LA RECONSTRUCTION DES CASES D’HABITATIONS POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE DE LA COMMUNAUTE

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Typologie de l’habitat en générale

L’habitat urbain :

L’habitat urbain est destiné à être occupé par des activités résidentielles dans un espace urbain, selon des modalités particulières et diverses d’occupation du sol caractérisé par une utilisation de la surface urbanisée relativement élevée et par une organisation et une structuration complexe des objets et lieu construit.
L’habitat urbain est caractérisé par « l’habitat collectif » qui est défini comme « l‟habitat le plus dense et se trouve en zone urbaine, se développe en hauteur .Les espaces collectifs sont partagés par tous les habitants, l‟individualisation des espaces commence à partir de l‟unité d‟habitation »35. Cet habitat collectif présente des spécificités tels que :
 son caractère urbain.
 ces différentes typologies.
 les espaces communs.
 sa densité.
 le logement.

L’habitat rural :

L’habitat rural est une unité à la fois spatiale et sociale. Il réside dans différents types d’habitations, de cadres et modes de vie, de structures sociales et socioprofessionnelles de relations, d’activités et d’intérêts des communautés rurales. A l’instar des sociétés urbaines, les sociétés rurales se caractérisent et se démarquent par leurs spécificités, leurs traditions, leurs moeurs et coutumes. L’habitat rural se distingue aisément par sa fonction première qui est agropastorale.
Une des caractéristiques de l’habitat rural est l’habitat groupé, c’est un lieu de vie où habitent plusieurs entités (familles ou personnes) et où l’on retrouve des espaces privatifs et des espaces collectifs. Les dimensions spatiale, sociale, idéologique, autogestions et temporalités déterminent ainsi ce type d’habitat. Composé d’espaces privés ainsi que d’espaces communs qui prône l’épanouissement de la vie sociale (au travers des espaces communs) sans altérer l’épanouissement de l’individu (au travers de sa sphère privée).
L’autre caractéristique de l’habitat rural est l’habitat dispersé. L’habitat est qualifié de dispersé quand la majeure partie de la population d’une zone donnée habite soit dans des hameaux soit dans des fermes isolées.
Par conséquent, concevoir et réaliser des habitations mieux adaptées aux besoins de la population est donc primordial. Cette conception de l’habitat et des habitations en générale s’inscrit donc dans le processus du « Développement Durable » des communautés. Pour étayer encore cette relation de l’habitation avec le développement durable, mettre la reconstruction des cases d’habitations dans le cadre de la gestion des risques et des catastrophes est déterminante quant à la contribution ou non de la reconstruction de ces cases au développement durable de la communauté.

Concepts–clés de la gestion des risques et des catastrophes relatifs à la reconstruction des cases d’habitations

Cette section est constituée par des concepts–clés proposés par différentes auteurs et institutions concernant la gestion des risques et des catastrophes.

Catastrophe

La compréhension de la catastrophe est fondamentale pour cette étude. La catastrophe est définie comme « Une perturbation sérieuse du fonctionnement d‟une communauté ou d‟une société due à des évènements dangereux interagissant avec des conditions de vulnérabilité et d‟exposition, conduisant à d‟importants impacts et pertes humaines, matériels, économiques et environnementaux.»36. Il est précisé que la catastrophe est souvent décrite comme « (i) le résultat d‟une combinaison entre l‟exposition à un danger, (ii) les conditions de vulnérabilité existantes, et (iii) l‟insuffisance des capacités ou des mesures visant à réduire ou à faire face aux éventuelles conséquences négatives »37. La considération de la catastrophe met en exergue la « rupture » et la « discontinuité » de fonctionnement et les impacts importants, soulignant que la catastrophe s’apparente à un « changement d’état », se distinguant de l’aléa qui lui est un facteur causal (phénomène naturel ou processus anthropique). En effet, la perception profane tend à définir les aléas, qui sont à l’origine des catastrophes, comme des catastrophes en elles–mêmes. À l’instar des aléas naturels hydrométéorologiques (cyclones, inondations, etc.) nommés à tort des « catastrophes » alors que ce n’est pas le cas. Un aléa n’est pas une catastrophe, la catastrophe est la conséquence néfaste de l’interaction de l’aléa et de la vulnérabilité d’un actif par rapport aux types et caractéristiques de cet aléa. Par ailleurs, sans la convergence de l’aléa avec la vulnérabilité des actifs à celui–ci, les aléas restent simplement des phénomènes naturels.

