peuvent l’emporte sur la conscience s’ils ne sont pas satisfaits.
Les besoins psychologiques (sécurité) Les: besoins de sécurité sont ceux qui sont liés à l’aspiration de chacun d’entre nous à être assuré du lendemain physiquement comme moralement. Ils recouvrent le besoin d’un abri (logement, maison), la sécurité des revenus et des ressources, la sécurité physique contre la violence (délinquance, agressions, etc.), la sécurité morale et psychologique, la stabilité familiale ou, du moins, une certaine sécurité affective et la sécurité social e(santé). On remarquera que la satisfaction des aspirations à la sécurité comme à la satisfaction des besoins physiologiques sont inscrits dans les droits de l’homme. Cela ne signifie pas pour autant que tout État soit déjà en mesure de faire respecter to talement ces droits. Ils orientent cependant en principe les politiques à mo yen terme, et sont inscrits dans les Constitutions de certains d’entre eux.
Les besoins d’appartenance sociale et de reconnaissance : Il s’agit de la recherche de communication et d’expression, d’appartenance à un homme et une femme. Ce besoin d’intégrationdans le lien social va de pair avec le besoin de reconnaissance et de considération. Le besoin d’amour doit pouvoir être pris en considération. Il passe par l’identité propre (nom, prénom), le besoin d’aimer et d’être aimé, d’avoir des relations intimes avecun conjoint (former un couple), d’avoir des amis , de faire partie intégrante d’un groupe cohésif, edse sentir accepté et, conséquence logique, de ne pas es sentir seul ou rejeté.
Les besoins d’estime (estime de soi et estime de soi par les autres) : L’homme a besoin d’être respecté, de se respecterois-même et de respecter les autres. Il a besoin de s’occuper pour être reconnu,avoir une activité valorisante qu’elle soit dans le domaine du travail, ou dans celui des loisirs. Il s’agit en particulier, du besoin de se réaliser, de se valoriser (à ses propres yeux et aux yeux des autres) à travers une occupation. Le résident a aussi besoin de faire des projets, d’avoir des objectifs, des opinions, des convictions, de pouvoir exprimer ses idées.
Les besoins d’actualisation (d’accomplissement) : Utiliser et développer tout notre potentiel et tous nos talents ; devenir tout ce qu’on est capable de devenir ; mettre à contribution tous les éléments de notre personnalité : intelligence, imagination, aptitudes et habiletés diverses, capacités physiques et autres ; croître, grandir, s’améliorer. Ou encore le besoin de poursuivre certains apprentissages avec l’implication du goût de l’effort, de connaître de nouvelles techniques et d’avoir des activités purement désintéressées. Besoin de communiquer avec son entourage et de participer, fût-ce modestement, à l’amélioration du monde.

« Les limites et les critiques sur la théorie des besoins de MASLOW»

Si la théorie de MASLOW a été reçue avec un grand nthousiasme en son temps, c’est à cause de sa logique apparente et de sa capacité de structurer et de simplifier un domaine extrêmement complexe, celui des besoins de l’êtreumainh. Mais à part cela, diverses critiques sont adressées à cette théorie.

Défauts et limites du modèle théorique:

La pyramide de MASLOW est l’un des modèles de la motivation les plus enseignés, notamment en formation au management. Ce modèle possède l’avantage d’être immédiatement compréhensible et frappant, mais il ossèdep de nombreuses limites qui ont conduit à sa réfutation pratiquement totale. MASLOW n’a étudié qu’une population occidentale et instruite pour aboutir à ce résultat. Dans d’autres modèles de sociétés, ce modèle peut ne pas être valide. Il s’agit de se questionner sur la légitimité du modèle en prenant en compte le contexte social de la population ou de l’individu

Les recherches et critiques sur la validité scientifique de la théorie:

Publiée pour la première fois en 1943, cette théorie n’a en effet été soumise à diverses tentatives de vérification empirique que vers la fin des années 60, alors qu’elle était déjà connue à travers le monde et ce depuis une dizaine d’années ! Une étude approfondie des recherches qui ont porté sur cette théorie nous force à admettre qu’elle n’est que très rarement confirmée par les résultats. Aucune étude, par exemple, n’a pu confirmer que les besoins de l’être humain se classent vraiment en cinq catégories. D’ailleurs, il n’est pas possible non plus de trouver des résultats de recherche qui démontrenla réalité de la hiérarchie suggérée par MASLOW, c’est-à-dire qui prouvent que la satisfaction d’un besoin inférieur est suffisante et nécessaire à l’activation d’un besoin supérieur et que les besoins apparaissent dans l’ordre indiqué par MASLOW.
Le fondement du modèle de MASLOW est la hiérarchisation des besoins. Or l’individu cherche parfois à satisfaire des besoins d’ordre supérieur même lorsque ceux de la base de la hiérarchie demeurent insatisfaits. Cette hiérarchi eimpose qu’un besoin supérieur n’est atteint qu’à condition de satisfaire les autres, alors qu’un palier peut être passé. Par exemple, un travailleur précaire peut être plus motivé que ceuxqui bénéficient de la sécurité de l’emploi. Par ailleurs, et de même que dans tous les modèlespar couches, le passage à des couches supérieures remet en question la stabilité des couches de base. Par exemple, le besoin d’estime peut amener à négliger le besoin de sécurité au cours d’activités téméraires mais socialement valorisées (défis et records divers). « Malheureusement, les recherches n’ont pu valider l’ordonnance particulière des étages de la pyramidede MASLOW et il a été difficile de mesurer objectivement l’actualisation de soi (Schulz, 1977; Haymes, Green et Quinto, 1984; Weiss, 1991; Neher, 1991).
Malgré tout cela, notons que cette absence de résultats favorables à MASLOW ne suffit pas à prouver la non validité de sa théorie ; en fait, ils’agit d’une théorie qui ne peut pratiquement pas être « testée », surtout à cause de l’ambiguïtéqui entoure ses concepts et ses propositions. Elle demeure malgré tout un magnifique « édifice »qui présente une vue possible de l’être humain et qui a amené des milliers d’administrateurs à réfléchir sur l’importance des besoins sur la motivation.

