Le corps
C’est une portion en forme de fer à cheval horizontal, à concavité postérieure. Il est constitué de deux moitiés symétriques : les branches horizontales. Ces deux branches sont soudées en avant et sur la ligne médiane, formant la symphyse mentonnière. Le corps mandibulaire possède deux bords et deux faces : le bord supérieur ou arcade alvéolaire, et le bord inférieur ou bord basilaire, la face antérieure ou cutanée, et la face postérieure ou buccale [11].
Face antérieure ou cutanée Elle est légèrement inclinée vers le haut. Elle présente à décrire :
La symphyse mentonnière : crête verticale médiane
La protubérance mentonnière : continue la symphyse mentonnière en bas. Elle se présente comme un triangle à base inférieure et en relief.
La fossette mentonnière : située de part et d’autre de l’éminence mentonnière.
La ligne oblique externe : occupe le segment latéral du corps, crête oblique vers le haut et en arrière Le foramen mentonnier : orifice antérieur du canal alvéolaire inférieur. Il livre passage aux vaisseaux et nerf mentonniers [11].
Face postérieure ou buccale Un peu incliné en bas, concave en arrière, elle présente les apophyses géni et la ligne oblique interne.
Bord supérieur ou alvéolo-dentaire Il porte les dents, soutenues par l’os alvéolaire qui est un véritable rempart.
Bord inférieur Il est lisse dans son ensemble et contourné en S italique allongé. Il présente 2 segments :
Symphysaire : c’est le bord inférieur situé entre les faces distales des deux incisives latérales
Basilaire : c’est le bord inférieur de la branche horizontale (de la canine à la dent de sagesse)
Intérêts et limites
La radiographie panoramique possède plusieurs avantages. Elle constitue un examen de débrouillage, de faible coût et en une seule exposition. Et elle répond à : [15]
Une logique anatomique, en remplaçant par ses dimensions le système dentaire dans son environnement naturel (bases osseuses, cavités pneumatiques, parties molles, etc…)
Une logique radiologique en donnant une possibilité de comparaison bilatérale ;
Une logique diagnostique privilégiant une approche globale ;
Une logique économique par son faible coût et la richesse comme la diversité des informations qu’elle procure, à condition d’être correctement réalisée et interprétée ; En outre, une réduction significative de la dose délivrée peut être obtenue par les différentes techniques de numérisation, tout en obtenant un requis diagnostic suffisant. Par contre, la radiographie panoramique se limite à l’exploration de deux dimensions [10]. Elle génère des déformations verticales et horizontales. Et ceci entraîne des déformations dimensionnelles et un agrandissement global variable, même si la forme générale est conservée [14]. De plus, le coût de l’équipement est relativement élevé [15, 16].
Appréciation des structures mandibulaires
Elles se caractérisent par les éléments suivants :
Les apophyses géni (images arrondies, symétriques, de topographie médiane).
La crête mentonnière, la ligne oblique externe, la ligne oblique interne sont variables dans leur expression et correspondent à des crêtes d’insertion musculaire.
Les dépressions osseuses (claires). Le triangle rétro- molaire (entre la ligne oblique interne et la ligne oblique externe), la fossette mentonnière, la fossette sous- maxillaire au contact de la glande salivaire ;
La lacune de Stafne : c’est une image de la région angulaire contenant du tissu graisseux et des ilôts salivaires en rapport avec la glande sub-mandibulaire.
Les trajets vasculaires et nerveux :
– Le canal dentaire inférieur et le foramen mentonnier. Le canal dentaire inférieur (ou canal mandibulaire) est l’élément le plus important de cette région. Il se traduit par une image linéaire claire limitée par une corticale d’expression variable. Il va de l’épine de Spix au foramen mentonnier qui se projette selon une image claire arrondie au péri- apex de la deuxième prémolaire.
– Le foramen lingual : c’est une image punctiforme dans la région symphysaire, il livre passage à une artériole
Les kystes odontogènes
On a plusieurs types :
Le kyste dentigère (folliculaire ou péri-coronaire) est fréquent (16 à 18% des kystes des maxillaires). Le kyste se trouve à la jonction émail- cément d’une dent incluse tout en englobant sa couronne. Il provient de débris ou de cordons épithéliaux transformés en cavité kystique. Du liquide se collecte entre l’épithélium de l’émail réduit et la couronne.
Le kératokyste ou kyste épidermoïde dérive des restes épithéliaux de la lame dentaire qui unissent la gencive à l’organe en cloche. Il peut faire partie d’un syndrome de Gorlin associant kyste épidermoïde des maxillaires, naevomatose baso-cellulaire et anomalie osseuse [22]. On a le type parakératosique et le type orthokératosique [23].
Le kyste primordial est rare. Il provient de la dégénérescence kystique de l’organe de l’émail dentaire et prend la place de la dent causale. Il survient surtout chez l’homme, au cours de la deuxième décennie et se trouve au niveau de la partie postérieure de la mandibule.
Le kyste inflammatoire provient des réactions locales à une infection dentaire. On l’appelle « kyste résiduel » si la dent causale est déjà extraite [17-19].
Les tumeurs bénignes odontogènes non kystiques
Ces tumeurs peuvent être épithéliales, mésodermiques ou mixtes
Les tumeurs épithéliales d’origine dentaire sont surtout l’améloblastome et la tumeur de Pindborg [18, 25, 26]
– L’améloblastome est une tumeur rare (1% des kystes des maxillaires), bénigne mais à malignité locale. Il dérive des améloblastes et atteint surtout l’homme jeune entre 15 à 30 ans. Il se localise souvent au niveau de la mandibule au niveau de l’angle. Le risque est la récidive.