La gestion des risques et des catastrophes

En 2002, des recherches identifiaient et comparaient les différents paradigmes et leurs praxis de la gestion des catastrophes. Ces paradigmes étant: « la gestion complète de l’urgence, la résistance des communautés aux catastrophes, la résilience des communautés aux catastrophes, le développement durable et mitigation durable des aléas, le développement invulnérable, la gestion complète de la vulnérabilité »50. Les approches étudiées s’orientaient plus sur la réponse aux catastrophes. Depuis quelques années, le paradigme de la « réduction des risques de catastrophe »51 est suivi du fait qu’il englobe les autres paradigmes, profitant des forces et combler les lacunes de ces dernières, en suivant une approche intégrer (« mainstreaming ») multidimensionnelle et multidisciplinaire52.
La gestion des risques de catastrophe a pour objectif principal la réduction substantielle des risques de catastrophes53 et que « la réduction des risques de catastrophe comprend des disciplines telles que la gestion des catastrophes, la mitigation et la préparation à l‟urgence, mais la RRC est également considérée comme faisant partie intégrante du développement durable »54. D’après les Nations Unies, la Gestion des Risques de Catastrophes se définit comme étant « l’application des politiques, processus et actions de réduction des risques de catastrophe pour prévenir de nouveaux risques, réduire les risques de catastrophe existante et de gérer les risques résiduels, contribuant au renforcement de la résilience »55 et que la réduction des risques de catastrophes est « l’objectif d‟une politique visant à prévenir les nouveaux risques, réduire des risques de catastrophe existants et gérer les risques résiduels, le tout contribue à renforcer la résilience »56.

La réponse ou réponse d’urgence post catastrophe

Dans la phase d’urgence où la réponse constitue les actions entreprises immédiatement à l’impact de l’aléa (durant ou juste après, dépendant du type et des caractéristiques de l’aléa). La réponse est une phase transitive vers les activités plus durables du « relèvement ». La réponse est considérée comme la première phase de la post catastrophe comme indiqué dans la figure 2 p.17 infra. Selon les Nations Unies, la réponse constitue « l‟action entreprise pendant ou immédiatement après une catastrophe afin de sauver des vies, de réduire les impacts sur la santé, de garantir la sécurité publique et de répondre aux besoins essentiels des populations affectées »60.

Le relèvement, la réhabilitation et la reconstruction

Le relèvement est décrit « comme le processus par lequel une communauté sinistrée cicatrise ses plaies, réaffirme son ordre, acquiert ou réacquiert des préoccupations. Dans ces contextes, la récupération est synonyme de reconstruction, c‟est à dire de reconstruction après impact des structures physiques; et rétablissement psychosocial (récupération des problèmes émotionnels et de santé liés au bien être des individus et de la communauté affectés) »61.
Selon les Nation Unies, le relèvement est définit comme « les décisions et actions visant à restaurer ou à améliorer les moyens de subsistance, la santé, ainsi que les systèmes et activités économiques, physiques, sociaux, culturels et environnementaux d‟une communauté ou d‟une société touchée par une catastrophe, en s‟alignant sur les principes du développement durable incluant de reconstruire en mieux pour éviter ou réduire les risques de catastrophe futurs »62. Concernant la reconstruction, elle est considérée comme « la réparation à moyen et à long terme et la restauration durable des infrastructures critiques, des services, des habitations, des installations et des moyens de subsistance requises pour assurer le fonctionnement complet d’une communauté ou d’une société affectée par une catastrophe »63 et la réhabilitation est « la restauration rapide et basique des services et des installations pour le fonctionnement d’une communauté ou d’une société affectée par une catastrophe »64.

Dimension temporelle de la reconstruction post catastrophe

La figure 2 (p.17) montre bien l’enjeu de la temporalité de la post catastrophe à travers la modélisation de ses différentes composantes. La temporalité de la reconstruction proposée suggère que le temps de chaque phase de la post catastrophe a une relation logarithmique74 que l’on peut estimer pour avoir une idée de la vitesse de rétablissement de la communauté sinistrée. Par ailleurs, la reconstruction n’est ni uniforme ni homogène, mais présente des variations de temporalités depuis l’échelle individuelle jusqu’à la communauté et que l’origine de ces variations est l’ampleur même des dégâts, la localisation des sinistrés, la stratégie de reconstruction choisie et les facteurs socio économiques75.