« L’aspect psychologique de la théorie et les classifications voisines des besoins »

Abraham Maslow définit l’Homme comme un tout, présentant des aspects physiologiques (et biologiques), psychologiques, sociologiques (sécurité, appartenance, reconnaissance) et spirituels (dépassement). À la b ase des théories humanistes, l’être humain est vu comme un être fondamentalement bon se dirigeant vers son plein épanouissement (l’actualisation). Cette approche suppose l’existen ce du Moi et insiste sur l’importance de la conscience et de “la conscience de soi”. Le but rec herché par la psychologie humaniste est donc de permettre à tout individu d’entrer en conta ct avec ses émotions et ses perceptions afin de se réaliser pleinement, c’est-à-dire, atteindre l’actualisation de soi.

Aspects psychologiques et processus mentaux :

Les besoins vitaux sont issus du système sympathique (gère la vie, la survie, la reproduction) tandis que les autres besoins sont issus du système parasympathique (gère les besoins en état de sécurité).
Quand le système sympathique entre en action, il utilise un réseau nerveux différent du système parasympathique et l’action sur les sujets est différente en fonction du système réellement en action. Par exemple, quand une personne est sur le sympathique (i.e. en situation de se protéger de ce qui est perçu comme une attaque grave), les ressources allouées
à l’estomac sont minimes par rapport aux ressources allouées à l’autodéfense. La digestion se fait donc mal en situation d’insécurité et de stres. Par contre, quand la personne se sent en sécurité, le système parasympathique gère la digestion qui se fait normalement et agréablement. La satisfaction d’un besoin produit une émotion positive tandis que la non satisfaction du besoin produit une émotion négative. L’analyse minutieuse des émotions permet d’identifier correctement le besoin signalé.
Il est important de bien identifier ses besoins en vue de les satisfaire correctement. Quand on satisfait ses besoins soi-même, le systèmeparasympathique émet inconsciemment de l’affection et on peut dire que l’on s’aime soimême-. Quand le besoin est satisfait par une autre personne, le système parasympathique émet inconsciemment de l’affection vers cette autre personne. Comme l’affection est émise par lecerveau inconscient, elle ne se commande pas à partir du cerveau conscient. On peut dire, en général, que les émotions ne se commandent pas, ni par la personne elle-même, ni par une autre personne.
Distinction entre désir et besoin:
Le besoin est exprimé par le cerveau inconscient (faits psychiques échappant le domaine du cerveau conscient) sous forme d’une émotion qui en signale la présence et la satisfaction ou la non satisfaction, tandis que le désirest exprimé par le cerveau conscient sous forme de mots ou d’actes libres. Par exemple, tout individu a besoin de survivre en cas d’attaque, par la contre attaque ou la fuite (actions inconscientes ou instinctives). En revanche, vouloir posséder une moto est un désir. La vente utilise des techniques différentes pour combler le besoin ou le désir. Le besoin est un sentiment de manque ou de privation accompagné d’un désir de le voir disparaître.

classifications voisines des besoins :

D’autres recherches scientifiques (philosophie, sociologie..) semblent plutôt favorables à une classification des besoins en deux catégories :les besoins « inférieurs » (physiologiques, sécurité, appartenance) ; les besoins « supérieurs» (estime et actualisation), ou encore en trois classes : les besoins reliés à « l’existence » (physiologique et sécurité) ; les besoins reliés aux « relations » (appartenance et estime) ; les besoins reliés à la « croissance » (actualisation).
D’après MASLOW donc, « un besoin satisfait ne motive plus. Dès que l’Homme a satisfait un besoin, il va chercher à satisfaire un besoin directement supérieur. Ainsi, la satisfaction des besoins suit un ordre logique allant des besoins inférieurs vers les besoins supérieurs, en d’autres termes, si l’Homme n’arrive pas à satisfaire des besoins supérieurs, il va se rabattre sur les besoins inférieurs. Cette logique théorique de MASLOW nous conduit en effet à déduire que pour qu’une communauté villageoise soit motivée à satisfaire des besoins supérieurs il faut donc qu’elle arrive à subvenir rationnellement à ses besoins inférieurs. Or, une population nécessiteuse vivantdans des conditions difficiles a très souvent du mal à satisfaire ses besoins inférieurs vitaux pour la survie. Dans le chapitre suivant, nous allons parler de « l’homme et la nature », plus précisément les interactions et les dysfonctionnements existants entre eux.

L’HOMME ET LA NATURE

Nous avons parlé précédemment de la pauvreté et des«besoins ». Comment se manifeste dans la relation homme-nature, la satisfaction des besoins dans un pays pauvre ? Précisément pour Madagascar, réputé par sa biodiversité ?

« La biodiversité, qu’est ce que c’est ? »

La vie existe sur la Terre depuis 4 milliards d’années. Longtemps dépendante du milieu aquatique, elle s’en est petit à petit affra nchie passant de formes microscopiques à des formes de plus en plus complexes et diversifiées. Ces évolutions (apparitions, disparitions, adaptations) ont eut lieu au fil des changements de notre planète : modification de la composition de l’atmosphère, apparition des montagnes, changements climatiques ….Les fossiles (restes, ou empreinte, d’un être vivant dont l’espèce a disparu, dans une roche) sont les témoins de ces modifications. A l’heure actuelle, ces évolutions existent encore et continueront d’exister.

Essai de définition de la biodiversité:

Selon le scientifique Patrick MIGNARD, La biodiversité caractérise l’ensemble de toutes les formes de vies existantes ainsi que les liens existant entre elles. Actuellement 1.5 millions d’espèces vivantes ont été recensées, mais les scientifiques pensent qu’il y en aurait 30 millions. Les êtres vivants s’adaptent au milieu dans lequel ils vivent favorisant ainsi les évolutions. Les espèces les plus résistantes aux modifications du milieu vont l’envahir au détriment des espèces les plus fragiles, qui vont disparaître. La disparition d’une espèce peut entraîner celle de nombreuses autres espèces qui lui sont inféodées.
La biodiversité permet l’existence humaine et elle est, à terme menacée. N’oublions pas que les forêts nous fournissent du bois, oxygènentl’air, purifient l’eau, préviennent l’érosion et les inondations, tempèrent le climat, transforment les déchets en nutriments ou en matières premières telles que le pétrole et le gaz.

