Corrélation entre croissance et développement
La croissance économique est une condition nécessaire au développement d’un pays ou d’une région. En effet, l’augmentation du PIB implique une augmentation des richesses économiques crées, ce qui améliore théoriquement le niveau de vie de la population de façon progressive et régulière. Ainsi, tous les pays à niveau du PIB élevé ont connu un processus de croissance régulière pendant plusieurs années, voire plusieurs décennies. Mais la croissance n’est pas la seule condition à enclencher un véritable processus de développement. Si la richesse crée n’est pas vulgaire mais profite à certaine partie de la population, ou à un seul secteur économique du pays, (secteur exportateur), le développement ne suivra pas.
L’efficacité d’un système éducatif et d’un système de santé
L’éducation revêt le caractère d’un investissement, notamment, elle constitue un énorme investissement, d’où la formule de Spinoza : « Le savoir est le seul bien qui ne diminue pas quand on le partage ». (3) L’accumulation du capital humain influence l’efficacité du système éducatif. La notion de capital humain renvoie à un concept très large qui incorpore aussi bien le niveau d’éducation ou de qualification des individus que l’état de santé ou d’hygiène. L’accumulation du capital humain a des effets positifs sur la croissance à long terme car la formation et l’éducation permettent d’accroître la productivité du travailleur et d’augmenter la production de demain. L’amélioration de la santé et l’évolution du secteur éducation de la population sont des éléments essentiels du développement car, de façon prospective, elles permettent d’augmenter la productivité du travail et d’assurer la pérennité du processus de croissance. Du côté du secteur éducation, un consensus de la communauté internationale existe : « Depuis la Conférence d’Addis-Abeba (1961) jusqu’au Forum de Dakar (2000), l’objectif de l’éducation pour tous est affirmé comme facteur de croissance, de réduction des inégalités et de construction de la citoyenneté … » (4). Différentes preuves ont été avancées pour étayer cette assertion, dont on peut citer entre autre : le cas des pays industrialisés, historiquement, le développement économique a précédé le développement éducatif. A part ceci, dans les années 60, « la formation initiale du Capital humain, les faibles écarts de revenus (indice de Gini) et une transition démographique précoce peuvent être considérés comme les trois facteurs essentiels du décollage des pays d’Asie de l’Est ». (5) A l’instar de ces différentes assertions, différentes approches de développement ont été construites tout au long de l’histoire. Elles reposent sur des principes qui se diffèrent de l’une à l’autre.
Le rôle de l’éducation dans les perspectives de développement régional
D’après ce qui a été énoncé au premier chapitre concernant les conditions du développement, l’éducation est l’un des piliers du développement. Il a été aussi mentionné qu’à (7) partir de la Conférence d’Addis-Abeba (1961) jusqu’au Forum de Dakar (2000), l’éducation pour tous a pour but d’être un facteur générateur de croissance, de réduction des inégalités et de construction de la citoyenneté. A l’égard de cette assertion, et en partant à titre d’exemple de la définition donnée par David Ricardo sur les origines de la pauvreté selon laquelle cette dernière résulte d’un niveau de salaire très bas des travailleurs ne pouvant pas couvrir leur dépenses en matière de besoins de base, le secteur éducation contribue largement à la réduction de la pauvreté. Les inégalités constituent apparemment l’une des unanimités aux définitions de différentes approches données sur les caractéristiques de la pauvreté. Dans cette optique, les Classiques affirment que les pauvres et les riches ont toujours vécu côte à côte, toujours inconfortablement, parfois de manière dangereuse. Ainsi, Plutarque (8) affirmait que : « Le déséquilibre entre les riches et les pauvres est la plus ancienne et la plus fatale des républiques. Les problèmes résultants de cette coexistence et particulièrement celui de la justification de la bonne fortune de quelques un face à la mauvaise fortune des autres, sont des préoccupations de l’être aujourd’hui ». L’éducation est un facteur de réduction des inégalités (de revenus, disparités entre les sexes en matière éducative…), diverses raisons ont été avancées pour étayer ce raisonnement. Par définition, l’éducation est une formation de Capital humain. Cette formation revêt diverses formes dont on peut citer entre autres : la scolarisation des enfants à tous les niveaux (primaire, secondaire, … etc.), les formations techniques et professionnelles, les formations supérieures en vue d’améliorer les connaissances déjà acquises (Obtention de diplômes supérieurs à l’issu de la formation) Pour la scolarisation des enfants, ceux qui ne sont pas encore en âge de travailler doivent être insérés dans le monde de l’étude. Ce plan d’action requiert notamment des moyens consacrés à l’enseignement de base en vue d’accroître l’efficacité : d’un système éducatif efficient, réaménagement des infrastructures et des équipements pédagogiques, construction de nouvelles écoles. L’objectif est que la majorité de plus en plus grande de la population de la région ou du pays concerné sache lire, écrire et compter. Cette voie permet aussi de construire de manière performante la citoyenneté. Ainsi, de façon prospective, « la promesse de scolariser tous les enfants et de combler les disparités entre les sexes en matière éducative symbolise l’immense espoir de briser le cercle vicieux de la transmission de la pauvreté de génération en génération ». (9) La