Le principe directeur « reconstruire en mieux » pour la reconstruction

Les considérations concernant le principe directeur « reconstruire en mieux » remontent déjà dans les années 90 et elle a été actualisée par le discours du président des États Unis Bill Clinton en 2006, suite au tsunami de 2004. Dix suggestions définissant ce principe ont été émises pour son application. Ces suggestions portent sur les rôles des parties prenantes dans la reconstruction en particulier la communauté. Le principe directeur « reconstruire en mieux » est « la nécessité de relier l’aide humanitaire et la reconstruction post catastrophe aux efforts de mitigation des catastrophes et de la réduction de la vulnérabilité à long terme afin que la reconstruction ne conduise pas à des conditions susceptibles d’entraîner une catastrophe similaire »76. En adoptant ce principe, les catastrophes sont considérées comme des opportunités de repenser le développement durable des communautés en réduisant leur vulnérabilité actuelle et d’éviter d’en créer une nouvelle77 et que reconstruire en mieux « consiste à saisir l’opportunité, lors de la reconstruction et du relèvement après une catastrophe, non seulement de restaurer, mais d’améliorer les conditions physiques, sociales et économiques d’une communauté pour créer un nouvel état normal de résilience et de durabilité »78. Selon les Nations Unies, « reconstruire en mieux » est « le principe directeur pour utiliser le processus de reconstruction afin d‟améliorer les conditions de vie et l’environnement, notamment en intégrant la réduction des risques de catastrophe dans les mesures de développement, en rendant les nations et les communautés plus résilientes aux catastrophes »79.
Les dix propositions définissant le principe directeur « reconstruire en mieux » sont80 :
1. Les gouvernements, les donateurs et les agences d’aides doivent reconnaître que les familles et les communautés conduisent leur propre relèvement.
2. Le relèvement doit promouvoir la justice et l’équité.
3. Les gouvernements doivent améliorer la préparation pour les catastrophes futures.
4. Permettre aux autorités locales de gérer les efforts de relèvement et les donateurs doivent accorder d’importantes ressources au renforcement des institutions gouvernementales pour le relèvement en particulièrement au niveau local.
5. Une meilleure planification et la coordination efficace du relèvement dépendent de la qualité des informations.
6. L’ONU, la banque mondiale et les autres agences multilatérales doivent clarifier leurs rôles et leurs relations en particulier au début du processus de relèvement.
7. Etendre le rôle des ONG et du mouvement Croix Rouge/Croissant Rouge dans la diffusion de l’importance des responsabilités pour la qualité des efforts de relèvement.
8. Dès le début des opérations de relèvement, les gouvernements et les agences d’aide doivent créer des conditions pour les entrepreneurs de prospérer.
9. Les agences partenaires doivent prioriser les bénéficiaires au delà de la rivalité et la compétition malsaine.
10. Un relèvement approprié doit réduire des risques et bâtir la résilience pour la sureté des communautés.
Les propositions 1 et 8 concernent directement les relations entre les parties prenantes pour la sécurité et les moyens de subsistance de la communauté affectée par les catastrophes, la proposition 3, 9 et 10 couvre la réduction des risques de catastrophe par la considération des facteurs sous jacents de la vulnérabilité avec les activités d’urgences et le développement81.

Législation malgache sur la politique de l’habitat

L’Habitat à Madagascar est régi par la Loi n° 2015 052 relative à l’Urbanisme et à l’Habitat du 03 février 2016 portant Code de l’urbanisme et de l’habitat comportant 240 articles répartis en six Livres. Cette loi énonce les outils nécessaires à la mise en oeuvre de l’habitat notamment en matière foncière, financière et institutionnelle. Elle fixe les pouvoirs, les compétences et les attributions des différents intervenants dans le domaine de l’urbanisme et de l’habitat.
L’article 2 définit l’habitat prévu par la loi. Selon l’article 179, « quiconque désire entreprendre une construction doit, au préalable, obtenir un permis de construire. Cette obligation s‟impose aux services publics et concessionnaires de services publics, comme aux personnes privées »93.
Selon l’article 213, « Des règlements dits « règlements généraux de construction » fixent les règles de sécurité que doivent respecter les constructions ainsi que les conditions auxquelles elles doivent satisfaire dans l‟intérêt de l‟hygiène, de la circulation, de l‟accessibilité aux personnes à mobilité réduite, de l‟esthétique et de la commodité publique »94. Dans le cadre de l’étude, la mise en oeuvre de la reconstruction des cases d’habitation est à priori conforme et s’ajuste à cette loi conduisant à la sureté des bénéficiaires.