Les menaces et la destruction de la biodiversité:

· L’homme est considéré par les experts comme le principal prédateur à travers la destruction et la dégradation de l’habitat naturel dues à l’extension de l’agriculture, la pression démographique, la déforestation, la chasse excessive, la pollution et les maladies mais aussi aux conflits qui favorisent tous les trafics. Autre menace sur la biodiversité, les changements climatiques, objets d’une mobilisation internationale toujours à la recherche de consensus.
Pour le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement), un usage efficace de la diversité biologique – gènes, espèces et écosystèmes – est une condition préalable à tout développement durable alors que, partout dans le monde, les activités humaines sont la cause de la disparition progressive d’espèces de plantes et d’animaux, bien plus vite que ne le ferait leur rythme d’extinction naturel. Ainsi, même si les estimations varient fortement, le taux d’extinction actuel est au moins 100 à 1000 fois supérieur au taux naturel. (Par Marie JOANNIDIS).
· Les causes de la destruction de la biodiversité sont diverses :
– Le réchauffement climatiqueà cause des gaz à effets de serre, la destruction de la couche d’ozone et les pluies acides menacent les équilibres naturels de la Terre .
– La déforestationen zone tropicale provoque l’extinction de nombreuses espèces et a également des effets sur le climat global .
– L’ industrialisation, l’urbanisation, l’agro-industrie , l’exploitation de ressources naturelles et des matières premières ont modifié voire radicalement transformé les paysages. Les zones refuges se font rares dans beaucoup de pays industrialisés .
– Les pollutions issues des activités industrielles, agricoles et urbaines provoquent la destruction de milieux loin de leurs origines .
– Les déchets banals, toxiques et radioactifs sont souvent mal gérés avec des conséquences environnementales graves pour les milieux marins, les nappes phréatiques (couches de matières éruptives ou sédimentaires) et les émissions dans l’air sur les continents .
– L’introduction d’espèces exotiques par l’homme perturbant les écosystèmes en place .
– L’influence des biotechnologies sur l’équilibre naturel et l’agriculture s’avère difficilement prévisible et contrôlable.
· Un courant de la littérature spécialisée en environnement a soutenu que la pauvreté était l’un des principaux facteurs responsables de la dégradation de l’environnement : dépendant directement de la nature pour survivre, les pauvres seraient contraints d’exploiter les milieux sans se soucier de leur renouvellement. De nombreuses études de cas tendent à montrer que le comportement non durable des plus pauvres tient à l a précarité de leurs droits d’accès aux milieux, plus qu’à leur état de nécessité. A travers des illustrations concrètes, Jacques Weber tentera de montrer que la sécurisation des droits d’accès et d’usage des ressources est l’une des premières étapes pour sortir de la pauvreté et pour permettre un usage durable des milieux. (Par Jacques WEBER, Paris, 2 mars 2004)

La réduction du rythme d’appauvrissement de la diversité biologique:

La protection de la biodiversité est devenue une cause mondiale en 1992, à l’occasion du sommet de la Terre à Rio de Janeiro au Brésil. Les Etats participants, du Nord comme du Sud, à l’exception notable des Etats-Unis, y ont ad opté le premier accord global couvrant la diversité biologique sous toutes ses formes. Le principal objectif de la Convention sur la diversité biologique (CDB) est ainsi la préservation durable de la biodiversité ainsi que l’accès et le partage équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques, notamment à des fins commerciales. Le mouvement a connu une nouvelle impulsion au Sommet mondial du développement durable de Johannesburg, en 2002, qui a décidé de réduire le rythme d’appauvrissement de ladiversité biologique à l’échelle planétaire d’ici 2010.
Concrètement, les conflits, la déforestation et la surexploitation sont parmi les principaux facteurs de destruction des forêts tropicales que ce soit en Afrique, en Amérique latine ou en Asie du Sud-Est, estime Raphaël Billé de l’Instutut du Développement Durable et des Relations Internationales (IDDRI), préconisant une certification du bois pour avoir une meilleure traçabilité. La pêche reste égalementun secteur difficile à contrôler en raison de la multitude des ports et du manque de volonté politique de réglementer le secteur afin de préserver les ressources de la mer. Cet expert souligne que la menace qui pèse sur les espèces cultivées (blé, coton) et les animaux d’élevage est une des conséquences de la mondialisation des marchés : celle-ci a réduit le ombren d’espèces, les rendant plus vulnérables aux maladies et à la sécheresse par exemple. Pour lui, il faut aussi développer les aires protégées en choisissant les bons écosystèmes à préserver mais aussi en créant des corridors biologiques entre ces aires pour qu’il y ait migration et interconnexion. (Article publié par Marie JOANNIDIS)

« L’Homme appartient-il à la nature ? »

Question apparemment saugrenue. Pourtant, tout dans son attitude, dans ses rapports avec elle montre qu’il se situe, sinon en dehors de la Nature, du moins dans un statut qui le place en marge d’elle. Le rapport de l’homme à la n ature n’a rien à voir, fondamentalement, avec les rapports qu’entretiennent les autres créatures vivantes avec celle-ci. L’Homme ne vit pas «dans» la nature, «avec» la nature…. il l’instr umentalise. Elle est son objet… elle n’est pas le lieu de son existence, elle est l’instrument de ses conditions d’existence. C’est une question que nous devons poser pour espérer résoudre sur le fond et socialement les problèmes écologiques qui sont entrain de nous tomber dessus. (Catherine Larrère, 1997)

Le divorce entre l’Homme et la nature :

La découverte du feu a totalement distingué et séparé l’homme des autres animaux. Tous avaient, et ont, peur du feu… lui a maîtrisé s a peur et a maîtrisé le feu… il est devenu le maître… Pour expliquer, ou accepter, ce qu’il ne maîtrise p as, la Mort, il a trouvé «la solution» en dehors de la Nature…Dieu. La nature es t explicable, maîtrisable, objet de connaissance. Dieu est objet de foi et de mystère. L’Homme a inventé Dieu pour expliquer la seule chose qu’il est sûr de ne pas comprendre: sa Mort. L’Homme n’a de compte à rendre qu’à Dieu… il n’a pas de compte à rendre à la natur e. (Catherine Larrère, 1997)

