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Historique du village
Selon la tradition orale, le village de Ranomafana fut à l’origine constitué de quatre petits villages dont deux sur la côte Est de la riv ière Namorona et deux à l’Ouest. Ces villages étaient peuplés d’un mélange de population tanalat ebetsileo.
Après l’assurance de la capacité de guérison de lasource thermale (Découverte par (3).
Ragnovavy RAFALIANA vers les années 1888) , les habitants construisirent un petit bassin et des salles de bains tout près. Les nouvelles sur la source thermale se répandirent vite et les gens commencèrent à venir partout à Madagascar pour visiter la ville à la recherche de remèdes contre la paralysie, la lèpre, la maladie de la peau et les maladies causées par le dur labeur. Ainsi, beaucoup de visiteurs furent arrivés, augmentant le nombre de population. Les quatre villages auparavant se fusionnèrent en un seul appelé “Ranomafana” ou “eau chaude”.
Les ancêtres furent très stricts quant à la propreté et l’utilisation de la source. Ils instituèrent des règles d’utilisation :
il est interdit de porter des bijoux en or dans la source .
il est défendu d’élever des porcs aux alentours dela source ; déféquer ou uriner dans la source fut prohibé les sorciers ne furent pas autorisés à prendre un bain dans la source il est interdit de faire payer les frais aux malades qui avaient besoin de traitement lancer des pièces dans la source comme un “Hasina” tendant à rendre grâce aux ancêtres ou les remercier fut permis.
Les aînés disent qu’un énorme animal apparaîtrait is les tabous ou les restrictions n’étaient pas honorés.
Selon toujours ces sources, les premiers colons furent les immigrants betsileo des Hautes terres (Fin du XVIIIème siècle)(4) et étaient par la suite appelés TANALA“” ou “gens de la forêt”. Certains immigrants venaient de la côte en longeant le corridor entre Mananjary et les hautes-terres. La plupart des villageois ont rapporté que leurs ancêtres sont venus de hautes-terres (région du Sud) autour de Fianarantsoa, Ambalavao, Ambohimahasoa, Alakamisy ou Ambositra. Ils sont arrivés dans la région de Ranomafana entre la fin du XVIIIème siècle et la fin du XIXème siècle.
Problèmes rencontrés et limites
L’investigation n’a pas rencontré d’obstacles majeurs lors de descente sur terrain et dans la démarche méthodologique .Nous avons simplement été assez limitée dans les occasions de participation observant en ce que cela a exigé de notre part une obligation de séjour allant de cinq à une dizaine de jours successifs au sein d’une communauté étudiée alors même que nos obligations professionnelles ne permettaient pas de le faire.
Nous pensons que la démarche, l’ensemble des données recueillies, l’interprétation et la théorisation sont d’une objectivité scientifique certaine pour valoriser nos vues prospectives.
En définitive, notre travail comporte alors trois grandes parties : en première partie, nous traitons des mécanismes de déséquilibre qui existenentre l’aménagement de l’environnement dans le pays du Nord et la détérioration inconsidéer de cet environnement dans le Sud .Nous essayons dans la seconde partie de faire ressortir la dynamique des efforts de développement entrepris par le PNR au sein d’un tel contexte environnemental tandis que dans la troisième partie ,nous proposerons nos options prospectives.
Politique de développement rurale et politique agricole au service de l’environnement .
A partir du constat de cette dégradation de la santé humaine et de son environnement, diverses initiatives ont été prises pour contrecarrer les faits de cette volonté inconsciente de l’homme à s’autodétruire.
Désormais on veut faire en sorte que l’homme devient non pas à l’origine destructrice, mais la force régénératrice de ces propres conditions sur le plan biologique et environnemental.
– L’action se fait surtout au niveau de paysannerie. Le plan agricole commun (PAC) européen oriente la qualité et la quantité de laroduction,p les marchés d’écoulement et la détermination des prix tout en armant les paysans d’un certain nombre de mesures d’accompagnement visant à les motiver dans la préservation de l’environnement : les états ont instauré des systèmes de primes .
– pour l’industrie, des subventions à la production, des exemptions des taxes et impôts sont attribués aux usines qui parviennent à se doter de techniques et de technologies permettant de dissoudre dans un contexte anti-polluant leurs déchets.
– pour l’agriculture, des primes sont attribuées au itre de subvention à la production, à la vente et de l’accès à la retraite dès l’âge de 55 a ns s’il y a conformité aux normes de production exigés par l’Etat, par exemple la nécessité de planter des arbres fruitiers dans tous les alentours des superficies cultivées et cultivables, de s’adonner à des cultures non polluantes …Tout un système de prime est établi pou r motiver les paysans.
C’est autour de ces grands axes pre-cités que la problématique de la politique européenne en matière d’environnement s’inscrit.
