La reconnaissance encore plus ou moins prégnante au moment de la recherche du premier emploi

Les formations non reconnues se démarquent autrement, sans être trop handicapées

Au-delà du microcosme des 14 formations reconnues, plus de 70 formations non reconnues par la profession sont présentes sur le marché de l’enseignement . Environ la moitié sont privées, les autres sont inscrites au sein d’universités publiques. À Lyon, quatre établissements proposent des formations au journalisme : l’ISCPA et HEJ, pour les formations privées ; l’IEP et l’ICOM de l’université Lyon 2, pour les formations publiques. En se focalisant sur les formations de l’ISCPA et de l’ICOM, on remarque que l’absence du label CPNEJ n’empêche pas les établissement d’être reconnus par d’autres biais. Le master Nouvelles pratiques journalistiques dépend de l’université de Lyon, donc est reconnu par l’État. Tout comme l’ISCPA qui délivre un titre de niveau II certifié par la Commission nationale de la certification professionnelle (CNCP).
De plus, l’importance de la reconnaissance des acteurs locaux est aussi très importante pour ces formations, notamment pour créer des partenariats avec les médias situés aux alentours. Dès sa création en 2011, l’ICOM a tissé des liens avec Le Progrès, Euronews, ou le magasine Lyon Capitale qui accueillent ses étudiants en stages perlés les week-end ou pendant les vacances universitaires. Idem pour l’ISCPA qui multiplie également les partenariats ponctuels, comme faire couvrir à ses étudiants le festival de cinéma des Arcs via la web TV du festival, en décembre, tous les ans. Ces partenariats réguliers peuvent prouver que les médias font confiance à ces formations pour leur apporter des stagiaires compétents. Marie-Madeleine Molinier, assistante de la rédaction en chef au Progrès, confirme que la rédaction fait autant appel aux étudiants d’écoles reconnues qu’à ceux des deux formations lyonnaises pour proposer des CDD d’été ou de remplacement L’ISCPA et l’ICOM ont voulu demander la reconnaissance. Pour la première, qui avait déposé un dossier il y a dix ans, deux critères de la CPNEJ n’étaient pas respectés. D’abord les frais de scolarité, atteignant les 6 900 e par an pour le bachelor , trop élevés aux yeux de la Commission à l’époque. Aujourd’hui, l’école reconnue privée la plus chère demande 4 960 e par an . Ensuite, la restriction de la durée des stages imposée par la CPNEJ était incompatible avec l’offre de l’ISCPA. Quand le septième critère de reconnaissance impose de ne pas dépasser les 26 semaines de stages sur toute la durée du cursus , les étudiants du bachelor de l’ISCPA peuvent cumuler jusqu’à un an de stage en trois ans. Idem pour l’ICOM, où 32 semaines de stage sont nécessaires, au minimum, pour valider le master. ArnaudNoblet, qui avait quitté la direction de l’EJDG pour créer le master NPJ de l’ICOM, confirme que cette formation avait vocation à être reconnue. Tout avait été conçu pour qu’un dossier soit constitué une fois les deux premières promotions insérées sur le marché du travail . Le processus est long, et, en 2014, la dynamique locale autour du master n’était plus la même pour qu’il soit reconnu. Alors qu’elle avait été lancée sous l’impulsion d’Arnaud Noblet et Alain Girod, directeur de l’ICOM, et avec le soutien du vice-président de l’université Lyon 2 d’alors, Jacques Bonniel, qui était rattaché à l’ICOM, la formation a perdu de la visibilité à partir du changement d’équipe présidentielle de l’université, en 2012, et le départ d’Alain Girod de la direction de l’ICOM. D’autre part, le contexte économique compliqué a amené la formation à devoir réduire le nombre d’heures de cours dans le programme. Ainsi la licence 3 Journalisme a été fermée en 2016 au profit d’un nouveau master 2
Journalisme international et numérique. Comme la CPNEJ impose qu’« une école ne peut donc déposer sa candidature qu’après avoir diplômé et inséré au moins deux promotions d’étudiants, dans le même cursus et selon les mêmes modalités », les velléités de l’institut d’être reconnu n’ont pas abouti.