Le besoin de dépassement de la nature:

La seule limite à l’Homme c’est Dieu qui signifie l ’objet de son mystère, la Mort. La seule limite de l’Homme au regard de la Nature c’est la c onnaissance. Or, la connaissance progresse sans cesse, elle renforce la maîtrise de l’Homme au détriment de la Nature qui cède du terrain à celui qui en dévoile ses secrets, ses lois.
Savoir. Le fait de vouloir «savoir», peut importe la raison qui motive ce désir, change le rapport à la Nature. On peut, sans trop craindre de se tromper, affirmer que ce besoin, ce désir de savoir est une des caractéristiques de ce qu’est l’Homme. Doué d’une intelligence spéculative et pratique, il dispose ainsi de l’outi lui permettant d’aller au-delà de ce qu’est la vie animale: la réalisation de besoins essentiellement guidés par l’instinct… il se crée son propre univers de besoins et pour cela «plie» la Nature à ses désirs.
Dés lors la Nature prend à ses yeux un caractère nouveau, elle n’est plus «celle qui donne», il est «celui qui prend ».
Etre en harmonie avec la nature devient alors pour l’homme une chimère, pire, un non-sens. Un tel état est vécu comme une capitulation ed son pouvoir, de sa maîtrise. Cela dit il ne veut pas détruire la Nature, il veut d’ailleurs plus que l’utiliser… il veut l’instrumentaliser, c’est-à-dire la soumettre à ses besoins. Ses besoin s il les décrète souverains… pour cela il prélève comme bon lui semble, il régule, il modifie, il transgresse les lois de la nature. Il utilise la connaissance qu’il a des lois de la Nature pour la forcer dans la relation qu’il a avec lui. Il ne la respecte plus. Il la viole…il n’y a p as d’autres mots. (Catherine Larrère, 1997)

Le système dynamique homme-nature :

L’homme fait peser sur la nature des menaces bien réelles. Les pollutions, les prélèvements excessifs sur les espèces vivantes, exterminationl’ des «nuisibles», la fragmentation ou la destruction des habitats font disparaître des espèces, accroissent l’érosion de la biodiversité. Mais depuis que l’on envisage la biodiversité dans une perspective dynamique, on souligne que les hommes sont aussi, à l’inverse, capables d’entretenir la biodiversité, comme le montre le bocage normand ou breton. Même la forêt tropicale est souvent le résultat d’une longue co-évolution entreles populations indigènes et leur milieu naturel.
Ce double pouvoir, à la fois de détruire et de maintenir la biodiversité, souligne l’étendue de notre responsabilité. Nous sommes une espèce parmi d’autres, mais une espèce qui exerce une pression de sélection particulièrement forte. lI n’y a plus, sur le globe, d’espace à l’abri de nos interventions. L’idée de conserver la nature dans son intégrité est donc illusoire. En revanche, il nous faut mesurer les conséquences de nos actes sur la poursuite des processus évolutifs afin de les réguler. Le principe d’une «gestion durable» de la biodiversité découle de cet impératif, celui d’un partenariat entre l’homme et la nature.
Mais réguler au nom de quelle valeur? On peut considérer la valeur instrumentale de la biodiversité: les biens et services qu’elle fournit, les connaissances que les scientifiques en tirent. Comme nous sommes attachés à la beauté de al nature, il faut y ajouter les sentiments, esthétiques ou religieux, qu’elle suscite en nous.
Ainsi, « la biodiversité a une valeur en soi», Cela nous conduit à glisser vers sa valeur intrinsèque, ou éthique. La nature a une valeur ensoi, indépendamment des services qu’elle peut rendre à l’espèce humaine. Tout être vivant, parce qu’il existe et déploie des stratégies complexes, non mécaniques, pour rester en vie et sereproduire, a une valeur propre.
Au-delà, la diversité biologique en elle-même, parce qu’elle est à la fois le résultat de l’évolution et la condition de sa poursuite, a aussi une valeur propre, que reconnaît la Convention sur la diversité biologique (Rio, 1992) dans ses premières lignes. On a souvent opposé l’anthropocentrisme de la valeur instrumentale à l’écocentrisme de la valeur intrinsèque, comme s’il fallait faire un choix, comme s’il fallait que périsse le dernier homme pour que vive le dernier loup, ou inversement. Mais, outre qu’une telle hypothèse est parfaitement artificielle, les deux approches peuvent coexister, du moment que l’on s’entend sur une conception dynamique et intégrative de la biodiversité, système évolutif qui inclut l’homme.
Cependant, le développement du génie génétique, quitraite les gènes comme une matière première a introduit un tout autre point de vue sur la biodiversité: on l’envisage alors comme un gigantesque réservoir de ressources qu’il convient d’exploiter sans tarder.
La biodiversité génétique n’est plus synonyme d’unenature à gérer avec prudence; elle devient une source de profits et de conflits, entre ceux qui veulent se l’approprier. (Catherine Larrère, 1997) En conclusion, nous pouvons dire que l’homme appartient à la nature et inversement. Or, c’est l’homme même qui détruit la nature en vuede satisfaire ses besoins. Cela nous amène à affirmer qu’en tant qu’être vivant doué d’intelligence et de conscience, la protection de l’environnement relève entièrement des activitéshumaines. Comme c’est l’homme même qui détruit la nature, mais qu’il est impossible de la conserver sans elle, l’intégration active de celui-ci dans le projet de conservation pourrait être envisagée comme la clé de la pérennisation des RNR.