formation ou l’accumulation du capital humain peut aussi s’opérer par le biais des formations professionnelles. Cela ouvre la voie aux chômeurs en vue d’améliorer leur condition de vie. Des expériences montrent l’importance accrue de la formation technique et professionnelle dans les perspectives de développement régional. Cela étant, la nécessité de cadres supérieurs reste toujours indéniable. Il s’agit de veiller à une meilleure adéquation de ces formations supérieures aux besoins de l’économie, ce qui justifie l’affirmation de Jacques ATTALI : « La formation deviendra la première forme de l’investissement, non seulement pour soi mais pour la collectivité ». (10) Depuis longtemps, l’on admet que les difficultés particulières d’insertions professionnelles (chômage de longue durée, analphabétisme, illettrisme, problème de maîtrise de la langue, …) sont caractéristiques de la pauvreté. Face aux problèmes de chômage qui persistent dans l’économie surtout dans les pays en développement, GUY AZNAR, à travers son ouvrage intitulé : « La fin des années chômage », a avancé diverses solutions permettant d’inclure et d’insérer les personnes actives, qui se trouvent à la frange du marché de travail dans le monde de l’emploi. (11) Les études-formation pour les jeunes font parties de ces solutions. Les formations professionnelles (à court ou moyen terme) sont indispensables au développement des petites et moyennes industries et des petites et moyennes entreprises. A l’exemple du Portugal, les entreprises d’insertion, par l’insertion ou la réinsertion professionnelle, doivent avoir comme objectif la lutte contre la pauvreté. En outre, l’éducation et le développement rural sont étroitement liés car la première est aussi au service de la seconde. En réalité, les grandes famines frappent durement les pays sous-développés qui ont du mal à couvrir les besoins alimentaires de ses populations. Ce ne sont pas seulement les changements climatiques qui provoquent les famines mais fondamentalement de la mauvaise allocation des facteurs de production existants qui entraine particulièrement la faiblesse de la production vivrière. Cette déconfiture aura comme remède des formations en techniques de production. A l’exemple IVOIRIEN, d’après Jean-Paul NGOUPANDE, Ancien Premier ministre de la République centrafricaine, « De nombreux centres de recherche travaillant principalement sur l’agriculture et répartis sur tout le territoire traduisaient la volonté d’asseoir le développement économique sur un enseignement de qualité ». (12) Donc, il faut promouvoir toutes les filières techniques et professionnelles liées aux métiers ruraux. Bref, l’éducation est une fin en soi en matière de développement humain et l’une des clés du progrès dans d’autres domaines.
Les faiblesses de l’éducation dans cette région
En termes de responsabilités l’Administration n’assume pas intégralement les leurs dans le secteur éducatif. Cette situation s’explique par différentes raisons : L’existence/ la présence des arriérés de paiement démotive le corps enseignant. Cette région manque de supervision et de contrôle dans le secteur éducatif à tous les niveaux. Dans ce secteur, la région est caractérisée par des dotations inégales en moyens et méthodes entre Etablissements privés/Publics/Urbains/ruraux. Cette région manque de centre de documentation à l’éducation Les axes stratégiques de l’enseignement ne sont pas clairement compris par la population. Par rapport à la situation politique du pays, on constate une absence de continuité du secteur éducatif. Cette région manque de personnels enseignants et d’équipements pédagogiques. Les problèmes majeurs et permanents de l’éducation résident dans la mentalité, le faible niveau de formation du corps enseignant et la présence d’informations. Le niveau de connaissances linguistiques des enseignants : (Anglais, français) est relativement faible. Les paysans manquent d’information sur les conditions d’accès des bacheliers à l’université. Les formateurs et les enseignants en milieu urbain et rural ne sont pas bien formés. Cette région manque de centre de formation Les comportements des jeunes se détériorent suite à l’imitation des cultures étrangères. Dans le cadre de ce secteur, on constate un manque de dialogue et d’échange entre les parents d’élèves et les enseignants, On constate aussi un manque de sensibilisation des paysans en difficulté pour l’insertion scolaire de leurs enfants qui sont considérés comme force de travail à valoriser dans les travaux agricoles.
Recommandations
Alors, pour ne pas handicaper le développement économique de cette région et pour réduire encore de manière performante la pauvreté dans cette région, voici quelques recommandations :
→ Dans le domaine économique : Le problème à Madagascar est que la structure coloniale est toujours gardée dans l’armature urbaine nationale, laquelle a pourtant été conçue pour servir les intérêts des colons. C’est pourquoi, les productions dans les zones rurales se poursuivent mais la défaillance se situe surtout dans le secteur secondaire et tertiaire. Or, à l’image des Pays développés, les activités de transformation et de services qui sont génératrices de valeurs ajoutées sont plus florissantes dans les villes. C’est d’ailleurs ces activités qui font d’une zone une ville. Malheureusement, les villes malgaches sont avant tout, des agglomérations démographiques avec un niveau d’équipement faible et des fonctions banales, sans rapport avec la masse de la population. Cette situation reflète relativement la réalité dans la région SOFIA. Pour cela, les villes doivent jouer leurs fonctions économiques pour développer l’économie de cette région.
