La réalisation de cartes à différentes échelles 

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Le département de l’Indre-et-Loire

La sélection du département s’est faite grâce à la bibliographie. Dans la bibliographie, plusieurs départements ressortaient dont la Vienne, l’Indre-et-Loire ou le Maine-et-Loire ainsi que plusieurs régions (Pays de la Loire, Champagne-Ardenne). L’Indre-et-Loire est apparue à de multiples reprises, notamment concernant les surfaces en peupleraies. De plus, ce dépar-tement nous étant familier et proche, il a été sélectionné comme zone d’étude pour l’échelle départementale.
Ce département est situé à l’extré-mité sud du bassin parisien, en région Centre-Val-de-Loire. D’une superficie de 6 127 km², il occupe le 41ème rang national en termes de superficie, et le 5ème rang régional (sur les 6 départe-ments de la région).
Le département est en partie couvert par le Parc Naturel Régional Loire-Anjou-Touraine, sur la partie est de l’agglomération tourangelle (Figure 01). Le PNR joue un rôle de conseil et d’aide à l’élaboration de documents d’urbanisme pour les communes qui en sont membres.
Polytech Tours – DAE – 2017-2018 – Projet de Fin d’Études – KALCINA Aude Les peupleraies en Indre-et-Loire : Entre acceptations et conflits L’Indre-et-Loire est traversée par la Loire d’est en ouest (Figure 02). La Loire réalise une sépa-ration du territoire : au nord se trouve la Gâtine et au sud la Champeigne. Sur le territoire du dépar-tement se trouvent les confluences de la Loire avec le Cher, l’Indre et la Vienne. La présence de nombreux cours d’eau est un avantage pour l’implan-tation de peupleraies. Cela crée des prairies humides où la seule mise en valeur possible est la sylviculture (peupliers, frênes, aulnes, saules). Les peupliers sont adaptés à ce type de mi-lieux et atteignent des tailles adultes rapidement, c’est pourquoi ils sont gé-néralement sélectionnés sur ces milieux (Chevallier, 2000).
Le département peut être divisé en cinq entités paysagères distinctes. L’agglomération tourangelle représente la zone urbaine dense. L’axe ligérien présente une activité agricole forte avec la présence de culture et un apport économique. Le Chinonais est une variante de l’axe ligérien avec une forte présence de vignobles également le long de l’axe ligérien. La Gâtine, plus précisément la zone nord et nord-ouest, est un espace pauvre avec une agricultu-re en déclin. La Touraine du sud-est à proximité de Loches représente un espace rural avec une présence d’activités économiques liées au tourisme.
L’Indre-et-Loire est le département de la région Centre-Val-de-Loire où les peupleraies sont les plus importantes. Le département se retrouve en 6-7ème place des départements français selon l’importance des surfaces de peupleraies (Génin & Yengué, 2010). Cependant, l’attrait de la populiculture s’est restreint ces dernières décennies , en raison de la diminution du prix du m3 de peuplier (Dorskamp), mais également de la volonté de certaines collectivités de diminuer les surfaces de peupleraies.
Ainsi ce département a été sélectionné grâce aux données bibliographique et à sa proxi-mité. Cela nous permet de comprendre la place et le rôle de la populiculture. Il est également possible d’observer le lien entre la présence de cours d’eau et la localisation des peupleraies.
Bien que cette échelle permette de localiser les peupleraies, elle n’est pas assez précise pour y analyser l’évolution. C’est pourquoi une autre échelle, permettant une analyse plus fine, a été préférée pour observer les évolutions. Un agrandissement a été réalisé à l’échelle des communes de Bréhémont et Rivarennes.