« Introduction à l’actualité de l’approche participative »

Les projets usant de l’approche participative, sollicitent, mobilisent, encadrent et favorisent la structuration des initiatives des acteurs locaux en tant que bénéficiaires de projet. Aussi, l’instauration d’un climat de partenariat à la place de l’habituel assistanat entre le bailleur et le bénéficiaire est-il un enjeu majeurde l’approche participative. C’est dans ce contexte par exemple qu’on constate l’émergence de la structure associative destinée à rationaliser la participation de la population aux projets de développement, ou que l’on assiste à l’introduction de l’approche participative dans l es programmes nationaux de lutte contre le SIDA ou pour la préservation environnementale.
L’approche participative est ainsi intimement liée à l’existence et aux interventions des organismes de développement. Ces derniers constituent un facteur incitatif et un dénominateur commun pour la participation de la population au processus de développement en milieux rural et urbain. Il faut rappeler toutefois que la démarche participative à d’abord été une réponse à des questions de développement ralu des pays sous-développés en Afrique et à Madagascar en particulier. L’intérêt de l’approche participative pour le milieu urbain est venu plus tard, quand s’est greffée à l’accroissement rapide de la population des villes africaines et malgaches la précarité de vie de cespopulations. Les projets destinés au milieu rural concernent davantage des besoins apparentés à la production agricole, à l’élevage, à la pêche, à la protection de l’environnement, à l’arti sanat en tant qu’activités de soutien des populations rurales. Tandis que les projets en milieu urbain touchent surtout les populations des quartiers dits défavorisés des villes (bidonvilles) et s’attèlent à l’assainissement du cadre de vie, à la réduction du chômage et de la délinquance, à l’apprentissage à la vie citoyenne, etc.
On assiste par ailleurs à un phénomène grandissant et pertinent pour l’approche participative : celui de l’extension de l’espace ru ral-urbain ou urbain-rural qui suscite une mobilisation particulière des populations. Ces dernières ont des modes de vie mixte donc des besoins composites qui engagent plus facilement des interventions transversales du genre approche participative. Dans ce dernier cas, la mise en route de projets à caractère national se rapportant à des priorités de santé publique, d’éducation pour tous, d’impact environnemental, etc. soumet l’approche participative à de nouveaux défis méthodologiques.
Cependant, cette démarche propre au processus de développement, demeure au départ, de manière assez confuse : les rôles des différents acteurs semblent être connus des seuls metteurs en scène des programmes de développement.Or, l’approche participative suppose viser une synergie entre les différents acteurs concernés par les projets de développement, pour que, de bout en bout de l’approche participative, la participation de tous se déroule de façon, à la fois spontanée et rationnelle. L’intérê commun des acteurs est l’appropriation de l’acte de développement et le souci premier de la population qui théoriquement ouvre et clôt le projet doit être la pérennisation des réalisations concrètes du projet.

L’effectivité de l’approche participative :

L’approche participative dérive de la notion de participation. Elle se destine à accompagner les populations bénéficiaires des actes de développement à intégrer un domaine normatif universel. Ceci pose l’existence de normes jugées communes à toute l’humanité pour vivre, s’épanouir, produire, se reproduire, etc. ainsi se tracent les programmes de développement producteurs de projets, qui, dans les cas précis de l’approche participative déterminent les priorités d’action. L’objectif d’une gestion pérenne des biens appartenant à la communauté devrait de ce fait contribuer à réduire la situation de pauvreté des bénéficiaires. Ces enjeux induisent versesdi pratiques que l’approche participative vit au quotidien de l’exécution des projets qu’elle inspire. Ces pratiques sont l’adhésion associative, la contribution matérielle, la formation, les réunions, les auto-évaluations, la gestion, etc. Interviennent enfin dans tout ce processus, les acteurs qui sont les délégués de l’Etat, les responsables de projet ou euxc des organismes de coopération, les représentants des organismes non gouvernementales (ONG), les associations locales et les populations immédiatement concernées par les projets, dénommées « bénéficiaires ». Parmi cet ensemble, il faut distinguer les entités qualifiées de « ressources »ou « partenaires relais » qui exécutent les projets, en somme, les maîtres d’œuvres et les « porteuses » qui inspirent le projet. L’approche participative permet, ainsi, à travers s es pratiques :
o D’identifier la priorité des besoins d’un groupe communautaire cible. C’est la priorisation des besoins .
o De valoriser la démarche volontaire des populationsconcernées et de mobiliser toutes les ressources disponibles (humaines, financières, temporelles, matérielles), autrement dit, promouvoir toutes les initiatives et potentialités de la population cible. C’est l’action de la spontanéité participativet de la conscientisation par l’information et la sensibilisation des populations au processus participatif en particulier, et au processus de développement en général .
o De favoriser le changement de mentalité et de comportement de la population, habituée à recevoir sans la moindre contribution, en exigeant d’elle un apport matériel au projet de développement. C’est la responsabilisation.
En somme, l’approche participative prescrit, d’une part, une implication de la population dans la réalisation des projets de développement, èsd leur phase d’identification jusqu’à leur gestion post réalisation en vue de leur pérennisation, et, d’autre part, le rapprochement de la population locale avec les dirigeants, surtout communaux, pour un partenariat dans le développement local. De toute, évidence, la participation n’est réellement effective qu’à la condition d’une mobilisation et d’un engagement spontanésdes populations. Elle est réelle quand la communauté, en milieu rural ou urbain, estimpliquée totalement dans le processus de développement à long terme, sans intervention extérieure. Dans l’approche participative concrète actuelle, l’information et la sensibilisation jouent, dès lors, un rôle essentiel.

Les caractères de l’approche participative :

Généralement, la pratique distingue trois cas de figure de l’approche participative :
La participation formelle :
Où les populations auxquelles sont destinées les réalisations, se présentent sur les sites, pour la forme, sans se sentir réellement concernéespar la réussite des opérations, pour cela :
Le projet est plus ou moins imposé .
L’opinion de la population concernée est insuffisamment consultée .
La faiblesse de l’IEC (Information-Education-Communication) est constatée .
L’association ne représente pas la population bénéficiaire .
Les responsables n’exigent pas la contribution des bénéficiaires .
Les intérêts des gouvernés et des gouvernants s’opposent .
L’intégration des bénéficiaires dans le processus edla mise en œuvre du programme n’est pas souhaitée par les autres parties.