Cadres de la gestion des risques et des catastrophes qui s’applique à la réponse post catastrophe

Lors de la Conférence Humanitaire Mondiale en mai 2016, « il a été recommandé la prise en compte des dimensions de la Réduction des Risques de Catastrophes et de la résilience dans toute stratégie de développement durable »95. Pour qu’il y ait un réel développement, il faut impérativement tenir compte de la Gestion des Risque de Catastrophes afin de réduire les dégâts engendrés par les aléas et d’apporter des résultats bénéfiques et pérennes pour la communauté pour espérer le développement durable.

Contexte international : le cadre de Sendai

Lors de la troisième conférence mondiale des Nations Unies sur la Réduction des Risques de Catastrophes tenue à Sendai, au Japon de 14 au 18 mars 2015, le Cadre de Sendai pour la Réduction des Risques de Catastrophes pour 2015 2030 a été adopté succédant le Cadre d’Action de Hyogo appliqué durant une décennie (2005 2015). Le cadre de Sendai a pour objectif la réduction substantielle des risques de catastrophes. Ce cadre recommande l’amélioration de la compréhension de tous les facteurs de risques de catastrophe (exposition, vulnérabilités, caractéristiques des aléas, etc.), de la préparation à reconstruire en mieux. Il souligne l’importance de l’anticipation des risques sur le long terme, de prendre des mesures pour éviter de courir de nouveaux risques et de réduire les niveaux de risques existants. Les quatre priorités d’action de ce cadre sont96:
1. Comprendre, communiquer et utiliser l’information sur les risques de catastrophes.
2. Renforcer la gouvernance et les institutions pour gérer les risques de catastrophes.
3. Investir dans la Réduction des Risques de Catastrophes pour renforcer la résilience et promouvoir le développement durable.
4. Renforcer la préparation aux catastrophes pour pouvoir intervenir efficacement et de « reconstruire en mieux » dans la phase de relèvement, de réhabilitation et de la reconstruction.
Concernant la priorité 4 de ce cadre de Sendai, elle se rapporte directement aux activités de la réponse post catastrophe en général. Plus particulièrement la deuxième partie de cette priorité est une directive pour la reconstruction des cases d’habitation dans le cadre de l’étude.

Cadre légal de la GRC à Madagascar

Le cadre juridique de la GRC à Madagascar est matérialisé par la loi n° 2015 031 du 12 février 2016 relative à la Politique Nationale de Gestion des Risques et des Catastrophes (PNGRC). Cette loi comprend 33 articles qui définissent les orientations générales en matière de GRC et sa mise en oeuvre. Selon l’Article 9. – « La Gestion des Risques et des Catastrophes (GRC) s‟appuie sur des procédures intégrées et globales de gestion et de réduction de risques de catastrophe, prévoyant des mesures de prévention, d‟alerte, de préparation, de secours, de réhabilitation, de reconstruction et de développement »97.