Périodiquement, colloques et séminaires se succèdent en Europe pour définir, actualiser et réactualiser les mesures maximales à prendre dans la préservation actuelle et future de l’environnement, suite à l’explosion du r éacteur n° 04 de la centrale nucléaire de Tchernobyl en Union Soviétique le 26 Avril 1986. Notamment et pour ne citer que ce seul (14) s’exprimer lors de sa exemple, l’écologiste Dominique Julien Labruyérea pu communication que : « l’Europe est le niveau territorial par excellence pour réussir une politique de l’environnement… La création d’un sché ma européen d’aménagement du territoire permettrait d’entamer une réflexion de fond sur le projet européen et les déclinaisons nationales, régionales ou locales » .De l’esprit de ce discours se dégage le projet d’une politique de l’environnement dans une logique de planification rationnelle et stratégique pour l’intérêt de tous les continents européens. Quelsnesont les tenants et les aboutissants ?
Le profil de la politique environnementale dans le pays du Nord
Cette politique vise non pas à atténuer les dégâts causés par les techniques et technologies de production dans les secteurs secondaires et tertiaires mais semble vouloir déplacer spatialement et totalement les sources, les causes de la désagrégation environnementale. Dans cet esprit, le même écologiste Dominique Julien Labruyére s’est exprimé dans le terme suivant « limiter les recours ne sert à rien, c’est l’inverse qu’il faut faire… je propose trois thèmes de réflexion à la pr emière table, sur la politique européenne d’environnement :
1) les débouchés économiques de l’environnement .
2) la refonte écologique des aides structurelles de l’Europe .
3) un schéma européen d’aménagement du territoire. ».
En dernière analyse, la problématique européenne del’environnement va pouvoir résoudre au niveau du principe même de la délocalisation de l’environnement comme lorsque l’on parle de la délocalisation industrielle ou de la délocalisation de la force de travail à travers le processus de mondialisation et globalisation.
Ecotourisme et science
En troisième énoncé, l’écotourisme est une activité á petite échelle favorisant l’observation, l’interprétation, l’éducation et l’étude du milieu naturel, de ses paysages, de sa faune, de sa flore appelée « tourisme scientifique» .La volonté de déconnexion de la démarche scientifique du tourisme « le tourisme scientifique », d’avec la stratégie globale de développement national atteste toujours du désintérêt avoué de l’écotourisme pour ce qui est de la portée scientifique des études de faisabilitéet de fiabilité des projets touristiques dans l’intégration de ce dernier à une stratégie de développement humain durable.
Ecotourisme et environnement
De l’ordre du discours légal, l’écotourisme de par son impact en matière d’implantation d’une société à deux vitesses, veut mettre à l’avant-garde de son évaluation d’impacts la primauté d’un inventaire de quelques aspects positifs qui, de profit pour une minorité d’aisés autochtones est traduite comme profit généralisé à travers un environnement réel autrement conçu, pauvre et désarticulé.
Les apports de l’écotourisme
– Un volume de devises non négligeables rentre effectivement dans la caisse de l’état mais leur destination reste dans le renflouement des salaires et avantages des hautes fonctions de l’Etat dans les pays du Sud s’il n’es t pas carrément détourné par quelque personnalité politique influente.
– Le développement incontestable des infrastructures hôtelières perfectionnent et l’habitat urbain et l’habitat rural, crée des emplois ,stimule le transfert de compétence en matière de gestion, introduit le confort de NTIC jusque dans le point le plus reculé, véhicule de nouvelles valeurs dans l’articulation de l’identité culturelle relative à l’universalité de la culture dans une logique d’inter culturalité, procure aux communautés lignagères les moyens d’accès à des infrastructures d’hygiène, de santé, d’éducation et des scolarisations effectives en terme de projets moux .
– L’écotourisme conduit à une professionnalisation qui donne aux jeunes bacheliers et universitaires des espoirs rapides d’intégration aux infrastructures nationales d’emplois mais surtout et surtout, l’écotourisme apporte les phénomènes aigus de la dépopulation rurale. Par sa fonction génératrice de société à deux vitesses, les exploitations économiques, paysanne, rurale se détériorent rapidement : lorsque l’exploitation est réduite à une simple logique de survie, la main-d’œ uvre cadette, féminine et masculine, migre vers des sites qui assurent mieux la subsistance quotidienne et la satisfaction des besoins de loisirs.
Ces sites sont soit directement le site de proximité que constitue la zone écotouristique, soit un site plus lointain comme lecentre urbain où les zones franches lancent des échos de possibilité d’embauche massive. Si seule une minorité de cette population rurale migrante arrive à se trouver un emploi, la majorité est rejetée dans le travail de prostitution. Et en fait, l’écotourisme n’apporte que prostitution.
Les contradictions des mœurs
Il est flagrant de constater que partout dans le monde du sud, les communautés villageoises se sont très vite adaptées à la logique de l’économie du marché en maintenant leur système de valeur culturelle. Il y a persistance de ce que Pierre Bourdieu nomme
« habitus », c’est cet ensemble de mode de penser, d’agir et de se comporter que l’individu a acquis au fil du temps à travers les étapes successives de sa socialisation, et de sorte qu’il réagit suivant une logique habitude réflexe à toutes les situations. Mais alors même que l’acquisition de ces habitudes relève de fondements métaphysiques et culturels relatifs à un système collectif de valeur communautaire, un processus d’acculturation aboutit à une dualité de culture où le surajout n’a que des valeurs instrumentales dans la poursuite d’intérêt matériel et financier.