La participation imposée:

Qui correspond à une mobilisation effective mais réalisée sous la contrainte ou les populations peuvent faire l’objet de représailles ou de sanctions venant de l’administration, pour cela :
Le projet est totalement imposé .
L’opinion de la population concernée n’a jamais étéprise en compte ; L’association n’a pas eu l’aval des bénéficiaires .
Les responsables exigent des bénéficiaires une participation en numéraire, avec un montant précis imposé avec un délai de paiement .
Les priorités venant de la population ne sont pas considérées .
L’intégration des bénéficiaires dans le processus ed la mise en œuvre du projet est totalement exclue.

La participation provoquée:

Où l’initiative vient généralement de l’extérieur mais se traduit néanmoins par un engagement volontaire et responsable des populations, pour cela :
La priorité du projet a été adoptée après sollictitaon et consultation de la population par le biais de plusieurs réunions (par exemple dufokonolona) .
Il n’y a pas de conflit d’intérêts entre la communeet la population en matière de priorités .
L’IEC a moyennement été appliquée .
L’association se situe sur une position médiane au sein de la commune car elle n’a reçu ni l’entière confiance ni le reniement total d e la population cible .
Les responsables (au niveau de la commune ou de l’association) ont pris l’initiative de se mettre à la place des bénéficiaires sans faire appel à eux, pour une grande partie de l’exécution du projet . La participation des bénéficiaires au processus demise en œuvre du projet s’est concrétisée par l’apport de matériaux.

« Les obstacles et le cadre restrictif de l’approche participative »

L’approche participative comporte des avantages dans un projet de développement, mais elle connaît aussi des obstacles et des limites.

Les obstacles à l’approche participative :

Les conditions d’une participation volontaire des populations ne sont pas généralement remplies dans de nombreux projets et actions de développement. Les processus participatifs démarrent rarement de façon spontanée car ils sont généralement initiés par des personnes externes aux groupes concernés. Sur le terrain, l’approche participative se heurte à des facteurs limitant considérablement son impact sur les populations.
· Premier facteur : La participation des populations est perçue du p oint de vue des opérateurs de développement comme un apport nécessaire pour les seules phases des projets nécessitant de la main d’œuvre. Le plus souvent, c’est l’intervention physique qui est sollicitée. Un grand nombre de projets ne souhaitent la participation des populations qu’aux stades d’identification des besoins, et surtout d’exécution des travaux. Peu de projets associent les populations dès la phase de la conception du diagnostic, des phases de suivi des opérations et d’évaluation du projet.
· Deuxième facteur : Des divergences, quant à la forme d’incitation po ur une mobilisation massive de populations, existent entre les opérateurs de développement. Certains projets privilégient la distribution gratuite de vivres, d’autres affectionnent les dons de vivres en échange de travail (vivre contre travail ou VCT). Il arrive même dans certains cas,qu’une mobilisation soit monnayée. Il arrive que dans une même zone pour desactions similaires, plusieurs projets mobilisent des populations avec des moyens différents. Cette situation engendre la méfiance des populations quiont tendance à comparer les avantages de tel ou tel projet, avant de s’engager dans une opération et, qui en outre, perdent de vue les objectifs réels de l’action entreprise.
· Troisième facteur : La participation des populations reste tributaire d’une série d’obstacles sociologiques et culturels : parmi lesquels le caractère autoritaire et centralisateur des gestionnaires de projets ou les conflits internes à certaines communautés, les conflits entre cadres de terrain et autorités locales, le poids de la tradition, les effets pervers de l’assistance en cas d’aléas naturels, enfin, le problème général de la gestionet de la formation.
Lors des travaux d’exécution du projet, les bailleurs et les gestionnaires de projet se réfèrent, avant tout, aux indicateurs quantitatifs(nombre des ménages contactés, nombre des associations fondées légalement, nombre de projetsréalisés…). Or, puisque les objectifs misent avant tout sur la conscientisation et le changement de comportements des populations bénéficiaires, s’impose la prise en considération esd indicateurs qualitatifs, tels que la cohésion sociale, le niveau de vie, le niveau intelectuel de la population cible, etc.
Mais dans la course aux obligations des résultats,considérées comme le premier indicateur de réussite avec un délai imparti pour la finalisationdes projets, les différents partenaires du programme sont, souvent dans l’impossibilité de prendre en compte tous les aspects des problèmes socioculturels rencontrés. Cela exige, eneffet une grande disponibilité en temps de part et d’autre.
Par ailleurs, nous pouvons aussi constater quelques traits caractéristiques de l’approche participative :
– Les pouvoirs publics utilisent les organisations à la base à des fins principalement politiques .
– Les ONG (Organisations Non Gouvernementales) à qui on suscite des sources de financement s’empressent de répondre favorablement pour justifier leur présence sur le terrain .
– Les leaders d’opinion et les autorités locales récupèrent à leurs profits les retombées positives des projets.
La population, initiatrice de projets ?
Dans la majorité des cas, lorsqu’on réussit à cerne les priorités selon les cibles, d’autres contraintes (budgétaires, matérielles, etautres) entrent en compte. Ce qui explique que la priorité des projets de développement dans eurl majorité a été provoquée, dès fois même imposée. Il reste donc aux responsables à trouver les moyens de faire adhérer la population cible, si on veut que les objectifs de l’approche participative soient atteints et les enjeux internalisés. Il s’agit là d’un processus long et semé d’embûches où l’on est confronté aux réalités socio-économiques et culturelles du rrainte. Lors des phases de sensibilisation et de priorisation des projets au niveau de la population, la prise de décision lui revient théoriquement.
Par ailleurs, chaque organisme de coopération a déjà son domaine spécifique d’intervention et donc, les projets sont déjà définis auparavant,ce qui oblige les bénéficiaires à accepter les projets, par exemple le PAIQ (Programme d’Appui aux Initiatives des Quartiers) finance les infrastructures, l’ANAE (Association Nationale pour l’Action environnementale) intervient seulement dans la protection de la forêt et le reboisement, la FAO (organisations des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), la pêche, etc. De ce fait, la population comprend aussi qu’il suffit tout simplement de se conformer aux des exigences des bailleurs de fonds pour obtenir le financement d’un projet : « pour être à la mode, lorsqu’un confectionneur de « vovo » ou de puits est de passage, vous demandez un « vovo ». De même si un constructeur d’école est là, vous demandez une école sans pensersi des élèves vont venir y étudier ». Nous frôlons, ici, l’effet pervers de l’approche partici pative. La population adopte des stratégies de soumission et d’acceptation des projets qui se présentent à elle afin d’obtenir « quelque chose ». Lorsqu’on en arrive là, il faut commencer à se poser des questions sur la méthode et surtout sur l’état d’une population en manque et incapable de peser sur les décisions.

