La radiographie du thorax prenant le cou
RAPPEL ANATOMO-HISTOLOGIQUE :
La glande thyroïde ou corps thyroïde est une glande cervicale à sécrétion interne, annexée au conduit laryngo-trachéal. Elle est constituée de deux lobes latéraux réunis par un isthme médian. Elle pèse vingt-cinq à trente grammes. Sa consistance est molle. Le parenchyme thyroïdien est entouré d’une capsule fibreuse qui se prolonge à l’intérieur de la glande en la divisant en lobules (schéma n°1). Ses dimensions sont en moyenne de 6cm de largeur, 3 cm de hauteur et 2 à 4 cm d’épaisseur (1). La maîtrise des particularités anatomiques d’une glande thyroïde normale revêt un grand intérêt pour l’appréciation de la pathologie thyroïdienne par le clinicien, le chirurgien et l’anatomopathologiste. Histologiquement, la thyroïde est constituée de lobules. Ces lobules sont formés de la coalescence de plusieurs follicules. Le follicule est la structure thyroïdienne de base. Il est sphérique et formé d’une assise de cellules folliculaires limitant une cavité centrale remplie de colloïde (gel semi visqueux). Les cellules folliculaires reposent sur une membrane basale (schéma n°2). L’épithélium comporte deux types de cellules : les cellules vésiculaires, appelées aussi thyréocytes, qui sécrètent les hormones thyroïdiennes et les cellules paravésiculaires ou cellules C claires qui sécrètent la calcitonine. Cette description histologique est importante à connaître par le pathologiste car elle lui permettra de distinguer un parenchyme thyroïdien normal d’un autre parenchyme pathologique (90).
RAPPEL PHYSIOLOGIQUE :
La glande thyroïde assure la synthèse, le stockage et la libération des hormones thyroïdiennes. Ces dernières sont des molécules iodées, formées par 4 iodes pour la thyroxine (T4) et 3 pour la triiodothyronine (T3). La biosynthèse des hormones thyroïdiennes comporte deux étapes : le captage de l’iodure au niveau de la membrane basale et l’accrochage de l’iode sur la thyroglobuline. La sécrétion thyroïdienne obéit à un mécanisme classique de rétrocontrôle négatif hypothalamo-hypophysaire (TRH-TSH). (schéma n°3) L’hormone thyréotrope (TSH) est le premier facteur impliqué dans la croissance de la glande thyroïde. Toute entrave à la synthèse des hormones thyroïdiennes (la carence iodée par exemple) entraîne par rétrocontrôle une production accrue d’hormone thyréotrope stimulant à la fois la synthèse hormonale et la croissance de la glande (2) Le but de cette étude est d’analyser les facteurs épidémiologiques et anatomopathologiques des goitres thyroïdiens bénins. C’est une étude rétrospective incluant 673 cas de goitres thyroïdiens, colligés au service d’anatomie pathologique du CHU MOHAMMED VI de Marrakech et opérés pour la plupart au service de chirurgie viscérale au sein de la même structure entre 2001 et 2007 Le matériel d’étude était : • Les comptes rendus anatomopathologiques • Les dossiers cliniques recrutés aux services de chirurgie viscérale et d’endocrinologie • Les dossiers radiologiques Une fiche d’exploitation a été établie pour étudier les paramètres suivants : L’âge, le sexe, l’origine géographique, les antécédents personnels et familiaux, les données cliniques, paracliniques, le traitement réalisé ainsi que les résultats anatomopathologiques. (Voir fiche annexe) Les résultats ont été analysés en utilisant les programmes Microsoft 2003 et le Logiciel de statistiques SPSS 10.0. Les cas étudiés ont été classés selon la classification de l’OMS (organisation mondiale de la santé) proposée en 2004 : • Stade 0A : pas de goitre • Stade 0B : goitre palpable non visible • Stade I : goitre visible le cou en extension • Stade II : goitre visible le cou en position normale • Stade III : goitre visible à distance
Le Bilan hormonal