Ce que tous les étudiants reconnaissent à leur formation : les stages

Dans l’ensemble, la majorité des 66 anciens étudiants ayant répondu à cette partie du questionnaire estiment que leur formation a été un facteur d’embauche (63,8 %). Qu’ils viennent de l’EJDG, l’ICOM ou l’ISCPA, plus de la moitié estiment que leur formation a joué un rôle dans leur insertion professionnelle, comme le montre le graphique ci-dessous.
Il a été aussi demandé au panel de préciser pourquoi leur formation les a aidé ou non à être embauchés. Quel que soit l’établissement de formation, les stages effectués sont la principale raison donnée (présents dans un tiers des réponses).
En effet, on verra plus loin que le stage est la principale porte d’entrée vers le premier emploi : près de la moitié du panel a obtenu son premier contrat grâce à ces périodes en entreprises. « Ce sont les stages, plus que ce qu’on fait à l’école qui forment vraiment », assure cet étudiant de l’EJDG. « Pour moi, le principal intérêt de l’école, c’est de t’ouvrir la porte des stages, tout simplement. Pourquoi je suis rentré dans le métier, parce que j’ai pu faire des stages, puis des piges . Et pourquoi j’ai pu faire des stages, puis des piges, parce que j’ai fait une école de journalisme ».
Une ancienne de l’ISCPA apprécie que l’école propose de longues périodes de stages chaque année car « c’est quand même quand tu es dans l’expérience concrète que tu apprends des choses » . Point de vue partagé par les deux directeurs d’écoles non reconnues. Mais Gilles Bastin nuance : « Si on écoutait les entreprises de presse et si on écoutait nos étudiants, ils feraient des stages tout le temps. Or c’est très mauvais. On n’est pas là pour être simplement des supplétifs d’entreprises de presse, il faut aussi former les étudiants pour qu’ils aient une colonne vertébrale qui leur permette, par exemple parfois de dire non à un rédacteur en chef tout simplement, c’est ça l’enjeu de la déontologie du journalisme. »
Pour certains, formation et stages sont deux éléments distincts. À la question « Estimez-vous que votre formation a été un facteur d’embauche ? », un ancien de l’ICOM répond « La formation non. Mes stages pendant la formation oui » quand un Grenoblois avoue que ce qu’il a appris en stage a été beaucoup plus utile que les cours.
Les autres points forts évoqués par les répondants qui considèrent leur formation comme une cause d’accès à l’emploi sont les compétences acquises (12 occurrences) et le réseau (sept occurrences). « C’est quand même un milieu très fermé », constate ce journaliste passé par l’ISCPA , « j’ai fait étape par étape en fait. D’abord le premier réseau de tous les intervenants. Ensuite, grâce à ces intervenants, j’ai ouvert des réseaux dans des rédactions où j’ai fait mes stages etc. Ça m’a surtout appris la mentalité à faire du réseau. Peu de monde l’a. Et on nous a tellement rabâché ce discours là que j’ai appris à avoir du culot quoi. Parce qu’il en faut. » C’est ce qu’un journaliste venant de l’ICOM appelle le « système démerde ». Cet apprentissage se fait un peu par la force des choses, surtout dans la recherche de stages. Les trois formations cibles, en choisissant de ne pas tenir la main de leurs étudiants dans leur candidature, ou très peu , développent la débrouillardise de leurs élèves. De ce point de vue, Grenoble semble faire office d’exception parmi les 14 reconnues, puisqu’elle n’apporte pas de stages clé en main. Mais, après les entretiens avec les huit personnes qui ont accepté un entretien, il semble que les étudiants non reconnus possèdent davantage cette compétence acquise sur le tas. Par exemple, s’ils l’étaient au début, les étudiants de l’ICOM ne sont pas suivis lors de leur recherche de stage à l’étranger, ce qui ne les empêche pas d’intégrer chaque année une rédaction. À l’ISCPA, un étudiant est aller jusqu’à planquer devant le siège de M6 pour transmettre son CV à Xavier de Moulins, présentateur du 19h45. Quelques mois plus tard, on l’a contacté pour piger pour le journal.

La reconnaissance encore plus ou moins prégnante au moment de la recherche du premier emploi

S’il y eut un temps où venir d’une formation reconnue assurait un emploi dès la sortie de l’école, aujourd’hui la précarité touche tous les impétrants dans les rédactions qui les accueillent. Cependant, des postes restent réservés aux sortants d’écoles reconnues par le biais des concours et bourses organisées. Côté employeurs, les affinités varient, mais globalement, sortir d’une formation reconnue n’est pas un critère indispensable à l’embauche.