L’individu reste donc l’être culturel de son groupelignager d’appartenance, préservant l’inviolabilité et l’intégrité de son habitus.
La société à deux vitesses véhiculée par l’écotourisme nuit donc fondamentalement aux populations hôtes en détachant celles-ci de leur écosystème originel. Dans cette logique déshumanisante et non pas développante au sens humain et durable.
L’homme et le Parc de Ranomafana
Sans vouloir pousser à l’extrême, la postérioritédes thèses exprimées, nous avons pu constater de visu à Ranomafana l’évidence de la contradiction entre la région légale dans sa vocation touristique et la région réelle dans sa pauvreté environnementale en matière de développement humain et durable. Quels en sont lesmythes et réalités ?
Historique sur le PNR
Depuis 1986, sous les directives de Patricia Wright(19), ont été effectuées de nombreuses recherches au cours desquelles fut découverte la présence unique au monde du lémurien doré, l’Hapalémur Aureus (mangeur de bambou).
Grâce aux efforts du Projet Parc National de Ranoma fana (PPNR) et à un financement accordé par l’United States Agency for International Development (USAID), le Parc National de Ranomafana fut officiellement inauguré le 31 Mai 1991 par le gouvernement malgache, qui en même temps approuvait la création d’un programme de conservation et de développement durable pour la région. Le PNR renferme une diversité biologique unique dont 12 espèces de lémuriens, des carnivores rares et plus d’un tiers des espèces d’oiseaux de Madagascar. De plus, la forêt de Ranomafana est leprincipal bassin versant de tout le Sud-est du pays. Ce qui a conduit le gouvernement malgache à classer Ranomafana parmi les aires protégées de priorité 1.
Pour protéger au mieux sa faune et sa flore, le parc s’assigne comme mission d’apporter aux riverains de la zone périphérique (ZP) de l’aire protégée (AP) une forme de développement durable. Ainsi, plusieurs activités nto été réalisées dont la création du Parc, la mise en place de différentes infrastructures en vue de développement de l’écotourisme: recherches, installation de barrages, création et formation des associations, nouvelles technologies en matière d’agriculture, action pour la santé et l’éducation.
Pour la première fois, la forêt de Ranomafana apporte des bénéfices à la population par le biais des activités du projet plutôt que par l’exploitation forestière ou toute autre activité destructrice. Par ailleurs, une partie (50%) des droits d’entrée au Parc est retournée aux communautés villageoises pour financer les projetsde conservation.
Depuis son inauguration en tant que quatrième Parc National à Madagascar, le PNR a été dirigé par l’ICTE (Institute for the Conservati of Tropical Environment ou Institut pour la conservation des environnements tropicaux). Mais depuis le 03 Juin 1997, journée mondiale de l’environnement, le volet écotourisme est désormais géré par l’ANGAP (Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées) selon le programme du gouvernement malgache. C’est une marque de sa volonté de donner à son peuple un développement durable conforme à sa préoccupation de préserver ses ressources naturelles et son souci de sauvegarder son environnement. Seuls les volets Santé et Education y compris les recherches sont alors laissés à l’ICTE. Toutefois, il y a une étroite relation entre l’ANGAP et l’ICTE à Ranomafana. En effet, ce dernier suppor te toujours l’ANGAP dans toutes ces activités et parfois même, il l’aide dans la réalisation de certains programmes.(20)
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
– METHODOLOGIE
-Première partie : DESEQUILIBRE MONDIAL DANS LA STRATEGIE ENVIRONNEMENTALE
-Chapitre I : LES POLITIQUES ENVIRONNEMENTALES DU NORD ET LES REALITES ANTHROPOLOGIQUES DU SUD
-Chapitre II : LIMITES DE L’ECOTOURISME ET DYNAMIQUE DE LA PAUVRETE A MADAGASCAR.
-CONCLUSION PARTIELLE
-Deuxième partie : DEVELOPPEMENT ET ENVIRONNEMENT A RANOMAFANA
-Chapitre III : LE PARC NATIONAL DE RANOMAFANA
-Chapitre IV : LA REALITE SOCIO-ANTHROPOLOGIQUE DES COMMUNAUTES LIGNAGERES
-Chapitre V : LES ELEMENTS DE DEVELOPPEMENT AU SEIN DU PARC
-Chapitre VI : LE DEVELOPPEMENT APPORTE PAR LE PARC NATIONAL DE RANOMAFANA
-Chapitre VII : LA SECONDE VITESSE DU DEVELOPPEMENT
-CONCLUSION PARTIELLE
-Troisième partie : PROSPECTIVES DE LA REGENERATION ENVIRONNEMENTALE
-Chapitre VIII: L’UNITE HABITAT-MILIEU NATUREL ET RESSOURCES HUMAINES
-Chapitre IX: STRUCTURE D’APPUI ET TRANSFERT DE GESTION
– CONCLUSION PARTIELLE
– TABLE DES MATIERES
– BIBLIOGRAPHIE
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