→ En matière d’éducation, il s’agit spécifiquement de :
– renforcer les enseignements supérieurs
– Mettre en place un lycée technique et surtout en faveur des jeunes préférant de façon prospective à exercer des métiers ruraux.
– Améliorer le taux d’achèvement au niveau secondaire (1er cycle et 2nd cycle) et soutenir les enseignements à ce niveau
– renforcer la participation et regroupement des jeunes
– Pérenniser les activités de la maison des jeunes crée.
→ Au niveau du secteur agricole, il s’agit de renforcer l’appui aux agriculteurs pour encore améliorer la productivité, notamment leur fournir des moyens de production , des semences améliorées et des techniciens encadreurs, et élargir la formation en faveur de ces paysans sur l’utilisation des nouvelles techniques agricoles
→ Enfin, dans l’ensemble de la région : selon l’EPM 2010 INSTAT, le taux d’activité dans la région SOFIA est de 65%, donc il existe une marge de 35% (le taux d’activité selon l’EPM 2010 définit le rapport entre l’effectif de la population active et celui de la population en âge de travailler (15ans et plus). Ce taux indique aussi le volume de l’offre de travail disponible pour l’économie et le niveau d’insertion des individus dans le marché du travail. Cette marge peut être mobilisée en sensibilisant cette partie de la population active, considérée comme acteur de développement à intégrer dans le monde du travail que ce soit dans le secteur formel ou dans le secteur informel. Le Secteur informel joue un rôle palliatif face aux distorsions du marché du travail et permet également entre autre la formation du capital humain et le recyclage des matériels et équipements dépassés etusés . Pour Madagascar, des progrès ont été constatés en matière de données statistiques fiables pour appuyer les décisions politiques sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, mais des améliorations sont également espérées.
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Table des matières
Introduction
1 ère partie : CONNEXION THEORIQUES ENTRE LE DEVELOPPEMENT ET LA REDUCTION DE LA PAUVRETE
Chapitre 1 : Notion et Généralités sur le processus de Développement
Section1 : Généralités sur le processus de Développement
1.1 Définition du processus de Développement
2.1 Les conditions du développement
a. Corrélation entre croissance et développement
b. Restructurations économiques et sociales
c. L’efficacité d’un système éducatif et d’un système de santé-
Section 2 : Brève revue de littérature sur les approches de développement régional et la développement régional et la réduction de la pauvreté
Chapitre 2 : Dans quelles mesures le développement régional constitue-t-i-il une voie de sortie à la pauvreté
Section 1 : Développement du secteur social et Réduction de la pauvreté
1.1 Le rôle de l’éducation dans les perspectives de développement régional
1.2 La contribution de l’inclusion financièreà la lutte contre la pauvreté
Section 2 : Développement du secteur productif et réduction de la pauvreté
2.1 Développement régional basé sur l’agriculture
a. La croissance agricole et la réduction de la pauvreté et de la faim
b. L’économie rurale non agricole et la réduction de la pauvreté
2.2 Liens entre secteur de l’élevage et pauvreté
2 ème Partie : ETAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT POUR LA REDUCTION DE LA PAUVRETE DANS CETTE REGION
Chapitre 1 : Présentation de la région SOFIA
Section 1 : Population, Secteur d’activité, Secteur social
a) Population et Démographie
b) Enseignement et éducation
c) Agriculture
Section 2 : Analyse des Forces – Faiblesses – Opportunités – Menaces de chaque secteur étudié
2.1 L’agriculture
a) Les forces de l’Agriculture dans la région SOFIA
b) Les faiblesses de l’Agriculture dans la région SOFIA
c) Les Opportunités de l’Agriculture dans la région SOFIA
d) Les menaces de l’agriculture dans cette région
2.2 L’Elevage
a) Les forces de l’élevage dans la région SOFIA
b) Les faiblesses de l’élevage dans cette région
c) Les Opportunités du secteur élevage dans cette région
d) Les menaces du secteur élevage dans cette région
2.3 L’éducation
a) Les forces de l’éducation dans la région SOFIA
b) Les faiblesses de l’éducation dans cette région
c) Les opportunités de l’éducation dans cette région
d) Les menaces de l’éducation dans cette région
Chapitre 2 : par quelle approche de développement pourra-t-on réduire la pauvreté dans cette région ?
Section 1 : les Méthodes de développement favorables à diminution de la pauvreté dans cette région
1.1 Le Développement du Capital humain
1.2 Le renforcement du secteur agricole
Section 2 : Evaluation de l’état de pauvreté dans cette région
2.1 Diagnostic des impacts du développement du capital humain et celui du développement agricole sur la réduction de la pauvreté dans cette région
a) Le secteur éducation
b) Le secteur agricole
2.2 Recommandations
Conclusion
Remerciements
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