Issus d’une formation reconnue ou non, tous les nouveaux journalistes n’échappent pas à la précarité

Dans les années 90, les études sur l’insertion professionnelle des journalistes constatent déjà une précarisation à la première embauche . Les raisons sont liées à l’offre et la demande d’emplois à une période où, justement, les offres de formation en journalisme explosaient (voir page 6), de nouvelles « politiques de flexibilisation du personnel internes aux entreprises » et une sélectivité accrue des employeurs.
Cette fragilisation des conditions de travail des nouveaux impétrants se manifeste par la présence, au sein de chaque rédaction, d’un « vivier »de personnes en CDD ou pigistes occasionnels ou permanents. Le « vivieriste » peut occuper différentes réserves selon le type de média (presse, télévision, radio, web), la région, etc. « La particularité par rapport au réseau est que, dans cet univers, il se retrouve avec des collègues issus d’autres écoles de journalisme (re-connues ou non par la profession), et issus aussi d’autres formations ou d’autres disciplines (licences ou maîtrises d’histoire, de lettres, de droit, instituts d’études politiques, etc.). Ainsi la spécificité de leur diplôme – de tous les diplômes, à vrai dire – se dissout peu à peu dans l’exercice de la pratique professionnelle – qui deviendra le seul critère d’appréciation pour une éventuelle embauche. »
Aujourd’hui, la pratique du « vivier »est toujours répandue dans les médias nationaux, mais aussi en PQR. Il s’agit, pour les employeurs, de s’assurer de la motivation de leurs recrues en les soumettant à « des obligations de mobilité, de disponibilité, de réactivité » plus ou moins tenables.
Parmi les 72 personnes ayant répondu au questionnaire qui leur a été transmis, deux ont indiqué avoir continué leurs études après avoir été diplômées de l’ICOM; une a déclaré être sans emploi après sa sortie de l’ISCPA, en 2016. 69 réponses sont alors exploitables pour le reste du formulaire. Concernant leur premier emploi, on a voulu savoir en combien de temps les diplômés l’ont décroché, de quelle manière et le type de contrat qu’ils ont signé.

Des postes réservés aux étudiants d’écoles reconnues : les concours et bourses

Ces prix sont à distinguer de ceux que l’ont remet à des journalistes professionnels pour leur travail, comme le prix Albert Londres. Ils sont organisés par différents médias, et récompensent des étudiants d’écoles reconnues à l’issue d’épreuves spécifiques à chaque concours. Un des plus connus est la bourse Lauga d’Europe 1, une des premières bourses du genre créées. Lancée en 1960, elle consistait en la réalisation d’un reportage de deux minutes en trois heures, d’un flash d’information et un grand entretien mélangeant questions de culture générale, mises en situation et évaluation de la motivation du candidat face à des journalistes d’Europe 1. Pour le lauréat, c’était la garantie d’une carrière au sein de la radio privée. Ce système de concours se généralise dans les années 1980-1990 .Mais les récompenses offertes sont désormais des contrats à durée déterminée, plus ou moins longue. Les lauréats intègrent le « vivier » du média dont ils ont obtenu la bourse. Ils auront d’abord un premier CDD de trois, six, douze mois où ils seront testés. S’ils donnent satisfaction, leur contrat sera renouvelé pour une période plus longue, puis transformé en CDI, ou pas. Rien n’est plus assuré. Certains concours lancés par des journaux, magazines papier récompensent même les lauréats par une simple publication rémunérée de l’article pour lequel ils ont été primés . Mais, selon Céline Pigalle, directrice de la rédaction de BFMTV – lauréate de la bourse Lauga en 1996 et membre du jury dans différents concours de ce genre –, ces prix « constituent une sorte de voie royale. Sauf erreur de casting (extrêmement rare) le média s’engage aux côtés de son “journaliste élu” en lui accordant un premier contrat longue durée, en accompagnant son entrée puis son parcours au fil des mois. En lui confiant bien souvent les meilleurs sujets et le traitement de grosses actualités dans la mesure de sa capacité. Le lauréat, sous les feux de la rampe dès la première minute, a l’occasion de faire ses preuves dès ses tout débuts dans le métier. Par ailleurs, les lauréats de ces bourses forment un réseau dans l’entreprise. Ils s’inscrivent dans une histoire, dans une lignée et se trouvent comme mécaniquement équipés de “parrains” dans la profession. En résumé, ces prix sont des accélérateurs de carrière et un utile coup de pouce dans l’amorce d’une vie professionnelle. Du point de vue de ceux qui les décrochent, il y a très peu à redire. »
Dans les « viviers », comme dans les formations, une hiérarchie se crée aussi. La sélection atteint son paroxisme. Après avoir été sélectionnés sur concours d’entrée dans leur formation, les étudiants peuvent aujourd’hui passer de nouvelles sélections pour intégrer les meilleures rédactions. Mais quand les grandes écoles françaises utilisent ce système pour faire accéder à des postes prestigieux , « la détention d’un prix du métier ne constitue plus une garantie en soi de faire carrière dans une entreprise ».