Le cadre restrictif de l’approche participative :

o La contrainte temps : A travers l’application de l’approche participat ive, le but final des organismes de développement est de réaliser desprojets dans un délai déterminé au préalable. Les indicateurs de résultats sont souvent quantitatifs, comme par exemple le nombre de projets réalisés, les nombresde bénéficiaires touchés par le projet, le taux de décaissement, etc. Or, le temps exigé par les étapes de préparation et de définition des projets avec la participation de la population cible est difficilement maîtrisable. Des indicateurs qualitatifs doivent nécessairement être considéré ainsi : le changement de comportement et de mentalité de la population cible, le sentiment d’appropriation, la prise de responsabilité, etc.
o Les obligations de résultats: Elles sont dictées par les contraintes au niveau des organismes de coopération qui mesurent leur réussite selon le taux de décaissement des budgets alloués aux projets de développement. Apparemment, par l’approche participative, on cherche l’adhésion de la population, mais en fin de compte, les projets doivent être réalisés selon les cadences finiesdé préalablement.
o La capacité d’absorption de la population: Cette capacité, définie en premier lieu par son niveau, limite l’adhésion des populations aux projets, notamment en ce qui concerne leur participation sous forme d’apport financier. Même si les personnes voulaient participer au développement de leur localité, le problème financier constitue un obstacle : « Déjà en étant des nécessiteux, pourquoi on nous demande de payer alors qu’on doit nous aider ? » Or il s’agit, en fa it de conduire par la pratique la population à comprendre les objectifs de l’approche participative (sentiment d’appropriation des réalisations et de responsabilisation). Il est généralement difficile de réclamer des apports financiers à la population, car auparavant c’était l’Etat qui prenait tout à sa charge.
o L’effritement de la cohésion sociale: L’approche participative, dans ses formes appliquées par les organismes de développement est une méthode relativement nouvelle pour la population. Or, on sait que les Malgaches sont en général réticents vis-à-vis des nouvelles démarches, surtout quand ils ont la possibilité de les refuser. Ils ne se précipitent pas sur les méthodes qui nécessitent un temps de familiarisation. Ainsi, selon l’adage « sarotra ny miala amin’ny mahazatra », qui se traduit litteralement : « il est difficile de changer les habitudes » et « zavatra tsy hay tsy hibitabitahana », qui signifie : « on ne s’enhardit pas pour les choses inconnues ». En effet, les malgaches ont été accoutumés ces dernières années, à un mode de vie traduit par l’expression « samy mandeha, samy mitady », littéralement : «chacun se débrouille comme il peut », fondé sur un esprit individualiste. Chacun cherche actuellement à vivre sa vie de façon indépendante, et même au détriment des autres (non respect des biens publics, vandalisme, etc.). En effet, sous la pression des difficultés économiques, les Malgaches ont progressivement et inexorablement adopté des comportements individualistes, mettant à mal leurs habitudes soci ales de type traditionnel. Or, l’approche participative, supposant la concertation et le consensus, les oblige à réapprendre la solidarité assortie de préceptes nouveaux de rationalité dans la conduite de stratégies de développement.
Les projets de développement se sont toujours heurtés à la particularité des questions sociologiques et culturelles des régions. Il conviendrait alors de faire davantage appel aux connaisseurs des traditions de la localité concernée (ou des anthropologues) pour amener simplement la population cible à participer et à adhérer au projet dont elle sera le bénéficiaire. On éviterait sans doute les mauvaises surprises allant jusqu’à la destruction physique des réalisations par les bénéficiaires eux mêmes. Une stratégie d’approche qui se base sur le principe de la « tâch e d’huile » peut résoudre des problèmes. En effet, elle rallie les gens qui se sentent concernés par le projet et leur réussite peut inciter alors, les sceptiques à l’adhésion.
Pour conclure, l’approche participative est devenue un leitmotiv de processus de conscientisation des populations dans les pays du tiers monde, elle est aujourd’hui considérée comme un vecteur de développement dès lors que les responsables de projet arrivent à responsabiliser les acteurs. Cependant, la participation qui nécessite une mobilisation et un engagement des populations sur la base de projet n’est jamais effective. Le plus souvent, le centre de projet se trouve ailleurs, conçu par les intellectuels sans concertation et sans prise en compte de besoins des populations concernées qui par la suite se trouvent dans l’obligation d’adhérer par la force des choses à un projet qui n’a aucun intérêt pour elles.
Madagascar est un pays qui tend vers la démocratie comme dans les pays européens. Ce n’est pas le système qu’il faut condamner mais les hommes qui travaillent dans le système. Comme partout, il y a des projets qui marchent avec et pour les populations, il y a des projets qui échouent parce qu’ils sont mal montés, mal équipés et quelquefois sans intérêt pour les populations. Enfin, pour qu’un projet puisse obtenir l’adhésion des populations cibles, il faut partir du principe que les êtres humains quelle quesoit leur situation ne sont pas des « idiots culturels » (Garfinkel) et qu’ils sont en capacité de réfléchir, d’anticiper, de participer et surtout de construire leur monde, dès lors qu’on leur en donne l’occasion.
Immergé dans le cercle vicieux de la pauvreté, le aysanp pauvre se trouve en difficulté pour l’amélioration de son niveau de vie. Par la faiblesse de la productivité et l’insuffisance de revenus, la population paysanne est incapable de subvenir à ses besoins vitaux, pour cela elle se met à exploiter perversement les ressources naturelles. C’est l’homme lui-même qui détruit la biodiversité or il est impossible de laconserver sans lui, il serait alors un partenaire évident pour la conservation pérenne des ressourcesnaturelles renouvelable. Mais cela nécessite une participation, voire une intégrationactive de la population locale dans le projet de conservation généré par Madagascar National Parks (MNP).