– La tumeur de Pindborg (ou tumeur épithéliale odontogène calcifiée) dérive de l’épithélium ou du stratum intermédium de l’organe de l’émail. Elle atteint les deux sexes surtout à l’âge de 40 ans, et se localise au niveau de la mandibule. Les récidives sont très rares, la guérison est possible.
Les tumeurs mésodermiques d’origine dentaire sont représentées par quatre types de tumeurs :
– Myxome : tumeur bénigne rare des maxillaires, elle survient au cours de la troisième décennie sans prédilection de genre.
– Fibrome odontogène : il dérive des tissus mésenchymateux de l’ébauche dentaire. Il se situe au contact des racines dentaires, de la couronne d’une dent incluse ou à la place d’une dent absente. La transformation sarcomateuse est possible mais l’invasion des parties molles est exceptionnelle.
– Fibromyxome odontogène : mélangé de fibrome et de myxome
– Cémentoblastome naît des membranes péri-odontales. Il se localise sur les incisives de la mandibule et est associé à des dents saines [20, 27].
Les tumeurs mixtes odontogènes sont représentées par :
– L’odontome qui est un hamartome survenant souvent avant 20 ans. Il est caractérisé par la cohabitation de dents normales et de dents déformées. L’épithélium dentaire produit des petits organes de l’émail qui sont à l’origine des dents irrégulières, naines et déformées.
– L’odontome complexe qui est une tumeur encapsulée. Il provient de l’épithélium germinal dentaire qui s’est développée anormalement ou des dents normales ou des laminas dentaires [18].
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
1 Rappels anatomiques
1.1 La mandibule
1.1.1 Le corps
1.1.1.1 Face antérieure ou cutanée
1.1.1.2 Face postérieure ou buccale
1.1.1.3 Bord supérieur ou alvéolo-dentaire
1.1.1.4 Bord inférieur
1.1.2 Ramus ou les branches montantes
1.2 L’os maxillaire
1.2.1 Les faces
1.2.1.1 Face supérieure ou orbitaire
1.2.1.2 Face antéro-externe ou antérolatérale ou jugale
1.2.1.3 Face postéro-externe ou infra-temporale
1.2.2 Base ou face interne ou face nasale
1.2.3 Sommet
1.2.4 L’apophyse montante ou processus frontal
2 Le panoramique dentaire
2.1 Définition
2.2 Intérêts et limites
2.3 Lecture du cliché panoramique
2.3.1 Appréciation des structures dentaires
2.3.2 Appréciation des structures maxillaires
2.3.3 Appréciation des structures mandibulaires
2.3.4 Appréciation des parties molles
3 Classification des tumeurs maxillofaciales
3.1 Les néoplasies bénignes maxillofaciales
3.1.1 Les kystes des maxillaires
3.1.1.1 Les kystes odontogènes
3.1.1.2 Les kystes non odontogènes
3.1.1.3 Les kystes communs au reste du squelette
3.1.2 Les autres tumeurs bénignes des maxillaires
3.1.2.1 Les tumeurs bénignes odontogènes non kystiques
3.1.2.2 Les autres tumeurs bénignes non odontogènes
3.2 Les tumeurs malignes des maxillaires
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
1 Méthodes
1.1 Cadre de l’étude
1.2 Type et durée de l’étude
1.3 Population d’étude
1.4 Objectifs
1.5 Critères d’inclusion et d’exclusion
1.6 Variables étudiées
1.7 Mode d’analyse des données
1.8 Limite de l’étude
1.9 Considérations éthiques
2 Résultats
2.1 Types histologiques des tumeurs radio-claires
2.2 Les groupes
2.3 Les patients
2.3.1 Selon le sexe
2.3.2 Selon l’âge
2.4 Répartition des groupes selon les caractéristiques de l’image
2.4.1 Répartition des groupes selon le siège des clartés radiologiques
2.4.2 Distribution des groupes selon la limite de la radioclarté
2.4.3 Distribution des groupes selon le caractère uniloculaire ou multiloculaire de l’image
2.4.4 Répartition des groupes selon la limite et le caractère uni/multiloculaire des radioclartés
2.4.4.1 Nature histologique des tumeurs donnant des clartés bien délimitées uniloculaires
2.4.4.2 Nature histologique des tumeurs donnant des clartés bien limitées multiloculaires
2.4.4.3 Nature histologique des tumeurs donnant des clartés mal limitées uniloculaires
2.4.4.4 Nature histologique des tumeurs donnant des radioclartés mal limitées multiloculaires
2.4.5 Nature histologique des tumeurs donnant des radioclartés avec rhizalyse
2.4.6 Nature histologique des tumeurs radio-claires selon l’existence ou non de déplacement dentaire
2.4.7 Nature histologique des tumeurs donnant une radio-clarté avec dent incluse
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
1 Types histologiques
2 Les groupes
2.1 Groupe A
2.2 Groupe B
2.3 Groupe C
2.3.1 Carcinome épidermoïde
2.3.2 Améloblastome malin
3 Les patients
3.1 Le sexe
3.2 L’âge
4 Distribution des groupes selon les caractéristiques de l’image
4.1 Groupe selon le siège
4.2 Distribution des groupes selon la limite de la radioclarté
4.3 Le caractère uni/multiloculaire de l’image radioclaire
4.4 Limite et caractère uni/multiloculaire
4.4.1 Les clartés bien délimitées uniloculaires
4.4.2 Images bien délimitées multiloculaires
4.4.3 Clarté mal limitée uniloculaire
4.4.4 Clarté mal limitée multiloculaire
4.5 Les radio-clartés avec rhizalyse
4.6 Les radio-clartés avec déplacement dentaire
4.7 Les radio-clartés avec dent incluse
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Télécharger le rapport complet