Stratégie Nationale de Gestion des Risques et des Catastrophes

La Stratégie Nationale de Gestion des Risques et des Catastrophes ou SNGRC pour 2016–2030 est un document élaboré afin de pouvoir tracer les axes stratégiques dans le domaine de la GRC à Madagascar. La SNGRC regroupe « La SNGRC regroupe « les actions prioritaires à long terme qui les actions prioritaires à long terme qui visent àvisent à accroître la résilience de la population malagasy, de ses institutions nationales eaccroître la résilience de la population malagasy, de ses institutions nationales et det de ses ses Collectivités Territoriales Décentralisées face aux catastrophes en vue d’assurer àCollectivités Territoriales Décentralisées face aux catastrophes en vue d‟assurer à la population une la population une condition de vie acceptable et sécuriséecondition de vie acceptable et sécurisée »»98. . L’objectif globale de la SNGRC est « d‟ériger la GRC/RRC comme pilier de développement durable »99 Une des objectifs spécifiques de ce document est « d‟assurer le relèvement précoce »100 qui correspond dans un sens aux actions entreprises de la réponse post–catastrophe.
Ces axes stratégiques concernent la mise en oeuvre de mécanismes institutionnels pour la GRC. Le troisième axe stratégique de ce document touche le renforcement de capacités des acteurs en matière de GRC/RRC et la coordination. Le troisième résultat attendu de l’axe 3 de ce document concerne « La capacité de réduction des facteurs de risques sous–jacents est diversifiée »101. Ce résultat attendu est expliqué comme « l‟atténuation/mitigation des impacts des aléas et des catastrophes trouve son fondement dans la capacité à faire obstacle aux facteurs de risques sous–jacents. Le renforcement de la capacité de réduction de ces facteurs de risques sous–jacents permet de réduire l‟incidence des aléas et des catastrophes et constitue ainsi le gage de l‟efficacité des actions de GRC/RRC »102. L’une des activités pour arriver à ce résultat d’après le document est « l‟élaboration et l‟opérationnalisation des plans d‟urbanisme, d‟aménagement et de gestion des zones rurales, intégrant une analyse préalable des risques de catastrophes »103 qui s’ajuste dans un sens au principe directeur « reconstruire en mieux » concernant la réponse post–catastrophe.

Caractéristiques de la zone d’étude

La commune de Brickaville est située géographiquement dans la partie Est de Madagascar, plus précisément à des distances d’environ 265 km à l’Est d’Antananarivo et 107 km au Sud Ouest de Toamasina. La sinueuse RN2 relie cette commune à ces deux villes. Elle est géolocalisé à la longitude 49°04’ Est et la latitude 18°48’ Sud. Administrativement, elle est comprise dans la province de Toamasina, puis dans la région Atsinanana, et plus précisément dans le district du même nom. La commune est délimitée par les autres communes du district de Brickaville, au nord par la commune d’Anivorano Est et de Vohitranivona, au Nord Ouest par la commune de Razanaka, au Sud par la commune de Mahatsara, à l’Est par la commune d’Andovoranto. Et la commune de Mahatsara est mitoyenne à la commune de Brickaville et est délimitée au Sud Ouest par la commune de Ranomafana Est. La carte proposée de la page suivante (Figure 5) permet une vue synoptique des deux communes.
La superficie de notre zone d’étude est d’environ 567 km². Elle est composée de trente quatre Fokontany, dont dix huit incluse dans la commune de Brickaville et le reste dans la commune de Mahatsara. Notre échantillon d’analyse est constitué de cinq (05) Fokontany, dont quatre appartenant à la commune urbaine de Brickaville, qui sont : le Fokontany même de Brickaville, Ambodiara, Ambodiampaly et Avilona et le cinquième, Ranomainty se situe dans la commune rurale de Mahatsara.

Modèle d’implantation des cases d’habitations traditionnelles

Dans la commune de Brickaville bien qu’elle est qualifiée de commune urbaine, le niveau de l’urbanisation de la commune est relativement très faible. Le modèle d’établissements humains est typique des milieux ruraux malagasy en général. Deux types d’habitats sont directement observés: le modèle regroupé et le modèle dispersé dans la totalité des deux communes qui sont Brickaville et Mahatsara.
Habitat rural regroupé: dans ce modèle d’habitat, les habitations sont situées à faible distance les uns par rapport aux autres. Il s’agit en fait de grands villages. Les cases d’habitation ont généralement une entrée principale et une arrière–cour qui leur confère une relative indépendance. On trouve ce genre d’habitat dans les chefs–lieux fokontany des deux communes et que l’on considère parfois comme de « petites villes ». Ce sont, en effet, de petites communautés bénéficiant parfois de certains services publics de base (bornes–fontaines, écoles primaires et secondaires, etc). Les habitants dans ce type d’habitat gagnent généralement leurs revenus à partir des activités agricoles, d’un élevage peu développé, de l’exercice de certains métiers ou de la pratique du petit commerce.
Habitat rural dispersé: ce type d’habitat correspond à la majorité des habitations éparpillées dans toute la région d’étude. Il s’agit de petites communautés distantes par rapport aux chefs–lieux des fokontany et des communes et dont les voies d’accès sont très mauvaises. Les maisons sont situées à distance considérable les unes par rapport aux autres. Généralement, les habitants ont des revenus très faibles et ne bénéficient pas des services publics comme l’accès à l’eau potable. Ces habitants vivent presque exclusivement des activités agricoles. Depuis des années, les jeunes de ces milieux se dirigent vers les villes à la recherche d’emploi sans pour autant délaisser leur village d’origine.
Voilà, en bref, les principaux modèles d’habitat observés dans la région d’étude.