Les communes de Bréhémont et Rivarennes

L’analyse de la localisation des peupleraies à l’échelle départementale permet de justifier le choix des communes de Bréhémont et Rivarennes pour l’échelle communale. En effet, il s’y trouve une densité importante en peupleraies (figure 06). De plus, Bréhémont est mentionnée et étudiée à différentes reprises dans la bibliographie, souvent associée à Rivarennes. Il est surtout fait mention du gel des plantations de peupleraies en 2005 afin de mettre en place un PLU les restreignant (Servain-Courant & Yengué, 2011).
Les peupleraies sont souvent plantées dans les prairies humides autour des cours d’eau. Ainsi les bords de l’Indre et du vieux Cher accueillent de nombreuses peupleraies. D’autres cours d’eau (rivières, ruisseaux, boires) traversent également les deux communes, facilitant le développement des peupliers.
Les communes de Bréhémont et Rivarennes ont des superficies respectives de 12,71 km² et 18,92 km². Elles sont majoritairement situées dans la plaine alluviale de la Loire. Cependant, on retrouve au Sud de Rivarennes le coteau ligérien puis un plateau avec une partie de la forêt de Chinon.
Les deux communes sont traversées par différents cours d’eau (Figure 03) :
– La Loire : au nord de Bréhémont.
– L’Indre : marquant la frontière entre Bré-hémont et Rivarennes.
– Le vieux Cher : longeant l’Indre au nord et se jetant dans la Loire au niveau de Rupuanne (lieu-dit de Bréhémont à l’ouest du territoire).
Les deux communes se ressemblent par leur densité de population assez proches et assez faibles : 61 habitants par km² pour Bré-hémont et 54 hab/km² pour Rivarennes. Ce-pendant, bien que Rivarennes ait la plus faible densité, elle a le plus grand nombre d’habitants (environ 1 000 habitants contre presque 800 ha-bitants à Bréhémont) ainsi que la plus grande surface : 18,84 km² contre 12,91 km².

Les sources scripturales et spatiales

Les différentes sources présentées ci-après sont d’abord des documents de gestion fo-restière et d’aménagement. Ils nous renseignent sur l’état des lieux au sein des communes étudiées. L’analyse des parcelles de Rivarennes a été rendue possible grâce à leur document d’amé-nagement forestier. Ce document, réalisé par l’ONF, concerne les parcelles communales lo-calisées dans le bassin ligérien. La majorité de ces parcelles contient des plantations de peu-pleraies. Ce document explique comment gérer les peupleraies locales, étudie les différentes parcelles et prend en compte les évolutions locales (comme la présence des castors). Le do-cument consulté concerne le prochain plan de gestion (2018-2037) et résume l’ancien plan de gestion (1998-2017).
La commune de Rivarennes n’a actuellement aucune réglementation d’urbanisme sur son territoire. Depuis 1985, elle avait un Plan d’Occupation des Sols (POS), mais ne l’ayant pas re-nouvelé en Plan Local d’Urbanisme (PLU) avant le 31 décembre 2015, il est devenu caduc et le Règlement National d’Urbanisme (RNU) s’y applique donc désormais.
La commune de Bréhémont possède un PLU qui a été approuvé en 2011. Il était déjà fait mention de ce PLU dans la bibliographie (Servain-Courant & Yengue, 2011), alors qu’il n’était pas encore approuvé. La commune avait demandé à la préfecture de bloquer toute nouvelle plantation pour reconsidérer la question des peupleraies sur le territoire communal. Il était prévu que la commune engage des restrictions vis-à-vis des plantations de peupleraies grâce au PLU.

