La recherche de marqueurs/les signes d’alerte dans l’autisme

LA RECHERCHE DE MARQUEURS / LES SIGNES D’ALERTE DANS L’AUTISME

Actuellement, des efforts importants sont faits dans le sens d’identifier des marqueurs précoces dans l’autisme dans le but de repérer de plus en plus tôt les signes d’alerte qui peuvent indiquer la présence de l’autisme. En effet, avant l’âge de 2 ans, les anomalies de l’attention conjointe et du regard, ainsi qu’une absence de réponse au prénom, ou une absence ou une rareté du sourire social et un retard de l’acquisition du langage sont des indices assez robustes d’un subséquent diagnostic d’autisme (Woolfenden et al., 2012). La recherche de marqueurs précoces se poursuit avec des études d’enfants à risque, par exemple les enfants ayant déjà un frère ou une sœur avec autisme. La stratégie méthodologique de ces études repose sur une approche de mesures longitudinales des différentes acquisitions cognitives et sociales de l’enfant qui cherchent à mettre en évidence, avant l’installation du tableau clinique de l’autisme, des éventuels signes d’alerte sous-cliniques. Par exemple, des études en eye-tracking mettent de plus en plus en évidence des patterns d’exploration visuelle de stimuli sociaux atypiques chez des enfants qui auront plus tard le diagnostic d’autisme (Pierce et al., 2011; Jones and Klin, 2013). Le but de ces études est d’identifier des marqueurs fiables pour le diagnostic précoce de l’autisme, ce qui permettrait la mise en place précoce de stratégies d’interventions (Gliga et al., 2014).

LES OUTILS D’EVALUATION DANS L’AUTISME

Le diagnostic de l’autisme est basé sur une évaluation clinique, qui doit reposer sur des outils standardisés. Ces outils permettent d’évaluer non seulement la présence des critères requis pour le diagnostic d’autisme, mais également leur sévérité, ainsi que l’évolution du tableau clinique.

LES OUTILS DE DIAGNOSTIC ET DE DEPISTAGE

Autism Diagnostic Interview – Revised (ADI-R) 

Publié en 1994 (Lord et al., 1994), l’ADI-R est un entretien semi-structuré réalisé avec les parents. Cet instrument permet de créer une situation standardisée pour l’évaluation qualitative et quantitative des symptômes ainsi que pour le suivi évolutif. Il peut être utilisé avec des enfants à partir de l’âge de 4 ans et permet de recueillir des informations dans les trois domaines symptomatiques de l’autisme : les interactions sociales réciproques, la communication nonverbale et le langage, les comportements stéréotypés et répétitifs. Chacun des trois scores qui composent l’ADI-R comporte quatre items et a son propre seuil diagnostique : interactions sociales réciproques (score B, seuil 10), communication verbale (CV, seuil 8) et non verbale (CnV, seuil 7), comportements stéréotypés et répétitifs (D, seuil 3). Le score C de communication comporte deux items de communication non verbale cotés chez tous les enfants et deux items de communication verbale qui ne sont évalués que chez ceux ayant développé un langage. Les trois scores supérieurs ou égaux à leur seuil indiquent le diagnostic d’autisme. Plus le syndrome est sévère, plus le score global de l’ADI-R est élevé.

Autism Diagnostic Observation Schedule (ADOS) 

L’ADOS est une échelle d’observation de l’enfant semi-structurée qui le place dans une situation standardisée de jeux (Lord et al., 2000). Ainsi, le comportement social et les réponses de l’enfant sont évalués en situation réelle. La passation dure entre 30 et 45 minutes. L’ADOS offre au clinicien la possibilité d’observer chez l’enfant les capacités d’attention conjointe, de symbolisation (au travers des jeux de faire-semblant), de pointage référencé (l’enfant désigne à l’évaluateur un objet à distance en le pointant du doigt), d’utilisation du matériel disponible ainsi que le comportement de sollicitation (Lord et al., 2000).

L’ADOS est composé de quatre modules différents, chacun devant être administré selon le niveau de langage expressif de chaque individu. Le module 1 est destiné à des enfants non verbaux ou dont le niveau de langage ne dépasse pas celui de phrases rudimentaires. Le module 2 s’applique à des enfants accédant à un niveau de langage qui va de petites phrases de trois mots y compris des verbes, utilisées de manière régulière et spontanée, à des phrases dépassant le contexte immédiat et comportant des connexions logiques. Le module 3 est destiné aux enfants ou adolescents qui utilisent un langage fluide. Il comporte une partie d’observation durant un jeu interactif et des questions destinées à recueillir de l’information sur la communication sociale. Le module 4 s’applique, quant à lui, à des adolescents et à des adultes dont le langage est plus élaboré et est surtout fait à partir de questions et de conversation.