Mode d’occupation de l’habitation

Le mode d’occupation des habitations est assez uniforme dans la zone d‟étude. Les ménages sont propriétaires des cases d‟habitations qu’ils habitent ainsi que du terrain d‟implantation.
L’enquête menée concernant le statut d’occupation des habitations révèle que le mode d’acquisition des terrains d’implantation des cases d’habitation en générale n’est pas officialisé par les autorités compétentes et les transactions immobilières se font traditionnellement sur le principe de la confiance mutuelle entre le vendeur et l’acheteur. Par ailleurs, l’acquisition par héritage est le plus courante quant à l’acquisition des terrains et des cases d’habitation. Cette dynamique d’appropriation et de façonnement de l’espace renforce sur un point de vue la cohésion sociale de la communauté.

Structure des cases d’habitations traditionnelles

La configuration des cases d’habitation traditionnelles en générale est constante, se présentant sur un seul niveau et très rarement à étage. Ce type habitation prendre appui sur des pilotis enfoncés dans le sol. Selon la portance et la nature du sol, l’enfoncement des pieux est par conséquent variable. Le niveau du plancher est aussi variable et est en moyenne de 0.50 à 1m au–dessus du sol pour résister aux inondations. Les structures centrales sont faites de poteaux et de poutre en bois liés entre eux par des mortaises et des tenons renforcés par des clous. Les murs sont ordinairement façonnés avec des pétioles de ravinala sec (falafa) renforcés extérieurement ou intérieurement par du bambou écrasé qui s’entrecroise horizontalement et verticalement. La toiture étant généralement recouverte de feuilles de ravinala sec, mais la fragilité de ce type de couverture dû à la détérioration rapide de ce type de matériaux. La tendance actuelle de la couverture des cases d’habitation est en tôle pour résister aux cyclones. Concernant le plancher, il est fait de l’écorce de ravinala sec (rapaka).

Taille des cases d’habitations et équipements

La taille des cases d’habitations est un aspect important, car l’épanouissement, le bien–être même de ces occupants en dépend. Il n’est d’ailleurs pas recommandé que plusieurs personnes dorment dans un espace restreint qui ne favorise pas une bonne circulation de l’air. Alors que vu la taille des ménages, rappelons–le de 7 à 8 personnes, la surface habitable est de 12 à 25 m2 au maximum, ceux–ci est relativement inadéquate, l’intimité n’est pas respecté ni le confort due à l’exiguïté des cases. Concernant les équipements, les cases renferment un seul accessoire de base le lit, un seul case peuvent renfermer un à trois lits. La cuisson des repas se fait généralement en dehors de la case le matin et dans la case le soir, ce qui engendre de la fumée et des sensations d’inconfort se produisent due à la chaleur que la fumée intensifie.

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Table des matières

PARTIE I. LIENS ENTRE LA RECONSTRUCTION DES CASES D’HABITATIONS ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE DE LA COMMUNAUTE 
Chapitre I. CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 
1.1 Le Développement durable
1.2 Habitat et habitation
1.3 Concepts clés de la gestion des risques et des catastrophes relatifs à la reconstruction des cases d’habitations
Chapitre II. CONTEXTUALISATION DE L’ETUDE 
2.1 Les cases d’habitations dans le contexte du développement durable .
2.2 Cadres de la gestion des risques et des catastrophes qui s’applique à la réponse post
catastrophe
PARTIE II. LA RECONSTRUCTION DES CASES D’HABITATIONS POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE DE LA COMMUNAUTE
Chapitre III. OBJECTIFS ET METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE, REALITE LOCALE 
3.1 Objectifs et méthodologie de l’étude
3.2 Caractéristiques de la zone d’étude
Chapitre IV. ANALYSE DE LA RECONSTRUCTION DES CASES D’HABITATIONS INITIEE PAR LA CRS
4.1 Profil de la reconstruction des cases d’habitations initiée par la CRS
4.2 Facteurs de performance de la reconstruction des cases d’habitations
4.3 La reconstruction des cases d’habitations soumise aux objectifs du développement durable
4.4 Contraintes de la reconstruction des cases d’habitations avec le développement durable
CONCLUSION
ANNEXES .

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