Le Dosage de la TSH : Il était demandé systématiquement et en première intention devant la constatation clinique d’un goitre thyroïdien. Il a été réalisé chez seulement 244 cas (36,2%). Le reste des malades de notre série soit 429 cas n’ont pas bénéficié de cet examen, cela pourrait être dû à une faute de moyens. Ce dosage a objectivé : • Une euthyroidie avec un taux variant entre 0,5 et 5 mUI/l chez 195 patients (29%) • Une hyperthyroïdie < 0,5mUI/l chez 46 patients (6,8%) • Une hypothyroïdie > 5mUI/l chez 3 patients (0,4%) 2-2 Le Dosage des hormones thyroïdiennes : Le dosage des hormones thyroïdiennes a été indiqué chez nos patients en cas de perturbation de la TSH. Il a été fait chez 49 cas qui présentaient une TSH augmentée ou effondrée et s’est révélé : • Normal chez 37 cas • Augmenté dans 9 cas • Diminué dans 3cas 2-3 La cytoponction thyroïdienne : Elle a été pratiquée chez 38 patients soit 5,6% des cas qui avaient des nodules thyroïdiens ayant des caractéristiques cliniques ou paracliniques inquiétants. Dans notre série on a ponctionné les malades ayant des nodules de taille supérieure à 6mm, hypoéchogènes après un bilan d’hémostase normal. La technique de ponction s’est déroulée sans échoguidage et consistait en l’utilisation d’une aiguille fine avec aspiration. Le nombre d’étalements réalisés variait de 6 à 10 lames. Les différents paramètres étudiés étaient : la présence de cellules folliculaires et leur disposition (isolées ou regroupés en amas), la recherche d’atypies cytonucléaires ainsi que l’existence de cellules inflammatoires. Les résultats obtenus étaient de 2 ordres : ¾ Une cytologie d’allure bénigne : • Folliculaire dans 32 cas • Oncocytaire sur un fond lympho-histiocytaire dans 2 cas • Hémorragique dans 2 cas • A prédominance macrophagique dans 1 cas ¾ Une cytologie suspecte dans 1 seul cas qui a été suivi d’une vérification histologique. Cependant la pièce de thyroïdectomie a été analysée dans un laboratoire privé.
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Table des matières
Introduction
Rappel anatomique et physiologique
Patients et méthodes
Annexes
Résultats
I- Etude épidémiologique
1- La fréquence
2- L’âge
3- Le sexe
4- L’origine géographique
II- Etude clinique
1- L’interrogatoire
1-1 Le motif de consultation
1-2 Les Antécédents
1-3 La durée d’évolution avant le diagnostic
2- L’examen clinique
2-1 L’examen local
2-2 L’examen régional
2-3 L’examen général
III- Etude paraclinique
1- Imagerie thyroïdienne
1-1 L’échographie cervicale
1-2 La radiographie du thorax prenant le cou
1-3 La scintigraphie
1-4 La tomodensitométrie
2- Le dosage hormonal
2-1 TSH
2-2 Les hormones thyroïdiennes
3- La cytoponction thyroïdienne
IV- Traitement
1- Le traitement chirurgical
1-1 La voie d’abord
1-2 L’acte opératoire
1-3 Les suites post-opératoires
2- Le traitement complémentaire
V- Les résultats Anatomopathologiques
1- Les moyens d’étude
2- Etude macroscopique
2-1 Le goitre nodulaire
2-2 Le goitre diffus
2-3 Les adénomes thyroidiens
2-4 Les thyroidites
3- Etude microscopique
3-1 Le goitre nodulaire
3-2 Le goitre diffus
3-3 L’adénome thyroidien
3-4 Les thyroidites
Discussion
I- Etude générale
1-l’étude épidémiologique
1-1La fréquence
1-2La répartition selon l’âge
1-3 La répartition selon le sexe
1-4La répartition selon l’origine géographique
1-5 La physiopathogènie
II- Etude clinique
1- Le motif de consultation
2- Les Antécédents
3- La durée d’évolution
4- L’examen clinique
4-1 L’examen local
4-2 L’examen régional
4-3 L’examen général
III. Etude paraclinique
1- Imagerie thyroïdienne
1-1 L’échographie cervicale
1-2 La scintigraphie thyroïdienne
1-3 La radiographie thoracique prenant le cou
1-4 La tomodensitométrie cervico-thoracique
2- Le bilan hormonal
IV. Les Résultats Anatomopathologiques
1- Les moyens d’étude
1-1 La cytoponction thyroïdienne
1-2 L’examen extemporané
1-3 L’examen anatomopathologique sur pièce fixée
2- L’examen macroscopique
3- L’examen histopathologique
3-1 Le goitre diffus
3-2 Le goitre nodulaire
3-3 Les adénomes thyroïdiens
3-4 Adénome trabéculaire hyalinisant
3-5 Les cas particuliers
V. Le traitement
1- Le traitement chirurgical
1-1 Les indications chirurgicales
1-2 L’acte opératoire
1-3 Les suites post-opératoires
2 – Le traitement complémentaire
2-1 Le traitement hormonal
2-2 L’IRAThérapie
VI. Diagnostic différentiel
VII. Evolution et suivi thérapeutiqueVIII. Pronostic
Conclusion
Résumés
Bibliographie
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