Childhood Autism Rating Scale – CARS 

La CARS est un des outils les plus utilisés dans le diagnostic de l’autisme (Schopler et al., 1980). La réalisation de la CARS est relativement rapide et elle peut s’appliquer aux enfants de plus de 2 ans. Cette échelle évalue le degré de sévérité du trouble autistique à partir de l’observation clinique, du comportement de l’enfant : la recherche de signes autistiques et la cotation de l’intensité des troubles sont réalisées à partir d’une évaluation filmée.

La CARS évalue quinze domaines spécifiques : les relations sociales, l’imitation, la communication verbale, la communication non verbale, les réponses auditives, l’utilisation des objets, les réponses émotionnelles, l’utilisation du corps, l’adaptation aux changements, les réponses visuelles, les réponses et les modes d’exploration (odorat, goût, touché), la peur/l’anxiété, le niveau d’activité, le niveau intellectuel/homogénéité du fonctionnement, une appréciation générale du degré d’autisme. Chaque catégorie est notée sur une échelle de 1 à 4 où 1 représente un fonctionnement normal et 4 un fonctionnement sévèrement perturbé. La catégorie diagnostique est déterminée sur la base du score total de l’enfant et du nombre de catégories dans lesquelles il obtient une note de 3 ou plus. Les résultats des catégories sont additionnés pour donner une cotation se situant entre 15 et 60, avec un seuil de 30 pour le diagnostic d’autisme, qui sera classé en plus ou moins sévère en fonction du score final (Schopler et al., 1980).

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Table des matières

INTRODUCTION
I. Introduction générale
II. L’autisme
1. L’évolution des critères diagnostiques
2. La description clinique de l’autisme
3. La recherche de marqueurs/les signes d’alerte dans l’autisme
4. Les outils d’évaluation dans l’autisme
4.1. Les outils de diagnostic et de dépistage
4.2. Les outils d’évaluation du fonctionnement cognitif et socio-adaptatif
III. L’épidémiologie de l’autisme
IV. La recherche en génétique dans l’autisme
1. Les formes monogéniques de l’autisme
2. Les gènes impliqués dans l’autisme
2.1. Les neuroligines (NLGNs)
2.2. Les neurexines (NRXNs)
2.3. Les protéines “ SH3 and multiple ankyrin repeat domains ” (SHANKs)
2.4. Contactin-associated protein-like 2 (CNTNAP2)
3. Les études de séquençage à grande échelle (Whole genome sequencing)
V. La recherche en imagerie cérébrale dans l’autisme
1. Les méthodes de traitement d’image
2. Les études en imagerie cérébrale anatomique dans l’autisme
2.1. Le volume cérébral total
2.2. Le cervelet
2.3. L’amygdale
2.4. L’hippocampe
2.5. Le corps calleux
2.6. L’étude du cortex
3. Les études en imagerie cérébrale fonctionnelle dans l’autisme
3.1. Les mesures du DSC en TEP
3.2. Les études d’activation – IRMf
4. Le système des neurones miroirs et l’autisme
5. Les études sur la connectivité cérébrale dans l’autisme
5.1. La connectivité anatomique
5.2. La connectivité fonctionnelle en activation
5.3. La connectivité fonctionnelle au repos
6. Conclusion / Considérations sur les études en IRM dans l’autisme
VI. La cognition sociale et le cerveau social
1. La cognition sociale
2. Le cerveau social
2.1. Le lobe frontal
2.2. L’amygdale
3. Le sillon temporal supérieur – STS
3.1. Le STS et la perception des yeux et des visages
3.2. Le STS, la voix et l’intégration audiovisuelle
3.3. Le STS et la théorie de l’esprit
3.4. Vers une topographie du STS
4. La cognition sociale normale et son spectre
VII. Le regard et l’eye-tracking
1. Les études en eye-tracking dans l’autisme
VIII. La stimulation magnétique transcranienne – TMS
IX. Les objectifs
X. Etudes réalisées dans le cadre de cette thèse
CONCLUSION

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