Côté employeurs : la reconnaissance de la CPNEJ en option

Une étude, réalisée par Rémy Le Champion en 2010 , auprès de 152 cadres de rédactions, révèle d’une part que les qualités d’un journaliste recherchées par ces cadres ne sont pas forcément acquises au sein d’une formation (curiosité, style d’écriture, enthousiasme, etc.) ; et d’autre part que sortir d’une formation reconnue n’est pas un critère majeur de recrutement (au cinquième rang des critères cités par le panel de répondants). Tout un pan de l’étude est axé sur la représentation que les rédacteurs en chef se font des écoles reconnues, auxquelles ils reconnaissent une meilleure transmission des bases techniques, et une professionnalisation plus rapide.
Au contraire, les points faibles qu’ils y décèlent sont le formatage, le manque d’humilité des étudiants, l’aspect trop généraliste de ces formations, etc. À la question « Constatez-vous des différences notables entre les formations « reconnues par la profession » et celles « non labellisées » par la profession ? », 34,5 % des cadres ont constaté des différences, notamment « dans le sérieux et le caractère professionnel des écoles labellisées »; mais la part cumulée de ceux qui ont répondus « Non » et « Ne sait pas » s’élève à 65,5 %.
Pour ce mémoire, il a été demandé à trois cadres de médias de donner leurs critères principaux de sélection, et s’ils voyaient une différence entre les écoles reconnues et celles qui ne le sont pas (notamment entre les trois formations cibles).
Les médias qu’ils représentent sont des titres de presse écrite (locale ou nationale) et une agence de presse. L’analyse est à relativiser puisque les répondants ne sont pas représentatifs de la variété des médias français . Ce qui ressort des discussions c’est que la formation par laquelle sont passés les impétrants n’est pas le critère principal de recrutement.

Évolution professionnelle : le réseau et l’expérience priment sur la reconnaissance

De manière générale, les 38 répondants, parmi le panel qui ont un nouvel emploi, décrochent un contrat plus stable que pour leur première expérience. Cependant il est à noter que les anciens étudiants de l’EJDG se maintiennent dans une profession journalistique, plus que leurs confrères des deux autres écoles. Mais il semble qu’aujourd’hui, selon tous les interlocuteurs (formateurs, employeurs et journalistes), le système de reconnaissance de la CPNEJ semble dépassé par les nouvelles pratiques de la profession.

Les anciens étudiants d’école reconnue persévèrent dans le journalisme

La dernière réponse au questionnaire transmis aux anciens étudiants des trois formations en journalisme de la région de Lyon et Grenoble remonte au 6 mai 2017.
À cette date, sur les 69 répondants, 31 exercent toujours le premier emploi qu’ils ont obtenu après l’obtention de leur diplôme. Mais la majorité (39 réponses) a décroché un nouveau contrat, souvent dans une autre entreprise que la première où ils ont travaillé. Au total, 53 emplois (76,8 %) sont liés au journalisme, 14 ne le sont pas, une personne est au chômage et une autre, bénévole dans une association. On note donc une baisse du nombre d’emplois liés au journalisme de 13 % sur le panel.
La majorité de cet effectif trouve un nouveau contrat plus stable que le premier, ou au moins équivalent. Ceux qui trouvent un CDI sont sortis des bancs de l’école depuis plus longtemps : trois ont été diplômés en 2007, deux en 2013, deux autres en 2014 et une seule en 2016. Les réponses au questionnaire ne précisent pas depuis quand ces personnes exercent ce nouvel emploi mais, par extrapolation, on pourrait déduire que la sortie du « vivier » ne prend pas moins de trois ans.
Dans ce contexte d’instabilité professionnelle, l’étude d’Ivan Chupin révèle que les diplômés développent de vraies « tactiques de précarité », préférant cumuler les sources de revenus que d’accepter un emploi trop éloigné du journalisme.
L’auteur précise que, même si majoritairement le « nomadisme » est subi, il peut être aussi choisi. Alors qu’il était en CDD au Figaro, un journaliste issu de l’ISCPA faisait également des piges pour M6 et BFMTV. Il avait beaucoup de perspectives en télévision, mais ne voulait pas abandonner son CDD qui lui apportait un certain confort, et il voyait le statut de pigistes comme « une situation de galère ». « Et finalement, en télé, tout le monde est pigiste et tous les gens que je côtoyais me disaient : “Moi, je suis pigiste, je gagne très bien ma vie”. Je calculais, et je me rendais bien compte qu’ils gagnaient mieux leur vie que moi, ils étaient plus libres en plus, ils bossaient moins ». Il a finalement quitté Le Figaro alors que ses employeurs lui proposaient un CDI.