La réalisation de cartes à différentes échelles

Comme dit précédemment, il a été décidé d’utiliser trois échelles pour réaliser notre étude :
• Une échelle départementale : permettant d’observer la répartition spatiale des peu-pleraies.
• Une échelle communale : permettant une vision plus rapprochée et plus détaillée des surfaces de peupleraies, et donc une comparaison entre les communes et une analyse de leur évolution.
• Une échelle parcellaire : permettant une analyse à l’échelle de la parcelle et l’observa-tion des différentes gestions possibles en populiculture.
A l’échelle départementale, les données utilisées sont issues des bases de données Forêt de l’IGN version 1 et version 2. Pour le département de l’Indre-et-Loire, les relevés de la ver-sion 1 ont été effectués en 2002. Puis entre la version 1 et la version 2, la symbologie a été revue et les méthodes de prise de données ont été modifiées (cf Tableau 01) pour être ren-dues plus précises. Les données de la version 2 ont été collectées en 2011, en Indre-et-Loire. Cela nous permet donc d’avoir une idée de l’évolution des surfaces de peupleraies en 9 ans. Il a cependant fallu prendre en compte le remaniement de la base de données Forêt de l’IGN.
A l’échelle communale, les données utilisées ont des origines multiples. Comme dit pré-cédemment, certaines cartes sont issues de la bibliographie (Cornier, Botté, Bouché-Pillon, Genin, & Servain-Courant, 2000), ce qui a permis un gain de temps précieux au regard du Les peupleraies en Indre-et-Loire : Entre acceptations et conflits
temps très court de cette recherche (3 mois). D’autres cartes ont été réalisées grâce à ArcMap, un logiciel de traitement de données géoréférencées. Elles reprennent les données de la BD Forêt en 2002 et 2011. Enfin, à l’aide des cartes précédentes, une étude a été menée sur le terrain afin de relever l’état actuel des peupleraies. Cela a permis d’observer l’apparition ou la disparition de certaines parcelles, mais également d’observer leur état d’entretien au sol.
Une zone d’étude a été définie afin d’englober les secteurs d’intérêt. Elle va donc de la Loire au nord jusqu’au pied du coteau délimité par les départementales D17 et D7 au sud, en respectant les limites administratives des communes à l’est et à l’ouest. Les cartes recolori-sées ont été placées en transparence sur une carte topographique actuelle, afin d’obtenir la même orientation et la même échelle que les cartes obtenues sous SIG. En effet, bien qu’elles montrent une zone d’étude localisée sur les même communes, il n’a pas été possible de les intégrer dans un SIG puisque les repères spatiaux ne correspondaient pas forcément. Il est même possible de constater des changement dans les lits des cours d’eau (Loire, Indre) au fil des années.
Les cartes issues de la base de données Forêt contiennent les formations végétales selon les précisions et symbologies de leurs versions (Tableau 01). Elles ont permis une analyse de l’évolution récente des peupleraies sur notre zone d’étude. Ce travail permet ainsi de complé-ter les informations issues de la littérature grâce à une mise à jour. Il a alors été possible d’ob-server les données de 2002, puis de 2011. Cette dernière année s’avère importante puisqu’il a été possible de la mettre en parallèle avec le PLU de Bréhémont, approuvé en 2011.