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : LE CERCLE VICIEUX DE LA PAUVRETE DANS LE MILIEU RURAL
Section 1 : « La pauvreté en milieu rural à Madagascar »
1. Les problèmes du monde rural à Madagascar
2. Arbre des problèmes de la pauvreté en milieu rural
Section 2 : « Le modèle du cercle vicieux de la pauvreté »
1. Présentation du cercle vicieux de la pauvreté
2. Le cercle vicieux de l’instabilité politique
3. Tableau 1 : typologie des risques présents dans les zones rurales pauvres
CHAPITRE II : LA THEORIE DES BESOINS SELON « ABRAHAM MASLOW »
Section 1 : « La hiérarchisation des besoins »
PARTIE I : LE CADRE THEORIQUE
1. Classification des besoins de l’Homme
2. La pyramide des besoins de MASLOW
Section 2 : « Les limites et les critiques sur la théorie des besoins de MASLOW»
1. Défauts et limites du modèle théorique
2. Les recherches et critiques sur la validité scientifique de la théorie
Section 3 : « L’aspect psychologique de la théorie et les classifications voisines des besoins »
1. Aspects psychologiques et processus mentaux
2. Classifications voisines des besoins
CHAPITRE III : L’HOMME ET LA NATURE
Section 1 : « La biodiversité, qu’est ce que c’est ? »
1. Essai de définition de la biodiversité
2. Les menaces et la destruction de la biodiversité
3. La réduction du rythme d’appauvrissement de la diversité biologique
Section 2 : « L’Homme appartient-il à la nature ? »
1. Le divorce entre l’Homme et la nature
2. Le besoin de dépassement de la nature
3. Le système dynamique homme-nature
CHAPITRE IV : L’APPROCHE PARTICIPATIVE
Section 1 : « Introduction à l’actualité de l’approche participative »
1. L’effectivité de l’approche participative
2. Les caractères de l’approche participative
2.1 La participation formelle
2.2 La participation imposée
2.3 La participation provoquée
Section 2 : « Les obstacles et le cadre restrictif de l’approche participative »
1. Les obstacles à l’approche participative
2. Le cadre restrictif de l’approche participative
PARTIE II : LE CADRE D’ETUDES ET LA CONNAISSANCE DU MILIEU OBSERVE
CHAPITRE I : L’ASSOCIATION MADAGASCAR NATIONAL PARKS (MNP)
Section 1 : « Le cadre institutionnel de MNP »
1. Contexte et Historique
2. Le Cadre juridique
3. Localisation géographique
4. Les Missions et Objectifs
5. Les partenaires et les ressources financières
Section 2 : « Le cadre organisationnel de MNP »
1. La structure de l’organisation
2. Les organigrammes
CHAPITRE II : LA RESERVE SPECIALE D’AMBOHITANTELY (RSA)
Section 1 : « La notion d’aire protégée et des zones qui l’entourent »
1. Classement des aires protégées
2. Les zones constituantes des aires protégées
3. La création d’une aire protégée
Section 2 : « Les bases de données sur la RSA»
1. Historique et cadre juridique de la RSA
2. Localisation géographique du site
3. Autres informations sur la RSA
4. Financement
5. Les problèmes relatifs à la RSA
Section 3 : «Le zonage de la RSA»
1. Le zonage de la RSA
2. La carte de zonage de la RSA
Section 4 : « La Structure Opérationnelle de Conservation ou SOC de le RSA »
1. Mission de la SOC
2. Les Infrastructures existantes au bureau d’accueil de la RSA
3. Exploitation du site
4. Relation de la SOC avec les partenaires locaux
CHAPITRE III : LES ZONES PERIPHERIQUES (ZP) DE LA RSA
Section 1 : « La population et la vie sociale »
1. Les infrastructures scolaires
2. L’habitation
3. La ration alimentaire
5. Les distractions
6. Les problèmes sociaux
Section 2 : « Les us et coutumes »
1. La circoncision
2. Le mariage
3. L’exhumation
5. Les tabous
Section 3 : « Les activités économiques de la population »
1. L’agriculture et l’élevage
2. Les autres activités économiques
Section 4 : « Les attentes de la population locale »
1. Les attentes profondes de la population
2. Les besoins d’amélioration des activités de base
CHAPITRE I : LE COMITE D’ORIENTATION ET DE SOUTIEN A L’AIRE PROTEGEE (COSAP)
Section 1 : « Généralité sur le Comité d’Orientation et de Soutien à l’Aire Protégée »
1. Aperçu historique du COSAP
2. Mission
3. Rôles et attribution
4. Composition du COSAP
PARTIE III : LE COMITE D’ORIENTATION ET DE SOUTIEN A L’AIRE PROTEGE, LA CONSERVATION EFFICACE DE L’AIRE PROTEGEE ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE DANS LES ZONES PERIPHERIQUES
5. Intégration du COSAP au sein du Conseil d’Administration (CA) de MNP
6. Fonctionnement
Section 2 : « Le COSAP à Ambohitantely »
1. Mode de création
2. Les membres du COSAP à Ambohitantely
3. Jugement évaluatif du COSAP à Ambohitantely
Section 3 : « Discussions et recommandations pour l’efficacité du COSAP à Ambohitantely »
1. Le renforcement des capacités des membres
2. L’organisation des réunions
3. La participation active des membres
4. La satisfaction des besoins matériels des membres
CHAPITRE II : LA PROMOTION D’ATTITUDES FAVORABLES A LA CONSERVATION DE L’AIRE PROTEGEE ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE
Section 1 : « La promotion d’attitudes favorables à la conservation des AP »
1. L’identification de thèmes prioritaires
2. L’identification et la focalisation sur des publics cibles prioritaires
3. L’appropriation et l’adaptation aux réalités régionales et locales
4. La recherche de synergie et de partenariats
5. La mise en oeuvre de stratégies d’intervention adaptées
Section 2 : « Les aires protégées et le développement durable »
2. L’apport des AP pour le développement durable
Section 3 : « L’opinion de la population locale sur le COSAP »
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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