Un système dépassé par les nouvelles pratiques de la profession

Ce débat autour de l’utilité de la reconnaissance de la CPNEJ rejoint un débat plus ancien encore autour de l’utilité de la formation au journalisme . « Le ticket d’entrée dans cette profession, ce n’est pas d’être diplômé, c’est d’être bon » remarque Jacques Trentesaux. Même les anciens étudiants répètent que l’endroit où ils ont appris le plus, c’est au sein d’une rédaction. Un ancien étudiant de l’EJDG se souvient avoir été surpris par l’aspect empirique du métier, notamment lors des cours de presse écrite. « Je me suis presque dit, si c’est ça, la formation sert juste à montrer que sur le papier on a fait une formation reconnue et avoir des stages ».
Mais tous admettent avoir appris les fondamentaux de tous les types de médias au sein de leur formation. « Après, ce n’est pas l’école qui va faire que tu vas réussir ou pas, c’est la chance et ton travail » . D’autant que, comme l’admet le directeur de l’EJDG, au bout de deux ans dans la profession, tout le monde est à égalité « parce que les rédacteurs en chef jugent sur la qualité de l’individu et pas sur le CV, et c’est très bien comme ça ».
Dès lors, la reconnaissance de la CPNEJ semble dépassée par les réalités professionnelles. Selon Arnaud Noblet, le système fonctionnait à sa création, car on était dans une période d’emploi et les universités avaient des moyens qu’elles n’ont plus. « Avec toutes les restrictions budgétaires dans le milieu universitaire, la course à la reconnaissance est devenue très difficile » . Du point de vue des deux directeurs des formations non reconnues ciblées, et de certains employeurs, la Commission reste trop ancrée dans le passé. Cette vision traditionnelle du métier – insistant sur les fondamentaux, etc. – la place en garde-fou, mais aussi parfois comme un « laminoir à inventivité » . Employeurs comme formateurs des écoles non reconnues appuient l’importance de ne plus se former qu’au journalisme. Avec le monde numérique, il est désormais indispensable de développer des compétences en développement, en communication sur les réseaux sociaux, voire avoir des notions de finances et de marketing pour réussir à capter le plus d’abonnés possible. Or, même si la CPNEJ s’ouvre vraisemblablement aux nouvelles pratiques du web, elle reste très froide à ouvrir la porte à des formations plus larges. De peur certainement de devoir reconnaître des formations privées trop éloignées de l’enseignement journalistique.
Un ancien étudiant de l’ICOM, parti faire un stage en Belgique pendant son cursus, se souvient que ses collègues ne savaient absolument pas ce que représentait le label accordé à certaines formations. « On est le seul pays où ça existe. Ils s’en foutent de comment est classée l’école » soutient-il. Mais la France n’est pas le seul pays où il y a une reconnaissance des formations par la profession. Le procédé est rare dans le monde, mais nos voisins italiens ont un modèle similaire plus strict.
Pour devenir journaliste en Italie, il faut être inscrit à l’annuaire des journalistes indépendants tenu par un Ordre des journalistes. L’inscription à cet annuaire se fait selon certaines modalités et sous condition de réussir une « épreuve d’aptitude professionnelles ».

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Table des matières
Remerciements 
Attestation de non plagiat 
Introduction 
I- Pendant la formation : plusieurs types de reconnaissance qui ne se valent pas 
A- Le label de la CPNEJ : une fonction surtout symbolique
B- Les formations non reconnues se démarquent autrement, sans être trop handicapées
C- Ce que tous les étudiants reconnaissent à leur formation : les stages
II- La reconnaissance encore plus ou moins prégnante au moment de la recherche du premier emploi
A- Issus d’une formation reconnue ou non, tous les nouveaux journalistes n’échappent pas à la précarité
B- Des postes réservés aux étudiants d’écoles reconnues : les concours et bourses
C- Côté employeurs : la reconnaissance de la CPNEJ en option
III- Évolution professionnelle : le réseau et l’expérience priment sur la reconnaissance 
A- Les anciens étudiants d’école reconnue persévèrent dans le journalisme
B- Un système dépassé par les nouvelles pratiques de la profession
Conclusion 
Annexes I
Annexe A – Les critères de reconnaissance de la CPNEJ en 2008 comparés à ceux de 2001
Annexe B – Les chiffres officiels d’insertion des étudiants de l’EJDG, de l’ISCPA et de l’ICOM 
Annexe C – Type d’emploi et de contrat occupé selon la formation suivie XIV
Bibliographie

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