Des peupleraies dans les vallées alluviales

L’Indre-et-Loire est traversée par de nombreux cours d’eau (Figure 02 : La Loire, L’Indre, le Cher et la Vienne notamment), ce qui en fait un territoire propice pour la populiculture. En effet, peu de cultures supportent ce type de milieu (prairie humide) ou les stress dus aux crues. Cependant, le peu-plier s’y développe sans problème.
Ainsi, ce seul département représente 40% du volume de peupliers exploité de la région Centre (Génin & Yengué, 2010). Pourtant, en termes de superficies, les peupleraies indroligériennes ne repré-sentent que 35,5% des surfaces régionales (en 1992 : 8 699 ha pour 24 511 ha régionaux). Malgré une augmentation des surfaces sur dix ans (en 2003, 9 002 ha pour 26 644 ha) (Génin & Yengué, 2010), le pourcentage d’occupation du département par rapport à l’occupation régionale a perdu 2%, montrant que l’Indre-et-Loire n’est pas le département de la région Centre-Val-de-Loire ayant la plus forte crois-sance surfacique en peupleraies.
Par la suite, les chiffres de la BD Forêt que nous avons utilisés pour effectuer une comparaison ne correspondent pas aux données issues de l’article de A. Génin et J-L. Yengué (selon eux, on comptait 9 002 ha de peupleraies en Indre-et-Loire en 2003, alors que la BD Forêt en recense 7 199 ha en 2002). Nous avons choisi d’utiliser la base de données Forêt de l’IGN et de réaliser une comparaison entre les données de la version 1 (récoltées en 2002) et les données de la version 2 (récoltées en 2011).
Ainsi, en 2002, on comptait 7 199 ha de peupleraies en Indre-et-Loire. Ce chiffre est largement inférieur aux surfaces trouvées dans « De quelques enjeux forestiers en Touraine : nature, paysage, patrimoine et territoire » (Génin & Yengué, 2010) et citées ci-dessus. L’Indre-et-Loire comptait, en 2002, près de 1 600 km² de surfaces forestières, ce qui représente environ un quart de la surface du département. Les peupleraies ne représentaient que 4,5% de cette surface forestière, soit seulement 1,2% de la surface du département.
En 2011, on a pu constater une diminution des surfaces en peupleraies puisqu’elles ne repré-sentent plus que 6 541 ha. Cependant, en raison du remaniement de la symbologie de la base de données et de l’affinement de la prise de données, nous ne pouvons pas savoir s’il y a vraiment eu une diminution de plus de 6 km² de peupleraies ou si elles ont simplement été reconsidérées et redimen-sionnées de manière à ce que les surfaces diminuent. Pour cela, une analyse à une échelle plus précise pourra aider à visualiser ces modifications.
Les surfaces forestières départementales totales ont quant à elles augmenté : elles représentent 1 762 km², soit 28,75% de la surface départementale. Les peupleraies ne représentent donc plus que 3,8% des superficies forestières indroligériennes, et environ 1% de la surface départementale totale.
Les cartes des formations végétales départementales (Figures 04 et 05) montrent l’ensemble des forêts présentes en Indre-et-Loire. Sur chaque carte, les peupleraies sont représentées en jaune. Il n’est pas aisé de les localiser précisément parmi les autres formations . En effet, comme dit précédem-ment, elles représentent moins de 5% de ces formations. La carte localisant uniquement les peuple-raies (de 2011) et les principaux cours d’eau d’Indre-et-Loire (Figure 06) permet de se faire une idée plus précise de leur localisation.
Ainsi, comme on peut le voir sur ces cartes (Figures 04 et 05), la populiculture se retrouve davantage dans les plaines alluviales. Ce constat peut être vérifié en simplifiant la carte et en associant les peupleraies aux principaux cours d’eau du département (Figure 06). Il est éga-lement possible d’y observer une densité plus importante vers l’ouest du département donc davantage en aval des cours d’eau, au niveau des confluences des rivières avec la Loire.
Les plaines alluviales de l’Indre et de la Vienne semblent être les plus peuplées en peu-pleraies. Le long de la Vienne, on retrouve une forte densité de peupliers sur une vingtaine de kilomètres avant sa confluence avec la Loire. Une répartition continue mais peu dense le long de l’Indre peut être observée. Une densification s’y effectue à proximité de Bréhémont et Rivarennes, lorsque le vieux Cher se jette dans l’Indre dans la plaine alluviale de la Loire.
Malgré une forte présence des peupleraies en Indre-et-Loire, peu de populiculture est observable à proximité de la Loire. On peut avancer quelques hypothèses : les parcelles y sont probablement moins propices, du point de vue écologique, en raison de l’endiguement de la Loire, ou de son urbanisation (routes, ports, voies cyclables…).

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Table des matières

Partie 1 : La populiculture en France : état des lieux 
1. Qu’est ce que « la populiculture » ?
2. Comment est-elle tolérée localement ?
Partie 2 : Méthodologie 
1. Choix des zones d’étude
2. Les sources scripturales et spatiales
3. Les entretiens
4. La réalisation de cartes à différentes échelles
Partie 3 : Résultats 
1. Des peupleraies dans les vallées alluviales
2. L’évolution des peupleraies a l’échelle communale
3. Différences entre les peupleraies
Conclusion
Bibliographie

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